Jusqu'à ce que le bouquin me tombe entre les mains (merci à Babelio et aux éditions J'ai Lu), je ne connaissais de
Jim Harrison que les pensées convoquées par
Christian Signol en ouverture de ses oeuvres. C'est l'esprit enclin à l'estime, un petit noeud à l'estomac comme lorsque l'on s'apprête à faire une belle rencontre, que je plongeais à la découverte de ce
Nageur de rivière.
La déception survient brutalement, tombant tel un couperet. L'homme est poète, chef de file américain du « Nature Writing ». On s'attend à des envolées éprises, des réflexions profondes. le style se révèle mal fagoté voire rudimentaire, dans la forme (paragraphes interminables, dialogues embryonnaires) comme dans le fond : c'est affreusement long, lent, délayé, terriblement ennuyeux et parasité par des considérations graveleuses qui virent à l'obsession.
L'auteur ne cesse de ramer à contre-courant, multipliant les anecdotes creuses qui vident son propos de sens. Ces deux êtres dans la tourmente de l'âge dont il nous brosse le portrait, tiraillés entre leurs racines et les fastes du monde moderne, ne parviennent pas à arracher au lecteur la plus petite flamme d'empathie.
Non, il n'y a rien à retirer ni à retenir de ces nouvelles. On laisse le Nageur s'abîmer, tristement.