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3,57

sur 186 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jim Harrison est un vieux briscard et un très bon romancier, avec l'âge l'écrivain atteint une maitrise frisant l'épure. En deux courts récits Harrison nous parle de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui, de deux hommes à des moments charnière de leur existence. Deux males américains face au mystère féminin, face à l'absence de père, qui se débattent pour exister et tentent de choisir leur vie.

Grand admirateur de René Char, Harrison le dit : « mon ambition de romancier est de comprendre comment la conscience humaine évolue avec l'âge. »
Clive, 60ans intellectuel New-Yorkais, « monsieur gros- bonnet » dans le monde de l'histoire de l'Art doit revenir dans la ferme familiale du Michigan pour s'occuper de sa mère de quatre-vingt-cinq ans, pendant que sa soeur ferait son premier voyage en Europe. La cohabitation de quatre semaines avec une mère capable d'identifier deux cents espèces d'oiseaux à leurs chants et un fils que tous les faits scientifiques ornithologiques rendent nerveux et nauséeux, autant dire que le séjour risque d'être une épreuve.

A soixante ans, peut-on re- séduire son premier amour qui quarante-deux ans plutôt prenait beaucoup de plaisir à vous sadiser devant sa bande de potes. Quatre semaines pour résumer une vie, Clive ressortira différent et pourtant le même.
Thad, dix-huit ans, le nageur de rivière qui donne son titre au livre, doit-il épouser Laurie son amie d'enfance, fille du nabab local un peu mafieux ou Emilie riche héritière de Chicago au risque de rester sous la coupe de son milliardaire de père. Mais rien n'est simple au pays des grands romanciers, ce récit initiatique frôle le fantastique et Harrison réussit à nous faire croire que des créatures merveilles habitent les rivières et que l'on n'est pas obligé de subir l'existence.
Comme l'on sait que l'homme est un grand adorateur de breuvage alcolisé de toute sortes, on peut dire que l'auteur nous livre un excellent cru, ou si on continue sur ces métaphores vinicoles, qu'il est arrivé à la bonne maturation, et qu'il se bonifie avec l'âge (bon, je pense que vous avez compris le message là, n'est ce pas?)!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le bonheur se cherche ou se trouve ? Qu'en diront ces nouvelles du grand Jim Harrison qui narrent deux parcours de vie ? Un auteur que je redécouvre après avoir été au cinéma voir le remarquable documentaire de François Busnel qui lui est consacré ; "Seule la terre est éternelle."
En réalité je devrais rajouter ce que l'auteur dit (selon les traductions) avant cette phrase qui sert de titre : courage.

Alors peu importe la réponse à ma question de départ, pour Clive comme pour Thad, les deux protagonistes des deux récits, leurs errances et mésaventures prendront fin. le début du bonheur finalement ?
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J'aime beaucoup le style d'Harrisson sa liberté des mots, de pensées et son amour de la nature, de la vie, tout cela se ressent dans ses histoires. Ici au nombre de deux, j'ai préféré la 2ème qui donne le titre du livre. Thad est la nage, l'eau, le monde aquatique et aussi son besoin de nager libre tant dans l'eau que dans la vie.

Je n'ai pas vraiment pu comprendre si les bébés aquatiques étaient une pure fantaisie ou si il y a une légende quelque part, j'aurai souhaité savoir la fin mot du mystère.

La première c'est aussi l'ode à la vie, et faire d'elle ce dont on aspire réellement. Clive revient auprès de sa mère et reprend les pinceaux, après les retrouvailles avec sa tendre voisine, il décide de demander sa retraite et se consacrer entièrement à l'art.

Les deux sont bien, on y retrouve la nature omniprésente, la campagne, et ce besoin de se libérer pour s'adonner à sa passion.

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Découverte de Jim Harrison avec ce livre constitué de deux longues nouvelles. Au milieu de la première, j'étais assez partagé, ce n'était pas désagréable à lire mais pas transcendant non plus. Un artiste, en pleine réflexion sur son devenir, jette un regard sur son passé, sa vie, ses erreurs. Puis arrivé à la fin, je me suis dit que c'était tout de même pas mal. Je m'étais laissé emporter par le récit, par l'écriture, la mélancolie qui s'en dégage même si je ne me suis pas senti proche du personnage principal.
Par contre, la seconde nouvelle m'a tout de suite accroché. le personnage de Thad a été une très belle rencontre , adolescent idéaliste qui ne voudrait vivre que pour nager. Les personnages secondaires très attachants également accompagnent Thad tout au long du récit.
Je suis donc plutôt content de cette lecture, heureusement car ayant d'autres livres de Jim Harrison en stock, je vais avoir le temps de m'habituer à son écriture.
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Jim HARRISON. Nageur de rivière.

Ces deux nouvelles me permettent de découvrir cet auteur américain. Ces récits sont plein de poésie. La première « Au pays de Sans-Pareil » nous réconcilie avec la nature. Un professeur d'histoire de l'art, Clive, la soixante, célibataire depuis vingt ans à la suite de son divorce, revient dans la demeure familiale. Sa soeur doit effectuer son premier voyage en Europe et Clive va donc assurer la relève : il va s'occuper de leur mère, quatre-vingt cinq ans et demi, aveugle. Au cours de son adolescence, il peignait de petits tableaux. Puis il a abandonné ce hobby afin de se consacrer à la tenue de galeries d'art, expertise de tableaux, conférencier avant de devenir enseignant. Il va reprendre ses pinceaux, revoir son amie d'enfance, vivre en harmonie avec la nature. Sa mère reconnaît plus de deux cents chants d'oiseaux et chaque jour, il faut la conduire sur un site différent, autour de l'ancienne ferme et là, elle écoute les trilles des hirondelles, le chant d'un rossignol, etc. Il n'a pas revu sa fille depuis trois années. Cette dernière va organiser un séjour d'une semaine en compagnie de son géniteur. Ce sera pour Clive les retrouvailles avec son enfant. Une résurrection. Suite à ce retour dans son Michigan natal, il décide de suspendre son activité professionnelle et de reprendre ses pinceaux.

«  Nageur de rivière », nous permet d'appréhender une jeune homme Thad, dis-huit ans, qui ne vit que pour l'eau et dans l'eau. Ce jeune garçon désire avant tout nager, nager et pratiquer jour et nuit son sport favori. Il désirerait nager dans tous les océans, les mers et même tous les fleuves du monde ! Doit-il épouser Laurie, son amie d'enfance et fille du riche propriétaire ou Émilie, fille d'un célèbre milliardaire de Chicago ? Il ne sait laquelle choisir ? Il n'y a que l'eau qui le passionne et dans laquelle il trouve le bonheur suprême. Il a découvert des bébés aquatiques, fruits d'une légende contée par une vieille indienne. Ces derniers nagent à ses côtés, le sauvant même de la noyade. Mythe ou réalité ? Ode à l'eau. Un cheminement initiatique vers l'âge adulte où l'argent pour lui n'a pas de valeur et dont il veut se séparer à tout prix.

Rêve d'un utopiste. Poésie, sensibilité foisonnent dans ces deux longues nouvelles. La représentation de deux personnages haut en couleur : un terrien et un « ondin », nous ravit. La description des paysages est riche ,colorée et même sonore, soit avec le chant des oiseaux, soit le bruit des vagues, soit le ressac provoqué par la houle. La nature est toujours présente. N'est ce pas la griffe de l'auteur très attaché à sa région natale, le Michigan ? Une belle quête initiatique, aussi bien pour le soixantenaire que pour le jeune adulte.
( 12/09/2022).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Deux nouvelles assez longues - une centaine de pages chacune - et deux personnages très différents pour une ode à la nature, un vibrant chant d'amour pour cette nature, protectrice de l'humain.
On y respire l'amour de la vie et l'acceptation de la mort, le tout baignant dans un climat épicurien, mettant en avant le goût du plaisir, de tous les plaisirs !

Clive, la soixantaine, professeur d'art ayant renoncé à peindre depuis longtemps, va retrouver le goût des pinceaux lors d'un séjour chez sa mère. Séjour forcé au départ, mais qui, au long des semaines va évoluer en retraite paisible et fructueuse auprès de sa mère laquelle, à quatre-vingt cinq ans sonnés, se lève encore et toujours dès potron-minet pour aller observer ses chers oiseaux.
Clive va peu à peu évoluer, oscillant entre souvenirs sensuels de sa jeunesse et émotions occasionnées par ses retrouvailles avec son premier amour, dont la silhouette toujours jeune va réveiller ses émois et lui rendre le goût de peindre un corps désiré, ce qu'il va s'acharner à faire avec bonheur.
Auprès de Clive nous vient l'envie de tenir un pinceau !

Thad, le nageur de rivière, est un adolescent de 17 ans, homme de l'eau, non plutôt esprit d'eau, entré en contact avec les bébés aquatiques, (fruits de son imagination ?) dont une vieille indienne lui a conté la légende.
Son rêve ? traverser l'Atlantique, porté par le Gulf stream, pour lui, le plus long fleuve du monde. Carrément !
A l'aune de ce désir, que peuvent bien valoir ses amours adolescentes, même si auréolées d'une sexualité torride ?
Comment pourraient-elles l'éloigner de la rivière, du lac, de l'eau ... son élément naturel ?
A côtoyer Thad on se sent pousser des nageoires !

Et à lire Jim Harrison, on retrouve le désir des grands espaces !
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1-Au pays du sans-pareil
Clive, la soixantaine solitaire mais encore vigoureuse, quitte la ville pour s'installer 1 mois dans le Nord Michigan chez sa mère dont l'activité principale est l'observation des oiseaux, pendant que Margaret sa grande soeur visite l'Europe et la France. Il retrouve Laurette, son ancienne amoureuse, sa voisine, qui le chahutait continuellement et qui semble s'être mise en couple avec une femme après un mariage raté et sans enfants. de son côté : pas mieux : divorcé de Tessa, une femme qui a versé dans le spirituel à l'excès, il s'est aussi fâché avec sa fille Sabrina qu'il n'a pas revue depuis 2 ans. Ces quelques jours vont lui ouvrir un nouvel horizon en lui offrant de nouvelles envies de peindre, activité qu'il a mis en veilleuse depuis des années.
2-Nageur de rivière
Depuis toujours Thad, 18 ans, est accro à la nage, n'importe où, n'importe quand. Sa voisine Laurie lui plait beaucoup mais ce n'est pas du goût du beau-père de la jeune fille, un pervers odieux et violent qui lui tombe dessus et l'amoche salement. Ayant promis de disparaître après son passage à tabac, Thad croise Emily, une riche fille à papa de 19 ans qui tombe follement amoureuse de lui.
Voilà Thad en plein dilemme : que faire comme études alors que sa vie est dans l'eau et pour l'eau ? Comment reprendre son destin en main alors que son entourage semble vouloir décider pour lui ce qui est mieux...
Lien : http://lecturesencontrepoint..
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Nageur de rivière, livre que j'ai d'abord pris pour un long roman, est en réalité un ouvrage comportant deux nouvelles, la première intitulée "Au pays du sans pareil" et la seconde "Nageur de rivière".

J'aime Jim Harrison, sa façon de dire les choses, de les écrire, de faire passer son amour de la nature, des animaux, des gens aussi.

Ici, je ne suis pas rentrée complètement dans le premier portrait.
Clive ne m'a pas fait vibrer, et son retour à la terre, à sa mère, à son art, m'a laissée un peu de l'arbre, un peu déçue, un peu sur la faim...
Et puis, j'ai entamé le second portrait, celui de Thad, le nageur de rivière....
et là, quel plaisir, quel bonheur!
C'est une histoire folle, rocambolesque et assez incroyable, en fait, pas crédible du tout, mais tellement, tellement, tellement folle et rocambolesque que j'ai eu envie d'y croire tout au long de la lecture.
J'ai nagé avec lui, j'ai ressenti le froid de l'eau, l'envie irrépressible de plonger, le plaisir de glisser et le délassement que procure la baignade.
Certes , l'histoire de Thad , ce n'est pas seulement ça, c'est aussi la recherche, le rêve, l'espoir de la réussite, la crainte également, l'amour....et surtout, au-delà de tout....le déplacement dans l'eau, la quiétude d'un environnement liquide, comme au commencement...
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Deux nouvelles, deux hommes, deux points communs : la nature et des passionnés.
La première : un sexagénaire qui compte reprendre la peinture, la deuxième histoire : un jeune qui ne rêve que de nager dans toutes les rivières du monde.
Du pur Harrison : j'ai adoré la deuxième histoire avec ce personnage qui défend sa passion au détriment du pouvoir et de l'argent. Un petit quelque chose du grand bleu.
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Nageur de rivière (The river swimmer)2013
Jim Harrison
deux courts romans
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Brice Matthieussent, 2014
Flammarion, 257p


Après avoir vu le film de François Busnel, Seule la terre est éternelle, qui présente Jim Harrison aux portes de la mort, j'ai eu envie de me (re)plonger dans l'oeuvre de cet écrivain dont j'avais lu Aventures d'un gourmet vagabond. J'avais moyennenment apprécié le livre.
En revanche, j'ai beaucoup apprécié Nageur de rivière, et j'avais l'impression de réentendre ce que dit Harrison dans le film-documentaire de Busnel.
Les personnages principaux des deux courts romans ou longues nouvelles, bref des novelas, sont séparés par l'âge mais se ressemblent par leur quête du bonheur ou plus exactement de réalisation d'eux-mêmes. Tous deux sont aux prises avec l'argent qui autorise tout, et l'injustice économique et la cupidité qui est la vertu première de la culture américaine.
Clive, 60 ans, protagoniste de la novela Au pays du sans-pareil, n'a pas réussi en tant que peintre, taxé de peintre décoratif alors qu'il fait de l'abstrait, et s'est reconverti comme expert en oeuvres d'art, conférencier, historien de l'art. Il a une jolie plume. Il est présentement en congé à la suite d'une altercation avec le groupe Les Têtes de l'Art, dont la meneuse a jeté un pot de peinture jaune (les peintres n'aiment pas la couleur jaune) sur son costume préféré. Ce congé tombe à pic ; sa soeur Margaret va faire un tour d'Europe et il doit soigner sa vieille mère qui n'y voit plus très bien et dont le hobby est la contemplation des oiseaux. C'est le retour au pays de l'enfance, le Nord-Michigan, et les souvenirs surgissent, notamment celui de son premier amour.
Thad, le héros de la novela qui donne son titre au livre, est un ado, pas encore 18 ans, qui ne vit que pour nager dans tous les fleuves possibles. Il trouve sa liberté dans la nage et son bonheur dans la fascination qu'il éprouve pour les bébés aquatiques, d'étranges créatures aquatiques qui d'après une légende indienne se développent à partir de l'âme des nourrissons défunts, et qui sont un véritable miracle pour Thad ; du reste ils lui permettront de nager quand, après un accident, Thad sera immobilisé dans un plâtre. le jeune Thad a un corps parfait.
Dans ces novelas, on retrouve les thèmes que chérit Harrison, la nature, avec ici un focus porté sur les oiseaux et les fleuves, et un rappel de la pêche à la mouche dont la grâce et la paix inhérentes semblent attirer les écrivains, la gastronomie (Le Midwest est une région délaissée par la révolution gastronomique), le sexe, les femmes, la lecture. Thad et Clive, dont le peintre préféré est Caravage, sont deux grands lecteurs. l'éducation : quelques hommages sont rendus à des professeurs, le mystère qu'il faut explorer puisque 90 milliards de galaxies existent.
Les protagonistes sont très attachants, tout comme la mère de Clive qui y voit peu mais enregistre tout, et notamment que son fils est heureux quand il peint, et qu'il ne l'est pas dans son rôle de professeur. Et s'il est heureux, c'est parce que Clive a perdu l'importance d'être soi-même dans un monde qui le regarde. Seule la pureté d'intention sauve son âme pitoyable.
Au pays du sans-pareil est un roman très drôle : la relation entre le fils et la mère qui le reprend quand il confond un roselin familier d'un jaune très vif et une paruline à croupion jaune ; un plat de lasagnes est plus appétissant que les cuisses d'une fille ; Harrison relève les détails comiques : Tessa, l'ex-épouse de Clive, d'une riche famille épiscopalienne, adore dire des gros mots ; un type qui fait du jogging s'arrête pour manger deux hots-dogs au chou et fumer sous prétexte de se détendre.
Les deux novelas sont également riches d'informations : on apprend que les daims souffrent d'arthrose et pour se soigner mangent des pousses de saules ; essayer d'enseigner la créativité est la pire arnaque de notre époque ; si un écrivain n'a rien de particulier à dire, qu'importe qu'il ait un style exquis ? Victoria de Knut Hamsun est sûrement un livre à lire.
Ces agréables moments passés avec Harrison m'invitent à les poursuivre.
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