L'an 1000

L'An 1000 est un ouvrage de vulgarisation historique qui permet de plonger dans le monde d'il y a un peu plus de 10 siècles.

Grâce au travail de compilation et d'analyse de Valérie Hansen nous voilà en train de naviguer et de voyager entre différents peuples ou civilisations, disséminés sur l'ensemble des continents, afin de mieux comprendre les échanges culturels, cultuels, et bien sûr économiques qui s'établirent aux environs de...l'an 1000 partout sur le globe.

Des peuples du Nord européen qui établissaient de petits avant-postes au Groenland ou même sur le continent américain, aux aztèques et aux mayas qui commerçaient avec plus de peuples qu'on ne saurait l'imaginer, jusqu'aux rois Africains qui vendaient or et esclaves au reste du monde, sans oublier des caravanes venues d'Asie jusqu'en Afrique ou en Europe, l'autrice du livre nous offre tout un tas de données, d'anecdotes, d'événements, qui permettent d'agrandir le socle de notre connaissance. le contenu de cet ouvrage est d'autant plus intéressant qu'il nous éclaire sur certaines situations complexes du temps présent !
Le dernier chapitre, consacré à la Chine, est notamment impressionnant : nonobstant l'alternance des dynasties et l'invasion Mongole qui ont donné à la région une instabilité assez dommageable, il paraît évident que la région était un carrefour commercial et culturel majeur jusqu'au 15ème siècle. L'Europe faisait pâle figure en comparaison, avant de prendre le dessus grâce à des poussées technologiques qui finirent par assurer sa domination sur le reste du monde. le savoir-faire chinois en matière de production de biens de grande consommation sur d'énormes quantités était déjà une force à l'époque.

L'An 1000 est donc un livre très riche, qui se lit facilement, et qui permet de mieux comprendre que la mondialisation est à l'oeuvre depuis fort longtemps. Bien évidemment il ne s'agissait pas de la mondialisation au sens où nous la connaissons aujourd'hui, même si certains aspects de ces interconnexions semblent avoir posé les jalons de ce que nous voyons autour de nous en 2023.

Le petit bonus c'est l'ouverture finale (Pour aller plus loin) qui permet de continuer les recherches au-delà de ce que le livre propose, le petit côté négatif c'est une écriture assez sage qui aurait mérité, peut-être, de bénéficier d'un soupçon de poésie supplémentaire par moments.

Je pense que c'est un livre cadeau idéal pour les férus d'histoire, de géopolitique, et de civilisations.

Avec ce livre aussi érudit que passionnant, Valérie Hansen professeur d'histoire à l'Université de Yale, démontre que la mondialisation à l'oeuvre dans notre monde contemporain est loin d'être un phénomène récent puisqu'elle existait déjà au tournant de l'an mille.
En ce haut Moyen Age, les hommes se déplaçaient déjà sur toute la surface du globe, échangeait des produits et des technologies, découvraient les religions des autres peuples ainsi que leurs pratiques culturelles.
Alors que la lenteur des transports aurait pu être considérée comme un obstacle de nature à ralentir les échanges, l'historienne prouve qu'il n'en est rien et à partir des découvertes archéologiques récentes, elle apporte la preuve de connexions à l'échelle planétaire entre les grandes civilisations.
Cette histoire mondiale permet d'élargir l'horizon trop souvent limité dans les livres d'histoire médiévale, à l'espace européen.
Voici de quoi voyager des steppes de l'Asie centrale au sous continent indien, des espaces glacés du Groenland et de l'Alaska jusqu'au Mexique puis au Pérou et dans toute l'Amérique latine sur les traces de nos ingénieux et aventureux ancêtres qui ont fait preuve d'une témérité qui laisse pantois.
Chaque chapitre regorge d'anecdotes qui rendent le récit vivant.
Les similitudes avec l'époque contemporaine sont parfois frappantes.
L'empire du milieu et ses laborieux artisans excellait déjà dans la contrefaçon, exportant des produits de luxe copiés avec talent et même adaptés aux goûts des acheteurs potentiels.
De hardis hommes d'affaires bâtissaient de véritables empires en exploitant leurs fournisseurs et leur main d'oeuvre (parfois servile) et il y avait des révoltes, voire des grèves ....
Pour éviter de payer les impôts, on changeait d'itinéraire et on rusait ...
Rien de bien nouveau sous le soleil !
J'ai été particulièrement intéressée par l'accent mis sur le rôle des femmes dans le monde musulman. Non seulement elles avaient la possibilité de s'instruire, mais encore elles pouvaient enseigner dans les universités de Bagdad et du Caire. de quoi combattre les idées reçues sur l'obscurantisme à l'époque médiévale ....
Mis en valeur par une magnifique couverture qui évoque Hokusai et sa célébrissime "grande vague", ce livre est à mettre entre toutes les mains et comblera les amateurs d'histoire qui s'adonnent à la lecture lors d'un été pluvieux .

Valérie Hansen, chercheuse diplômée de Harvard et aujourd'hui enseignante de l'histoire de la Chine à Yale, nous replace l'an 1000 dans une perspective mondiale et nous en montre des aspects totalement inattendus.

Sa thèse est que l'an 1000 se caractérise par une croissance démographique vigoureuse et les débuts de la mondialisation, préexistante aux « grandes découvertes » du XVème siècle et à la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et ses successeurs.

L'an 1000 est, entre autres, l'apogée de l'âge d'or de la culture arabo-musulmane, voit surgir les prémices de l'art roman en Europe, les débuts de la dynastie Song en Chine. Valérie Hansen nous raconte comment les Vikings ont créé des colonies sur la côte est de l'Amérique du nord avant de conquérir les terres des Rus, comment les routes caravanières traversaient de part en part l'Afrique, les relations entre les royaumes d'Asie du sud-est, l'expansion du bouddhisme et de l'hindouisme …

Les Européens n'ont pas inventé la mondialisation. Ils n'ont fait que retoucher et amplifier un phénomène préexistant, qui leur a permis de prendre pied aussi facilement sur autant de territoires. En Asie du Sud-Est, les marins européens n'ont donc pas inauguré les échanges commerciaux à longue distance. Ils ont résolu de contourner les intermédiaires pour éviter de payer des taxes aux dirigeants locaux. En Afrique, ils se sont assuré un accès direct aux sources des marchandises les plus recherchées : l'or et surtout les esclaves ; dans les Moluques : les épices, le bois ; en Chine : la porcelaine, la soie, les métaux.

A cette époque, les Chinois sont des consommateurs insatiables et l'industrie chinoise comporte déjà de très grandes entreprises capables de produire en série et en masse des marchandises destinées à l'exportation (rouleaux de soie et céramiques de grand feu). Elle dispose de suffisamment de bras et n'a pas besoin d'esclaves. En revanche elle importe des aromates, en particulier le calambac, base idéale des parfums dont les Chinois font un usage immodéré.

Au XVI ème siècle, un nouveau chapitre de l'histoire mondiale s'ouvre : les Européens profitent de leur technologie militaire supérieure pour s'intégrer aux réseaux commerciaux déjà existants et aussi en en créant de nouveaux.

Certes, la mondialisation, hier comme aujourd'hui, n'a pas été favorable à tous mais les personnes qui ont fait preuve d'ouverture face à l'inconnu s'en sont mieux sorties que celles qui ont refusé de s'y confronter …

C'est un ouvrage de vulgarisation captivant, d'un accès très facile, illustré de cartes, qui donne une vision nouvelle des échanges de biens, d'idées, de religions, de concepts philosophiques qui ont fait le tour de la planète, même au temps reculés de l'an 1000.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..

Quand on pense aux grands explorateurs, on pense bien sûr à Bougainville, Christophe Colomb, Cook, Magellan, Marco Polo ou encore Vasco de Gama. Mais Valérie Hansen, prof à l'université de Yale, nous montre et nous démontre que l'histoire du monde est bien plus riche que le point de vue européen des noms cités plus haut.
En faisant un pas de côté, nous découvrons à notre tour ce monde et son histoire.
Valérie Hansen avec une érudition hors pair nous fait voyager en suivant les voies terrestres et maritimes qu'ont empruntées les hommes autour de l'an mille.
Voici quelques titres de chapitre : cap à l'ouest, jeune Viking ; esclaves européens ; l'homme le plus riche du monde ; l'endroit le plus mondialisé sur Terre...
C'est riche, très riche. C'est aussi captivant et on se laisse embarquer dans des contrées inconnues (en tout cas pour moi) en suivant des conquérants militaires, des migrants esclaves ou pas, la montée des religions et la domination de la chine sur la mondialisation des biens et des personnes. Cela ne vous dit rien ? Pour conclure, je conseille volontiers ce livre d'érudit qui n'est jamais obscur. Bref quel talent de vulgarisation. Longue vie aux éditions quanto qui nous éclairent dans cette période qui aime l'obscurité et l'obscurantisme post Covid.

il s'agit sûrement de ma révélation de l'année 2021. En rentrant dans ma librairie habituelle, je cherchais un livre historique accessible. je suis ressorti avec un chef d'oeuvre. il est très accessible et décrit parfaitement les civilisations de cette période, avant l'invention de la poudre, où tout les peuples sont à peu près égaux. Il s'agit de regarder le monde, ainsi que l'économie qui en découle, via le prisme de chaque civilisation.

À mettre entre toutes les mains. J'attaque d'ailleurs les autres livres de la maison d'édition.