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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il avait suffi d'un roman, "Tess d'Urberville", pour faire de Thomas Hardy un de mes héros littéraires. Admiration qui avait été confortée par la lecture de "Remèdes désespérés". C'est donc avec grand plaisir que je me suis lancée dans la lecture d'"une femme d'imagination", ravie de retrouver la plume de Hardy et curieuse de le découvrir en tant que nouvelliste.

J'ai retrouvé dans ces nouvelles tout ce qui m'avait séduite lors de mes précédentes lectures de l'auteur. L'écriture de Hardy est magnifique sans jamais être prétentieuse, simple et élégante.
La psychologie des personnages est fouillée et riche. Ils sont très vivants. Quelle finesse dans la caractérisation !
Hardy a un vrai talent de conteur. A chaque lecture, je suis épatée par sa capacité à créer du suspense à partir d'un petit rien.
De plus, il sait allier des intrigues prenantes à un propos fort. Hardy n'est pas un auteur lisse. Hardy est un grand pessimiste. S'il écrit bien des histoires d'amour, ce ne sont jamais des romances mièvres. D'ailleurs, chez lui, il n'y a pas d'amours heureuses. Ses personnages voient souvent leur destin s'assombrir suite à des concours de circonstances malheureux. Mais Hardy est aussi, l'air de rien, un rebelle, un révolté. Lorsque ce n'est pas le hasard qui s'acharne sur ses personnages, c'est le moralisme ambiant qui vient broyer leurs espoirs. Derrière les sublimes tragédies sentimentales, on lit une critique de la bienpensance toute en rigidité de la société de l'époque. Bien souvent, l'amour des protagonistes ne connait pas de fin heureuse parce qu'il se heurte aux convenances sociales et morales. Dans cette société étriquée, où l'épanouissement des individus et leurs sentiments importent peu, les femmes sont bien sûr les premières victimes, toujours soumises à l'autorité masculine, que ce soit le père, le mari ou même le fils.
Hardy, écrivain féministe ? Je le pense en effet. Non seulement, il dépeint très bien le carcan social et moral qui les emprisonne mais en plus il les met toujours au centre de ses récits. Ainsi, les 4 nouvelles qui composent ce recueil proposent de superbes portraits de femmes.
J'ai été particulièrement impressionnée par la nouvelle "le veto du fils", qui sonne très vraie et qui est d'une grande cruauté. Et j'ai été très émue par le récit qui donne son titre au recueil "une femme d'imagination" qui met en lumière la tristesse de la vie de femme dans le quotidien du 19ème siècle.

Décidément, chaque lecture de Thomas Hardy m'enchante. Qu'il soit romancier ou nouvelliste, son talent m'épate à chaque fois. Il n'est pas près de descendre du piédestal où je l'ai mis.

Challenge Multi-défis 2017 - 4 (un livre qui compte moins de 250 pages)
Challenge XIXème 2017 - 1
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Quatre histoires racontant les déboires amoureux de femmes « enfant » entourées d'hommes pitoyables : maris, enfant ou père ! J'ai adoré l'écriture, fine, rusée et me suis beaucoup amusée avec le ton moqueur du narrateur qui complète le panorama décrit de manière plutôt flatteuse dans un premier temps pour le rendre finalement caustique par l'ajout d'une petite question, l'air de rien, qui vient modifier tout le sens de la première idée. C'est sans doute pour cela que ces nouvelles sont reprises sous le terme de contes. Des contes à dormir debout ? Plutôt des contes à aimer debout, à rêver debout et à mourir seule. Ces histoires de femmes qui croient aux contes de fées, qui sont ballottées au gré du narrateur et de son imaginaire cruel, sont implacables et réjouissantes.
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Dans ce recueil, nous découvrons quatre nouvelles de Thomas Hardy. Quatre destins de femmes du 19e siècle, quatre destins finalement tragiques.
Dans la première, le hussard mélancolique de la légion germanique, Hardy nous conte la rencontre amoureuse entre une jeune fille menant une vie recluse et un soldat en garnison. le devoir l'emportera, et la fin sera tragique.
Dans le veto du fils, Hardy nous raconte le refus absolu du fils quand sa mère souhaite se remarier, considérant le prétendant au dessous de sa classe sociale.
Le violoneux des contredanses relate la passion d'une femme pour un musicien sans trop de scrupules, et ses malheureuses conséquences.
Enfin, dans la dernière nouvelle, Une femme d'imagination, l'auteur met en scène une femme mariée qui se passionne jusqu'à se rendre malade pour un poète qu'elle ne connait que par les mots.

A travers ces courtes histoires écrites simplement, mais d'une façon magnifique, l'auteur pointe du doigt la condition féminine de cette fin de 19e siècle, ce carcan social qui brise toute aspiration au bonheur, qui rejette tout essai de s'envoler ailleurs.

Une fois de plus, Thomas Hardy a su m'emporter avec ses mots, une très belle lecture.
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Il s'agit d'un petit recueil de quatre nouvelles, 150 pages en tout. Quatre destinées de femmes, et comme toujours chez Hardy, un destin, une fatalité, s'abattent sur les protagonistes et précipitent un drame, une marche vers le tragique. Mais Hardy analyse, met à nu les ressorts du tragique, et il ne s'agit plus de dieux vengeurs, d'une fatalité inscrite fatalement dans la nature des hommes contre laquelle on ne peut rien, mais plutôt de mécanismes sociaux, de représentations, de hiérarchies, qui broient les individus alors que le bonheur pourrait être possible, car les personnages y aspirent.

Ainsi, Sophy, l'héroïne du deuxième récit, « Le veto du fils » a fait un mariage au-dessus de sa condition. Après la mort de son mari, elle pourrait se remarier avec son premier soupirant, et retrouver un sens à sa vie, terriblement vide. Mais son fils ne le lui permet pas, car il considère le prétendant d'un milieu trop en dessous de ses propres ambitions sociales.

Ce sont les hommes eux-mêmes qui se créent leurs enfers personnels, et le regard des autres, les normes en vigueur asphyxient. Les femmes en sont encore plus victimes que les hommes, bien plus jugées, bien plus dépendantes. Et lorsqu'elles sont d'un milieu plus aisé, elle s'ennuient tout simplement, n'ayant pas d'activités gratifiantes qui leur soient ouvertes. D'où tout un travail d'imagination, qui devient morbide, et pousse au drame.

Hardy est aussi efficace dans ces textes courts que dans ses grands romans, et c'est toujours un plaisir que de lire sa belle plume et suivre ses intrigues parfaitement agencées.
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Une femme d'imagination et autres contes est ma première lecture de Thomas Hardy et elle fut un véritable coup de foudre dès les premières pages !
Dans ces quatre contes, Thomas Hardy nous plonge dans le destin de quatre femmes amoureuses au XIXe siècle: Phyllis, Sophy, Caroline et Ella. Quelques soient les conditions sociales ou l'âge de ces femmes, elles souffrent de la toute puissance masculine qui leur impose des unions ou leur interdit des amours. Cette Angleterre du XIXe siècle est faite par les hommes, pour les hommes et les femmes n'ont que la place qu'ils veulent bien leur concéder. Elles ne disposent ni de leur vie, ni de leur personne.

Dans le hussard mélancolique de la Légion germanique, Phyllis se retrouve confrontée à un choix cornélien. Elle est déjà fiancée à un bon parti mais elle aime en secret un soldat étranger qui lui propose de fuir. le véto du fils conte la vie de Sophy, tyranisée par son fils qui s'y entend pour faire du chantage à sa mère et pour lui pourrir la vie. Quant à Caroline, elle ne contrôle plus son corps et son âme lorsqu'elle entend la musique d'un mystérieux violoniste dans le Violoneux des contredanses. Dans Une femme d'imagination, Ella s'égare en tombant amoureuse d'un poète dont elle n'a vu que le portrait et dont elle lit la poésie. La première et la dernière nouvelle furent celles qui me touchèrent le plus.

homas Hardy a dû être une femme dans une vie antérieure pour aussi bien comprendre et exprimer les tourments, les sentiments et les maux de ses héroïnes. Les quelques pages de chaque conte sont aussi denses et riches que le serait un roman et rien ne manque à notre lecture. Cette richesse contenue dans quelques pages m'a rappelé la force des nouvelles de Stefan Zweig.

L'écriture de Thomas Hardy est sublime et la traduction de Magali Merle est plus que réussie. La plume de Thomas Hardy est distinguée et fine comme s'il effleurait avec beaucoup de tendresse et de douceur ses héroïnes devenues de fragiles figures de porcelaine qu'il ne voudrait surtout pas abîmer.

Ces contes sont des pépites d'or et l'on reste sans voix devant tant de beauté.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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J'avoue qu'avant de débuter ma lecture de Thomas Hardy j'avais très peur.
Je m'étais imaginé des romances un peu mièvres, des héroïnes se pâmant d'amour, des héroïnes fragiles ne rêvant que du prince charmant.
Je pensais que lire du Thomas Hardy serait un peu douloureux.
J'avais tort. J'ai absolument adoré ma lecture d'Une femme d'imagination et autres contes.

Il s'agit certes bien de romances mais ce sont avant tout des portraits de femmes très réalistes, des personnages à la psychologie particulièrement bien fouillée, des destins tragiques.

J'ai beaucoup aimé les 4 nouvelles mais ma préférence va sans hésitation à la seconde "Le veto du fils".
J'ai cru à chacun des mots que l'auteur a écrit. J'ai imaginé cette femme, si seule, espérant juste encore un tout petit peu de bonheur et son fils, tellement égoïste, tellement ingrat, tellement soucieux du qu'en-dira-t-on.

Ces femmes passent à côté de leur vie à cause de leur société, à cause des mâles de leur entourage ou parfois à cause d'elles-même.

La plume est très agréable, elle va droit au but, poétique avec une pointe de sarcasme.

Je ne sais pas encore si je lirai d'autres oeuvres de Thomas Hardy mais je suis vraiment ravie d'avoir pu découvrir un si joli titre grâce au challenge solidaire.
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Merci Foufoubella! Grâce à toi, j'ai découvert la plume de Thomas Hardy!
4 nouvelles, 4 portraits de femmes meurtries par des amours impossibles...

“Le Hussard mélancolique de la légion germanique”
Un amour impossible entre deux êtres. C'est l'histoire d'une rencontre: une jeune fille vivant dans un lieu isolé du monde et un jeune soldat nostalgique de sa terre natale. Une histoire pleine de candeur et de profondeur des sentiments.

“Le veto du fils”
Voilà une nouvelle extrêmement touchante... une mère dévouée et tellement humble! Comment ne pas être émue par cette femme qui sacrifie son bonheur à son fils (un peu despote et ingrat sur les bords).

“Le violoneux des contredanses”
J'ai trouvé la lecture de cette nouvelle très agréable. Les personnages y sont décrits avec beaucoup de soin. La pauvre héroïne est littéralement ensorcelée par un violoniste peu scrupuleux et conscient de son pouvoir toxique.

“Une femme d'imagination”
Aaahhh ma préférée!!!! Les fantasmes d'une jeune femme pour un poète mélancolique. Un vrai plaisir de lecture!
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Thomas Hardy, auteur de plusieurs romans fameux (Tess d'Uberville, Jude l'obscur et bien sûr Loin de la foule déchaînée) a aussi écrit pas mal de nouvelles, dont certaines réunies dans le recueil Wessex Tales, dont plusieurs ont été traduites en français et assemblées dans Une femme d'imagination et autres contes. C'est Scarlett qui m'a envoyé ce petit livre dans le cadre du British mini swap à 4 (merci encore !), et je me suis jetée dessus après avoir vu Far From the Madding Crowd, impatiente de découvrir le style de Thomas Hardy.

Ce fut une excellente lecture. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, c'est bien écrit sans être pompeux, très agréable à lire, fluide mais travaillé. Je suis très curieuse de découvrir ce que ça donne en version originale. Pour Far From the Madding Crowd j'espère…

Les histoires, quoiqu'assez courtes (les quatre nouvelles totalisent 150 pages), sont prenantes et suffisamment développés pour qu'on se préoccupe du sort des personnages, voire qu'on s'attache à eux. Chaque histoire est bien différente mais elles ont toutes en commun d'explorer le destin de femmes du XIXème, engoncées dans le modèle patriarcal de leur société, enfermées dans leur vie qui par un fiancé, qui par un fils, qui par un mari ou un amant. Si ces nouvelles m'ont plu, j'ai en revanche très vite compris où allait en venir l'auteur pour chaque histoire après avoir lu la première. le mêle schéma se répète sous des formes variées ; les détails peuvent changer, mais le fond reste le même. La surprise fait donc défaut, ce qui peut gêner certains lecteurs, mais qui ne m'a pas du tout contrariée.

Les héroïnes sont éloignées les unes des autres de par leur classe sociale mais sont proches par la fatalité qui pèse sur elles toutes. Malgré leurs rêves et leurs espoirs, les règles de leur époque les rattrapent toujours. La répétition du schéma narratif renforce le fatalisme de la situation des femmes au XIXème. Il n'y a pas d'échappatoire : quel que soit le comportement qu'elles adoptent, elles perdent le combat. Bref, Thomas Hardy, c'est pas la joie, mais c'est très intéressant. Je m'étonne d'ailleurs qu'un homme ait choisi d'écrire sur ce thème. Il fait preuve généralement de compréhension envers ses héroïnes et dresse plusieurs portraits d'hommes au vitriol. À croire qu'explorer le coeur des femmes est une meilleure manière d'exprimer les subtilités de l'âme humaine !

Le hussard mélancolique de la légion germanique

Cette première nouvelle présente une jeune fille, Phyllis, dont le père s'est retiré à la campagne, et qui s'ennuie profondément de sa vie. Elle est fiancée à un jeune homme comme il faut du coin, mais celui-ci s'absente longuement sans montrer d'intention de revenir et de l'épouser. Alors, quand elle rencontre un soldat germanique en station près de chez elle, la tentation est forte.

Cette première nouvelle m'a surprise. N'ayant jamais lu Thomas Hardy, je ne savais pas à quoi m'attendre. Malgré le format court, l'auteur prend le temps de nous immerger dans le contexte du petit village reculé, de la vie morose de l'héroïne, de son émoi et de ses débats intérieurs, sans oublier au passage de brosser pour le lecteur le contexte, tant géographique qu'historique ou politique. La fin m'a vraiment prise de court, j'avais imaginé un scénario différent. J'étais en tout cas déjà emballée par ma lecture !

Le veto du fils

Sophy s'est élevée au-delà de sa condition en épousant son ancien employeur. Des années plus tard, elle devient veuve. Son fils grandit bien au-delà de la condition initiale de sa mère. Pourra-t-elle profiter du reste de sa vie ?

Que cette nouvelle m'a énervée ! J'ai beaucoup plaint cette pauvre femme (et honni son crétin de fils). La première nouvelle m'ayant mise sur mes gardes, j'ai donc vu venir la fin sur ce deuxième texte, mais Thomas Hardy a réussi à me faire espérer une issue heureuse. Les figures masculines sont très intéressantes dans cette nouvelle. Elles s'opposent les unes aux autres : le premier soupirant, garçon de peu de choses mais de bon coeur ; le bon maître qui croit aider sa servante en détresse et la rendra finalement très malheureuse ; le fils qui réussit dans le monde mais devient snob et même cruel. Quel portrait des caractères masculins !

Le violoneux des contredanses

Caroline tombe sous le charme peu commun de la musique d'un violoniste.

Vu le thème de la musique très présent dans cette nouvelle, j'ai profité d'avoir mon chéri sous la main pour la lui faire lire, et il a beaucoup apprécié aussi. Ici, le thème de la sensualité est très présent. L'héroïne subit la musique d'Ollamoor de façon viscérale. Caroline est celle que j'ai le moins aimée au final, car je n'ai pas réussi à comprendre sa réaction à la fin… À moins qu'elle soit vraiment envoûtée ? On peut y croire, tant la musique semble revêtir un pouvoir surnaturel dans cette histoire. le personnage masculin de Ned est de loin le plus sympathique du recueil je trouve.

Une femme d'imagination

Ella, femme mariée et mère, se morfond dans son quotidien et tente de le briser en écrivant de la poésie. Lorsque son mari loue une maison où vit habituellement un poète contemporain qu'elle admire, son agitation va croissant.

Le destin de l'héroïne ne m'a pas surprise dans cette dernière nouvelle, par contre les toutes dernières lignes sont assez saisissantes. Comme dans la nouvelle précédente, Thomas Hardy flirte avec le fantastique et l'impossible. Et nous montre, encore une fois, un portrait d'homme bien peu flatteur dans le mari…

En bref, un excellent recueil que je recommande chaudement à quiconque souhaiterait découvrir cet auteur ! Je l'ai trouvé une excellente entrée en matière, et j'ai hâte de me plonger dans ses oeuvres plus longues.
Lien : https://withoutmuchinterest...
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