N'attendons pas d'être dans la gadoue jusqu'au cou pour nous poser la bonne question : baskets, bottines, bottes cuissardes ou tenue de plongée ?
Ce petit jeu subtil qui vous évitera de vous balader avec une compagne en escarpins Louboutin sur les pans de l'Everest !
Il est en effet des choix que l'on a faits avec la douce ou rugueuse réalité et des choix que l'on n'a pas faits. Alors quand le dilemme se présente à vous sans détour possible…
Le mauvais rêve !
Mais comment prenons-nous les grandes décisions de notre vie ?
Pour l'auteure, ce n'était sûrement pas en Belgique. « En Belgique, où ma mère et moi avons atterri, mon horizon s'est aplati. Rien ni personne ne me semblaient y avoir de quelconque relief » (Waterloo, Waterloo, morne plaine… ).
Même si Brel chantait : « Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns. »
Foncer, changer de route, recommencer. Depuis qu'elle est née, Sophie ne fait que ça. « S'autoriser des déviations pour assouvir son goût de l'aventure est une chose, se les voir imposer alors que l'on croit faire bonne route en est une tout autre. »
« Devant l'ampleur du mystère entourant nos choix déterminants, j'ai cessé de chercher des réponses pour leur préférer la quête de meilleures questions. Celles-ci, au moins ce n'est pas la morale qui les a inventées. Celles-ci, au moins je peux les vivre ; en attendant d'entrer, un jour peut-être, dans la réponse. Et celles-ci, surtout, je peux les partager. »
Un jour, Sophie a voulu comprendre.
Elle a appuyé sur pause, bien décidée à aller chercher là où il le faudrait - biologie, psychologie, neurosciences, philosophie, littérature et bar du coin - des réponses susceptibles d'éclairer ses choix.
Mais très rapidement, l'âme d'enfant qui sommeille en nous s'excite devant l'étalage de dizaines de confitures alléchantes... quand trop de choix tue le choix…
Alors que nos choix sont ce par quoi nous écrivons notre vie et affirmons notre liberté, que savons-nous d'eux ? Pourquoi les faisons-nous, et comment ?
Car si nous sommes libres à chaque instant de choisir ce que nous allons faire dans notre vie, comment ne pas se sentir accablé par la multiplication des possibles ?
Il nous est toujours possible de quitter un travail, de mettre un terme à une relation toxique, de changer de pays, de nous réinventer ailleurs. Et si nous ne le faisons pas, c'est par paresse ou lâcheté, tant il est plus facile de se considérer victime de sa condition plutôt que maître de son navire.
À chaque suffit jour sa peine.
Et sept serait le chiffre magique au-delà duquel notre cerveau commencerait à saturer.
La boucle prend forme.
Limiter le nombre d'options à une petite poignée de possibilités, alléger notre besace décisionnelle, élaguer les doutes.
Oui mais,… d'aucuns vous diront que ces choix ne sont pas toujours logiques. En effet, l'humain n'est pas une créature rationnelle. Et ce qu'on appelle les « biais cognitifs », peuvent de temps en temps s'avérer pernicieux. Ah, qu'ils sont parfois surprenants ces raccourcis de la pensée qui, plutôt que de nous amener efficacement à bon port, nous conduisent dans le mur.
Cela vaut bien un long stage aux Glénan !
À l'abordage !
Encore faut-il que le fougueux corsaire soit suivi. En effet, ce foutu « biais d'autorité » pourrait contrarier la donne.
Dans cette enquête passionnante, où les réflexions de penseurs et scientifiques viennent éclairer de folles histoires de vie, l'auteure invite le lecteur à s'interroger sur les ressorts de ses propres décisions. Pour, peut-être, demain choisir une autre route...
N'oublions pas que nous sommes des créatures complexes et largement incohérentes, naviguant tant bien que mal dans un monde complexe et largement incohérent…
Fuyons ces codes et ces habitudes qui flattent l'orgueil mais diluent la personnalité.
Sophie Guignard nous invite à jeter un regard sur le « moi » de l'expérience et le « moi » du souvenir… le premier vit simplement le présent. le second fabrique des histoires à partir de ce qu'il retient des expériences qu'il a vécues.
Le béaba d'un bon cuisinier…
Sophie Guignard, trente-sept ans, est diplômée de l'ESCP et de
Sciences Po. Ex-banquière d'affaires, elle a dirigé Les Inrocks à Buenos Aires avant de rejoindre la rédaction du Monde, puis de collaborer à divers médias dont
France Culture.
Je choisis, donc je suis est son premier livre.
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