On venait jusque d'Egypte, dit Plutarque, pour entendre le maître. On lui érigea des statues d'airain. Plus tard, quand les Romains, encore remplis des idées religieuses et,unissant dans leur coeur l'amour de la patrie au culte de Jupiter Capitolin, entrèrent en contact avec le peuple grec, la première des doctrines qui pénétra chez eux, là première qui fut exprimée en langue latine, ce fut la doctrine essentiellement irréligieuse d'Épicure l'épicurisme avait eu assez de force pour vaincre au premier choc la vieille religion romaine.
Ce raisonnement d'Épicure s'appuie, comme ont le voit sur le principe même du système, que le bien est le plaisir et le mal la souffrance. Ce principe étant admis dans toute sa rigueur, la première conséquence qu'Épicure en tire s'ensuit logiquement. Ne pas être, cela n'implique ni douleur, ni plaisir, conséquemment ni bien ni mal pour celui qui n'existe plus. Mais Épicure en tire une seconde conséquence et étend le raisonnement à celui qui existe encore : il parle un peu trop aux vivants comme s'ils étaitent déjà morts.
La morale de l'intérêt, professée il y a un siècle par tant de penseurs français et de nos jours par les principaux philosophes de l'Angleterre, est loin d'être nouvelle dans l'histoire. On sait qu'une doctrine semblable, sous le nom d'épicurisme, séduisit l'antiquité ce fut en Grèce et à Rome la plus populaire des philosophies.
La pensée de l'artiste n'a plus de valeur intrinsèque que celle du philosophe les arts doivent être embrassés pour le plaisir qu'ils procurent on fait des poèmes, on de musique, de même qu'on commente les auteurs, pour passer le temps.