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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je suis heureuse d'avoir découvert l'auteur qui a reçu le Prix Nobel de littérature en 2021. Abdulrazak Gurnah est originaire de Zanzibar, il a longtemps enseigné à l'université du Kent, c'est donc en anglais qu'il a écrit ses romans.
Le héros de « Près de la mer » arrive à Londres pour demander l'asile, je m'attendais donc à un roman traitant de cette problématique migratoire. C'est bien le cas, mais j'ai découvert tellement plus ! Au fil des pages, c'est le passé du migrant qui se déroule, qui s'emmêle à celui d'un compatriote sensé lui venir en aide, et qui s'avère être un de ses proches. Leur confrontation fera ressurgir du passé les blessures et les rancunes enfouies. C'est à ce prix qu'elles pourront être dépassées.
Ce roman magnifique et haletant parle de notre humanité, de nos bassesses et de nos lâchetés, de nos rêves, de nos vies.
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Dans le sillage revendiqué des mille et une nuits, « By the sea », traduit chez Denoël, fait voyager le lecteur en Europe comme en Afrique, via les aventures racontées par les deux principaux protagonistes , Saleh Omar et Rajah Mahmud qui se retrouvent inopinément en Angleterre. L'un aspirant au statut de « réfugié », l'autre, professeur interprète.
Il s'étaient connus au pays d'origine dans des circonstances conflictuelles qu'ils seront amenés, à grande précaution, à aborder, sinon à éclaircir.
Chaque personnage rencontré (ami d'infortune, compagnon de logis etc.) est un conteur qui interroge ou écoute un autre conteur, dans des récits enchâssés qui ont des points de contact, car le maître de récit a plus d'un tour dans son sac. Récits gigognes.
le ton est d'apparence naïf, mais malicieux ou ironique, il séduit le lecteur à qui il laisse le soin de juger les situations, ou les acteurs. A la manière des commerçants qui sous la courtoisie apparente des conversations, méditent des coups tordus qui peuvent entraîner la ruine, le déshonneur, et la mise à la rue d'une famille.
Corruptions diverses, rapports plus qu'ambigus, conduites suspectes, maintiennent l'intérêt du lecteur dans un univers instable crée par les aléas politiques locaux et la présence des colonisateurs.
On veut savoir la suite des aventures, on remonte les époques tandis que les conteurs s'expliquent, nourrissant avec l'éloignement dans le temps et l'espace, le souvenir du pays d'origine tel le parfum Ud-al-qamari ou la table d'acajou, bien présents dans le contexte. On sera aussi sensible à l'amour de déracinés pour les cartes géographiques.
le lecteur y trouvera son plaisir, immergé dans des récits qui traitent à la fois la situation historique des pays colonisés, et l'accueil à rebrousse poil de ces mêmes colonisés dans les pays prédateurs ;
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Ma dernière lecture de l'année n'aura pas moins été que le prix nobel tout récent.
Je m'attendais donc à une certaine qualité dès le début.
Je ne vais pas le cacher, j'ai eu du mal à rentrer dedans. Car dans le premier tiers, je ne lui trouvais pas d'originalité. Récit d'un réfugié classique, avec ses souvenirs décousus, parfois une écriture un peu ampoulée...Je le trouvais brouillon.
Puis il y a eu le changement de point de vue. le lien entre les deux personnages m'est apparu très interessant, et c'est là que j'ai plongé. Je l'ai trouvé très subtil dans sa manière de distiller les liens, le mystère qui prenait forme, je suis arrivée dans tout ce que j'aime. Des drames familiaux dont on essaye de trouver les tenants et aboutissants, et ces 2 personnages qui se cherchent....Les quelques défauts d'écriture ne me dérangeaient plus du tout.
La résolution de fin est très belle. Si il n y avait pas tout le reste, elle aurait paru classique, mais là elle a pris une tournure tragique.
Je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher la surprise.
Au final, j'ai adoré l'histoire. Il y avait tout ce qu'il faut là ou il faut, et je comprends son attrait.
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Le Prix Nobel (2021) a fait connaître ce grand écrivain totalement inconnu ici et indisponible alors (les éditeurs se rattrapent depuis). J'ai donc exploré son oeuvre en anglais même si Près de la mer épuisé chez Galaad est réédité maintenant chez Denoël. J'ai adoré paradise et Afterlives qui racontent l'histoire de la Tanzanie du début du XX ème siècle  à l'Indépendance, le premier dans le regard d'un enfant-esclave, le second rappelle la colonisation allemande et le rôle des supplétifs africains dans la Guerre mondiale. 

Près de la mer aborde le thème de l'exil, un vieil homme arrive en Angleterre et demande l'asile, prétendant ne pas comprendre l'Anglais. Il s'est dépouillé de tout, de son identité et voyage sous le nom d'un autre. Seul souvenir de sa vie d'avant : un coffret d'encens qui lui est confisqué. L'encens donne un parfum d'Orient, de voyages très lointain (jusqu'en Indonésie) en passant par la Perse, l'Inde. A lui seul c'est un Conte des Mille et unes nuits dans la réalité très prosaïque de l'Angleterre des demandeurs d'asile. 

Il se trouve que le nom que l'exilé a choisi est celui du père du traducteur que les services sociaux ont trouvé pour communiquer avec celui qui ne parle pas anglais. Si la traduction s'avère totalement inutile, les deux tanzaniens se trouvent, et se reconnaissent. Leur histoire s'est croisée, autrefois. Loin de leur pays d'origine, ils prennent plaisir à reconstituer le puzzle de leurs histoires respectives. Histoires africaines, errances européennes. Un autre objet symbolique : une table marquetée joue un peu le même rôle que le coffret d'encens. Elle renvoie à un moment où le commerce des épices et des belles choses se faisait au rythme de la mousson et des alizés (trade winds) , du cabotage le long des rives de l'océan indien, Pakistan, Aden et Yémen - By the Sea....

Dans la réalité d'aujourd'hui se greffent des histoires anciennes, de commerce, de familles et dynasties, de pouvoirs et d'influences quand le pays est décolonisé. Chez Abdulrazak Gurnah, politique, littérature et contes orientaux s'entremêlent pour le plus grand plaisir du lecteur!
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Le nom de l'île ne sera jamais dévoilé, mais au fil du texte, nous devinons qu'il s'agit de Zanzibar, autrefois anglaise puis devenu indépendante, en face de la Tanzanie.
J'ai aimé découvrir ce vieil homme qui atterrit à Londres sans visa et qui demande l'asile politique que permet l'ancien pays colonisateur.
J'ai aimé la seconde partie où nous suivons la vie de Latif, jeune homme de Zanzibar, ancien voisin du vieil homme avec qui sa famille a eu des démêlés ; son exil en RDA pour faire des études supérieures, sa fuite en Angleterre où il a pris un autre nom.
J'ai aimé Rachel, même si on la voit peu, qui se démène pour que le vieil homme Rajab Shaaban trouve ses marques dans son nouveau pays.
Les deux hommes se rencontrent et se racontent, levant les voiles d'incompréhensions qui pesaient sur leurs rapports et éteignant la colère.
J'ai aimé les leitmotivs : Bartelby qui préférerai ne pas ; le jeune Latif qualifié de moricaud hilare ; les citations empruntés aux classiques anglais ; le besoin de propreté comme une névrose.
Un roman qui berce, même si certaines actions ne sont pas très belles moralement.
Un récit qui montre qu'il faut savoir se détacher de certains objets, des êtres chers, pour continuer d'avancer vers les belles rencontres.
Une écriture magnifique que je découvre avec ravissement.
Les images que je retiendrai
Celle du coffret de ud-al-qamari et ses senteurs de gomme parfumée que le douanier lui retire à l'aéroport et qu'il ne retrouvera jamais.
Disparait aussi le petite table d'ébène sujet de la discorde entre les deux familles.
Lien : https://alexmotamots.fr/pres..
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Grâce à Abdulrazak Gurnah, nous partons à la fois vers la Tanzanie, et plus précisément Zanzibar… mais également vers le Royaume-Uni, où sont arrivés, il y a plus ou moins longtemps, Rahjab Shaaban Mahmud, autrefois appelé Saleh Omar, et Latif Mahmud. le premier a soixante-cinq ans, et a demandé asile à son arrivée sur le territoire britannique. le second, plus jeune, y vit et y travaille depuis la fin de ses études. Leur point commun ? Ils viennent tous les deux du même endroit, y ont connu les mêmes personnes et partagent un passé partiellement commun.

La première partie du roman se centre sur l'arrivée de Saleh Omar à Gatwick et sa demande d'asile. Aborder cela sous son point de vue, de manière très vivante et concrète, était une belle entrée en matière. Nous faisons ensuite la connaissance de Latif, et de ce qui l'a amené en Grande-Bretagne, en passant par Dresde, à l'époque en Allemagne de l'Est. La suite du roman, je vous la laisse découvrir…

L'écriture d'Abdulrazak Gurnah est vivante et modulée, et les pages se tournent sans que l'on s'en rende compte. Cet auteur, prix Nobel de littérature en 2021, nous conte ici d'une écriture riche et crédible, le parcours de deux hommes nés à Zanzibar, l'un marchand de meubles, l'autre alors enfant. Il nous raconte en même temps l'histoire de cette île, et son évolution avec tout d'abord son indépendance (Zanzibar était alors un protectorat britannique) puis son rattachement à la Tanzanie.

Il nous raconte également la place de la famille, son poids, parfois, et la place qu'elle prend dans l'identité personnelle. Il nous montre que selon le point de vue, une situation peut être interprétée très différemment, et que parler, échanger, confronter, reste encore la meilleure manière d'ouvrir son jugement à la perception de l'autre et de faire la part des choses. Les personnages de Saleh et Latif sont très bien développés, et leur confrontation face au passé se vit intensément ; le tout est rédigé sans fioritures, mais avec un ton juste. Abdulrazak Gurnah est un vrai un conteur, et j'espère avoir l'occasion de continuer à découvrir son oeuvre.   

En résumé, un roman intense, très bien écrit, des parcours de vie et une histoire d'exil qui valent la peine d'être découverts…
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C'est le soir, un homme souhaite ne pas être dérangé. Les heures d'obscurité lui sont devenues précieuses. Son passé est douloureux comme ceux de tant de femmes et d'hommes qui ont été obligés de fuir leur pays.

Cet homme s'appelle Saleh. C'est un réfugié, un demandeur d'asile, arrivé en usant d'un faux passeport et d'une identité d'emprunt. Sur son faux passeport est noté Rajad Shaaban Mahmud. Il a dans ses bagages, une précieuse boîte en bois, renfermant un trésor unique : de l'ud-al-qamari, un encens rare provenant de l'aloès, un arbre qui produit une résine au parfum délicieux, lorsque son écorce héberge un parasite.

Cet encens incarne l'essence même de l'Orient, sa véritable âme, bien loin des clichés qui lui collent à la peau : une civilisation millénaire, riche et diverse, qui va bien au-delà des stéréotypes de pauvreté, d'islamisme et d'émigration. Cette boite d'encens incarne aussi la tragédie dont est être victime Saleh.

Rajad Shaaban Mahmud n'est pas un nom choisi au hasard. Il représente un homme du passé de Saleh, deux individus qui ne se connaissaient pas, mais leur destin s'est entrelaçé lors d'une mauvaise rencontre avec un certain Hussein, un homme manipulateur et sans scrupule.

Saleh a reçu en signe d'amitié cette précieuse boîte d'encens des mains de Hussein. Cependant, en échange, il lui a demandé de lui prêter une somme d'argent, pour laquelle Saleh a exigé une garantie. Ce prêt devait servir à Rajad Shaaban Mahmud, pour qu'il investisse dans une affaire avec Hussein. Malheureusement, ce placement s'est avéré être mauvais, et Hussein a mystérieusement disparu. Rajad Shaaban Mahmud et Saleh ne se connaissaient pas, mais leur destin s'est trouvé lié à tout jamais. Hussein a manipulé Rajad Shaaban Mahmud et lui a menti pour que sa maison serve de garantie pour le prêt de Saleh. La maison de Rajad Shaaban Mahmud appartient dorénavant à Saleh. C'est ainsi que les deux hommes ont réalisé qu'ils avaient pactisé avec le diable.

C'est avec beaucoup de subtilité dans son style et le choix de ses personnages qui vont se débattre avec l'imprévisible, que l'auteur met en lumière la vulnérabilité de l'existence humaine. Des évènements inattendus, des rencontres fortuites vont changer radicalement le cours de leur vie et déséquilibrer leur famille. Parfois les choix les mieux réfléchis peuvent avoir des résultats inattendus en raison de circonstances extérieures à notre contrôle. le personnage de Saleh arrêté dans cet aéroport avec de faux papiers symbolise à lui seul le destin que n'importe quel être humain peut subir quand il est entrainé dans les couloirs sans fin de l'injustice et de la déshumanisation, en rencontrant par exemple des d'individus malveillants ou bien être piégé dans un contexte politique dictatorial.
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Je conclus par cet article un parcours entamé en Zambie avec Namwali Serpell et poursuivi à travers la Tanzanie jusqu'à Zanzibar, sur les traces de la dépouille mortelle du Dr. Livingstone, avec Petina Gappah. J'ai choisi comme point d'orgue de ce périple dans l'Afrique de l'Est trois romans d'Abdulrazak Gurnah, écrivain né à Zanzibar et lauréat du Prix Nobel de littérature en 2021. Je dois confesser avoir ressenti une petite fierté lorsque son prix fut annoncé : peu de gens, surtout dans le milieu littéraire francophone, semblaient connaître cet auteur qui vit maintenant en Angleterre. Mais, pour ma part, j'avais déjà, dès 2015, épinglé un de ses romans « The Last Gift » dans un de mes premiers articles de blog sur la Tanzanie.
« Paradis » est un des romans les plus connus de Gurnah. D'une plume riche et précise, il raconte l'histoire de Yusuf, un jeune garçon de douze ans qui vit sur la côte de Tanzanie au début du vingtième siècle. Son père est endetté et envoie son fils au service d'un riche marchand arabe, Aziz. Celui-ci organise des caravanes vers l'intérieur des terres, jusqu'au lac Tanganyika. Yusuf est du voyage et découvre un monde pour lui inconnu. La vie des villages au coeur de l'Afrique n'a presque pas encore été touchée par les incursions des colons anglais ou allemands et ne ressemble en rien à ce qu'il connaissait sur la côte. Comme la découverte d'un paradis, sur le point d'être perdu quand il sera livré au rail et aux exactions des administrations coloniales. Yusuf revient sur la côte chez celui qu'il appelle Oncle Aziz. Dans les jardins de la demeure du riche marchand, il s'éprend de la jeune Amina. Encore un parfum de jardin d'Eden, mais la tendre Amina est le fruit défendu, puisqu'elle est une des épouses d'Aziz, son maître.
« Près de la mer (By the Sea) » commence à l'aéroport de Gatwick. Saleh Omar vient y demander asile. Il est porteur de faux papiers au nom de Rajab Shaaban. Pour éviter de dire quelque chose qui pourrait le compromettre, il prétend ne pas parler anglais. le fonctionnaire en charge dans son cas à l'aéroport s'étonne du profil de ce réfugié de soixante-cinq ans en provenance de Zanzibar. On lui trouve une chambre dans une petite ville côtière anglaise. Comme il se refuse toujours de parler anglais, les services sociaux auxquels l'administration des réfugiés l'a confié, lui trouve un interprète, Latif Mahmoud, un professeur de littérature vivant à Londres. Latif, qui a quitté Zanzibar il y a trente ans, pour étudier en Allemagne de l'Est avant d'arriver au Royaume-Uni, pense avoir coupé tous les ponts avec son île natale. Mais il est intrigué par cet homme qui semble avoir usurpé le nom de son père. Les deux hommes se rencontrent et se reconnaissent. Latif replonge dans les souvenirs et les secrets enfouis de sa jeunesse à Zanzibar : Saleh Omar est en fait l'homme qu'il tient comme responsable de la ruine financière et morale de sa famille, son père devenu alcoolique, sa mère collectionnant les amants.
Avec « Adieu Zanzibar (Desertion) », Gurnak raconte deux histoires qui semblent d'abord distinctes et ne joignent leurs fils qu'au bout du roman. En 1899, dans une petite ville de la côte kenyane, Hassanali, alors qu'il se rendait à la mosquée au lever du jour pour appeler à la prière, tombe sur un homme gisant dans la rue. C'est un Mzungu, un homme blanc, assoiffé et qui semble sur le point de mourir. Il l'amène chez lui pour que les premiers soins lui soient prodigués. Bientôt, l'administrateur colonial, Turner, averti de l'incident, débarque chez lui, pour prendre en charge son compatriote. Dans la foulée, il accuse Hassanali d'avoir dépouillé ce voyageur en perdition. Une fois rétabli, ce dernier, Martin Pearce, un orientaliste anglais, retourne chez Hassanali pour remercier la famille qui l'a sauvé et demander pardon pour les accusations injustes auxquelles ils ont été exposé. Lors de cette visite, Pearce tombe amoureux de Rehana, la soeur d'Hassanali, dont le mari est parti en Inde sans jamais revenir.
Dans le deuxième récit, Amin, Rashid et Farida, deux frères et une soeur commencent leurs vies d'adultes à Zanzibar à la fin des années 50, alors que l'ère coloniale touche à sa fin. Tous les espoirs semblent permis. Rashid, brillant élève, obtient une bourse pour étudier en Angleterre. Tout à ses ambitions académiques, il ne prête pas trop attention à Amin, l'aîné, qui parait se contenter de suivre les traces de son père comme enseignant. Farida, elle, est couturière pour des riches clientes. L'une de celles-ci, Jamila, attire l'attention d'Amin, malgré leur différence d'âge. Dans les labyrinthes de la vieille ville, ils parviennent à déjouer les regards indiscrets pour se voir et s'aimer. Mais les parents d'Amin mettent une fin abrupte à cet amour. Jamila est divorcée, on susurre qu'elle fut ou est encore la maîtresse d'un ministre et surtout sa famille a mauvaise réputation : sa grand-mère avait vécu plusieurs années avec un homme blanc avec qui elle n'était pas mariée, qui l'avait ensuite abandonnée.
Ces trois romans sont splendides et m'ont rappelé mes promenades la nuit tombante dans Stone Town, la vieille ville de Zanzibar. le soleil couchant donne un dernier reflet ocre aux pierres un peu décaties des anciennes maisons, tandis que les femmes à la démarche altière dans leurs boubous et voiles aux couleurs vives, rentrent chez elles. On se demande qui se cache derrière les massives portes de bois qui se referment et si quelqu'un nous observe à travers les moucharabiehs des fenêtres.

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C'est l'histoire d'un bourgeois musulman colonisé britannique se sentant méprisé par les anglais qui fait onze ans de prison à la suite de l'indépendance et de sombres histoires de famille. Il aboutit finalement en …Angleterre, comme réfugié.
Il y a de plus en plus de bons livres écrits par des personnes émigrées ne se sentant vraiment à l'aise ni dans leur pays d'origine ni dans leur nouveau pays. Ce livre en est un exemple.
La narration est très distanciée. Les héros racontent comme dans un conte, comme si c'était le destin, ou le Prophète, qui décidait et qu'ils devaient suivre.
Livre très interessant, manquant peut-être un peu de flamme.
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C'est l'histoire de Rayab. Il arrive aux Royaume-Uni en tant que réfugié...
L'histoire d'une vie...

Je crois que c'est la première fois que je lis un prix Nobel de littérature (honte à moi) et j'avoue avoir été transportée par ce roman.
En lisant ce livre, je me suis posée la question de savoir ce que pouvait être un prix Nobel de la littérature et je pense qu'en parler comme d'une oeuvre "ayant apporté le plus grand bénéfice à l'humanité" est la définition parfaite de PRÈS DE LA MER.
Même si son auteur a reçu ce prix pour l'ensemble de ses écrits, je me plais à croire que ce roman est une pièce maîtresse de cette idée de plus grand bénéfice de l'humanité.
Avec une écriture posée et tout en majesté, une écriture qui prend son temps, l'auteur nous laisse la possibilité d'assimiler et d'apprécier les aventures de nos deux compagnons et les liens qui les unissent.
Se retrouver des années plus tard au Royaume-Uni avec un point de départ similaire et un parcours totalement différent offre aux lecteurs des retrouvailles abîmées qui soulagent et pansent les plaies. C'est douloureux et merveilleux.
Faire la paix avec le passé pour mieux appréhender l'avenir aussi court soit-il.
Ce sont des réfugiés bousculés par le choc des cultures et des religions, leurs vies bouleversées par le colonialisme ... C'est simplement beau et puissant.
Un voyage extraordinaire qui m'a fait touché du bout des doigts l'autre côté du miroir.
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