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Les enquêtes de Mako tome 2 sur 3
EAN : 9782253162568
384 pages
Le Livre de Poche (11/01/2012)
4.09/5   56 notes
Résumé :
Après vingt ans de Brigade anti-criminalité, le major Makovski, dit "Mako," sent de plus en plus la crasse lancinante de la rue lui coller aux rêves.
Il accepte donc une affectation aux Stups, abandonnant les rondes de nuit, ses collègues et l'adrénaline. Mais les Stups ne sont pas non plus une promenade de santé : la brigade a son compte de sordide. Mako, pourtant, parait s'assagir, allant même jusqu'à envisager de se reconstituer un semblant de vie...
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le Roi des Crânes est le second roman de Laurent Guillaume. Il fait suite à son premier ouvrage : « Mako ».
Laurent Guillaume est un ancien policier de la BAC qui nourrit sa plume de son expérience personnelle.

Même auteur, même personnage, je pourrais reprendre peu ou prou la même chronique que celle écrite pour « Mako ».

Peu ou prou, car, si j'avais noté dans le premier opus que l'auteur avait un style un peu fade, sans fioriture et sans effet, mon regard, cette fois-ci, a été attiré par plusieurs erreurs et de nombreuses répétitions indigentes.

Malgré tout, l'auteur maîtrise suffisamment son sujet que l'ensemble se lit sans déplaisir.
Dans « Mako », le grand point fort du roman était la plongée dans la vie nocturne de la BAC. le lecteur découvrait l'ambiance sombre et glauque du monde de la nuit et des milieux la prostitution, de la drogue, des rixes entre noctambules avinés. de plus, on découvrait la violence qui sourdait du héros et s'amplifiait en cours d'histoire avant d'exploser.

Dans « le roi des crânes », Mako est muté aux STUPS et abandonne la nuit pour des journées plus conventionnelles.

Mako sans la nuit, la nuit sans Mako, c'est comme un match de rugby sans essai, un ordinateur sans connexion Internet, une belle femme sans culture générale... cela manque un peu de sel, de poivre et d'origan.

Et c'est vrai que, du coup, ce deuxième épisode manque un peu d'épice.

D'autant que l'histoire n'est pas d'une folle originalité (l'identité du véritable tueur non plus), et que les personnages secondaires ne sont pas super intéressants. Que ce soit Alpha Keïta, son partenaire aux STUPS, le sale con de flic qui ne peut pas le saquer ou la fliquette qu'il se tape...

Cependant, le rythme est suffisamment relevé pour que l'on ait envie de poursuivre sa lecture, et ce, malgré les problèmes dus à un travail éditorial un peu léger.

Par exemple : les répétitions. Dès les premiers paragraphes, on peut constater deux failles récurrentes. La première, l'auteur n'a pas un sens aigu de la métaphore, même s'il utilise régulièrement cette figure de style, ou presque. Effectivement, dans 98 % des cas, Laurent Guillaume se contente d'une figure de comparaison (à l'aide d'un outil de comparaison, toujours le même : « comme », plutôt qu'une métaphore, plus difficile à mettre en place, puisque l'on doit se séparer de « l'outil ».

Par exemple, très vite, on rencontre le bout de paragraphe suivant :

Il sentait la nausée monter en lui, comme la houle, à chaque fois un peu plus forte. Elles s'approchaient en glissant, leurs cheveux s'agitaient comme des serpents et la nausée se faisait encore plus impérieuse. Il sanglotait violemment. Il pouvait distinguer leurs traits maintenant. Leurs visages blafards étaient comme des masques de cire.

Mais, si les « comme » fusent et deviennent omniprésents, ce mot n'est pas le seul sujet de répétition. Exemples :

La BAC à l'époque était logée dans des préfabriqués moisis. Mais l'ambiance, à l'époque, était toute autre. On entendait rire dans les couloirs. Les policiers s'interpellaient bruyamment de bureau à bureau. On picolait parfois aussi. Toute une époque.

Mako, les yeux exorbités, considérait le petit objet métallique de métal brossé… Dans un flash, il vit le métal fumant d'une voiture encastrée dans un arbre. Un corps désarticulé, le métal déchiquetant les chairs martyrisées. Une détonation. le métal de l'ogive homicide qui pénètre dans l'oeil, le fait exploser comme un fruit mûr, trace son sillon macabre dans la cervelle et pulvérise l'arrière de la boîte crânienne. le métal a toujours raison.

Si l'on peut mettre ces répétitions sur le compte d'une volonté de proposer un texte plus « brut », plus « réaliste », à condition d'être d'extrême mauvaise foi, d'autres défauts ne peuvent être imputables qu'à des problèmes de relecture de la part de l'auteur et d'un problème de travail de l'éditeur.

Ainsi, l'un des personnages, secondaire, mais quand même, s'appelant Yacine lors de son introduction, devient bizarrement Hocine en cours de route !!!

Mais ce cafouillage ne concerne pas qu'un seul personnage du roman puisqu'un autre se nommant Frédéric Voireuse est appelé Stéphane, par la suite, alors qu'il existe déjà un Stéphane proche de ce Frédéric Voireuse, c'est dire si cette erreur est sujette à confusion.

Au final, « le Roi des Crânes » est bien moins passionnant que ne l'était « Mako » et ce, pas uniquement à cause des erreurs citées, mais également, et surtout, parce que Mako est extrait de son milieu naturel [la BAC] pour être déplacé en trop peu hostile. Pourtant, la lecture de ce roman demeure plaisante et on attendra avec impatience la lecture de sa suite, « Delta Charlie Delta », dans lequel Mako retourne à la BAC.
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Me voici ravie d'avoir retrouvé Mako dans un nouvel épisode. Un personnage écorché évolue et change d'orientation professionnelle. Quitter la Bac de nuit et intègre la brigade des Stups.
Nous suivons attentivement cette mutation, principalement lorsqu'il découvre la vie diurne… Une organisation et un équilibre à trouver mais aussi rencontrer ses nouveaux collègues. Sa réputation l'a précédé, aucun cadeau ne lui sera fait. L'ambiance est électrique. Autant, il doit s'habituer aux différences mais le mal qui frappe est le même.
Cette enquête, qui commence par l'assassinat d'une juge, il va falloir enquêter, aller vite et marcher sur des oeufs. Cette dernière attitude n'est pas une de ses premières qualités. Pour la victime, tout va être mis à plat, sa vie privée, professionnelle… La dissection va se révéler révélatrice mais amènera-t-elle vers la vérité telle une ligne droite ? Des enquêtes qui vont mettre lumière une organisation totalement irréelle et pourtant qui colle tellement bien dans l'ambiance dressée…
J'ai beaucoup apprécié le côté rétrospective et évolution, oser changer de vie, se remettre en question, faire des choix qui vont bouleverser sa vie… C'est à la fois courageux, même si nécessaire afin de ne pas perdre définitivement l'équilibre. Toujours sur le fil d'un rasoir toujours plus fin, il va se révéler avec le cran, le culot d'aller au bout de ses intuitions quitte à faire grincer des dents.
C'est punchy, du rythme, des rebondissements, tout en ayant une expression écrite descriptive qui capte l'attention du lecteur. Cette soif de vérité et de justice, du moins celle des hommes. Une motivation sans limite, des événements qui vont interpeller et relancer l'enquête. Sans avoir qui sont ses adversaires, Mako va se jeter à corps perdu tout en apprenant les nouveaux codes liés à sa nouvelle fonction, une chose ne change pas, il veut retrouver qui est derrière ce qui se présente comme une véritable machination. Fin limier, il ne lâchera rien…
L'auteur n'hésite pas une seule seconde à bousculer les idées reçues et à mettre ses personnages dans des situations à la fois particulières, en dénonçant, mais sans jamais tomber dans les clichés. Il nous surprend par son audace, bouscule, intrigue et c'est aussi une chose que j'aime au fil des livres que je découvre. Aucun personnage n'est lisse, ils sont à la fois tellement bien décrits que Mako par exemple on a l'impression de l'avoir rencontré.
Oui, plus je lis les livres de l'auteur, plus je les apprécie, il y a l'histoire au premier plan, mais pas que, il y a les histoires de ces hommes et ces femmes autour. Conquise je suis de la manière d'aborder des thèmes à la fois sulfureux que sensibles. Une immersion totale dans un monde noir qui laisse passer des rayons de soleil grâce à des moments où justice est rendue…Le profil des personnages est touchant, émouvant également. Un mélange curieux mais qui marie parfaitement. Il me tarde de découvrir…. Delta Charlie Delta… Pourquoi ? Pour retrouver Mako bien sûre !!!!
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Un «crâne», dans le jargon des «nuiteux» de la police, c'est une interpellation… Et comme on disait chez les Bobos; «ça interpelle» pas mal, ce prolongement que Laurent Guillaume a donné à son excellent «Mako», paru chez le même éditeur il y a à peine un an. Mais si le major Makovski est toujours la figure centrale de ce deuxième roman, il donne une ampleur nouvelle à son auteur. Toujours, un premier livre est une bouteille à la mer, et le suivant est pire : une épreuve pleine de tâtonnements. Pour son auteur d'abord — «Vais-je parvenir à les convaincre ?» — et pour son lecteur surtout — «Va-t-il me décevoir ?». Ce deuxième essai est réussi — et comment ! — tant derrière que devant la page : Guillaume se renouvelle sans se trahir, pour le plus grand bonheur des nombreux enthousiastes de la première heure. C'est incontestablement la marque d'un écrivain.
Après la traque qui avait, dans Mako, laissé le major Makovski bien sombre, il jette l'éponge et abandonne la Brigade anti-criminalité (BAC) pour intégrer une équipe des Stups, dirigée par un personnage nouveau et tout à fait attachant : le capitaine Alpha Keïta, né dans les tours de la Cité Émile-Zola à Vitry-sur-Seine, probablement de parents maliens(1). Malgré le côté «ours mal léché» des deux hommes, le courant passe et, ensemble, ils résoudront une affaire restée en travers de la gorge de Mako, et ils iront même beaucoup plus loin… Mais je n'en dirai pas plus.
Le Roi des crânes ne perd rien de la violence, larvée ou tangible, qui fait le quotidien du flic de terrain et l'épaisseur de «Mako», mais le personnage de Makovski gagne ici à la fois en humanité et en profondeur. Où l'on découvre par exemple que le major est un spécialiste… des chats. Si le premier opus nous faisait entrer de plein pied dans le quotidien d'un flic de la BAC au long de ses lancinantes tournées nocturnes, de ses démons réels ou oniriques, le deuxième nous fait appréhender les angoisses d'un homme… Ce flic de terrain, au centre des deux romans de Guillaume, est confronté à ce que la société qu'il protège se refuse à regarder : la fange putride d'un cloaque pourtant bien sous nos pieds. Et, pour jouir de cette peu enviable prérogative, il paye un lourd tribut : la solitude, les angoisses d'un échec qui laisserait un salopard cavaler, d'une erreur qui pourrait être mortelle. Mais aussi les tentations de la routine — qui anesthésie une douleur cent fois renouvelée — ou du basculement vers une dangereuse facilité : oublier que les cadavres sont des victimes, ou encore prendre le fric où il est, c'est-à-dire pas sur la fiche de paye…
Que Mako, à l'instar d'un certain Harry Bosh(2) dont il est assurément un lointain cousin, veuille déblayer sa vie des fantômes qui la hantent est compréhensible. Malheureusement, ce désir n'est guère compatible avec le seul boulot qu'il sache faire : traquer, piéger et prendre les candidats aux séjours longue durée en Centrale… Cette fois, pourtant, la proie semble plus grosse et plus aiguisée que son chasseur. Alors tous les moyens, tous les artifices sont bons pour faire tomber cette bête dans la trappe.
Quant aux femmes, visiblement, la maladresse pataude du major risque de le priver longtemps de compagnie féminine. Ce qu'on l'on peut regretter, au demeurant, car les personnages féminins n'ont pas encore, chez Guillaume, l'épaisseur qu'ils pourraient avoir. Mais gageons que le troisième gommera ce défaut.
Ah… À propos de troisième opus, une source «autorisée» — mon petit doigt — me dit qu'on en a pas fini avec Alpha Keïta… Et c'est tant mieux !

Nicolas Grondin


1. L.Guillaume — qui vit et travaille à Bamako — ne le spécifie pas, mais on peut le supposer.
2. Personnage principal de Michael Connely.

On peut aussi lire : http://www.facebook.com/notes/nicoleus-grondinus/le-roi-des-cranes-laurent-guillaume-opus-ii/317557510962#!/note.php?note_id=307958910962
Lien : http://www.facebook.com/prof..
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«Les eaux troubles» est l e 2e livre de la série « Mako » , mais le 3e que je lis . Le héros , jugé incontrôlable , est transféré de la BAC à la Brigade des Stups , où sa réputation l'a précédé . Cadavres , trafics de drogue , overdoses , bagarres sanglantes ... et histoires d'amour sans lendemain pour Mako . Que ce soit de jour ou de nuit , l'ambiance n'est pas folichonne dans ces banlieues gangrenées par le crime et les trafics en tous genres mais cette fois-ci , un policier ripou serait au coeur de l'intrigue . Comment l'identifier et le piéger ? Le style de Laurent Guillaume est direct , sans fioriture et parfaitement révélateur du travail des policiers . On ne s'ennuie pas un instant et j'ai dévoré cette histoire en quelques heures .
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Avec certains livres tu te dis que clairement ils sont faits pour toi, que c'est totalement ton style de lecture et jusqu'à présent c'est que qu'il m'arrive avec les livres de cet auteur.
Retrouver le personnage principal avec cet opus a été un vrai kiff, j'ai eu un énorme coup de foudre pour Mako, il est dur, sans concessions comme l'écriture. J'attaque très vite Black cocaine et je prends le petit dernier à l'auteur dans 15 jours il est temps de rattraper mes lacunes parce que c'est trop bonnn !!!!!!
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il était là, assis sur une chaise de camping, exposant son résidu grotesque d’humanité à la lumière impitoyable de la lampe torche. Il avait gonflé comme un ignoble Bibendum. On ne distinguait plus ses traits au milieu d’un amas de chair boursouflée qui virait au noirâtre. Il avait commencé à se répandre, des liquides épais avaient coulé jusqu’au sol pour féconder la terre polluée du terrain vague. Un nuage de grosses mouches bleues s’envola en vrombissant de colère. Mako recula pour échapper à l’infecte nuée. Kamel retint péniblement un hoquet qui venait de loin. Sophie était livide, elle essaya de respirer par la bouche. Se rendant compte qu’elle pouvait avaler un de ces infâmes insectes, elle posa la main sur la bouche. Les miasmes putrides soudain répandus dans l’atmosphère rendaient l’air irrespirable. Mako ricana en se bouchant le nez.
— Putain, il est faisandé celui-là.
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Le carnage, t'as ça dans le sang, hein, Mako ? Ça te fait bander, hein ? Espèce de détraqué. C'est plus fort que toi, tu peux pas rester plus de quelques jours sans immoler ta ration de truands. Dès que môssieur Makovski se met au turbin, faut passer commande de sacs à viande et faire de la place à la morgue.
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Face à la souffrance qui l'accable, l'homme réagit presque toujours par le fatalisme ou la révolte
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