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3,6

sur 207 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"La poésie a parfois ce genre d'effet. Soit on se retrouve au septième ciel, soit on barbote en pleine dépression. On pond un premier vers formidable, mais la pensée n'est pas assez puissante pour en enchaîner d'autres et, au beau milieu de la création, les mots s'ennuient et se font la guerre. (p. 88)"

Un petit opus très vivant, de souvenirs, de réflexions du célèbre écrivain américain , qui narre son parcours, ses rapports compliqués et torturés avec l'argent ... sa passion très jeune pour la poésie...les petits boulots, ses
rapports mouvementés avec les femmes, l' alcool, ses tribulations à travers le monde, son amour pour la France, divers rêves qu'il a concrétisés dont une ferme et un élevage de porcs... ce qui nous vaut des scènes franchement rocambolesques..et comiques...

Ce qui m'a le plus touché ce sont ses digressions sur l'Ecriture, son métier d'écrivain...ainsi que son autodérision envers ses défauts ou ses manques, dont ses ambivalences, inconséquences envers l'argent ... qui lui valent
quelques mésaventures et flops !!...

"L'argent est un cercle vicieux, un piège dont vous ne sortirez sans doute pas indemne. Les scénarios exceptés, je n'ai pas gagné ma vie en tant qu'écrivain avant la soixantaine. Quand j'ai cessé d'écrire des scénarios pour ne pas mourir, la vente de mes livres en France m'a sauvé la vie.
[...]
Se sentir frais comme un gardon, débordant de confiance et d'arrogance n'aboutit à rien de bon, à moins d'écrire les mémoire de Narcisse. Tout va beaucoup mieux quand on est perdu dans son travail et qu'on écrit
au petit bonheur la chance. On ignore où l'on est, le seul point de vue possible, c'est d'aller au-delà de soi.
On a souvent dit que les biographies présentaient de singulières ressemblances. Ce sont nos rêves et nos visions qui nous séparent. On n'a pas envie d'écrire à moins d'y consacrer toute sa vie. On devrait se forcer
à éviter toutes les affiliations susceptibles de nous distraire."

Je terminerai cette modeste chronique avec cet extrait touchant justement l'exigence infinie de l'Ecriture, esclavage et sacerdoce conjugués !!...Une lecture agréable et instructive d'un écrivain- baroudeur, qui nous fait partager avec humour son laborieux parcours, mais aussi ses succès littéraires tardifs mais plus abondants, en France, ainsi que ses plaisirs vis à vis de la nature, des animaux, des forêts, sans oublier la pêche !!

"Il se comportait comme Léon Tolstoï qui, lorsqu'il devait écrire déclara : "Alors écris, pour l'amour de Dieu ! " Faulkner se montra encore plus pervers. Quand on lui demanda de quoi un écrivain avait besoin, il répondit : " de papier et d'un crayon. " Autrement dit, trouve-toi même, il n'y a pas de raccourcis. Il faut y consacrer ta vie entière. "(p. 40)
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« Saltimbanque. N.M. Personne qui exécute des tours d'adresse, de souplesse ou des acrobaties devant un auditoire. » Cette définition correspond assez bien à Jim Harrison, au sens figuré, évidemment. Cet auteur américain a roulé sa bosse, comme on dit. Après (et pendant) avoir enseigné à l'université, il s'est promené dans les divers états du centre de ce grand pays que sont les Etats-Unis, et pendant sa longue existence il a bien profité de la vie et s'est retrouvé dans de multiples tribulations. Parfois malgré lui, bien souvent de sa faute. En effet, il n'était pas un sage intellectuel, ses champs d'intérêt tournaient autour de la nature, de l'alcool et du sexe féminin (jeune, de préférence). C'est un peu ce qu'il raconte ici, dans cet ouvrage qui n'est pas un nouveau roman mais une autobiographie, le Vieux Saltimbanque. Pour ne pas avoir à être contraint (et à faire subir) la vérité, il raconte sa vie à la 3e personne. Dès sa préface, il a le courage d'affirmer que peu de biographies s'y cantonnent sans enjoliver ne serait-ce qu'un peu. Mais Harrison, lui, a l'intention d'être honnête. Et je crois bien qu'il l'est. Pas d'enjolivements ici, non merci. Il raconte de la manière la plus crue (et brute et loufoque) plusieurs anecdotes le mettant peu en valeur mais divertissant son lectorat. Par exemple, j'ai beaucoup ri à l'évocation de sa liaison avec une de ses étudiante : sa femme, qui doutait de sa fidélité et l'a suivi, a tiré sur la voiture, faisant éclater une vitre et fuir la pauvre jeune fille, en moitié nues. Et aussi le cochon qui lui tenait lieu d'animal domestique!

Harrison poursuit son autobiographie, le vieux Saltimbanque, sur le même ton (humoristique, même s'il ne cherche pas à faire rire) à décrire des péripéties semblables. Mais, parfois, il raconte avec franchise les difficultés de vivre de sa plume pour un auteur américain, ses relations de couple tendues, et plein d'autres moments. J'ai trouvé un petit quelque chose de très humble dans sa démarche. Toutefois, une petite déception persistait : j'aurai apprécié que l'auteur évoque davantage son inspiration, son écriture. Il mentionne très peu de ses ouvrages et encore moins ce qui lui passait par la tête quand il les a écrit. À peine quelques informations sur ses habitudes d'écriture. Était-ce du génie spontané, le genre de choses qui se produisent sans qu'on s'en rende compte ? Quoiqu'il en soit, plusieurs auteurs et documentalistes ont déjà écrit sur son oeuvre, sans doute voulait-il parler que de lui. Et il ne restera qu'eux pour en parler, le Vieux Saltimbanque est décédé quelques mois après la parution de cet ouvrage. Bon repos, Jim Harrison !
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Le vieux saltimbanque est mon premier contact avec Jim Harrison.
Peut être aurait il fallu rentrer dans son oeuvre par Légende d'automne ou de Marquette à Véranda Cruz ?
En tout cas je me suis delecter de cette autobiographie à la troisième personne.
J'ai découvert un personnage à la hauteur de son aura
Le visage de Jim Harrison en quatrième de couverture est le reflet de ce petit livre de 150 pages.
Un visage tanné par la vie et le bon air du Montana et de l'Arizona
Un visage perplexe comme il peut l'être quand il nous parle de poésie mais aussi de la mort de sa soeur et de son père mais aussi de ses excès de truculence.
Un visage bon vivant ,rabelaisien comme lors qu'il nous raconte l'alcool les bons repas le s'exercer et la France
Enfin un visage de 'terrien' qui nous enchantest par ses passages sur la Nature la pêche et la chasse
Et que dire de son histoire avec sa truies et ses porcelets.

Ce livre est un kaléidoscope et quelque soit l'image qui apparaît, en filigrane c'est l'amour de la vie qui nous transporte

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Réhabilitons le cochon car sa réputation est bien loin de celle qu'il mérite pour avoir inspiré de belles pages de cette autobiographie. En effet, vous ne le savez peut-être pas, mais Jim Harrison, le grand poète et romancier a élevé des cochons pour subvenir à ses besoins et continuer à écrire lors des périodes de vaches maigres où il tirait le diable par la queue. Il nous apprend même que les cochons étaient beaucoup plus intéressants que ses meilleurs amis. Et connaissez-vous d'autres grands écrivains promenant leur cochon dans la campagne en fin d'après-midi pour réfléchir à son roman en cours ou au prochain ?
Dans cette autobiographie quelque peu décousue, mais on lui pardonne tout, c'est sa liberté, Jim Harrison nous apprend comment il a perdu son oeil gauche à l'âge de sept ans, et la blessure que fut la perte accidentelle de son père et de sa soeur. Avec beaucoup d'humilité, certains passages n'étant pas très glorieux et une bonne dose d'auto-dérision, il nous raconte une succession d'anecdotes, ses déboires financiers, son rapport à l'argent, aux femmes, à l'alcool ou ses périodes de dépression.
J'ai eu l'occasion de voir l'an dernier le superbe film documentaire de François Busnel sur ce monument de la littérature américaine intitulé "Seule la terre est éternelle". En croisant mes lectures et le film, je ne peux qu'éprouver une grande sympathie, voire une affection pour lui, malgré ses fêlures ou plutôt grâce à elles.
Une phrase du film me revient en guise d'épitaphe : "Nous aimions la terre mais n'avons pas pu rester".

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Riquiqui 2023.
Challenge ABC 2022/2023.
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Un livre pour les amoureux du grand Jim.
On y retrouve ses sujets de prédilection : la nature, les femmes, la cuisine, l'alcool, les séjours en France etc, sous la forme de mémoires écrites à la troisième personne.
Une narration sans réel fil conducteur, émaillée d'anecdotes, de souvenirs et d'états d'âme. Il y fait aussi preuve de beaucoup d'humour notamment quand il narre son affection pour sa truie et ses porcelets qu'il promène ou les scènes conjugales.
C'est émouvant de lire ce livre sorti un mois après son décès quand on aimait l'écrivain comme moi. Pour les autres, je suis moins sûre. Je leur conseillerai de se plonger dans Dalva, La Route du retour par exemple.
Au revoir Big Jim
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Sa disparition, nous laisse un peu pantois, plus de nouveautés dans les grands espaces, plus ce petit grain de folie entre les pages, ni de poésie qui s'égraine au détour d'une phrase. Un sacré saltimbanque qui nous offre en cadeau d'adieu son dernier numéro, qui n'est autre un brin de sa vie. C'est émouvant de le découvrir sous cet angle, malgré tout, on connait tous plus ou moins les travers du personnage, mais c'est toujours intéressant de connaître l'envers du décor.
L'emploi de la 3ème personne est également un point qui nous situe entre deux eaux, ne sachant pas toujours si c'est réellement un biographie ou une petite fantaisie de la dernière heure.
Pour ma part, j'ai trouvé ce personnage touchant, j'ai apprécié sa franchise, sa simplicité et son rapport avec l'écriture.
Maintenant quand je lirai les livres de cet auteur que je n'ai pas encore lu ou ceux que je relirai, et bien j'appréhenderai d'une manière tout autre.
Car en lisant un roman, on s'imagine si peu la façon qui est né, dans quelles conditions, ou les raisons du pourquoi de cette écriture.
Pour ceux qui aime cet auteur, faites vous plaisir, et ceux qui ne le connaisse pas, et bien commencez par "le vieux saltimbanque" pour ouvrir le bal.
Belle lecture, ravie de retrouver cet auteur mais bien triste qu'il nous ait laissés si vite.
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Je viens de lire que Meryl Streep se demandait qu'est-ce que l'on pouvait bien trouver à Jerry Lewis qui ne la faisait pas rire. Jerry comme beaucoup d'artistes de génie américains ont du leur succès à la France. Ce fut aussi le cas de Jim Harrison qui dans ce dernier livre de mémoires redit combien la France lui a sauvé la mise et permis de vendre et donc de continuer à écrire. On ne dira jamais assez que notre pays fut et doit rester ce lieu privilégié de croisement de toutes les cultures du monde dans le respect et la tolérance.

Dans « le vieux saltimbanque », le grand Jim Harrison nous livre ses dernières confessions. Drolatique et iconoclaste, le livre nous apprend comme élever des cochons, se sortir d'une fosse sous-marine et combattre les saltimbanques maudits. Tragique aussi, on y apprend comment l'âge venu, il faut renoncer au sexe, parfois à l'alcool mais jamais à la poésie.
Paradoxe vivant et maintenant mort, Harrison aimait les oiseaux et la poésie tout en tombant dans les poncifs du père Hemingway, genre chasse, pêche et biture. Du vieux saltimbanque, on continue à apprendre que l'on ne doit jamais se fier aux apparences et que Dieu peut être une rivière à truites ou même une ex-rivière sans truites et sans eau.
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Le vieux saltimbanque, par Jim Harrison. Peut-on être un admirateur de l'auteur de Dalva, Légendes d'automne, Une odyssée américaine, un amateur du style faussement désinvolte de Jim Harrison, et rester sur sa faim à la lecture de son dernier roman, en fait quelque chose comme ses Mémoires ?
Bien sûr, on retrouve le promeneur, le poète solitaire comme l'époux séparé qui ne peut vivre loin de sa femme, l'amateur de vins également buveur de gnole, l'amoureux romantique qui ne peut résister à l'appel de la jeune cuisse, le coureur de jupons frénétique, l'écrivain inspiré et prolifique qui doit néanmoins écrire des scénarios pour Hollywood, pour gagner sa vie, l'ami des animaux, chiens, chevaux, qui se met à élever des porcelets et à s'attacher à eux, rejetant résolument l'idée de les passer à la broche ou d'en faire du jambon, le fervent chasseur, pêcheur qui vit ses passions au Costa Rica ou ailleurs en Amérique du Sud, le voyageur qui semble mettre la France, sa gastronomie (ah ! le cassoulet toulousain), ses vins, ses Parisiennes, au dessus de tout.
Certes tout Jim Harrison, ce personnage bucolique et au-delà, bon vivant et alcoolique, ami fidèle et cavaleur, cette figure contrastée transparaît dans ces mémoires, mais on en voudrait plus. Plus d'anecdotes bien sûr, mais aussi plus de littérature, plus de retours sur la genèse de ses oeuvres, ou ses difficultés à écrire, qu'il évoque tout de même.
J'aime sa manière désordonnée, sans repères, sans dates, dépourvue de toute chronologie, mais fluide, coulante, presque mélodieuse de faire jaillir ses souvenirs, d'évoquer une anecdote, de dire sa vérité. On passe donc un bon moment à le lire, tout en regrettant sa disparition brutale il y a un an.
Lien : http://lireecrireediter.over..
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Pas son meilleur mais le dernier et à ce titre très émouvant
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Amoureux de livres, salut.
J'écris salut, car c'est bien celui là qu'il fait à la vie, étonné d'être encore en vie à son âge, après avoir usé celle ci par un mode de fonctionnement fatiguant.
Il est parfois amère, mais il s'en amuse, il regrette rien, même si…..
Il est beau cet auteur à la fin de son existence, j'ai lu des critiques ne comprenant pas ce livre, peut être sont ils trop sages, n'ont finalement pas vécu, peut être trop jeune ?, trop vieux dans leur tête ?…..
J'aurai aimé lire ce livre plus tôt dans ma vie, il m'a marqué, j'avais l'impression de l'écrire…
Belle lecture à tous.
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