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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quatre nouvelles anglaises signées Thomas Hardy sont réunies dans ce recueil pour le plus grand bonheur du lecteur.

On découvre Phyllis dans la première nouvelle : le hussard mélancolique de la légion germanique. Elle est promise a homme assez distant quand elle tombe amoureux d'un soldat allemand. Choix difficile pour elle : écouter son coeur ou sa raison.

Ensuite dans le veto du fils, on fait la connaissance de Sophy, veuve qui souhaite se remarier mais son fils si oppose fermement.

Vient après le violoneux des contredanses, ou une jeune femme, Caroline tombe folle amoureux d'un violoniste.

Enfin Une femme d'imagination, c'est l'histoire d'Ella qui est folle d'un poète qu'elle ne connaît même pas et le destin fait tout pour les séparer.

Mis a part la troisième nouvelle que je n'ai que moyennement apprécié, les trois autres sont superbes. Attention tout de même, ne vous attendez pas a des happy ends, Thomas Hardy aime le tragique, la mélancolie, la morosité de certains destins. Malgré tout, son écriture est superbe et ce recueil est un vrai régal.
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Jane Austen écrit des histoires qui finissent bien. Avec Thomas Hardy, le pire est toujours sûr: le sort du héros ne fait aucun doute, il meurt au dernier chapitre.
Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut ignorer cet auteur qui excelle à nous dépeindre ces fragiles créatures humaines qui s'efforcent d'échapper à leur condition, aux conventions, au poids d'une morne destinée, espérant un sort plus brillant que leur trompeuse imagination leur fait miroiter.

Si les fadaises des romans à gros tirages vous écoeurent, Thomas Hardy vous propose une cure de désintoxication qui purgera vos humeurs les plus noires.
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Une jeune fille plus ou moins abandonnée par son fiancé s'éprend d'un jeune lieutenant. Une veuve infirme voudrait se remarier, mais se heurte au refus de son fils. Une jeune femme ne sait pas résister aux mélodies jouées par un violoniste sans scrupule. « Les accents suppliants qu'il tirait de son instrument formaient comme un langage capable de déchirer de douleur le coeur d'un montant de porte. » (p. 54) Une épouse s'éprend d'un poète qu'elle n'a jamais vu et fait de naître de cruels soupçons chez son époux. « Elle paraissait destinée à ne pas rencontrer l'homme auquel elle était désormais toute entière attachée et dont elle admirait désespérément le talent rival. » (p. 90)

Il serait vain de vouloir résumer ces histoires : mieux vaut en retenir l'esprit général. Ces quatre nouvelles – ou contes comme l'indique le titre – présentent des personnages aux vies mornes. Les portraits sont d'autant plus poignants que les destins sont tristes. Compassion ou pitié, difficile de faire la différence. Outre les protagonistes éprouvés par l'existence, la société ou la malchance, il y a des personnages secondaires qui sont autant de victimes collatérales sous la plume d'un auteur qui ne cache pas son désespoir.

De Thomas Hardy, je préfère grandement les romans. Je garde un souvenir précieux et précis de Tess d'Urberville, de Loin de la foule déchaînée et de Jude l'obscur, mais ces courtes histoires sont une belle expression du talent infini de ce grand auteur anglais.
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Quatre nouvelles où l'on ressent la bienveillance de l'auteur envers ses personnages, notamment les femmes, dont il relate, d'une plume exaltée, passionnée, fluide et alerte, la condition d'épouse, de mère ou de fille assujetties aux désidératas des hommes qui décident de leur vie à leur place.

Dans le Hussard mélancolique de la légion germanique, le narrateur fait revivre une époque révolue à travers les souvenirs-confessions de Phyllis Grove, recueillis par le narrateur, celle des Hussards d'York, légion germanique au service du roi George III. Une histoire aux forts accents romantiques dans laquelle on se prend immédiatement d'affection pour Phyllis, partagée entre son union programmée avec un homme qu'elle connait à peine, Humphrey Gould mais lui permettrait une ascension sociale de par son statut et entre son amour réel pour l'officier allemand Matthäus Tina. C'est sans doute celle qui m'a le plus émue, avec la seconde.

Le Véto du fils s'ouvre sur la vision d'une coiffure de femme élaborée, compliquée et d'une élégance rare, celle de Sophy, épouse du pasteur, Mr Twycott, dans une chaise roulante.
Suit un deuxième « tableau » : Sophy est désormais veuve, seule avec son fils de 13 ans, Randolph, destiné à suivre les pas de son père. Pour cela, il va dans un des collèges les plus huppés de la capitale et refuse qu'elle refasse sa vie avec son courtisan de jeunesse, Sam, qu'elle retrouve alors. Encore une histoire d'amour contrarié, voué à l'échec, auquel on fait obstacle.

La troisième, le Violoneux des contredanses, est celle qui m'a le moins plu. le début est un peu poussif. L'exposition universelle de 1851 y prend une grande place, sans doute par exigence du destinataire de la commande faite à l'auteur d'où ce début très descriptif, où les personnages m'ont semblé effacés, presque éclipsés par le décor. J'ai eu plus de mal à m'attacher à eux et notamment à Caroline Aspen, la femme de cette nouvelle, envoûtée par Wat Ollamoor et les sons qui sortent de son violon au point de ne plus pouvoir arrêter de danser. Ned, le fiancé éconduit, m'a davantage touchée.

Enfin, dans Une Femme d'imagination, Mrs Ella Marchmill, en séjour avec son mari et ses trois enfants dans la station balnéaire de Solentsea, tombe amoureuse du mystérieux locataire qui loge à l'année dans la maison qu'ils viennent de louer et a quitté les lieux afin de leur en laisser la jouissance exclusive. Elle découvre qu'il n'est autre que Robert Trewe, poète dont elle apprécie les oeuvres et avec qui elle se trouve régulièrement en compétition et en accord sous son identité de John Ivy, étant obligée de se faire passer pour un homme afin de voir ses propres poèmes publiés, comme les soeurs Brontë à l'époque. Cette nouvelle m'a paru plus piquante que les autres, l'auteur faisant preuve d'une douce ironie mais là encore, toute en bienveillance. On peut sans doute aussi voir des points communs entre cette figure de poète imaginaire et l'auteur lui-même, comme un clin d'oeil à son lectorat, notamment dans leur pessimisme et jusque dans leur portrait physique.

Une première rencontre avec l'auteur réussie et qui m'a donné envie d'en lire beaucoup d'autres.
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Un coup de coeur !

Déjà conquise par le Roman Tess d'Urberville qui fait partie de mes classiques préférés j'ai beaucoup aimé retrouver la plume de Thomas Hardy dans ce recueil de quatre nouvelles.

Nous voici donc avec :

- le hussard mélancolique de la Légion germanique ou une jeune fille promise à un autre qui se fait désirer noue un lien particulier avec un soldat en garnison dans sa ville....

- le véto du fils avec une femme handicapée et veuve voit son bonheur empéché par un fils égoiste ....

- le violoneux des contredanses, ma nouvelle préférée de ce recueil avec une jeune fille convenable qui ne peut résiste au son d'un violoniste surnommé "balai à franges" pour ses cheveux ....

- une femme d'imagination avec une femme et mère de famille qui passe ses vacances dans la maison où réside son poête et confrère préféré , car elle a comme passe temps d'écrire également, elle laisse donc son imagination l'a porter....

J'ai aimé l'écriture douce amer de Thomas Hardy et ces histoires décrivant des femmes se laissant dicter leur conduite par les convenances et écrasées par la société qui ne leur donne pas beaucoup de place et de liberté. Avec toujours une pointe d'humour noir et grinçant derrière un récit maîtrisé du début à la fin et au milieu de décor très bien dessinés.

Une plume et des histoires superbes qui vous permettront de (re)découvrir le style de l'un de mes auteurs fétiches.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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Comme toujours, Thomas Hardy n'épargne pas ses personnages dont le bonheur est toujours entravé, le plus souvent par une série de coïncidences, hasards et malchances. Il émane de certains de ces textes une mélancolie évidente. La première et la dernière nouvelle se détachent des autres à travers une chute très bien maîtrisée, qui ne peut laisser indifférent.
Lien : http://www.myloubook.com/arc..
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Ce recueil de quatre nouvelles constitue pour moi une immersion dans l'univers de Thomas Hardy. Vous vous en souvenez peut-être, j'ai été grandement séduite par l'adaptation ciné de « Loin de la foule déchaînée » ! Aussi il me semblait logique, sinon indispensable, de découvrir cet auteur de génie. Et… malgré une petite pointe d'appréhension, je n'ai absolument pas été déçue. Cette lecture est un quasi coup de coeur, tant j'ai été charmée par le récit de ces quatre destins féminins. Thomas Hardy possède une plume fine. Les portraits de ses personnages sont parfois amers, les passions contrariées, les vécus difficiles. Un écrivain plutôt pessimiste donc. Il faut aimer, et c'est peut-être précisément ce point qui fait que je suis passée à un brin (seulement) du coup de foudre. Malgré tout, on sent que l'auteur aime ses personnages. Les désirs, les rêves de ses héroïnes sont ainsi esquissés avec délicatesse. Il réussit tout autant à nous amener là où on l'attend pas. Je recommande donc ce recueil aux amoureux de la littérature britannique du XIXème siècle, de la campagne anglaise. Mes nouvelles préférées restent le hussard mélancolique de la Légion germanique ainsi qu'Une femme d'imagination.

Le hussard mélancolique de la Légion germanique

Phyllis, une jeune femme solitaire, se retrouve confrontée à un choix cornélien. Promise à un homme qu'elle n'aime pas, elle finit par tomber passionnément amoureuse d'un soldat étranger. Il lui faut alors faire un choix, ce qui conditionnera son existence toute entière. Si cette nouvelle présente une certaine tension dramatique, je me suis réellement attachée à Phyllis (en me demandant quel choix j'aurais été en mesure d'effectuer à sa place notamment). Cette nouvelle est l'une de mes préférées de ce recueil. Je ne peux que vous la conseiller.

Le veto du fils

Cette nouvelle nous conte la vie de Sophy, invalide depuis un accident. Lorsqu'elle tente de recouvrer ses forces, le pasteur qui l'employait en tant que gouvernante lui propose de l'épouser. La jeune femme accepte, mais renonce alors à l'amour de Sam, le jardinier. Lorsque ce dernier refait surface dans sa vie des années plus tard, leurs milieux sociaux sont éloignés. Tyrannisée par son fils, Sophy semble alors renoncer à l'amour, par peur du qu'en-dira-t-on. J'ai trouvé cette nouvelle plutôt cruelle. Dans l'ordre de mes préférences, c'est certainement celle qui se retrouverait en dernière position. Même si jusqu'à la fin de la nouvelle, le lecteur ne peut se douter du dénouement qui l'attend.

Le violoniste des contredanses

Lorsqu'elle entend la musique d'un curieux violoniste, Caroline ne contrôle plus ni son corps ni son âme. Se sentant éprise et soumise à cet étrange ressenti, la jeune femme peine à construire une vie stable, sans penser à ce musicien qui l'obsède. Les années passent, leurs routes seront amenées à se recroiser… J'ai beaucoup aimé cette nouvelle. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux intrigues de Stefan Zweig, avec ce semblant d'amour fou, obsédant, que rien ne semble expliquer. Si j'ai eu beaucoup de mal à comprendre Caroline (comme l'héroïne de « Vingt-quatre heures de la vie d'une femme » de Zweig), j'ai pris plaisir à découvrir le dénouement de cette étrange intrigue.

Une femme d'imagination

Ma nouvelle préférée du recueil. Nous y faisons la connaissance d'Ella, qui se retrouve pour l'été dans une station balnéaire. Une maison a été louée pour l'occasion. Malheureuse dans son mariage, rêvant de pouvoir s'évader, Ella tombe amoureuse d'un jeune poète… qu'elle découvre uniquement à travers ses écrits, ainsi qu'un portrait. Elle se met alors à chérir chaque objet qui lui appartient et ne rêve que d'une chose : le rencontrer. L'héroïne de cette nouvelle est absolument touchante. le final est plutôt inattendu. J'ai adoré !

En bref, l'écriture de Thomas Hardy est sublime. Ces quatre femmes si différentes n'hésiteront pas à se défaire du droit chemin : pour rêver, désirer une toute autre vie (parfois dangereuse), alors que leur quotidien actuel nous semblait paisible et confortable.
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Angleterre début du XIXème siècle. Quatre destins de femmes. des femmes qui n'ont pas droit à l'amour, de sortir, de lire, de se promener, de parler. Elles sont sous la coupe des hommes, épiées, corsetées. Elles rêvent à l'amour et n'y ont pas droit. Celles qui appartiennent à la classe aisée sont même les plus emprisonnées par les convenances.
A la différence de Jane Austen dont les histoires se terminent bien, ici, nulle fin heureuse. Amour contrarié, manque d'amour, solitude, vide, incompréhension. Une société faite par les hommes, pour les hommes et où la femme n'existe pas sauf à perpétuer le nom. Un programme d'ailleurs toujours d'actualité dans la majeure partie du monde du XXIème siècle.
Une écriture classique qui est un véritable enchantement. Hardy nous emmène dans ses histoires dès la première ligne. Quant à la campagne, il faut juste imaginer les tableaux de Constable et on y est.
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Il me semble que ce court recueil va bien au-delà de ces destinées tragiques de femmes auquel on le restreint souvent, y compris l'éditeur qui a choisi un titre pouvant à mon avis, peut-être pas biaiser, mais rétrécir les horizons de lecture.
Certes, les personnages principaux sont des femmes, des femmes terriblement malheureuses parce que vivant sous les contraintes imposées par les hommes autour d'elles. On peut s'agacer d'ailleurs de ne voir présentés ces personnages féminins que comme des personnes fragiles, victimes de leur imagination débridée et parfois proches de l'hystérie, un tableau terriblement décourageant. Mais Hardy réussit à montrer que c'est l'absence de possibilités d'accomplissement en tant qu'individu, leur cantonnement à une vie intérieure (aux sens propre et figuré) qui finalement « dérègle » certaines d'entre elles. Les autres n'ont pas meilleur sort, qui se retrouvent contrariées dans leurs désirs ou projets, car toujours tributaires qui du père, qui du mari, qui du fils, etc. Sale temps pour les femmes, donc. Mais pas que.
Dans cette société patriarcale, les hommes sont parfois aussi victimes que les femmes car eux aussi sont soumis à une multitude de contraintes. Certains personnages masculins de ce recueil m'ont beaucoup touchée, qui ont échoué à se soustraire au devoir militaire, échapper à leur statut social (la notion de classe sociale correspond presque un système de caste en Angleterre à cette époque) ou à se faire adouber par les critiques. Hardy décrit ainsi une société qui est en réalité violente pour beaucoup, qui condamne chacun(e) à rester bien à la place qu'on attend d'elle ou de lui.
Les nombreuses références aux progrès de l'époque (le chemin de fer, l'essor du tourisme balnéaire, la première exposition universelle) accentuent encore le contraste entre ces destinées individuelles et les forces auxquelles elles sont soumises et qui les dépassent.
Finalement, l'ancrage récurrent dans un temps et un territoire donnés, laissent penser que Hardy visait bien au-delà du simple portrait psychologique de femme et qu'il donnait plus largement à voir sa perception de l'environnement dans lequel il évoluait. D'ailleurs, ces nouvelles, je crois, sont parues dans un recueil dont le titre Wessex Tales qui reflète davantage ce projet et peut orienter vers une lecture peut-être plus large.
Quant au style de Hardy, je le trouve fin et élégant. J'apprécie qu'il ne se vautre pas dans l'expression des sentiments douloureux. C'est comme si, ces situations étant irrémédiables, il était inutile (voire contre-productif) de s'attarder au-delà du raisonnable. En dépit de cette sobriété formelle, cette lecture aux accents tragiques -que j'ai beaucoup appréciée par ailleurs- m'a tout de même laissée un peu déprimée…
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Toutes sont des histoires d'amour compliquées ou contrariées, souvent du côté des femmes, qui se prennent quand même pas mal la tête. Elles sont bien écrites et nous transportent dans une campagne anglaise en mutation, mieux reliée aux villes.

Le hussard mélancolique de la Légion germanique : Phyllis, une jolie jeune fille, est fiancée à Humphrey. C'est un peu son premier et seul contact avec le monde car elle vit avec son père dans un endroit très reculé. Quand un régiment arrive à proximité, tout change...

Le veto du fils : Sophy s'est mariée au dessus de sa condition, avec un pasteur, Mr Twycott. Fuyant le suicide" social à la campagne, le couple gagne Londres. Lorsque Sophy se retrouve veuve, Sam, un ancien amoureux, réapparaît aussi. Mais c'est sans compter sur la dureté de son fils...

Le violoneux des contredanses : Les pieds de Caroline ne peuvent s'arrêter de danser lorsque joue "Balai-à-franges". Ce violoneux la hante, au point qu'elle refuse son bon ami Ned. Quelques années plus tard, ils renouent.

Une femme d'imagination : Mrs Marchmill, en villégiature avec son mari et ses enfants, loue une maison habitée par Robert Trewe, un poète. Elle-même se dédie à la poésie et a vu ses écrits publiés auprès de ceux du jeune homme. Un intérêt presque obsessionnel s'empare de la jeune femme d'imagination.
Lien : https://pralinerie.blogspot...
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