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EAN : 9782842613709
183 pages
Le Serpent à plumes (17/11/2002)
3.58/5   12 notes
Résumé :
Première édition : 1960.
Cameron l'Ecossais, daSilva le Portugais, Carroll l'Africain, Vigilance et Mariella les Amérindiens, Schomburgh l'Allemand, petite troupe disparate réunie autour de Donne, personnage énigmatique, affrontent les périls de la forêt amazonienne et des fleuves de Guyane, dans leur quête d'une cité mythique, le palais du paon. L'accession à cet Eldorado, symbole de l'origine, de l'unité de l'Etre, passera par l'expérience de la mort et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un équipage d'aventuriers (dont la mixité n'est pas sans rappeler celle de la Guyane), part à la recherche du Palais du Paon, en remontant un fleuve déifié au milieu de la jungle. Le voyage ne se fera pas sans embûches...
J'ai eu du mal à trouver mes marques au début du livre. D'abord les longues descriptions très poétiques, puis la frontières très mince entre le rêve et la réalité.
J'ai eu l'impression que les personnages se fondaient entre eux, ainsi qu'à la nature. Que le temps était transcendé, que les personnages flottaient entre la vie et la mort.
Ce roman d'aventures se transforme finalement en un voyage initiatique. Je me suis retrouvée prise dans un tourbillon onirique, poétique et envoûtant !
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164 pages durant lesquelles je n'ai rien compris... c'est une sensation très étrange. Je peux simplement vous dire que c'est l'histoire d'une équipe formée par des personnes d'orogines diverses, à l'image du métissage culturel existant en Guyana, partie en quête de quelque chose, mais quelle est cette chose, je serais bien en peine de vous le dire. Peut-être une quête spirituelle ?

Ce roman oscille sans cesse entre rêve et réalité, il semble prendre racines dans les limbes de la conscience et nous apparait dans un épais brouillard. Les personnages sont un coup morts et la fois d'après vivants, c'est comme ça, il faut l'accepter.
Je suis donc malheureusement restée hermetique à ce récit qui a l'avantage tout de même d'être très bien écrit. Mais je suis sûre d'être passée à côté d'un écrit très intéressant et pour lequel il faudrait que je lise des études et des critiques. Mon esprit n'était pas préparé à cette lecture. Je serais ravie d'ailleurs si un lecteur pouvait m'aiguiller sur la signification profonde de ce toman atypique !

Et pour finir, une petite citation : "Un chien se leva et s'arrêta au dessus de moi. C'était un cheval dans la lumière grise et incertaine, moitié loup, moitié âne, monstrueux, désolé." C'est dit, il faut juste l'accepter.
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Quelle lecture singulière...
L'écriture est somptueuse mais qu'ai-je compris à l'histoire ? Rien. C'est une sorte de voyage chamanique, un mélange onirique dont j'ai senti la profondeur sans rien saisir. Une plongée dans la forêt tropicale du Guyana et par le biais du symbolisme dans le métissage complexe du pays, confirmé par la postface très intéressante de Jean-Pierre Durix, le traducteur.
Une étrangeté qui n'est pas sans beauté et intérêt mais une vraie étrangeté. J'avais déjà touché au réalisme magique de la littérature d'Amérique du sud mais là c'est un cran plus loin : de la littérature allégorique.
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C'est d'une expérience de lecture que je viens vous parler aujourd'hui, tant je ne trouve pas d'explication différente à ce que j'ai vécu en tournant les pages de ce livre. Départ donc pour le Guyana, et la forêt amazonienne, dans laquelle nous retrouvons un groupe de neuf personnes qui cheminent au gré des caprices du fleuve pour atteindre leur but : une cité haut perchée... Mais peut-être tout simplement eux-mêmes... Donne l'aventurier, les jumeaux da Silva, Vigilance et son cousin Carroll, Jennings, Wishrop, Cameron, le vieux Schomburg... puis Mariella, tour à tour femme objet de désir et village-mission de départ vers l'absolu.

Comment résumer ce roman, cette quête à la fois physique et intérieure ? Comment vous décrire ce mélange entre onirisme ou fièvre, et réalité ? Entre vie et mort ? J'ai avancé dans ma lecture sans la comprendre toujours, emportée par le courant des mots si bien posés par Wilson Harris. J'ai retranscrit dans mon carnet les plus belles phrases lues, et aurais pu en recopier d'autres et d'autres encore... Quelle magnifique écriture, qui transcende notre expérience. Durant ces quelques jours, j'ai été le bateau qu'ils ont utilisé pour leur avancer vers leur destin. J'ai été portée par les mots, ballotée dans les tourments de leurs pensées, et n'ai pas cessé d'avancer vers l'inéluctable.

J'ai découvert avec beaucoup de respect cet auteur, et ai approché le Guyana d'une bien belle manière. J'ai rencontré lors de ma lecture une terre sauvage (le roman a été écrit en 1960 donc il est possible que le pays ait bien changé depuis cette époque), des personnages d'origines diverses, à l'image de la population de l'endroit, ai-je appris, des villages perdus dans les bois et une vieille femme autochtone emplie de sagesse.

En résumé, si le quatrième de couverture de l'édition que j'ai débute par “Si ‘Le bateau ivre' était un roman...”, je citerais pour ma part ces quelques mots de Brel : “Rêver un impossible rêve, porter le chagrin des départs, brûler d'une possible fièvre, partir où personne ne part. Aimer jusqu'à la déchirure, aimer, même trop, même mal. Tenter, sans force et sans armure d'atteindre l'inaccessible étoile”.
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Remonter le fleuve pour identifier son désir et sa mort, en un somptueux et acéré Guyana onirique.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/12/16/note-de-lecture-le-palais-du-paon-wilson-harris/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Sur la route apparut un cavalier qui filait à bride abattue. Un coup de feu claqua soudain, un coup de feu proche et pourtant lointain. On aurait dit que le vent, étiré, distendu, se déchirait, qu’il s’était lové pour jaillir dans l’instant. Le cavalier se raidit avec un sourire démoniaque et le cheval rua, avec un rictus diabolique, mordant les rênes. Le cavalier salua le ciel comme un pendu salue son bourreau. Il sembla glisser de la selle et roula sur le sol.
Le coup de feu m’avait cloué sur place et avait étouffé mon propre cœur dans le ciel. Je repartis soudain, m’approchant de l’homme étendu sur le sol. Ses cheveux couvraient son front. Quelqu’un nous regardait depuis les arbres et les broussailles qui encombraient le bord de la route. Quelqu’un me surveillait alors que je me penchais pour regarder l’homme dont les yeux ouverts fixaient le ciel à travers ses longs cheveux. Le soleil aveuglait et dominait mon regard de vivant mais l’œil du mort restait ouvert, clair et obstiné.
Je rêvai que je m’éveillais avec un œil mort qui voyait et un œil vivant qui restait fermé. Je posai mes pieds de rêveur sur le sol d’une pièce qui m’oppressait comme si je me trouvais dans une salle d’opération, une chambre de maternité ou, j’en eus soudain la sensation, dans la lumière aveuglante de la cellule d’un condamné à mort. Je me levai, saisi d’un étourdissement violent, et m’appuyai sur un énorme rocking-chair. Je revis la première fois que j’étais entré dans cette curieuse pièce vide : la maison se dressait, haute et isolée, dans un paysage plat et menaçant. J’avais senti le vent qui me berçait de la plus vieille incertitude et du plus vieux désir du monde, le désir de gouverner ou d’être gouverné, de dominer ou d’être dominé à jamais.
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Tout l’équipage fut transformé par le spectacle terrifiant d’un mouvement muet et silencieux, par ce qui semblait être une vision si pure dans le chaos des émotions. Un tremblement de terre, une eau volcanique parurent les saisir et leur boucher les oreilles. Ils virent tout ensemble, dans leur nudité ondoyante et franche, le péril, la beauté et l’âme du chasseur et de sa proie, comme ils surent qu’ils mourraient s’ils rêvaient de revenir en arrière.
« C’est l’Ministère de la Guerre », hurla Schomburgh.
Mais sa voix était silencieuse et morte dans sa gorge. Bientôt nous prîmes intimement conscience de toute la gravité, de tout le poids de notre situation. Trompés par les symboles que recouvrait l’inhumaine sécheresse de l’année et par le rocher qui, humblement, s’inclinait, gardien de la rivière, nous nous étions engagés dans les rapides du Ministère de la Guerre. En cette saison, nous aurions dû longer l’autre rive. Faire demi-tour à présent en nous laissant porter par le courant, c’était nous abandonner à des flots si rapides et si imprévisibles que nous étions certains de heurter un obstacle, de nous briser, de nous fracasser. Il ne restait plus qu’à nous battre, qu’à engager toutes nos forces dans la lutte pour maintenir notre proue silencieuse et droite au cœur d’un amour incestueux, intolérant et intolérable.
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Notre arrivée à la mission fut un jour de consternation et de foi étrange pour la colonie. La nouvelle se répandit comme un éclair de l'autre côté de la rivière et dans la brousse. Elle semblait tomber du ciel à travers la haute voûte nuageuse des arbres qui, se touchant à peine, laissaient apparaître entre eux un infime ruban d'espace. La surface du cours d'eau qui reflétait la nouvelle était d'une vérité et d'un satiné inexprimables, et les feuilles qui parsemaient la nouvelle depuis les cieux de la forêt reposaient sur une coque d'eau pleine d'espoir, comme si elles flottaient à la fois sur l'air et sur une pierre.
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Il parlait sans conviction, terrorisé à la pensée de s'embarquer à nouveau vers un endroit qui ne l'attirait guère et qu'il ne connaissait pas. Il valait mieux rester là où il était et, se dit-il, se désagréger à l'intérieur, comme un homme qui est revenu à sa coquille de néant et de recommencement fonctionnels.
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"On prend des risques quand on vient dans cette brousse", et sa bouche esquissa un mouvement de mâchonnement ; il se grattait la gorge et toussait pour extraire de ses poumons les vieux mots couverts de cicatrices qu'il tirait de sa vie. Cela me fit penser au raclement d'un canot contre un rocher.
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