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EAN : 9782330017705
288 pages
Actes Sud (03/04/2013)
2.95/5   19 notes
Résumé :
Dans un quartier huppé, un vieil homme s'est attiré la haine de ses voisins car sa maison est devenue une véritable décharge publique. Impuissants, les voisins convoquent la télévision. C'est ainsi que le vieil homme retrouvera son frère qui l'aidera à ranger non seulement sa maison, mais aussi le désordre de son coeur. Un roman d'une grande poésie, profondément humain, où se dévoile toute l'histoire du Japon d'après-guerre.
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Un ouvrage acquis et débuté en juillet 2013...mais abandonné, je pense en deviner la raison, le début de l'histoire se traîne abominablement...
mon impatience a dû avoir raison de moi à ce moment-là !...
il faut dépasser les 100 premières pages pour rentrer dans le vif du sujet !
L'histoire d'un destin individuel qui épouse, s'insère parallèlement à l'histoire du peuple japonais, après la guerre !.

A cette nouvelle lecture, je pense de même, mais, cette fois, je vais persister car les thèmes m'intéressent au plus haut point ! L'histoire devient plus attachante, très progressivement...
Entre autres thématiques : l'urbanisation à outrance dans le Japon d'après-guerre, la mise à l'écart des vieilles personnes, la solitude dans les villes nouvelles. Descriptions des mutations urbaines , sociales et humaines.... Des coins de campagne où l'on se met à construire vite et beaucoup, ces coins désertés se peuplent ainsi rapidement tout en faisant éclater les usages anciens et distendant les relations entre les gens...

Le début de la narration met en scène un vieil homme indésirable à ses voisins, car il entasse dans et autour de sa maison des "ordures" qui pour lui n'en sont pas... Une équipe de TV vient faire des repérages, interroge les voisins, qui se plaignent du dépotoir du vieil homme, mais ne semble pas savoir grand-chose de la vie et du pourquoi du comportement de ce "voisin perturbant"...

Après cette émission de télévision, les curieux affluent le jour....et les "malappris" dépose la nuit leurs propres "encombrants " !...

Description très affinée, tragique de ce fameux "syndrome de Diogène" !...""Non, je ne fais pas quelque chose d'insensé. Je poursuis un travail.
Le sens de ce que fais, je l'ai oublié, mais ça en a un", se dit-il, et il sort de nouveau de chez lui. Il ressort pour ramasser des ordures et des choses qui ne sont pas des ordures.
Même vaguement, Chûichi sait qu'il est devenu paresseux. Ce n'est pas ça qu'il doit faire de sa vie, ce n'est pas ramasser indistinctement ordures et choses qui ne sont pas des ordures. Il sait, quelque part il sait, que ce qu'il doit faire, c'est trouver le sens de ce qu'il fait.
Mais il n'y arrive pas. Fouiller le passé, c'est une tâche trop abstraite. Pour pouvoir fouiller le passé, encore faudrait-il s'en souvenir. Chûichi ne sait rien du passé. le passé est tombé en morceaux, il lui manque l'axe qui est
censé retenir l'ensemble, en faire une continuité, ce qu'on appelle "soi" ." (p. 100)

Un roman profond, intéressant,pétri d'empathie; toutefois, il faut pour l'apprécier, persévérer, s'accrocher, et surtout ne pas se laisser rebuter ni par la lenteur, ni par le style assez atone, juste reflet, de l'ambiance globale de l'histoire...Etre un tant soit peu en adéquation avec le sujet réaliste et sombre !

Une alternance entre passé et présent... Je reconnais avoir eu un peu de mal à mémoriser les noms des personnages !

Cette fiction met en scène lentement un personnage très attachant, dévoilant chagrins, désillusions, deuils...Un jeune garçon ayant dû s'adapter à l'après-guerre...et tous ses changements et bouleversements sociétaux, qui l'ont comme laissé au bord de la route, non pas économiquement, mais dans une nouvelle et brutale manière de vivre, de se comporter !

Un étonnant décalage:d'un côté la prospérité du Japon de l'après-guerre, de l'autre l'histoire d'une famille qui va supporter une succession de malheurs, et une solitude grandissante pour notre personnage, perdu dans un monde nouveau !

"Cet homme, Chûchui Shimoyama, le fils du Marukamé-ya, lui aussi porte un chagrin. Mais son chagrin est enfoui si loin, si profond, qu'il ne fonctionne plus comme un chagrin. On pleure quand on est triste, dit-on. Mais quand le chagrin est trop profondément enfoui, on en oublie même qu'il s'agit d'un chagrin.
Quand les émotions sont devenues floues au point que la tristesse ne fonctionne plus comme telle, les expressions se figent. Tout au plus subsistent et fonctionnent encore la surprise et la colère."

Ouf... un grand bol d'espoir : le jeune frère de notre "vieux solitaire" , ayant vu et reconnu son frère au milieu de son dépotoir, à la télévision, décide de venir le retrouver dans l'ancienne maison familiale; Il l'aidera et s'organisera avec les services de la ville pour enlever ces tonnes de déchets... Il proposera ensuite à son grand frère de faire ensemble un pèlerinage...Ainsi ils se retrouveront enfin, après plus de trente ans d'absence...et de silence !
Cette dernière partie (que je trouve, à mon humble avis, trop brève) constitue à elle seule la beauté, la poésie et toute la douceur du monde...de ce roman si atypique...

On achève cette lecture la gorge bien serrée, tout en se sentant l'esprit enfin soulagé pour le vieux Chûichi, dont l'ultime souffrance diminue, cesse avec les retrouvailles bienveillantes avec ce jeune frère, présent et affectueux...

[**Par curiosité, j'ai recherché si il existait d'autres traductions françaises de cet écrivain qui m'a captivé... Mais non; Seul Actes Sud nous a fait
parvenir ce "Pèlerinage"...en 2013... Espérons que d'autres traductions nous parviendront dans un futur pas trop lointain !!
et deuxième pincement de tristesse:la découverte du décès de cet écrivain, en janvier 2019 ]


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Comment Chûchui, jeune homme courtois et bienveillant a pu devenir un vieil homme acariâtre et méprisant ? Transformer sa propriété en une montagne de déchets dégageant une odeur pestilentielle l'été, provoquant l'exaspération et la haine des riverains ?

C'est cette histoire qu'Osamu Hashimoto a choisi de raconter dans le Pèlerinage en retraçant la vie d'un homme blessé qui a choisi de se réfugier dans le silence et le chagrin. Un homme bousculé par les bouleversements qui ont fait entrer le Japon, société traditionnelle et ancestrale dans l'ère de la société moderne et individualiste. Incapable de suivre la marche effrénée du Japon d'après-guerre vers la société de consommation, Chûchui s'est enfermé dans un monde où le temps n'a plus cours, où ses souvenirs se sont effacés, un monde dans lequel où même les muscles de ses lèvres se sont endormis. Accumuler les ordures dans son jardin comme pour occuper le vide de sa vie. Pris par un sentiment de désillusion, on se demande ce qui pourrait sortir le vieux Chûchui de sa torpeur…

C'est un roman sorti en toute discrétion, il se savoure lentement et pourtant il laisse une empreinte particulière dans la mémoire du lecteur. Non en raison de l'écriture, sèche voire dégraissée. Mais plutôt parce qu'il investit le récit d'une nostalgie de l'âge qui étreint le coeur, la nostalgie est le thème même du roman avec l'intensité de l'émotion que peut susciter le temps qui passe.
Toutefois c'est un roman qui demande de la persévérance et de dépasser la première partie quelque peu laborieuse pour être séduit par une tendresse qui irrigue calmement, obstinément le récit. Engluée dans le sentiment d'impuissance des voisins, l'intrigue ne se déploie qu'à partir du moment où Osamu Hashimoto remonte le cours de la vie de Chûchui avec la force des drames muets. Une langue peu travaillée qui laisse entrevoir les émotions sous forme d'ombres chinoises, une forme insaisissable et tenace de tristesse qui donne du relief à la banalité des mots.
Mine de rien on retient une histoire superbe pleine d'humanité, éblouie par la force tranquille du temps qui passe.
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Un très bon roman plein d' humanité comme savent si bien en faire les écrivains japonais.
Chûichi est un vieil homme sans histoire, ou presque, dans sa petite maison il entasse, entasse, entasse jusqu' à noyer sa maison. Les petites bricoles, bibelots et autres objets envahissent la maison, le jardin pourrissant peu à peu la vie du voisinage. Rien à y faire, il y tient à ses « cochonneries ».
La solitude de ce vieil homme est touchante, sa manie obsessionnelle éveille la curiosité. Qu' a-t-il bien pu se passer dans sa vie pour qu' il accumule autant ? le récit met du temps à se mettre en place, le présent est assez long, il faut attendre la plongée dans le passé du vieil homme pour que se ravive l' histoire.
Une histoire tout en émotion, lente et simple.
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Le personnage principal du Pèlerinage entasse des ordures dans et autour de sa maison, au grand dam de ses voisins. Pour recycler ? Pour trouver un trésor caché ? On ne sait, et les 100 premières pages du livre, redondantes et assez ennuyeuses, il faut bien le dire, ne donnent guère envie d'aller plus loin. Ce qui serait dommage car ce vieil homme et l'amer a eu une vie, qu'il n'a pas vu passer, faute de courage et de rébellion contre le cours des choses. Et quand Osamu Hashimoto se met enfin à dérouler les fils de cette existence, le roman devient soudain bien meilleur, son style, neutre, gagnant lui aussi en épaisseur. le Japon de l'après-guerre, de la pénurie au boom économique, est la toile de fond de ce livre au ton singulier qui se termine sur une note aussi douce que poétique.
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Un vieil homme entrepose des tas de cochonneries dans son jardin et chaque jour les voisins se rassemblent devant la propriété et parlent entre eux…
L'histoire de départ me plaisait mais j'ai décroché au bout d'une centaine de pages car il ne se passe rien, c'est long, très long et la même scène est racontée par différentes personnes sans que cela apporte quoi que ce soit de nouveau.
L'écriture est quelconque et ne m'a pas incitée à continuer.

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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
"Non, je ne fais pas quelque chose d'insensé. Je poursuis un travail. Le sens de ce que fais, je l'ai oublié, mais ça en a un", se dit-il, et il sort de nouveau de chez lui. Il ressort pour ramasser des ordures et des choses qui ne sont pas des ordures.
Même vaguement, Chûichi sait qu'il est devenu paresseux. Ce n'est pas ça qu'il doit faire de sa vie, ce n'est pas ramasser indistinctement ordures et choses qui ne sont pas des ordures. Il sait, quelque part il sait, que ce qu'il doit faire, c'est trouver le sens de ce qu'il fait.
Mais il n'y arrive pas. Fouiller le passé, c'est une tâche trop abstraite. Pour pouvoir fouiller le passé, encore faudrait-il s'en souvenir. Chûichi ne sait rien du passé. Le passé est tombé en morceaux, il lui manque l'axe qui est censé retenir l'ensemble, en faire une continuité, ce qu'on appelle "soi" . (p. 100)
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Cet homme, Chûchui Shimoyama, le fils du Marukamé-ya, lui aussi porte un chagrin. Mais son chagrin est enfoui si loin, si profond, qu’il ne fonctionne plus comme un chagrin.
On pleure quand on est triste, dit-on. Mais quand le chagrin est trop profondément enfoui, on en oublie même qu’il s’agit d’un chagrin. Quand les émotions sont devenues floues au point que la tristesse ne fonctionne plus comme telle, les expressions se figent. Tout au plus subsistent et fonctionnent encore la surprise et la colère.
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Les enfants étaient indépendants maintenant, la maison était devenue silencieuse. Il était trop tard pour changer les choses. Le temps allait son cours régulier, et les gens vieillissaient peu à peu. Avec l'âge, on en venait à accepter son quotidien, même si auparavant on n'avait jamais eu l'intention de l'accepter pour définitif. Bref, l'habitude. (p. 45)
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Les temps commencèrent à se faire prospères, petit à petit, puis plus vite. Les premiers Jeux olympiques asiatiques de l'Histoire allaient se dérouler à Tokyo, et l'événement s'enracina dans la mémoire populaire comme "l'événement qui avait été nécessaire à la prospérité. (p. 233)
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Quelque part, Chûichi sait ce qu'il est en train de faire n'a aucun sens. Mais il ne veut pas le reconnaître, parce que s'il le reconnaît, il s'effondrera en mille morceaux. Depuis un lointain passé son existence ,'a plus de sens. Il se débat, il lutte de toute son énergie, lui qui est déjà insensé. Il se débat, mais il ne peut compter sur l'aide de personne. Son désespoir n'est lié ni noué à personne, il ne peut être sauvé par personne, il continue à se débattre, seul, insensé et là est sa souffrance. (p. 98)
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