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3,8

sur 587 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je suis déçue d'être déçue.
Voici une rencontre loupée. Comme une soirée depuis longtemps programmée et qui s'avère sans saveur.
Pourtant tout s'annonçait bien. Un road-trip complètement allumé, avec suffisamment d'alcool et de substances peu recommandées pour vous retirer votre permis pendant plusieurs années. Et les années 60/70...Cette espèce de période improbable, entre la liberté issue des années 60 et pas encore le Sida. Pas encore cette envie de réussir et de gagner du pognon des années 80. Je suis née pendant ces années. Il en est resté quelques séquelles dont je suis fière. La musique, les jupes à fleurs qui tournent, les lunettes rondes et une espèce de liberté anticonformiste qui guide la vie.
Alors là, je suis montée dans la bagnole avec les 3 zigotos, en me disant, on lâche tout !! Allons faire péter se putain de barrage. Traversons le pays entre motels pourris et café au litre servi au comptoir à côté de la station service. J'attendais cette fièvre de vivre qui m'avait embarquée dans Nous rêvions juste de liberté de Henri Loevenbruck.
Et puis en fait, rien. La mayo n'a pas pris. Je me demande toujours ce que ces 3 là foutaient ensemble. J'ai eu envie de dire à la pépé : dégage, tire-toi. Pas la peine de rester avec ces gros nases. Pas compris non plus pourquoi ils insistaient vraiment pour aller jusqu'au bout du délire.
Certes, certaines scènes pourraient finir en film présenté au festival de Cannes pour un public en adoration devant l'actrice aux longues jambes qui serait l'héroïne. Géniaaaaal. Grand hommage à un classique américain des seventies. J'adoooore.
Pour ma part , et c'est peut-être mon côté rebelle seventies qui parle, je m'en cogne de ne pas être du même avis que les autres. Alors je confirme : là je n'ai pas aimé.
Peut-être que l'histoire porte trop l'empreinte de son époque et qu'on ne parvient pas à véritablement à être convaincu par l'état d'esprit. Comme La lettre écarlate dont le jusqu'auboutisme n'était pas arrivé jusqu'à moi.

Alors faut-il le lire ? Je dirais non. Mais vous pouvez toujours tenter. Sinon côté road-trip, je recommande Nous rêvions juste de liberté. Prévoyez un casque : c'est à moto.
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Il est vrai que Jim Harrison fait preuve d'originalité avec le thème central d'"Un bon jour pour mourir". C'est d'ailleurs l'un des rares points positifs de son roman. Former un trio improbable entre un ancien du Viêt-Nam, un féru de pêche à la truite et une belle blonde aux courbes pulpeuses, là pour faire tourner la tête de ces deux garçons, était une idée prometteuse. Mais si en plus, ils s'embarquent pour le Grand Canyon, dans l'idée de faire sauter un immense barrage pour permettre aux truites de remonter le courant, mais aussi dans un acte de sabotage marquant, alors Un bon jour pour mourir ne pouvait être qu'un roman passionnant et plein de rebondissements. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Jim Harrison n'a eu que la bonne idée de ce roman, qui appelle le lecteur dès la lecture de la quatrième de couverture, mais ensuite, le reste ne suit pas...

Les personnages originaux et décalés de ce trio improbable deviennent vite lassants et répétitifs. Dans un premier temps, il est difficile pour le lecteur - voire impossible - de s'attacher à Tim, le vétéran du Viêt-Nam qui est foncièrement égoïste. C'est un homme brut et accro aux petites pilules. Il est obsédé par cet acte de sabotage qu'il voit presque comme quelque chose d'héroïque et de grandiose, dans l'idée de marquer le coup. Faire sauter le barrage du Grand Canyon devient alors pour lui, une véritable obsession. Tim est un homme fou, ce que le lecteur apprendra à ses dépens. Il fait une fixation presque paranoïaque sur la dynamite, les sacs d'engrais, l'essence, ruminant pendant les interminables kilomètres de ce road trip, son plan d'action. Il se distingue d'ailleurs par sa cicatrice, vestige de la guerre.

Puis, vient le personnage principal, celui qui nous raconte l'histoire. Un féru de pêche qui n'a pour seule obsession, que de pêcher sans arrêt ! S'il est parfois instructif pour le lecteur, d'apprendre deux ou trois choses sur les différents poissons, les hameçons, la température de l'eau et autres, ça devient très vite répétitif... D'ailleurs, cet homme ordinaire ne cesse de répéter qu'il ne sait pas pourquoi il s'embarque dans cette épopée avec des gens qu'il ne connaît pas, simplement pour faire sauter un barrage qui ne l'intéresse pas plus que ça. Il est donc très agaçant qu'il se remette à longueur de temps en question, incapable de savoir s'il veut continuer à avancer ou bien rentrer chez lui et passer ses journées à pêcher...

Enfin, la seule figure féminine, Sylvia, revêt les atours d'une pimbêche blonde et écervelée, qui passe son temps à dormir nue. Une espèce de Marylin fade et creuse à l'intérieur. Ex-femme de Tim, elle s'accroche encore à lui, tandis que ce dernier n'en a plus rien à faire. Drogué aux pilules et à l'alcool, il est incapable d'avoir des rapports sexuels. Ce que le personnage principal s'efforcera de combler en courant après notre héroïne. Nous avons donc droit à des scènes répétitives, dans lesquelles Sylvia se laisse approcher, pour mieux le repousser. Tout au long du roman, elle ne sait pas ce qu'elle veut, joue à l'effarouchée et rend notre héros cinglé ! Elle incarne alors un objet sexuel convoité dont Tim se débarrasse volontiers. En vain...

Qui plus est, leur rencontre est peu vraisemblable et leur odyssée ne tient pas la route. Notre pêcheur rencontre Tim dans un bar, lors d'une partie de billard, et sur un coup de tête, juste une phrase au hasard, ils décident de faire équipe et de partir à l'aventure ! Diamétralement opposés, cette pseudo-amitié ne tient pas la route et fait perdre le peu de crédibilité qu'il restait, à ce roman décalé...

Mais le pire reste à venir. Notre trio est à la fois alcoolique et toxicomane. Les deux hommes passent leur temps à siroter du whisky à outrance et à se gaver d'un nombre incalculable de cachets, de pilules et de drogues. Les joints passent de bouche en bouche et les bouteilles descendent à vue d'oeil. Certes, il y a ce côté de la déchéance, cette descente aux Enfers graduelle, ce road trip des années 60 qui rappelle la génération hippie, le sexe, les folies, le laisser-aller, mais c'est trop, beaucoup trop. le lecteur fait tout simplement une overdose. On dirait que l'auteur a voulu imiter Sur la route, le chef-d'oeuvre de Jack Kerouac, mais en moins bien. Il n'y a pas été de main morte et au final, il détruit son propre roman. Il passe complètement à côté en voulant en faire trop et c'est une amère déception.

Jim Harrison avait toutes les cartes en main pour faire une rocambolesque aventure. Une idée originale qui défendait certaines valeurs et que le lecteur pouvait comprendre. Des personnages décalés, promesse de rebondissements et de bonnes parties de rigolade. Un style incisif et percutant, une patte littéraire qu'on n'oublie pas.

Malheureusement, ce doyen de la littérature américaine de l'errance et des voyages, n'a ici, pas écrit son meilleur roman. Un trop-plein d'addictions et des personnages qui en deviennent détestables, ont largement altérés notre plaisir de lecture. La fin, quant à elle, est à l'image de l'ensemble, incohérente. Si bien que le lecteur arrive à se demander : pourquoi tout ça ?
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Si j'avais apprécié Dalva, Un bon jour pour mourir m'a laissé plutôt indifférente. J'ai d'ailleurs fait traîné ce livre plusieurs mois...

Le fond de l'histoire est intéressant et attise la curiosité : trois dépressifs à qui la vie n'a pas toujours sourit qui partent à l'aventure pour faire sauter un barrage.
Mais aucun personnage n'est attachant, tout est répétitif, et je n'ai définitivement pas vraiment accroché à ce roman !
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Quelle déception avec "Un bon jour pour mourir" ! Jim Harrison nous a habitués à bien mieux.
Ici nous avons un road trip avec trois personnages assez improbables se livrant à une expédition tout aussi improbable en vue de faire sauter un barrage pour permettre aux truites et saumons de mieux remonter la rivière vers leur zone de frai.
Tim, un ancien de la guerre du Vietnam, rencontre le narrateur, fan de pêche en rivière, dans un bar et c'est à la suite de cela qu'ils décident de leur projet.
Tim est accompagné de Sylvia, délaissée par Tim qu'elle aime cependant.
Ce trio peu assorti partage les mêmes chambres d'hôtel durant le voyage vers le barrage visé, et l'on a l'impression que cette Sylvia ingénue et sans consistance, assez souvent dénudée en tout ou partie, n'est là que pour assouvir les fantasmes coquins du narrateur, autant dire, de Jim Harrison lui-même.
Après différentes tentatives d'approche le narrateur finit par posséder Sylvia pour, à la fin, s'apercevoir qu'il ne s'y attachera pas. Tout cela revêt un côté quelque peu machiste : on imagine mal le même scénario avec des sexes inversés : deux femmes et un homme inconsistant et écervelé désiré par l'une des deux femmes. Reconnaissons-le : il y a un côté égrillard chez Jim Harrison qui, ici, tourne davantage au machisme qu'ailleurs. Je ne sais pas ce qu'en pensent les lectrices...
Un autre côté peu crédible de l'histoire tient aux quantités phénoménales d'alcool, et de médicaments divers, ingérées par les deux hommes. On l'a vu dans d'autres roman de Jim Harrison, mais comment peut-on tenir de telles doses de whisky de façon aussi répétitive ?
Tout cela fait un ensemble mal ficelé et peu vraisemblable. On se dispensera facilement de lire cet opus de 1973 de Jim Harrison au profit de "Une Odyssée Américaine" ou, bien sûr, de "Dalva", par exemple. Traduction par Sara Oudin.
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