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3,76

sur 368 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cette lecture achevée, j'ai interrogé, comme de coutume, internet pour plus de détails, et j'ai trouvé la véhémente critique de Claude Lanzmann qui réalisa le très long film documentaire Shoah en 1985 constitué de nombreux témoignages des victimes de la Shoah, et de prises de vues sur les lieux où se déroulèrent ces tragédies.  Lanzmann, reproche à l'auteur Yannick Haenel , d'avoir eu l'outrecuidance d'avoir plagié les dialogues de son film sans en avoir demandé l'autorisation.  Philippe Sollers, directeur chez Gallimard de la collection L'Infini (Yannick Haenel a été plusieurs fois édité dans cette collection) , précise "que l'épreuve de ce texte lui a été soumis, ce que conteste Lanzmann". de son côté, Haenel se justifie en revendiquant la liberté du romancier. C'est effectivement ce côté romancé qui me gène dans cet ouvrage, la réalité se suffit pour dire les atrocités constatées et que "la parole redonne vie aux morts".
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En préambule à mon avis sur ce livre, je voudrais évoquer mon cheminement qui m'a conduit à lire ce livre.
Adolescente, à la découverte de la tragédie de l'histoire de la seconde guerre mondiale, je m'auto proclamais résistante. J'étais sûre de mon choix jusqu'à ce que je comprenne que n'est pas Jean Moulin qui veut et surtout que je n'aurais pas résisté à la torture.
La seconde étape à été lors du visionnage du documentaire: Shoah de Lanzman, plus qu'un choc, un tsunami. Enfin, il y a 2 ans, ma visite au camp d'Audchwitz.
J'ai une énorme admiration et reconnaissance pour tous ceux qui sont su résistés et s'opposer à la barbarie.
Jan Karski, est pour moi l'un de ces hommes. Je trouve le découpage du livre de Haenel intéressant et assez pertinent.
Je ne crois pas que Yannick Haeel parle à la place de Karski. Il pose des questions importantes.
Que finalement tout à chacun peut se poser:
Que savait on des camps d'extermination ? Après le message que délivre Karski sur la demande des deux autorités juives ? Qu'a_t-on fait, dit ?

Peut on ébranler la conscience du monde ?
Cette question s'applique de façon lancinante aujourd'hui comme hier.












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Après avoir terminé ce livre sur la Shoah, j'ai des sentiments mitigés. Je préfère lire des vrais témoignages sur cette époque au lieu de « romans ». Yannick Haenel présente un livre de trois chapitres. le premier chapitre traite l'interview avec Jan Karski dans le film Shoah de Claude Lanzmann. C'est une description impressionnante.

Dans le deuxième chapitre, l'auteur présente un résumé du livre « Story of a secret state » par Jan Karski. Ce livre a été publié en 1944. Il traite les expériences de Jan Karski, un membre de la résistance polonaise. On apprend ses activités comme messager entre la résistance en Pologne et le gouvernement improvisé polonais d'abord en France et plus tard en l'Angleterre. C'est un chapitre intéressant et je suis sûr que je lirai le livre de Jan Karski plus tard (peut-être l'édition française de 2004 « Mon témoignage devant le monde »).
C'est le troisième chapitre qui me trouble un peu. Yannick Haenel présente une fiction sur la vie de Jan Karski. le grand thème de ce troisième chapitre est le fait que les Alliés n'ont rien fait pour les juifs pendant la guerre. C'est un chapitre amer qui traite surtout les expériences de Jan Karski en Angleterre et aux États-Unis. Les hommes politiques, les diplomates, ils écoutent le témoignage de Jan Karksi sur la Shoah, sur l'extermination des Juifs d'Europe, mais ils ne font rien.

C'est un thème intéressant et émouvant : « les Alliès, ils se sont renseignés aux actes d'extermination des Juifs pendant la guerre et ils n'ont rien fait quand même ». le thème de l'antisémitisme, en Pologne, en Europe, en Union soviétique, aux États-Unis, bref, partout, est également un thème intéressant et captivant. Le troisième thème est bien saisissant ; la frustration personnelle de Jan Karski qui essaie en vain de toucher les Alliés par son témoignage personnel sur les horreurs de la Shoah.

Quand même, j'ai des doutes à ce troisième chapitre, à cette fiction, à cette biographie, sans vraiment comprendre pourquoi. Les sentiments et les pensées de Jan Karski, ils ont été décrits vraisemblablement. Cependant, je pense que, peut-être, l'auteur a utilisé le personnage de Jan Karski pour divulguer ses propres idées et avis sur le rôle honteux des Alliés vis-à-vis la Shoah pendant la Seconde Guerre mondiale. Je ne sais pas exactement pourquoi, c'est une émotion difficile d'expliquer, mais pour quelconque raison pour moi « la sincérité » manque. Je préfère des vrais témoignages en ce qui concerne la Shoah.

Pour conclure, après avoir terminé ce livre de Yannick Haenel, j'ai des sentiments mitigés, mais, au moins, j'ai découvert un autre témoignage intéressant sur la Shoah. le livre a gagné le Prix du roman Fnac en 2009.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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J'ai beaucoup aimé l'écriture de Yannck Haenel dans le livre relatant le procès des attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à l'Hyper Casher. Aussi, je me suis précipitée sur ce roman quand je l'ai vu lors d'une visite à la librairie d'Emmaüs.
Ici le thème est différent, Jan Karski est un résistant polonais qui, pendant la seconde guerre mondiale a été le messager entre les résistants en Pologne occupée et le gouvernement polonais réfugié à Londres. Il a été aussi chargé par les juifs du ghetto de Varsovie de raconter aux alliés, au monde entier, qu'ils subissaient une extermination et qu'on devait leur venir en aide.
Le livre est composé de trois chapitres :
• le premier le premier reproduit les paroles prononcées par Jan Karski dans Shoah de Claude Lanzmann
• le deuxième est un résumé du livre que Jan Karski a écrit en 1944
• le troisième est une fiction de Yannck Haenel avec une part d'invention de sa part.
L'ensemble se lit très facilement, la liaison se fait très bien. On mesure les risques pris par les résistants polonais pour s'opposer aux allemands. Au delà de la déception et de l'amertume de Karski de ne pas avoir réussi à mobiliser les alliés pour empêcher l'extermination des juifs d'Europe, c'est surtout le mépris qu'il a rencontré en tant que polonais et plus encore comme résistant polonais qui l'a anéanti, sans parler du sort qui a été fait à la Pologne à la fin du conflit.
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Trois entrée dans ce récit : la première retranscrit le témoignage de Karski devant les caméras de Lanzmann pour le film Shoah. La seconde résume l'ouvrage que Karski publie dès 1944, Story of a secret state.La troisième traduit, par une fiction cette fois, la mission de messager que Karski mena pour révéler l'extermination juive auprès des pays alliés (il alla jusqu'à rencontrer Roosevelt).
Trois point de vue complémentaires, jamais redondants, qui permettent de mesurer l'extraordinaire mission de cet homme élevé au rang des Justes
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Jan Karski est l'homme qui fut officiellement mandaté par deux juifs du ghetto de Varsovie, en 1942, pour dire, à la ville et au monde, qu'à Varsovie, en Pologne, on exterminait dans les pires conditions une part de l'humanité.

De Londres à Washington, l'histoire de ce résistant messager polonais nous est retracée en trois tableaux.

Le témoignage direct de Karski dans Shoah de Claude Lanzmann, un résumé du livre écrit par Karski lui-même et enfin une part fictionnelle où finalement Haenel met du littéraire dans ce qui ne fut au préalable que du littéral.

La force de témoignage de Karski réside d'abord dans ce qu'il n'est pas juif. Tout juste se définira-t-il après guerre comme un catholique-juif.

Au-delà, c'est d'abord un Homme qui parle des Hommes aux Hommes. de beaux développements sur la notion de crime contre l'Humanité, mais aussi la surdité organisée, presque assumée des alliés dans le refus d'entendre le messager Karski. Car rien n'aura bougé après que le message fut délivré. Par non-conformité avec les objectifs de guerre, pour ne pas froisser l'allié soviétique par fond d'antisémitisme largement répandu, quelles qu'en furent les raisons, le résistant de Pologne, ce pays qui ne fut quasiment jamais rien dans l'histoire, ne pouvait que se heurter à tous ces murs.

C'est là, à ce moment que se combine le passage de l'état de messager à celui de témoin que restera Karski, jusqu'au bout, hanté par ce qu'il vit, par les nuits blanches qui lui permirent de continuer de faire vivre encore les morts, pris entre le seul silence vrai et la parole libératoire.

Ce livre de Yannick Haenel est une oeuvre utile. Tels Semprun et Primo Levi et d'autres encore, il nous appartient à tous, de savoir que ce message exista. Que l'humanité sait elle-même aller jusqu'à nier son humanité et finalement toujours porter en elle ce silence égoïste, ce mutisme complice, dont elle a beau se mordre les doigts mais qui figurent comme un horizon indépassable.

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Je viens de lire et apprécié le roman « Jan Karski » de Yannick Haenel. Jai relu ensuite les réserves émises quant à ce roman par Annette Wieviorka dans « Lire» de mai-juin 2010 Elle dit, notamment qu' «en outre sa thèse de la complicité des Alliés dans l'accomplissement de la solution finale est historiquement inepte.» le magasine précise que les travaux de Madame Wieviorka sur l'extermination des Juifs d'Europe font autorité. Elle a, en effet, publié en 2005 «Auschwitz, 60 ans après» (Robert Laffont) pour lequel elle a reconstitué minutieusement les étapes de l'entreprise d'Auschwitz et les mécanismes de son fonctionnement, rendant ainsi à l'Histoire la réalité de ce camp afin qu'il ne soit pas simplement un concept désincarné, synonyme de Shoah.
En 1983, dans «Lire » n°97, Elie Wiesel, interrogé par Antoine de Gaudemar, disait ceci : « Quand le président Carter m'a nommé président de la Commission présidentielle de l'Holocauste, il m'a fait venir à la Maison-Blanche et il m' a dit : ‘J'ai fait préparer quelque chose pour vous.' Il s'a&gissait d'une série de photos aériennes, prises depuis un bombardier américain pendant une attaque contre une usine installée près d'Auschwitz. Eh bien, sur ces photos, on voit tout : le camp, les installations, les cheminées fumantes des crématoires, les fosses communes. Par ailleurs, on sait que des photos de Birkenau étaient parvenues à Londres, à Washington, et au Vatican dès 1942. A l'ouest, on savait, il suffit de lire les journaux…. le massacre de la communauté juive de Kiev à Babi-Yar en 1941 y est rapporté, trois mois après peut-être, mais il est rapporté, l'insurrection du ghetto de Varsovie y est mentionnée dès le lendemain, et l'existence du camp d'Auschwitz également. »
Et la même année 2005 de la parution de l'ouvrage d'Annette Wieyiorka, paraissait chez Calmann-Lévy/Mémoire de la Shoah  le livre «Secrets officiels : ce que les nazis planifiaient, ce que les Britanniques et les Américains savaient » de Richard Breitman. L'auteur a étudié et analysé d'innombrables archives et nombreux de ces documents attestent que non seuelement les Alliés détenaient bien des informations précises sur les camps mais aussi qu'ils possédaient des options d'interventions réalistes qu'ils n'ont pas appliquées. Raison pour laquelle, sans doute, ces archives ont été maintenues secrètes pendant des décennies.
On peut donc en déduire que les alliés étaient complices puisqu'ils savaient, pouvaient agir et ne l'ont pas fait. Et si cette complicité est attestée par des archives officielles, il n'est plus question d'historiquement inepte

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Magnifique témoignage d'un homme qui a essayé d'avertir l'horreur que les juifs allaient subir pendant la Seconde guerre mondiale. Il se rendit en Angleterre, en France puis aux États Unis mais personnes ne l'a entendu, il n'ont pas voulu le croire. Portrait en plusieurs volets, d'abord à travers un reportage de Shoah, le film de Lanzmann puis par un résumé du livre de Karski.
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Les premières pages du roman de Yannick Haenel retracent l'instant où Jan Karski témoigna devant la caméra de Claude Lanzmann pour son film Shoah. L'auteur dit d'ailleurs que c'est en voyant le film qu'il a eu l'idée du livre. Face à la caméra, un homme tente difficilement de briser le silence qu'il s'impose depuis des années, incapable de parler de ce qu'il a vu. de transmettre de nouveau le message qu'il a en vain tenté de faire passer au monde en 1942.
Dans la seconde partie du livre, Haenel livre le résumé du livre que Jan Karski écrivit à la fin de la guerre, espérant peut-être que l'écriture parviendrait à faire passer ce que la parole n'était pas parvenue à faire entendre. Ainsi le lecteur découvre « Mon témoignage devant le monde », un témoignage sobre, pudique malgré l'horreur qu'il décrit. Ce qui le rend d'autant plus fort et terrifiant.

La suite sur mon blog...
Lien : http://tassedethe.unblog.fr/..
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Ce livre évoque un épisode incroyable de la seconde Guerre Mondiale: Jan Karski, un émissaire de la Résistance polonaise a été envoyé à Londres et à Washington pour alerter les plus hautes autorités alliées au sujet de l'extermination des Juifs d'Europe par les Nazis… mais il n'a pas réussi à les convaincre.
D'une manière étonnante, le roman de Yannick Haenel est construit en trois parties bien distinctes. La première évoque la participation de Jan Karski au film "Shoah" de Claude Lanzmann et la seconde repose sur un récit écrit en 1944 par le héros de l'histoire. Par contre, toute la fin du livre est clairement une fiction; dans cette dernière partie, non seulement les faits rapportés ne sont pas tous avérés, mais encore l'auteur exprime des points de vue qui sont très discutables et qui, de fait, ont été violemment contestés à la parution du roman.
Le témoignage initial de Jan Karski autorise-t-il à accuser Churchill et Roosevelt d'une complicité objective avec Hitler ? C'est aller loin, et même, à mon avis, beaucoup trop loin. Il est "facile" de porter a posteriori, avec un recul qui n'est possible qu'aujourd'hui, des jugements péremptoires. En réalité, la « solution finale du problème juif » était tout simplement impensable en 1942. Certes, de nombreuses rumeurs ont circulé à ce sujet, mais impossible de les différencier des innombrables bobards lancés pendant le conflit. Au moment critique, il y a eu un "blind spot" qui est très bien mis en valeur par cette déclaration de Felix Frankfurter, juge à la Cour suprême des États-Unis et lui-même juif, au sujet de sa rencontre avec Jan Karski: « Je n'ai pas dit que ce jeune homme mentait. J'ai dit que je suis incapable de le croire ». C'est exactement ça, le problème ! Il est inhérent à la nature humaine.
On me dira: après tout, tout romancier n’a-t-il pas le droit imprescriptible d'écrire le roman qu'il veut, comme il le veut. Je réponds: est-ce si sûr ? Que dirait-on d'un écrivain qui publierait maintenant une fiction dont l'inspiration serait nettement négationniste ?
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