AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 1443 notes
5
158 avis
4
100 avis
3
41 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il me semble que je ne me suis pas autant interrogée sur la manière dont je devais vous parler d'un livre depuis Betty. Contrairement à ce dernier, ce n'est pas parce que j'ai trop de choses à en dire. C'est parce que je ne sais pas réellement comment vous le présenter tant sa structure particulière m'a dérouté.

J'ai mis un peu de temps à rentrer dans ce roman à cause de ça. Yaa Gyasi nous propose de plonger dans l'histoire d'une famille Ashanti sur plusieurs générations. Jusque là tout va bien.
La particularité de la démarche se joue dans la forme : elle ne capture qu'un passage essentiel par personne de la famille. Ce qui rend l'arbre généalogique en début d'ouvrage absolument essentiel pour bien s'y retrouver. L'histoire n'est donc pas continue et les coupures temporelles importantes peuvent faire perdre le fil.

Je dirais qu'à un peu plus du quart du livre, j'ai commencé à vraiment plonger dedans. Au-delà de cette forme particulière, le fait de ne pas connaître l'histoire du Ghana fait que je ne comprenais pas exactement toutes les implications de certains évènements. Mais, rassurez-vous, on arrive à suivre l'histoire et à comprendre l'essentiel sans avoir de connaissances sur le sujet.
Avoir traité son histoire sur plusieurs générations permet à l'autrice de développer des sujets vastes et importants. L'esclavagisme et la traite humaine, le rapport Blancs/Noirs, l'immigration, la résilience, l'attachement (ou pas) à ses racines… Son génie a été de placer certains personnages au Ghana et d'autres en Amérique afin que le lecteur puisse opérer une sorte de parallèle.

La complexité psychologique de la plupart des personnages permet de les rendre accessibles et réalistes : on est acteur indirect plus qu'observateur des évènements.

Si au départ, j'avais un peu de mal à rentrer dedans, lorsque je me suis immergée, j'ai été conquise par ma lecture. Unique par sa forme et importante par ses thématiques, cette lecture vous fera voyager dans l'histoire du Ghana que l'on ne connaît que trop peu dans l'Hexagone.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Quel roman touchant ! Cette lecture vient remuer mes émotions au plus profond de mon coeur. Encore une fois devant l'injustice des hommes, l'abus de pouvoir, l'inconscience j'éprouve un profond sentiment de désarroi. Quelle belle écriture, merci madame Gyasi pour ce beau voyage à travers le difficile périple d'un peuple vers la liberté.
Commenter  J’apprécie          20
Très beau roman afro-américain. Succession de tranches de vie des descendants africains de chaque coté de l'atlantique, femmes ou hommes à travers les siècles. Mais après la découverte du procédé narratif qui donne du rythme au debut il a ensuite un coté un peu répétitif. J'ai eu du mal a finir le roman, comme une certaine lassitude. D'une part j'aurai aimé approfondir la connaissance de certains descendants pour aller plus loin dans leur vécu. La partie africaine contemporaine m'a déçue, il n'y a pas assez d'éléments de contexte historique. Malgré ces critiques je suis heureuse de cette découverte. C'est une manière originale de traiter l'esclavage et le destin de ce qui sont partis comme ceux qui sont restés. La lecture est limpide et agréable. A découvrir
Commenter  J’apprécie          20
La lecture de No Home me rapelle par sa contruction une autre auteure noire americaine: Ayana Mathis et son roman "les 12 tribus d'hatthie": chaque chapitre relate un personnage de la famille.
14 personnages nous entrainent ici dans cette saga familiale, sur deux continents, l'afrique et l'Amérique. Des destins émouvants dans la tourmente de l'esclavagisme.....passionnant!
Donc, je lis, je lis ......



Commenter  J’apprécie          20
Dés le début de ma lecture, j'ai instantanément pensé au livre d'Alex Haley et surtout à la merveilleuse série « Racines » qui a subjugué mon adolescence. Je n'oublierai jamais Kunta Kinte. Yaa Gyasi a écrit un roman sur l'esclavagisme et le Ghana, un peuple marqué par la coupure des liens familiaux et ancestraux. L'auteur a voulu parcourir 300 ans d'histoire à travers de nombreux personnages, un par chapitre. Et c'est bien cela qui m'a le plus dérangé étant donné que c'est un vrai déchirement de quitter chaque individu pour passer à un autre. Nous suivons deux lignées familiales différentes et ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver dans le temps et dans l'espace (heureusement il y a l' arbre généalogique). Il a demandé certainement beaucoup de travail, une construction parfaite et beaucoup de documentation avec un petit bémol sur les nombreuses fautes.
Commenter  J’apprécie          20
Remonter les fils du temps, tisser à l'envers la trame du temps afin de lier deux côtés de l'Atlantique tragiquement liés au travers d'une lignée de parents qui s'ignorent, l'une descendante d'esclavagistes, l'autre envoyée dans les soutes d'un bateau négrier depuis le Ghana. L'idée est belle, la facture bien réalisée, voire trop, tant le ton didactique, qui veut traverser les siècles vite, très vite, fait parfois oublier l'émotion et ne permet pas toujours de s'installer dans le récit. Un bel ouvrage cependant.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai été surprise par la construction du livre et j'ai cru au début que j'aurai du mal à le finir. Je pensais que la manière de raconter cette histoire était sous la forme d'un roman « classique » et que l'histoire allait se dérouler au fil des pages faisant s'entrecroiser les différents personnages. Il n'en est rien (en tout cas pas de cette manière).
Le roman est en fait construit de telle sorte qu'on a l'impression qu'il contient plusieurs nouvelles, chacune racontant la vie d'un membre de la famille. (Il s'agit en fait de l'histoire d'un seul descendant par génération même s'ils ont des frères et soeurs).
De mon point de vue, j'ai trouvé que certaines histoires étaient plus prenantes et plus fortes que d'autres, j'ai particulièrement aimé celle de Kojo Freeman (l'un des descendants d'Esi, qui porte ce nom de famille car il est le premier de sa famille à être un homme libre). Certaines nouvelles cassent un peu le rythme du roman (je pense que ça reste très subjectif et que ça dépend de notre intérêt pour l'histoire du personnage). Heureusement qu'un arbre généalogique est disponible au début du livre pour pouvoir aider à la compréhension, sinon, je pense que je me serais perdue dans ce roman!

Dans l'ensemble, ce livre permet d'avoir une première approche des différents aspects de l'esclavage et de la ségrégation car rien n'est aussi simple qu'il y paraît. On découvre par exemple que certains villages faisaient prisonniers des habitants de villages ennemis qu'ils revendaient ensuite aux blancs pour qu'ils soient mis en esclavage et envoyés en Amérique.
Nous y voyons également que même après la Guerre de Sécession, les anciens esclaves n'étaient pas en sécurité dans les territoires du nord (notamment en raison d'une loi stipulant que toute personne (de couleur) soupçonnée d'être un esclave en fuite pouvait être arrêtée sans autre forme de procès que la simple suspicion ou dénonciation).

J'ai été révoltée à la lecture de nombreux passages tant le destin des personnages était injuste et surtout tant la bêtise humaine y éclatait. On y voit à quel point les humains peuvent être bêtes et cruels contre d'autres humains. La situation pour les personnes de couleur n'a évolué que très lentement aux Etats- Unis (et aujourd'hui encore, nous savons que tout est loin d'être réglé puisqu'il y a encore de nombreux meurtres qui sont dûs au racisme). C'est toute cette contradiction de l'Amérique (qui prétend être le pays des droits de l'Homme et qui pourtant, jusque dans les années 60, imposait des séparations entre noirs et blancs dans les lieux publics). le Ghana n'est pas épargné puisque le roman explique bien cette forme de collaboration et de marchandage d'un certain nombre des habitants de ce pays dans la traite des être humains.

C'est un roman fort, un roman pour sensibiliser les gens sur cette histoire douloureuse de l'esclavage puis de la ségrégation et du racisme en général. J'ai trouvé qu'il y avait parfois des longueurs et, à mon goût, un déséquilibre entre les histoires, c'est pourquoi même si j'ai apprécié ce roman, je ne le considère par comme un coup de coeur mais comme une lecture intéressante et nécessaire.
Commenter  J’apprécie          10
Une mise en perspective saisissante de l'histoire et de la condition des noirs en Amérique au travers de l'histoire de plusieurs générations de deux branches familiales. Époustouflant grâce à une écriture fine et glaçante par moment. Même si la fin est prévisible, on se laisse embarquer sans même sans rendre compte. A recommander sans hésiter
Commenter  J’apprécie          10
« L'histoire est un récit » (p.355) nous confie un (des nombreux) personnage de No Home. Oui, en effet. Et Yaa Gyasi a su, dans son premier roman (!), le raconter avec brio.

Tout est affaire de choix narratif dans No Home. Il faut raconter le drame africain, la barbarie coloniale, la dualité humaine, les traditions, l'esclavage, la prépondérance de la sagesse matriarcale et de la sauvagerie patriarcale, le lien sanguin entre l'Amérique et l'Afrique mais aussi la force puissante bien que destructrice de l'histoire. Chaque chapitre est comme indépendant et l'on suit ainsi une lignée, partant de deux demi-soeurs séparées à l'enfance au 18ème siècle. Nous ne sommes pas loin du naturalisme français du 19ème siècle avec l'importance accordée à l'hérédité. Cette vision naturaliste moderne permet d'ausculter à la loupe ce qui constitue l'Histoire : « Quel est celui dont je ne connais pas l'histoire ? Quelle voix n'a pas pu s'exprimer ? » (p.357)

Mais, finalement, c'est la jeune auteure américaine qui réussit le mieux (tiens donc) à circonscrire cette démarche narrative titanesque : « Comment expliquer à Marjorie que ce qu'il voulait capter avec son projet était la sensation du temps, l'impression d'être une part de quelque chose qui remontait si loin en arrière, qui était si désespérément vaste qu'il était facile d'oublier qu'elle, lui chacun d'entre nous, en faisait partie – non pas isolément, mais fondamentalement. » (p.460)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Chaque génération des deux branches de la famille a droit à un chapitre dédié. On avance ainsi dans le temps avec chacun d'entre eux et cela nous donne une vision globale de l'esclavage et de l'avancée de la position des noirs, notamment en Amérique. L'auteure traite ici de plusieurs siècles de combats à travers le quotidien de chacun, et c'est écrit de manière très fluide, ce qui fait que j'ai dévoré ce livre !

Passer d'un personnage à un autre à chaque chapitre est à la fois captivant et déroutant. Heureusement qu'un arbre généalogique est détaillé au début du livre, j'y ai fait appel plusieurs fois afin de ne pas perdre de vue qui était qui. Car, en parallèle de l'histoire de l'esclave et de ses conséquences sur les noirs même après son abolition, on réfléchit aussi sur la famille et ce que notre généalogie nous transmet, sans même que nous en ayons conscience.
Lien : http://www.leslecturesdevi.f..
Commenter  J’apprécie          10



Autres livres de Yaa Gyasi (1) Voir plus

Lecteurs (3263) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1832 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}