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EAN : 9782379791895
320 pages
Iggybook (25/06/2020)
3.85/5   10 notes
Résumé :
2109.
La Mondialisation disparue, balayée par l'épuisement des ressources et les guerres.
La France gouvernée par l'OGS, complexe militaro-industriel qui impose au nom de la sécurité une ségrégation géographique de la population selon des critères sociaux, ethniques et religieux.
Deux frères aux deux versants de cette nouvelle société, pris dans la tourmente d'un drame familial.
Une seule alternative : la soumission à la technologie souve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Commençons par remercier l'auteur, Thomas Harnois, qui m'a très sympathiquement proposé l'envoi de son roman auto-édité. Il s'agit de sa deuxième production, après « Firebird », sorti en 2017 et que je n'ai pas lu pour l'instant.
L'intrigue se déroule en 2109, il s'agit d'une dystopie qui nous entraîne dans une France où plusieurs univers se côtoient : les privilégiés vivent dans les ZS (zones de sûreté), des ghettos où tout est régi par des technologies de pointe, où la domotique régule à la perfection tous les besoins humains, et où on se nourrit de gélules dont la couleur varie selon le repas. On est également équipé d'un PICS, sorte de puce Internet implantée à la naissance. C'est ici que vit Marc, chef de projet chez AXXS, où il est chargé de suivre les protocoles de sécurité des systèmes domotiques. Au moment où l'histoire débute, Marc apprend l'hospitalisation de sa mère dans un état critique. A l'hôpital il retrouve sa famille avec laquelle il n'a que des contacts épisodiques, et notamment son frère Sylvain.
Au décès de la mère, Sylvain le rebelle décide de quitter sa femme et la ZS où il vivait grâce à elle, et d'emménager dans l'appartement de sa mère, dans une ZU (zone urbaine) parisienne. C'est là que vivent les classes sociales défavorisées, les laborieux qui vivent encore comme au milieu du XXè siècle. C'est peut-être la misère, mais on y trouve encore des petits commerces, de la vraie nourriture, et parfois de la solidarité. Des amours éphémères aussi, pour Sylvain.
Chacun des frères vit sa vie de son côté, jusqu'au jour où Marc va se permettre une légère entorse à sa routine formatée et surveillée de près...et les choses vont déraper.
Je ne dirai rien de la suite de l'intrigue, sinon qu'une partie se déroulera dans une ZR (Zone rurale), campagne isolée où les moyens de transport modernes ne vont plus, et où on est totalement à l'écart du progrès (mais peut-être faudrait-il dire « à l'abri »?)

Dans ce roman on trouve de l'anticipation, des rivalités fraternelles, de la violence, de la révolte contre une certaine ségrégation, une recherche de spiritualité, de l'amour aussi, bref des ingrédients propres à séduire un vaste lectorat. C'est d'ailleurs l'ambition de l'auteur, qui cherche à attirer tant les amateurs de science-fiction que ceux de thrillers.
Et ce cocktail a plutôt bien fonctionné sur moi, j'ai pris du plaisir à suivre les trajectoires divergentes de Marc et Sylvain, même si je ne me suis pas réellement attachée à eux (le récit est trop distancié pour que j'arrive à entrer en résonance avec eux). le rythme est soutenu, avec un découpage en chapitres assez courts, ce qui m'a très bien convenu. On suit alternativement les deux frères, le récit est fluide et le lecteur ne se perd pas. Quelques personnages secondaires vont prendre de l'importance dans l'histoire, notamment Emy, la grand-mère des garçons, un pivot dans leur vie. A mon avis il s'agit d'un des éléments « autobiographiques » dont l'auteur s'est servi (parmi d'autres semble-t-il) pour donner plus d'émotion à son récit.
Autre point positif, les éléments concernant les nouvelles technologies, bien que nombreux, sont aisément compréhensibles même si l'on n'est pas trop familier de cet univers.
Les (nombreux!) acronymes utilisés sont expliqués dans un glossaire, mais attention il est situé en fin de volume, ce qui peut dérouter, moi-même je ne l'ai vu qu'après avoir bien « pataugé » en essayant de deviner ce qu'ils signifiaient...
Beaucoup d'éléments positifs, donc, mais il y a cependant des choses qui m'ont dérangé et que, pour être objective, je me dois de mentionner. J'ai échangé avec l'auteur sur ces points, et ses réponses m'ont permis d'élargir un peu mon point de vue.
Voici un petit extrait de ces échanges :
Moi : « - Pourquoi avoir situé l'action à dans un siècle, et avoir cependant gardé autant d'éléments contemporains (la ZU et la ZR sont quasiment telles qu'actuellement par bon nombre d'aspects : commerces, véhicules, vie quotidienne...) ?
L'auteur : -
L'idée était de montrer un décalage entre les zones "futuristes" très développées et le fait que les autres zones n'ont pas évolué (voir régressé) en raison de leur abandon depuis l'effondrement. »
Nous avons également discuté de la place du glossaire en fin d'ouvrage 
Moi : « - le glossaire des acronymes est-il volontairement placé en fin d'ouvrage ? Selon moi, il serait plus judicieux de le mettre au début. 
L'auteur : - Pour les termes spécifiques, j'ai entendu tout et son contraire, certains aiment avoir un lexique, d'autres trouvent cela inutile, certains veulent le voir devant...dans la plupart des livres que j'ai lu le lexique était à la fin alors je l'ai placé à cet endroit. »
Le dernier point concerne un nombre relativement élevé de coquilles et erreurs diverses, qui m'a amenée à poser la question de la relecture/correction. S'agissant d'un ouvrage auto-édité, il n'a pas été possible de faire appel à un professionnel.
Ce sont là des défauts que l'on pardonnera sans doute volontiers à un auteur qui n'en n'est qu'au début de sa carrière, et dont je suivrai très certainement les parutions suivantes.
Je ne peux que vous encourager à le découvrir, d'ailleurs il publie régulièrement des critiques sur Babelio.
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Merci à Thomas Harnois de m'avoir transmis son roman pour que je le chronique.

2108 - Marc et Sylvain son cadet, sont frères mais ne s'apprécient pas. L'aîné, expert en sécurité dans une grande entreprise au service de l'État, vit confortablement ; le second, au caractère rebelle, peine à trouver sa place dans cette nouvelle société.
La mort de leur mère va les précipiter dans de nouveaux univers : Sylvain abandonne la vie confortable que lui assure son épouse pour trouver un refuge moral, à défaut d'être matériel, dans les zones périphériques et délaissées de la capitale ; psychologiquement déstabilisé, Marc est, sans s'en douter, soumis à l'inquisition de son employeur et progressivement poussé hors de la zone de confort dans laquelle il vit.

Après une telle introduction, vous allez me demander : et quoi ? Exactement la question que je me suis posée pendant les trois quarts de la lecture : pourquoi l'auteur s'échine t'il à nous décrire la vie et la descente aux enfers de Marc et Sylvain dans une société qui paraît terrifiante ? Uniquement pour nous parler de cette société et nous alerter sur un avenir possible de notre monde ? Certains s'y sont essayé ; quelques uns ont réussi, comme Orwell dans 1984. Mais là, le pari semble trop ambitieux... On comprend dans le dernier quart que ce n'était qu'une longue mise en place, qu'il y a une autre intention, mais cela vient un peu tardivement et le dénouement paraît trop précipité.
Je dois confesser que la littérature d'anticipation n'est pas mon genre préféré. J'ai néanmoins pris un certain plaisir à la découverte de notre société "dans cent ans" telle que décrite par l'auteur. C'est un futur possible, hélas ! Dommage que les bascules du dénouement reposent sur deux interventions qui relèvent plus du fantastique (un personnage des légendes du Jura et un mutant aux pouvoirs dignes de la série X-Men) que de l'anticipation plus ou mois réaliste...
Pour terminer sur le fond du texte, une petite remarque sur les relations entre les personnages, que j'ai trouvée souvent trop binaires : soit les ils se rencontrent et s'ignorent, soit ils deviennent amis ou tombent amoureux (avec des scènes de sexe un peu trop convenues). Il y a, heureusement, beaucoup plus de nuances dans la vraie vie...

Sur la forme du texte, j'ai fait quelques remarques directement à l'auteur, que je ne reprendrai pas ici ; mais le texte mérite d'être retravaillé, relu et corrigé...
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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J'avoue éprouver un certain trac avant de déposer ici mes impressions à l'issue de la lecture de ce "Vox populi".
L'exercice est cette fois un peu particulier car c'est l'auteur lui-même qui m'a gracieusement offert de lire et de commenter son travail.

"Vox populi" est un roman d'anticipation dont l'intrigue prend place dans la France du début du siècle prochain. L'état des lieux, le fonctionnement de la société et les événements qui les ont générés sont globalement bien explicités. On pourra regretter la nécessité de recourir à un glossaire en fin d'ouvrage pour décrypter quelques acronymes mais il n'y a pas mort d'homme.
L'avenir que nous propose l'auteur n'est pas rose mais, dans une large mesure, tout à fait plausible.
Il est le fruit d'un travail de prospective directement issu des faits de sociétés et de l'évolution des technologies que nous connaissons.
Bien sûr les interprétations politiques et les spéculations sont discutables mais le futur proposé par Thomas Harnois est cohérent.

Quelques écueils tout de même lors de cette lecture.

Tout d'abord une certaine lourdeur de style, essentiellement dans les premiers chapitres, accumulant les précisions peu utiles.

Ensuite quelques longueurs émaillées de lieux communs, plus particulièrement dans les passages bucoliques à la campagnes.

Et, sans spoiler les futurs lecteurs, l'intervention opportune d'un mythe du folklore Jurassien tombe à mon sens comme un cheveu sur la soupe dans cette ambiance futuriste.

On pourra s'interroger sur la pertinence dramatique des amours exotiques récurrentes des deux personnages centraux et regretter les clichés qui les accompagnent.

Pour finir, le dénouement me semble un rien précipité.

S'agissant d'un second roman si j'en croit Babelio, on absoudra l'auteur de ces quelques bémols.

Pour ma part, je reviendrai vers lui avec plaisir.
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"Vox populi" est sorti à l'été 2020...et aujourd'hui avec le recul, certains des thèmes abordés me paraissent cruellement d'actualité :
-des crises mondiales créant des tensions entre les États (nourriture,énergie),
-des mouvements islamiques radicaux financés et structurés capable de déstabiliser des états (cf l'attaque récente d'Israël par le Hamas),
-l'émergence de sociétés de sécurité privées (type Wagner) profitant de la situation pour prendre supplanter les états et instaurer des régimes autoritaires...
"Vox populi" il est vrai ne traite pas d'une pandémie mondiale de type Covid (on ne peut pas penser à tout !) mais le puçage avancé et le contrôle des citoyens pourraient être une projection d'une dérive autocratique...
Mais "Vox populi" aborde tellement d'autres choses !
Me contacter plus d'informations !

Lien : https://thomas-harnois.iggyb..
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C'est un grand honneur pour moi pouvoir parler de mes impressions sur le deuxième ouvrage produite par Thomas Harnois. Ce travail signifie qu'il continue à s'investir dans l'aventure littéraire. Il amène à ses lecteurs sa grande richesse intérieure - en montrant qu'il maitrise le terrain complexe des émotions familiales - et son talent fictionnel et futuriste. Dès le début, la composition de l'histoire implique le lecteur dans l'ambiguité d'un nouveau quotidien, en faisant de toutes ses questions courantes un événement naturel, et d'une angoisse qui nous poursuit à chaque ligne parce qu'il y a quelque chose qui n'est pas tout à fait normale.
L'oeuvre a un biais presque prémonitoire quand on l'analyse dans le contexte actuel de la pandémie: le contrôle de l'application et des attestations, l'asepsie générale et, pourquoi pas, l'isolement et ses conséquences. Il touche d'une manière très innovatrice les aspects pratiques et relationnels d'un nouveau mode de vie. Au final, la trame et le contexte de l'histoire passeraient presque au second plan au regard des réflexions que le livre procure.
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