3 phrases:
1- Bof..
2- Perso la voix déformée ne m'a pas accrochée ni apeurée, ni happée !
3-Du tout.
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Un jeu de piste macabre qui fait visiter les villes de Cologne, Leipzig, Munich, Dresde et surtout Vienne, dans lesquelles des meurtres morbides ont été perpétrés par un psychopathe qui a utilisé un recueil d'historiettes (Der Struwwelpeter *) pour les mises en scènes des mortes.
Ce sont la jeune commissaire du « Kripo » de Munich, Sabine Nemez (dont la mère est une des victimes), un profiler attaché au BKA de Wiesbaden (néerlandais au caractère exécrable qui m'a néanmoins fait sourire quand il jure... au moins autant que moi et dans les mêmes termes ^^), ainsi que quelques autres (flics et psychologues un peu trop stéréotypés) qui vont essayer de mettre la main sur ce tueur particulièrement perturbé.
L'auteur a associé de façon originale, la perversion d'un assassin devenu un monstre, à une littérature éducative enfantine du 19e siècle, qui sera sûrement controversée par les éducateurs et psychologues de notre ère.
Les chapitres, alternativement décrits d'un point de vue d'un autre personnage, s'arrêtent -évidemment- au « bon » moment d'un cliffhanger et m'ont poussée à une lecture « TGV »... jusqu'à l'épilogue.
*(Livre écrit en 1844 par Heinrich Hoffmann (psychiatre pour enfants) pour son fils, et qui avait pour but de « montrer que les enfants désobéissants sont punis »... d'effroyable et cruelle manière !)
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Merci à Babelio et aux éditions de l'Archipel pour cette lecture.
Une voix déformée vous appelle et vous dit : "Si vous découvrez qui j'ai enlevé et pourquoi j'ai enlevé cette personne, elle restera en vie. Sinon, elle mourra. Il vous reste quarante-huit heures."
Et mince, moi qui avait prévu un bowling !
Bon, ok, je sors.
En même temps, le cadavre d'une femme a été retrouvé accroché à un orgue dans une cathédrale.
On lui a fait avaler deux litres d'encre noir.
Un scénario alléchant à première vu et avec peu de temps mort.
Comme vous suivez plusieurs histoires en même temps, qu'elles sont séparées par les chapitres et que par conséquent, vous n'avez la suite qu'un chapitre sur deux, voir trois, vous êtes frustrés et impatients de connaître finalement toutes les suites.
Vous passez donc d'une page à une autre sans difficulté.
J'ai eu un doute lorsque nous comprenons assez vite qui est le coupable.
Cette information aurait pu émousser ma motivation.
De même que la découverte de sa référence littéraire pour tuer ses victimes.
Mais non. Malgré cela, l'auteur a tout de même réussi à me tenir accroché à son histoire.
J'ai trouvé l'idée de s'inspirer de contes pour enfants plutôt originale mais ces histoires sont déjà très violentes.
L'auteur n'a donc pas eu besoin de beaucoup en rajouter pour choquer. Seulement, cela m'a donné un effet de facilité dans le modus operandi du tueur.
Une fois que vous avez découvert de quel conte il s'agit, la scène de crime est simple à décrypter puisque assez copié/collé à l'histoire de référence visuellement.
(J'ai hésité à mettre ce paragraphe en "masquer" mais cette information est sur la quatrième de couverture. Dommage que souvent, ces dernières soient trop pipelettes !)
Uniquement visuellement malheureusement car les tortures ne sont pas liées à la victime contrairement aux histoires qui inspirent le serial killer.
Le conte pour enfant : Un petit garçon meurt de faim car il ne veut pas manger sa soupe. Une cause, un effet.
Mais la femme qui "hérite" de cette torture n'avait pas de lien avec cet effet. Elle aurait pu tout aussi bien avoir un autre châtiment de la liste du tueur.
Pour moi, cette manière de tuer aurait mérité un traitement à la Seven.
Un péché, une torture spécifique.
Avec une même "faute", pourquoi des châtiments différents qui sont initialement prévus pour des fautes bien spécifiques ?
Autre point :Est-ce que j'ai été aidée par le fait que je connaissais ces histoires avant de lire ce livre ? Peut-être.
En effet, l'auteur est autrichien et écrit comme si elles étaient connues de tous.
En Allemagne et en Autriche, sûrement mais pour un autre public, je trouve qu'il manquait parfois un passage racontant brièvement l'histoire de référence au meurtre ou une note en bas de page.
Le plaisir n'est tout de même pas altéré pour cela car l'action, point fort de cette lecture rattrape ces petits points faibles.
Le duo Nemez / Sneijder aussi est un bon point.
Leur collaboration est sympathique à suivre.
Sneijder est un personnage à la Dr House et j'apprécie ce type de surdoué à la réplique acerbe.
Ceci aurait peut-être mérité un "4 étoiles" mais le gros point négatif sur lequel je n'ai pas pu passer outre car il m'a suivi tout au long de ma lecture : l'écriture.
Problème de traduction peut-être mais la sœur de Nemez qui s'appelle Monika devient "Monique" dans une phrase. Dans le contexte heureusement, nous comprenons de qui on parle et si ce n'était que cela, ce serait chercher la petite bête mais certaines phrases ne me semblaient pas compréhensibles.
Là aussi, je ne parle que de 4 ou 5 phrases dans plus de 400 pages. Mais rajouter un style d'écriture qui m'a semblé plat, sans vraiment de beauté, presque informatif, documentaire et cela m'a suffi à voir une ombre au tableau.
Un thriller qui a misé sur l'action plus que sur une intrigue très ficelée donc et qui a réussi son pari, avec un personnage marquant mais une écriture qui l'est moins.
Même si cela est dommage, 48h pour mourir reste une lecture addictive.
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Contrairement aux médecins, les psychothérapeutes sont soumis par la loi à un strict devoir de confidentialité. Les médecins peuvent échanger entre eux des avis sur leurs patients. Nos règles sont plus sévères. Nous ne pouvons parler du contenu de nos thérapies avec des médecins, les autorités ou des membres de la famille que si le patient y consent. Bien sûr, si votre vie est en danger ou celle d'un tiers, mon devoir de confidentialité est levé.
Le ton dédaigneux de la voix métallique rendit Carmen plus furieuse encore. Elle ne répondit pas. Bien sûr qu’elle l’avait écouté. Pas un détail, pas un seul mot ne lui avait échappé. On utilisait les anesthésiques, les relaxants musculaires et les analgésiques avant une opération, afi n que le patient perde conscience, qu’il soit incapable de bouger et insensible à la douleur. Ensuite, la dose d’analgésique était en général adaptée en fonction de la douleur. Mais ce dégueulasse, à l’en croire, y avait renoncé. Elle n’avait cependant pas de douleurs en dehors d’une violente migraine. Que pouvait-il bien projeter ?
Il ne frappera à nouveau que lorsqu'il aura la certitude de sortir vainqueur. C'est pour cela qu'il recherche le point faible de sa victime. Les sentiments comme le repentir lui sont étrangers. La conscience serait un frein pour lui. Il ne connaît pas de limites, ni locales, ni temporelles. Il se sent invincible.
Les grondements du tonnerre lui faisaient songer aux hurlements des malades mentaux que, cent ans plus tôt, on attachait ici à leur lit à l'aide de courroies de cuir, avec, pour tout traitement, des bains d'eau froide ou des chocs électriques.
Les sadiques et les psychopathes sont des organisateurs exceptionnels et savent manipuler les autres à la perfection. Les gens qui ont une démarche structurée veulent atteindre un objectif. Le pire qui puisse leur arriver, c'est que, par l'effet du hasard, il se produise le contraire de ce qu'ils avaient prévu.