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EAN : 9782207116043
448 pages
Denoël (10/04/2014)
4.14/5   11 notes
Résumé :
Cambodge, 1975. Raami a sept ans et marche avec une attelle, séquelle de la polio contractée quelques années plus tôt. Elle vit une enfance choyée à Phnom Penh. Son père, poète reconnu, homme doux et raffiné, est un prince de sang royal et règne sur le clan familial.
Le 17 avril 1975, les Khmers rouges envahissent la ville. Aussitôt débute l'horreur, qui va durer presque quatre ans. Les soldats ordonnent à tous les habitants de quitter leurs maisons. L'exode... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est terrible à dire, mais j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce bouquin. Je dis que c'est terrible car trouver si beau un tel livre, c'est au fond peut-être mal placé, puisqu'il montre l'horreur, la stupidité, la méchanceté… du régime Khmer rouge au Cambodge. Et cela est d'autant plus dur à ressentir, quand on sait que l'auteure s'est largement inspirée de sa propre histoire pour écrire ce récit. C'est même dur à lire, car on sait que ça va inévitablement mal se passer. Mais pourtant malgré ça, ce livre m'a véritablement bouleversée, et ça faisait longtemps que cela ne m'étais pas arrivée.

La première raison qui fait que ce livre m'a bouleversée, c'est que l'horreur et le désespoir quotidien, côtoient la poésie, la magie des légendes et des images fantastiques, où les êtres perdus vivent toujours. Des légendes, des poésies, des histoires, dans lesquelles la petite Raami s'enivre chaque jour, et trouve une sorte d'apaisement, même si ça ne la console pas vraiment, puisqu'elle est pétrie de culpabilité et se sent fautive de beaucoup de chose.

Ensuite, et bien au-delà de Raami et de ses images fantasmagoriques, ce qui m'a véritablement bouleversée dans ces pages, c'est bien sûr l'histoire, et plus particulièrement l'espoir sous-jacent qui vit dans cette dernière.

Alors oui bien sûr, l'horreur, la bêtise, la cruauté… du régime communiste Khmer rouge m'ont rendue folle de rage et m'ont remué les tripes, je ne suis pas à ce point-là insensible je vous rassure. Mais cet espoir qui né du sacrifice d'un homme, d'un père, d'un mari, d'un frère, d'un fils, est ce qui a véritablement de plus touchant pour moi dans ce livre. Déjà parce que cet espoir paraît fou et impossible, en tout cas absolument hors-contexte, mais aussi parce qu'il sonne comme un éternel adieu, un éternel pardon, une éternelle leçon... Une éternité qui accompagnera la petite Raami comme une sempiternelle mélodie, il sera son point d'ancrage dans la vie. Et ça c'est juste quelque chose qui est indescriptible. Bien que je n'aie pas pu m'empêcher de trouver ce sacrifice d'espérance parfaitement inutile, un peu trop fou et poétique. Mais il est sûrement trop simple de le trouver inutile longtemps après l'histoire… Surtout que je dois bien admettre que si le sacrifice n'a servi à rien à mon sens, l'espoir, lui, a été payant, malgré les nombreux deuils, malgré les épreuves, malgré l'horreur, malgré les chutes.

Enfin, je me rends compte que je ne vous parle pas de ce livre comme je le voudrais. Je voudrais vous parler du déchirement que j'ai ressenti à la fin et après chaque séparation, des souvenirs qui hantent les êtres, de la culpabilité qui vous assomme après chaque perte. Je voudrais tellement vous parler plus longuement de ce livre, vous montrer à quel point c'est un bijou, mais voilà je n'y arrive pas. Alors je n'ai qu'une chose à dire, lisez-le ! Il en vaut la peine.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Que c'est long à commencer, j'ai presque abandonné et l'aurais fait si je n'avais pas connu l'histoire des Khmers rouge.
Trop de description dès le départ, ça ne m'aide pas à entre dans le récit, cela me perd en détails. L'histoire est touchante, une famille de cambodgiens qui ont pour seul espoir de rejoindre la France quand les Khmers entrent dans la ville, une jeune fille presque handicapée, l'avenir que l'on connaît à l'avance, bref c'est fort. Beaucoup d'horreurs sont écrites mais avec moins de soin que les moments positifs, cela m'a donné l'impression d'une inégalité dans l'écriture.
J'en retire quand même du bon, le récit est touchant comme je l'écrivais plus haut mais c'est aussi un pays et une guerre peu abordés dans mes lectures, c'était une bonne surprise mais sans plus.
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Alors c'est quand même poussif au démarrage, il faut bien le dire ! Mais trés prenant au final. Un roman historique sur la période "khmère" qui prend aux trippes. Je me suis attachée à cette petite fille, de sang royal, exilée et balotée par "l'Organisation".
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Et ainsi, tandis que je naviguais sur le terrain humain, que je négociais ma survie, je commençai à appréhender ce que Pok avait voulu me faire découvrir le jour de notre promenade dans les rizières où il me montrait ce qui se passait sous la surface - que, dissimulés dans la monotonie apparemment imperturbable du monde rural, existait des gens qui à l'image des sangsues aiguilles se nourrissaient de sang et de destruction. Pour survivre à mon déracinement et à ma transplantation, il me fallait grandir et m'étirer comme une jeune pousse de riz. Je devais m'élever au-dessus du bourbier et de la fange, au-dessus de la sauvagerie de mon environnement tout en ayant l'air de m'y épanouir.
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C'était elle, je m'en souvenais, qui m'avait fait découvrir mon premier arc-en-ciel, pointant son doigt vers le ciel, où des gouttelettes de pluie miroitaient sous les rayons du soleil, en s'exclamant : "Regarde, ma chérie, un toboggan! ".
Et depuis j'avais appris à voir les choses au-delà de leur apparence, pour ce qu'elles signifiaient, j'avais compris que, même quand il pleuvait, le soleil pouvait briller et le ciel offrir un spectacle infiniment plus beau que des nuages blancs sur un fond bleu, que les couleurs pouvaient jaillir au moment le plus inattendu.
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Nous sommes tous des mendiants, m'a dit mon père. Peu importe que l'on soit vêtu de loques, d'une robe safran ou de soie. Nous demandons tous la même chose à la vie.
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Les mots nous élèvent et nous font chuter, Raami. C'est peut-être la raison pour laquelle je préfère ne pas trop en dire.
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La poésie fonctionne de cette manière, disait papa. Elle peut venir à toi dans une inspiration, s'évanouir à nouveau en un battement de cils, et au début tout ce que tu auras c'est :

Un vers se faufilant dans ton esprit
Comme la queue d'un cerf-volant d'enfant
Sans rime ni raison

Puis, ajoutait-il, vient la suite -- le cerf-volant, l'histoire elle-même. Une entité complète.
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