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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le héros de L'homme sans maladie est un architecte suisse, donc neutre vis à vis des conflits qui agitent le monde. Lui, ce qu'il veut, c'est construire et donner un peu de beauté à l'environnement. Etre utile. Rapidement, ses théories vont pourtant voler en éclat. Missionné à Bagdad, il est pris pour un espion et torturé. le voyage suivant, à Dubaï, sera pire. Ce qui arrive au personnage d'Arnon Grunberg est énorme et surtout absurde. Une spirale sans retour qui le laisse d'abord hagard puis totalement apathique, enfermé qu'il est désormais dans l'univers qu'il s'est créé, extérieur à la réalité de ce qui l'entoure, soit le chaos moyen-oriental. La réussite du livre tient dans le décalage entre le drame qui se noue et les réactions surprenantes de sa victime. Comme si ce dernier pensait pouvoir se réveiller finalement de ce cauchemar, lui, le candide spectateur de sa propre déchéance. Kafka rôde dans les parages ainsi que L'étranger de Camus, dans cette dissolution de l'être de plus en plus distant de son sort. La lecture désarçonne car elle ne manque pas d'humour, très noir, mais elle ne séduit pas entièrement tant le discours du romancier se fait volontairement opaque quant au message délivré dans cette fable tragico-comique.


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C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je suis restée chamboulée après sa lecture : je ne savais pas quoi en penser... C'est un livre marquant en tout cas. le sujet, l'écriture très soignée, la construction particulière en font un livre qui se lit très rapidement et avec intérêt.

L'apparente neutralité du ton couplée à la passivité du protagoniste posent question : les événements s'enchaînent et la situation intrigue beaucoup. Pourtant, ce livre est l'occasion de réflexions, de réactions nombreuses. Les sentiments sont bien là, les personnages sont rendus très réalistes.

C'est en fait un moyen de souligner l'absurdité de l'existence, des choix de vie et des événements actuels. Ce livre est très relié à l'actualité et au monde contemporain, c'est une vision éclairante.

Je pense que cet ouvrage a malheureusement manqué de visibilité dans la Rentrée littéraire. Je le conseille vivement, il se lit très vite, il est très bien écrit et invite à la réflexion : c'est une lecture stimulante !
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Il s'agit du premier livre lu de cet auteur. le titre m'a évoqué l'ouvrage de Robert Musil, l'homme sans qualités. Comme Musil, Grunberg utilise la trame narrative du roman pour dresser un portrait de la société dans laquelle il vit, ici plus précisément le rapport entre l'occident et l'orient. L'auteur emprunte également à l'univers kafkaïen. Ce livre est donc moins un roman au sens traditionnel, la narration étant une métaphore de ce rapport occident/orient. de fait, la lecture de ce livre peut dérouter le lecteur car ce n'est pas tellement les personnages qui comptent mais ce qu'ils représentent. Ainsi, le personnage principal, Samarendra Ambani, est le représentant idéal de par sa nationalité suisse du monde occidental et de ses préoccupations ( rationalité, hygiénisme, individualisme). L'auteur montre à travers ce personnage que même si l'occident veut rester indifférent aux conflits ( = maladies) du monde, il ne peut y échapper par cette indifférence, cette neutralité car la complexité du monde finira par le rattraper par des détours inattendus comme ce qui arrive au personnage d'Ambani dans le roman.

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Un architecte suisse Sam, d'origine indienne part à Bagdad pour s'occuper de la construction d'un opéra.
Rien ne se passe comme il le voudrait. Il rentre chez lui complètement déconfit.
Mais il va recommencer avec un autre contrat à Dubaï et se retrouve à nouveau confronté à la corruption, à l'insécurité...
Ce pauvre Sam est le Candide de notre époque. Il est gentil, sans arrière pensée.
Beau style.
J'ai bien aimé le côté drôle et caustique à la fois, de l'écrivain. Il critique de façon détournée nos démocraties confrontées aux violences des pays où règne le totalitarisme.
Mais une chose est dommage : Sam n'est pas attachant.
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Dans L'Homme sans maladie, Arnon Grunberg nous raconte l'histoire de Samarandra Ambani, un jeune architecte suisse (et donc neutre au sujet des différents conflits qui agitent le monde) aux origines indiennes, plutôt naïf et un poil fataliste. Son seul but dans la vie est de construire de beaux bâtiments, d'embellir le monde par l'architecture. Il vit avec sa compagne, a une soeur lourdement handicapée qui aimerait beaucoup en finir avec la vie et dont il s'occupe, avec leur maman, dès qu'il le peut. Lorsqu'il est contacté pour la construction d'un opéra à Bagdad, c'est l'euphorie. Il se rend seul en Irak sans inquiétude, à l'inverse de ses proches et particulièrement de son amie... Sur place, il est accueilli par plusieurs hommes déclarant être gardes du corps qui le conduisent jusqu'à l'endroit où il est censé résider durant son séjour. Évidemment, tout ne va pas être simple et les choses vont se compliquer... Après de nombreuses péripéties que, pour des raisons évidentes, je ne vous raconterais pas, il rentre à Zurich où il se remet tranquillement de ses émotions. Il reprend son travail d'architecte avec son associé et à force de travail il se voit proposé une nouvelle mission à l'étranger : la construction d'une bibliothèque ainsi que d'un bunker à Dubaï...

Je dois avouer que c'est un roman qui m'a surprise et plutôt décontenancé. Dans un premier temps, le récit et son personnage principal m'ont plutôt fait sourire tant les situations décrites et les réactions tout à fait inattendues de Samarandra peuvent être absurdes. Les difficultés qu'il rencontre durant ses voyages ne sont en fait pas vraiment drôles, elles sont plutôt dramatiques et ferait paniquer plus d'une personne, ce qui n'est pas son cas du tout, c'est comme s'il était totalement déconnecté de la réalité et de l'instant présent. Puis, à la fin de ma lecture, je me suis demandée où voulait en venir l'auteur, ce qu'il souhaitait nous dire à travers ce livre, et je n'ai pas trouvé la réponse à cette question ce qui est plutôt dommage...
C'est une lecture que je qualifierais d'étrange et d'originale, qui a manqué un peu de sens, mais elle fut tout de même prenante. J'ai eu, sans arrêt, très envie de savoir quelle nouvelle aventure (si on peut parler d'aventure) allait arriver à Sam. Au final, c'est un bilan en demi-teinte que je dresse, je n'irais pas jusqu'à déconseiller L'homme sans maladie, cependant, je ne le conseillerais pas non plus spontanément.
Lien : http://desflaneriesetdesmots..
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