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EAN : 9782350875477
448 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (10/09/2020)
2.73/5   15 notes
Résumé :
Divorcé et sans enfant, Kadoke est psychiatre, spécialisé dans la prévention des suicides. Quand il n'est pas à l'hôpital, il veille sur sa mère grabataire avec une dévotion absolue. En un mot, son quotidien est une variation sur la mort. Un soir, Kadoke commet la fâcheuse erreur de coucher avec l'auxiliaire de vie népalaise de sa mère. Il doit la remplacer d'urgence. C'est alors qu'il propose à une patiente multirécidiviste une thérapie alternative d'un genre parti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Otto Kadoke, la quarantaine, est psychiatre dans un centre de prévention du suicide à Amsterdam. Célibataire et sans enfant, il s'occupe de sa mère grabataire lorsqu'il ne travaille pas. Au quotidien, celle-ci est assistée de Rose, une aide à domicile népalaise. Mais, ce qui n'aurait jamais dû se produire, arrive. Rose et Otto ont une relation. le scandale. le fiancé de Rose réunit toutes les affaires du couple et quitte le domicile de la vieille femme sans demander son reste. Otto et sa mère n'ont plus d'auxiliaire de vie. Il faut trouver une solution.

***

Je remercie les éditions Héloïse d'Ormesson pour cette lecture reçue dans le cadre du coup de coeur des lectrices Femina. le roman fait partie de la rentrée littéraire du mois de septembre et est le trentième ouvrages de l'auteur dont treize ont déjà été traduits en France.

Dans cette histoire, nous suivons un homme a la psychologie fragile. le comble pour un psychiatre. Otto est fils unique. Il ne lui reste que sa mère, une femme au destin atypique, qui ne manque pas de répartie. Il est proche d'elle, peut-être un peu trop. L'auteur nous dresse alors le portrait d'un homme sensible et d'une mère qui tient parfois des propos brutaux, infantilisant. Otto veut toujours bien faire, lui faire plaisir, lui montrer l'image d'un homme qu'il n'est pas et ressembler à ce qu'elle voudrait qu'il soit.

Malgré sa dépendance, on a l'impression que cette mère manque complètement de considération pour son fils. Elle ne l'encourage jamais, ne le rassure pas mais a tendance à le rabaisser. Et surtout, elle a besoin de lui et sait le garder auprès d'elle. Je n'ai pas aimé sa personnalité que j'ai trouvé humiliante et dévalorisante. C'est une femme qui joue avec les sentiments afin de s'assurer que son fils sera toujours là.

Le roman est assez dense, pourtant l'écriture de l'auteur est très fluide. L'histoire se lit vite. Tout tourne autour de la dépendance de cette femme et du quotidien qu'elle vit avec Otto. Otto, quant à lui, va faire entrer dans leur vie une femme fragile, qui a besoin de surveillance et à qui il va faire une drôle de proposition. Les situations rocambolesques dans lesquelles se retrouvent les protagonistes allègent un peu le contexte. Un livre qui se lit vite et simplement mais qui ne fera pas partie de mes meilleures lectures de cette rentrée.


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Je suis rentrée dans le roman de ce romancier néerlandais, Arnon Grünberg, dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, avec envie et pas mal d'attentes, peut-être un peu trop apparemment. J'ai été échaudée. A priori, le résumé de la quatrième de couverture ne me laissait pas envisager un récit particulièrement heureux et enjoué, mais là encore, mes attentes ne correspondent pas à la réalité, et tant mieux.


Ce roman a des qualités, même si je pense peut-être ne pas les apprécier à leur juste valeur. le roman n'est pas aussi noir que je m'y attendais, l'auteur néerlandais a su insérer une note d'humour et de légèreté, qui évite à ce qu'il sombre dans le drame. Cela grâce justement à la « mère » de notre psychiatre, c'est le personnage fort du roman, et on ne peut que se féliciter de sa présence car à mon sens elle sauve le reste du récit, et par la même occasion, son fils, que j'ai détesté, mais j'en parlerai plus loin. Désopilante, sous ses airs de dureté, c'est une vieille dame aimante sans en avoir l'air, têtue, opiniâtre, facétieuse, franche, parfaitement consciente des défauts du fils prodigue, et qui n'hésite pas à lui lancer des piques à l'occasion. C'est un personnage d'une profondeur cachée, très déconcertant et si j'en dévoilais là davantage sur elle, je gâcherais à coup sûr l'intérêt du roman. Si la figure mère-fils tient le choc et représente même le socle de ce roman, c'est bien grâce à elle. de ce point de vue, l'auteur a eu un véritable éclair de génie.

Je le disais précédemment, nous sommes sur du léger, du drôle, certainement pour atténuer le côté sombre et dramatique de ce psychiatre qui travaille auprès d'individus et d'adolescents absolument désespérés et abimés. Et l'autre point fort de ce roman c'est cette plongée dans le domaine psychiatrique, non pas du côté des malades mais du soignant, celui qui doit prendre en charge le patient et sa souffrance. Car dans la littérature, il me semble qu'on fait la part belle aux maladies et souffrances psychiatriques, et les malades, et nettement moins à celles et ceux qui y font face et les prennent en charge chaque jour. le récit d'Arnon Grünberg a le mérite de nous plonger de ce côté bien peu exploré de l'univers psychiatrique, où le soignant doit trouver sa juste place, quelque part entre l'implication auprès de son patient et la prise de recul nécessaire par rapport à son mal afin de pouvoir le soigner correctement et efficacement. C'est dans ce conflit sans fin que le psychiatre Kadoke est plongé tout au long du roman, dont ses propres interrogations, face à l'interne qu'il encadre, et sa thérapie hors-norme, émaillent le récit.



Mais, globalement, le roman dans son ensemble ne m'a pas convaincue. D'abord le personnage principal, ce cher Otto Kadoke, m'a assez rapidement agacée, je l'ai trouvé insupportable à tout point de vue. Se cachant derrière un ton professionnel qu'il emploie pour imposer son autorité, et ses désirs, apparaît un homme pas tout à fait mature, incapable de s'assumer hors du cadre professionnel et qui a recours à toutes les femmes de son entourage pour assumer sa mère: les deux jeunes femmes sans-papiers népalaises, son ex-femme enceinte jusqu'aux dents, sa patiente esseulée et entaillée. Il a quelquefois un ton plaintif et larmoyant, qui a très vite été été rebutant. Il semble, en outre, bien fermé à toute forme de remise en question et même sur le plan professionnel, il s'avère être aveugle aux autres. de fait, on doute très vite de ses capacités à aider les malades, on se rend vite compte qu'il se décharge de tous et toutes afin de ne pas s'encombrer de la moindre responsabilité. Jusqu'à la faute professionnelle ultime, où il reste encore convaincu de sa toute-puissance et de son droit à disposer des gens, en l'occurrence de sa patiente, comme bon lui semble.

Je ne parlerais pas non plus – ou plutôt si – du fait qu'il s'éprend et il s'arroge le droit de disposer de Rose, la première femme qui passe, s'agissant ici de l'auxiliaire de vie népalaise de sa mère, à laquelle il ne laisse pas la possibilité d'exprimer son refus. de plus on ressent ce mépris latent des individus sans-papiers qui sont corvéables à merci, avec ce sens de la supériorité tellement naturel dont est pourvu ce fils si attentif. le colonialisme n'est pas fini, son mouvement s'est seulement inversé : les colons n'ont plus à se déplacer dans d'autres contrées à exploiter, les gens sont maintenant opprimés et utilisés sur place. Pourquoi se compliquer la vie, après tout. Et le personnage est d'autant plus agaçant qu'il refuse de voir ce que Rose et son ami essaient de lui dire. Il se comporte de la même façon avec sa jeune collègue et ne comprend pas son comportement déplacé. Kadoke est paternaliste et arrogant, bouffi par un orgueil sans borne, même pas celles que sa profession exige et j'ai n'ai eu à aucun moment envie de me pencher plus avant ou de compatir à ses questionnements existentiels.

C'est un homme trop sûr de lui, sans aucune trace de doute, que j'ai trouvé exécrable. Même si indéniablement le but d'Arnon Grünberg est atteint, celui de présenter un homme en échec personnel et professionnel – comment peut-on penser être utile à des patients à bout de souffle lorsque on ne prête la moindre attention à la parole d'autrui ? Et d'ailleurs c'est bien sa patiente qui souligne cela à travers ses provocations. À mon sens, le récit est un peu à l'image du psychiatre, il se regarde, il s'écoute parler, et à force, au bout de deux ou trois cents pages, il en devient lassant. En outre, un peu plus de concision aurait été la bienvenue, car j'ai eu la désagréable impression de souvent tourner en rond, notamment dans l'exploration du personnage principal, et au bout de trois cents pages, j'ai commencé à saturer. Aucune évolution, aucun changement, et j'ai fini ce livre en me disant que l'auteur n'a pas vraiment su comment conclure cette non-histoire.

Je n'ai pas détesté ce roman, il amène des pistes de réflexion somme toute intéressantes, notamment sur la façon d'intégrer son rôle de soignant, je suis loin d'avoir été séduite à force d'avoir été exaspérée. Les points négatifs ont largement pris le pas sur les aspects que j'ai pu appréciés et c'est dommage, car cette « maman » est un personnage réussi et pour le moins, inédit. J'avoue avoir soufflé de soulagement à la toute fin du roman, car les interrogations de Kadoke commençaient à très franchement me peser.
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Taches de naissance ?
- des marques corporelles telles des grains de beauté.
- des fonctions qui nous sont imparties dés la naissance, telle que celle de nous occuper de nos parents vieillissants et dépendants.
Un titre à double sens.
Ce livre s'adresse à toutes celles et ceux qui arrivent à un âge ou ils deviennent les parents de leurs parents !
Une belle leçon de vie que celle d'Oscar, quadra, psychiatre de profession, qui , en plus d'empêcher ses patients de se suicider, doit gérer sa « mère » ( qui est en fait son père !!) suite à la défection de ses deux auxiliaires de vie népalaises , défection dont il est la cause , tout de même !
De par sa profession, Oscar nous aide à réfléchir et à nous positionner par rapport à la dépendance de nos parents, par rapport au comportement à adopter. A cela s'ajoute, pour notre psychiatre, une vie intime compliquée, pleine de moments cocasses et loufoques.
Il se met lui-même dans une situation compliquée le jour ou, pour la sauver, il emploie comme auxiliaire de vie une de ses patientes, Michette, suicidaire avérée.
Des questions très profondes sont posées dans ce livre telles que :
- Que veut dire continuer de vivre à tout prix ?
- Quelle est la différence entre sauver et aimer quelqu'un ?
- Peut-on aimer sans asservir ?
- Quel est le risque d'être prisonnier de l'imaginaire des autres ?
Je recommande ce livre, à la fois profond car aborde la dépendance des parents, notre devoir de les assister sans « perdre » notre vie et léger car il est émaillé de situations hilarantes.
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Un homme.
Une femme.
Un zizi entre eux deux et leur fils psychiatre.
Aucun ne va sans les autres, chacun vit à travers l'autre.

Avec ce quatuor, Arnon Grunberg revisite le cliché de la mère juive, qu'il confond un peu trop souvent à mon goût avec celui la mère castratrice, à moins que, dans ce huis-clos qui n'a ni queue ni tête, ce ne soit le père la figure castratrice...

Un récit fantaisiste, aux accents burlesques, durant lequel les interrogations sur l'amour filial et la monotonie des pages qui tournent ont failli me faire sombrer à plusieurs reprises dans un sommeil des plus profonds...

Il y a un public, j'en suis certaine, pour ce genre de roman qui coupe les cheveux en quatre et tourne en rond jusqu'à plus soif. Pour ma part, je n'ai pas adhéré à la narration farfelue, je n'ai pas accroché à l'univers déconnecté de la réalité, je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir avec cette histoire loufoque... je reste perplexe.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre du coup de coeur des lectrices du prix femina octobre 2020.
Malgré une écriture agréable, je n'ai finalement pas accroché plus que cela à ce roman, trop lent.
Je pense que je suis passée sans doute à côté.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
tu n'as aucun goût. concernant les femmes, tu n'en as jamais eu. Parce que tu as toujours recherché des femmes qui t'écrasaient et abusaient de toi. Tu n'as pas de caractère. Tu étais un garçon sans caractère. Aujourd'hui, tu es un homme sans caractère. Et tant que tu n'en auras pas, je ne pourrai pas mourir
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Dekha ne rit pas. « Je ne fume presque jamais, dit-elle. Je le fais pour toi. Tu donnes l’impression d’avoir besoin de quelqu’un avec qui partager ton vice. Je fume seulement pendant les fêtes. Es-tu vraiment déçu par ton métier, ou est-ce seulement un genre que tu te donnes pour impréssionner les internes? Tu crois que c’est sexy? La douce rancoeur du psychiatre qui fume à la chaîne?

Il veut répondre quelque chose, il veut lui expliquer que ce n’est pas un genre, qu’il a tout au plus légèrement forcé le trait. Mais n’est-ce pas ce qu’il convient de faire à chaque nouvelle rencontre? On essaye de se mettre en valeur, ne serait-ce que pour ne pas s’éffondrer en présence de l’autre. Pour rester cohérent, pour honorer sa réputation. Kadoke n’a pas quarante-cinq ans, mais il n’en est pas moins un des vétérans du centre de crise.

On les appelle. Un cas d’urgence. Enfin! Nombreux sont les cas d’urgence qui lui ont évité des conversations pénibles. Des confessions qu’il s’apprêtait à faire à des collègues et dont il se serait très certainement mordu les doigts plus tard. Mais le cas d’urgence l’avait sauvé. Comme aujourd’hui, peut-être.

Il est faux de penser que le patient a besoin de l’aidant, que la personne dépendante ne peut pas se passer de son auxiliaire de vie. La dépendance symétrique est tout aussi fréquente. Il n’est pas rare que celui qui aide ait tout autant besoin du dépendant que l’inverse. S’il n’éxistait pas de maladies mentales, les psychiatres devraient les inventer. Les cas de crise sont la planche de salut de Kadoke. Le centre est plus que son employeur, il est un élément-clef de son existence ; les crises dont souffrent ses semblables sont ce qui justifie son existence.
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Pendant des années, quelque chose lui a échappé. Il n'a pas vu ce dont il aurait dû s'apercevoir depuis longtemps. Ou pour mieux dire, il pouvait l'accepter comme exception à la règle, mais pas comme règle. Quand on fait souffrir, quand on en ait capable, quand on peut faire mal, on souffre moins soi-même. On tente de partager la souffrance, de créer une intimité, voir une affection.
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Ce jeune homme lui fait horreur, il aurait préféré une psychologue à qui il aurait pu faire du charme. Quoiqu'il n'ait en général aucune estime pour les psychologues, leurs méthodes, leurs thérapies et leur regard sur les patients en parfaite adéquation avec leur regard sur le monde.
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La scène n'a rien d'exceptionnel : le fils arrose le jardin aride, le bon fils, le fils qui s'occupe de tout et de plus que tout, le fils qui vit pour que les autres n'aient pas besoin de mourir
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