D'abord, ils ont effacé notre nom - Un Rohingya parle

Ce livre est le témoignage poignant de Habiburahman, un Rohingya . « J'ai trois ans et, déjà, je dois m'effacer aux yeux de mes concitoyens birman. »
Révoltant est le premier mot qui me vient pour décrire ce qu'il a vécu et ce que continue à vivre cette minorité musulmane de Birmanie.
Dans ce livre, Habiburahman nous raconte son parcours avec une grande dignité, il relate les faits avec un souci d'objectivité sans larmoiement pour faire connaitre au plus grand nombre la vie de ce peuple qui se meurt . Il nous parle de sa vie dès son enfance, avec les craintes, les humiliations, les coups que lui, sa famille et tout ce peuple endurent. Il dénonce le système de corruption qui sévit dans son pays mais aussi en Malaisie et Thaïlande.
Comment peut-on accepter ces atrocités, ces persécutions, ces tortures, ces humiliations ? Je choisis le mot « accepter » car oui, tous les pays qui se disent démocratiques ont laissé faire ces « chasses à l'homme ».
En écrivant ces quelques mots, j'ai les larmes aux yeux , que d'inhumanité ! Je découvre, à travers ce livre les Rohingyas , mais combien d'autres ethnies vivent ce même cauchemar ? et on laisse faire, on ne se mobilise pas alors que pour des augmentations de prix d'essence, des actions se mettent en place.
Aung San Suu Ky, prix Nobel de la paix ?? !!! Oui, ce qui est d'autant plus révoltant puisqu'elle refuse de condamner les violences faites aux Rohingyas. Il est plus supportable de parler de conflits interethniques que de parler de génocides !
Alors dire que j'ai aimé ce livre est inapproprié, ce livre est très intéressant et il doit être lu. Il se lit comme un roman mais non ce n'est pas une fiction, ce « nettoyage ethnique » est malheureusement la triste réalité.

Un témoignage qui m'a donné des frissons, parfois même la nausée, m'a révoltée et révulsée... Comment l'humain est-il capable de telles horreurs envers ses semblables ??

L'histoire d'Habib commence alors qu'il n'a que 3 ans. Si petit et déjà si mature, si sérieux... le climat dans lequel il grandit laisse peu de place au jeu et à l'insouciance. Les Rohingya, son peuple, sont maltraités, persécutés, jusque dans leur propre foyer… Dans ce malheur, Habib est chanceux. Son cocon familial lui donnera les armes pour faire face aux épreuves qui l'attendent. Des parents aimants, une fratrie aux liens forts, un père qui le pousse, presque harcelant, à étudier, lire, apprendre, encore et toujours, quoi qu'il en coûte.

Au fil des pages, à la lecture des exactions subies, une seule question : comment imaginer pire existence ? Bien des peuples à travers le monde sont ou ont été persécutés. Les violences subies les conduisent bien souvent à l'exil, lorsqu'ils ne sont pas déportés ou déplacés par la force. Mais ici, la haine construite contre les Rohingya s'exerce de façon encore plus perverse : quitter leur village leur est strictement interdit. Ils ne peuvent pas fuir. Ils sont trappés dans leur propre maison, condamnés à y mourir de faim et de terreur… rackettés, humiliés, exploités, quand ils ne sont pas arbitrairement arrêtés et torturés.

Leur situation semble tellement sans issue, qu'à plusieurs reprises j'ai espéré de tout coeur que la réincarnation existe, seul espoir semble-t-il pour ces âmes maltraitées de connaître un jour une vie apaisée.

L'aboutissement de la trajectoire d'Habib, connue avant d'entamer la lecture (en début de livre, une carte de l'Asie du Sud-Est retrace son parcours jusqu'à l'Australie), laisse entrevoir une lumière au bout du tunnel. J'ai plusieurs fois gardé courage en me disant que la fin serait plus douce, quand il aurait enfin gagné l'Australie, que j'allais avoir droit au récit d'une vie enfin sûre et sereine, malgré les traumatismes et la douleur d'être séparé des siens. Mais non, ce n'est pas si rose, j'oubliais naïvement les montagnes à soulever lorsque l'on n'est qu'un « migrant ».

Ce témoignage, malgré toute l'horreur qu'il comporte, est aussi celui de l'importance du noyau familial, de l'amour et de l'estime de soi transmis dans la petite enfance, terreau essentiel pour se construire. Essentiel pour survivre et que son être ne soit pas totalement déconstruit au fil des tortures, humiliations et situations dégradantes subies.

Il témoigne aussi de l'importance de l'éducation. Les parents d'Habib font tout pour qu'il continue à accéder à l'école, lui transmettent cette ténacité, cet entêtement à étudier alors même que cela n'a plus de sens et qu'il serait plus utile d'aller chercher un peu de nourriture ou d'argent. Cette éducation est ce qui sauvera Habib. Mais aussi l'entraide, omniprésente même lorsque l'on a plus rien...

Ce témoignage, aussi terrible soit-il, est essentiel.

Ce témoignage est glaçant. Habib nous raconte son quotidien fait d'insultes et de haine, de violences et de peur, ainsi que de corruption et de pots de vin, sans cesse.
Je suis choquée de lire l'enfer vécut par les Rohingyas, l'apartheid, la haine entre ethnies et les exécutions sommaires. Les actes avilissants sont nombreux, tout comme la torture. Comment peut-il y avoir tant de gens à soudoyer pour simplement rester en vie ?!
Quelle violence dans ce pays...

Le jeune Habib a énormément souffert et a vécu des choses affreuses, mais il a gardé espoir. Je suis admirative de l'entraide omni présente dans ce livre, malgré toutes les horreurs, certains sont prêts à donner tout ce qu'ils ont pour aider un autre. Et j'ai aussi été très touchée par le message de tolérance que son père ne cesse de prôner.

Un livre noir donc, mais nécessaire pour essayer de faire réagir le monde et pour mettre des mots sur ce qui se passe en Birmanie.

Témoignage édifiant et dérangeant sur l'élimination de masse des Rohingya en Birmanie.

Tous les abus, tous les coups, tout est possible contre les Rohingya, que l'on ne nomme même pas ainsi dans leur pays car l'anéantissement de cette ethnie passe aussi par une non-dénomination. Dans un pays multi-ethnique et multi-confessionnel , ce groupe est le mouton noir, celui qui ne fait pas réellement partie de l'humanité.

L'auteur raconte sa vie, ses espoirs d'instruction et d'émancipation envolés, la famille dispersée, persécutée .

Je ne connais pas l'histoire de ce pays, je me souviens que c'était une destination déconseillée avant d'être sur les catalogues . Je me souviens aussi de cette femme, Aung San Suu Kyi, son aura, sa beauté, son élégance, tenante d'un discours tolérant et puis le malaise et la chute devant son refus, frôlant la justification, de condamner les massacres des Rohingya ...

Je n'en savais pas beaucoup plus, j'ai forcément beaucoup appris et je me questionne sur l'humain qui encore et toujours se vautre dans la boue en réduisant son semblable à rien. Je m'étonne des attentats ici alors que des musulmans sont réellement en danger dans d'autres endroits du monde, religions à dogmes variables, politiques sans ossature, petites lâchetés humaines, un terreau qui ne demande qu'à faire pousser le pire.
Lien : http://theetlivres.eklablog...

Un témoignage essentiel sur les persécutions vécues depuis des décennies par les Rohingyas en Birmanie, qui visent à faire disparaître tout un peuple, sans grande réaction de la communauté internationale.

J'ai appris énormément en lisant cet ouvrage, surtout sur l'histoire du peuple Rohingyas, bien sûr, mais aussi sur la Birmanie et ses dictateurs successifs, ainsi que sur les conditions de vie misérables des migrants en Thaïlande et en Malaisie.

A lire et à faire lire.