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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Milieu du 18ème, Côte de l'Or (Ghana actuel), dans les villages, les guerriers fantis et ashantis capturent leurs semblables et les vendent aux Anglais qui les enferment dans le fort de Cape Coast.

Effia, rejetée et battue par sa mère, sera mariée contre son gré à un soldat britannique, commandant du Fort Cape coast.

Esi sera capturée par des guerriers, vendue aux Anglais, enfermée dans un cachot, entassée avec des centaines d'autres femmes, avant d'être envoyée par bateau dans les plantations du sud des États-Unis.

Ce que Effia et Esi ignorent c'est qu'elles sont demi-soeurs. Deux jeunes femmes, deux destins, deux lignées familiales: Effia aura une descendance qui vivra sur la Côte-de-l'Or et Esi, une descendance qui vivra aux États-Unis.

Chaque chapitre peut presque se lire comme une nouvelle quasiment indépendante, alternant l'histoire d'un descendant d'Effia ou d'Esi, entre les États-Unis et le Ghana.


👍 Ce roman retrace de manière simple et touchante 3 siècles d'histoire du peuple africain: ségrégation, esclavage, ... On est sur des tranches de vie racontées sans tomber dans le pathos ou les clichés. Très authentiques, les histoires sont tragiques, souvent cruelles mais aussi teintées d'espoir.


👎 le format de chaque chapitres, très indépendants, peut être déroutant. On a parfois l'impression d'une cassure dans l'histoire.


En bref, un joli roman, à la plume fluide et à l'histoire très touchante. Une jolie découverte.

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Dans ce roman, nous suivons deux soeurs originaires du Ghana et l'évolution de leurs familles sur plusieurs générations. Chaque chapitre présente un personnage et une époque différente. Cette alternance rend la lecture dynamique, mais peut également perdre le lecteur.

À travers le récit, nous avons un témoignage puissant de l'esclavage, de la colonisation, de l'immigration, de la condition des personnes noires, et surtout des femmes... qui est très poignant. Ce roman est une histoire d'hommes et de femmes, qui balaye les clichés et qui ne s'attarde pas sur les détails inutiles.

C'était une bonne lecture. Pourtant, je me suis perdue dans tous les personnages et leurs histoires. En allant à l'essentiel, j'ai l'impression qu'il nous manquait quelques informations, pourtant nécessaires à la bonne compréhension du roman et pour s'attacher aux personnages.
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Il y a des romans que je n'aurais pas lus si je n'avais pas pu les emprunter. No Home en fait partie. L'esclavage et la conditions des noirs sont des sujets souvent abordés voire glissants. Yaa Gyasi aurait pu aisément nous proposer quelque chose déjà vu/ennuyeux/documentaire. Et bien, pas du tout. Et pourtant, elle réussit à garder une certaine objectivité, malgré ses origines. L'auteure a posé des mots et un regard simple, d'une fluidité absolue, sur l'histoire qu'elle nous raconte. Et heureusement. En effet, cet ambitieux roman s'ouvre sur le Ghana, au XVIIIè siècle pour continuer aux Etats-Unis. L'histoire s'étale sur près de trois siècles et on suit 7 générations à partir d'Effia et Esi. On pourrait s'y perdre très facilement. Petit à petit, les origines de certains conflits s'éclairent et on réalise qu'une fois de plus, il n'y a pas des grands coupables et de pauvres victimes. La réalité est un peu plus nuancée. Certaines tribus africaines n'ont pas hésité à négocier avec les esclavagistes.

Les amateurs de romans historiques et de fresques familiales devraient apprécier ce roman où on ne sait plus quand la fiction s'arrête pour laisser place à la réalité.

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Je ne sais pas pourquoi, mais je m'attendais à suivre l'histoire d'Effia et d'Esi d'un bout à l'autre du roman. En réalité, comme l'indique bien la quatrième de couverture, il s'agit d'une fresque familiale.
On découvre Effia et Esi au début, un chapitre étant consacré à chacune d'entre elles. Puis un chapitre raconte l'histoire d'un enfant d'Effia, un autre celui de l'enfant d'Esi. Ensuite c'est au tour des enfants des enfants de nous raconter leur histoire et ainsi de suite. Heureusement qu'il y a un arbre généalogique dans les premières pages du livre. Il s'est avéré bien utile pour me repérer dans l'histoire et me rappeler qui est l'enfant de qui.

J'avais peur que deux chapitres par génération donne une impression de survoler le récit. J'avais peur qu'on n'entre pas vraiment dans les détails et que ça laisse un sentiment d'inachevé. C'est tout l'inverse qui se produit en réalité. La narration est telle qu'en tournant les pages, ce sont près de 300 ans d'Histoire que l'on parcourt, en Afrique et aux Etats-Unis, à travers une multitude de thématiques : les guerres intestines entre les différents peuples africains,, le déchirement entre deux cultures, le métissage, l'esclavage dans les plantations et dans les mines, la drogue, le gospel, le jazz… Ce sont 300 ans de culture africaine et afro-américaine qui se dévoilent sous nos yeux, c'est tout simplement passionnant.

J'ai beaucoup aimé découvrir la vie en Afrique à cette époque. C'est un pan de l'histoire que je ne connaissais pas du tout et j'ai trouvé très intéressante la manière dont l'autrice l'aborde. J'ai appris des choses lors de ma lecture, notamment comment les différents peuples utilisaient leurs prisonniers de guerre pour les fournir en tant qu'esclaves à leurs partenaires de commerce, que ce soient les américains ou les européens. J'ai aussi appris à connaître un petit bout de la culture africaine à travers leurs coutumes et leurs croyances.

Le roman de presque 500 pages se lit tout seul. le fait de changer de personnage et d'époque à chaque chapitre permet de donner de l'impulsion à l'histoire. le tout est très bien écrit, dans un style fluide et prenant. J'ai passé un très bon moment avec cette lecture et même quelques jours après l'avoir refermé, il me trotte dans la tête.


Lien : http://mybooksntea.wordpress..
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Avec Yaa Gyasi, les Afro-Américains, ont probablement trouvé une remplaçante à Toni Morrison qui vient de disparaître. le premier roman de cette native du Ghana, qui a émigré très jeune avec ses parents aux États-Unis, et fait brillantes études, est d'une puissance inouïe pour retracer ce que fût la période tragique de l'esclavage et ce qu'ont subi les générations d'africains qui l'ont vécue, mais également leurs descendants au 19 ème siècle, au 20ème et jusqu'à nos jours dans une Amérique qui peine à se débarrasser de ses vieux démons ségrégationnistes. Au XVIII ème siècle, dans la Côte-de-l'Or peuplée par les ethnies fanti et ashanti, deux demi-soeurs, Effia et Esi qui ne se connaissent pas, vont être à l'origine de lignées familiales aux destins très différents. Effia est obligée par sa mère de se marier avec James Collins le capitaine du fort de Cape Ouest, un Anglais qui gère précisément l'emprisonnement, et l'expédition des esclaves dont fait partie Esi qui croupit dans les cachots dont sa soeur ignore l'existence. Les descendants de Effia sont métissés, ils sont éduqués, restent au pays et contribuent à la poursuite du commerce triangulaire, mais les années et siècles passants ils vont devoir survivre dans un pays déchiré par les rivalités des chefs de village. Ceux de Esi vont subir le travail forcé dans les plantations de cotons, puis les agressions, les jugements, les emprisonnements arbitraires liés à leur couleur de peau. Il faut fréquemment se référer à l'arbre généalogique qui figure au début du livre, car chaque chapitre est consacré à un descendant différent soit de Effia, soit de Esi, tel que Quey, Ness, Willie, Sonny etc... jusqu'à ce que Marjorie et Marcus qui sont issus des deux lignées se rencontrent de nos jours pour visiter le point de départ de leurs aïeules, le fort de Cape Ouest. Dans un roman difficile à résumer, Yaa Gyasi, montre que, bien que le commerce des esclaves était initialisé par les Européens , en l'occurrence dans son roman, les anglais, les africains ont pris une part importante, par les guerres tribales en vendant les prisonniers, en organisant des enlèvements pour vendre hommes et femmes aux trafiquants. Ensuite, elle s'attache à montrer le rôle des missionnaires blancs, des traditions africaines, les conditions monstrueuses dans les bateaux des négriers, puis en Amérique les sévices subis par les noirs dans les plantations, qui s'enfuient pour résister et échapper à la cruauté des maîtres, la discrimination liée à la couleur de la peau dans la vie courante, notamment dans les états du sud, les différences dans les jugements et dans les peines d'emprisonnements. Elle nous entraîne à Harlem, nous montre la position parfois difficile des métisses dans la société américaine, le désoeuvrement des jeunes drogués, le comportement inégal de la police vis à vis des noirs qui est souvent à l'origine d'émeutes. Avec No home, ce sont trois siècles de déchirements de la population noire africaine et américaine qui défilent sous nos yeux, et nous permettent de mieux comprendre les inquiétudes des afro-américains à la suite de l'élection de Donald Trump qui a réveillé les idées racistes toujours latentes aux USA. Heureusement le roman se termine sur une note positive avec Marjorie et Marcus qui tous deux sont de brillants élèves d'université. Formidable!
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Roman historique relatant l'histoire de deux branches d'une même famille sur trois siècles ; l'une restée au Ghana, l'autre immigrée aux Etats Unis. A chaque génération les personnages nous transportent dans un nouvel univers, nous font découvrir une culture, des croyances, un quotidien. Un document sur l'esclavage, le racisme mais aussi l'identité et les racines.
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Une véritable saga familiale qui commence au XVIIIème siècle et perdure jusqu'à notre époque contemporaine, de la Cote de l'Or aux Etats Unis et au Ghana : d'un côté la descendance d'Efia, métissée et intégrée; de l'autre, celle d'Esi sa demie soeur, subissant l'esclavagisme et le racisme... un roman historique, puissant... un véritable chef d'oeuvre !
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Dans ce roman intense, nous suivons les descendants de deux demi-soeurs que les drames et la traite des esclaves ont séparé.

Le travail de l'auteur est impressionnant, tant sur le plan historique que sur le plan de la construction de son histoire. Chaque personnage se raconte petit à petit, puis c'est au tour de son enfant de compléter son récit et de commencer à raconter sa propre histoire. C'est très bien fait, tout s'enchaîne sans anicroche.
L'auteur lève le voile sur l'esclavage, les responsabilités de chacun, les déchirures des peuples. Elle pousse le lecteur à réfléchir aux conséquences de nos actes : ils se répercuteront autant sur nous que sur nos enfants. Elle a une vraie sensibilité qui touche l'humain et ses travers. Et, bien que j'ai parfois entraperçu quelques très brèves longueurs, j'ai été happée par le parcours et les combats de ces hommes et de ces femmes. Ce roman très réaliste m'a touchée.
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Cette saga familiale est marquée par le feu...celui qui "incendie" la naissance d'Effia et provoqué la fuite de Maame, sa mère, qui donnera naissance à Esi. Et voilà que se déroule sur 8 générations l'histoire de ces deux branches du même arbre africain, l'auteur lève le voile sur un moment de chacun des enfants, entre Afrique et Amérique, Noirs et Blancs, liberté et esclavage.
Ce roman est poignant, à la fois rude et beau. Souvent terrible, il nous interroge certes sur l'histoire mais avant tout sur notre humanité.
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Un article élogieux paru dans le magazine « Lire » de février a piqué ma curiosité et m'a incitée à plonger dans ce premier roman écrit par une jeune auteure de 27 ans. Yaa Gyasi est ghanéenne et a émigré à l'âge de deux ans aux Etats-Unis.
J'ai dévoré les 120 premières pages et mon respect total pour cette écrivaine a atteint son apogée avec les 80 dernières ! Mais quel talent ! Ce qu'elle nous propose ici en 400 pages témoigne d'une incroyable maturité littéraire et d'un don certain pour toucher les coeurs et raconter la grande Histoire à travers une série de personnages les plus attachants les uns que les autres.
Parce que, voyez-vous, Yaa Gyasi s'est mise en tête (excusez du peu !) de raconter l'histoire de la condition noire, depuis l'esclavage au XVIIIe siècle en Afrique jusqu'aux ghettos de Harlem de nos jours.
Pesant me direz-vous ? Et bien, pas dutout. C'est la que réside son talent de conteuse !
Yaa Gyasi met en scène deux soeurs, nées de la même mère mais pas du même père au Ghana au XVIIIe siècle. L'une est envoyée comme esclave aux Etats-Unis, l'autre marie un colonel anglais et reste en Afrique. Les chapitres alternent les histoires des deux branches de la famille que l'on suit pendant trois siècles.
Grâce à un arbre généalogique en début d'ouvrage, il est facile de s'y retrouver. le style est maîtrisé, simple d'accès et on entre très vite en empathie avec les personnages.
Je devine le travail de documentation énorme et le talent pour ne pas rendre tout cela aride. Je devine aussi l'obsession de l'auteure à retrouver ses racines et à s'interroger sur le parcours et la condition de ses aïeux.
Cette écrivaine m'a tant émue que je ne résiste pas à l'envie de vous donner un extrait des remerciements qu'elle adresse à ses proches en fin d'ouvrage :
« Je dois tout à mes parents, Kwaku et Sophia Gyasi, qui, comme tant d'immigrants, sont le symbole même du travail acharné et du sacrifice. Merci d'avoir dégagé un chemin pour qu'il nous soit plus facile de marcher…. ».
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