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3,72

sur 1616 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fenêtre sur cour à tous les étages.
Hitchcock peut ranger sa caméra. En 2049, terminées les cachotteries et les petites manies honteuses. Les familles vivront dans des vivariums exposés à l'oeil curieux des passants et des voisins chargés de s'assurer qu'aucune violence agite le cocon familial. Vivons heureux, vivons exposé ! c'est le paradis des voyeurs. Il ne restera plus que la voiture pour se curer le nez.
Plus la peine de se planquer derrière les rideaux ou de sortir les jumelles pour espionner en cachette les moeurs et les fréquentations du type louche d'en face ou les formes de la blonde du troisième.
Pavillons en verre sans aucun angle mort pour préserver un peu d'intimité. Juste quelques vitres fumées seront autorisées dans l'espace douche et pour les toilettes.
S'agissant du devoir conjugal hebdomadaire, pour éviter le lèche vitrine, un sarcophage romantique sera dédié à la discipline pour s'isoler avec bouton d'urgence relié au commissariat en cas de migraine soudaine, d'humeurs moins badines, si Monsieur a oublié d'enlever ses chaussettes ou si finalement il y a un match à la télé.
La transparence a remplacé la liberté dans la devise nationale pour garantir la sécurité de tous. Impossible de laisser tomber un emballage dans le mauvais bac sans risquer une dénonciation, impensable de punir la marmaille sans voir débarquer les services sociaux, inutile d'essayer de se gaver de mal bouffe en cachette sur son canapé ou d'allumer un cigare sans avoir un rappel à l'ordre du Ministère de la Santé. Qui a dit on dirait des vacances en Suisse ? Attention, on vous a à l'oeil. L'intimité est sacrifiée à la sécurité et une forte présomption de culpabilité pèse sur les derniers réfractaires au naturisme des moeurs.
Comme si cette vie de cobaye ne suffisait pas, la justice se rend à la majorité de clics sur les réseaux sociaux. Pour perpète, tapez 3. Pour la relaxe, tapez sur qui vous voulez. Tous les avis sont autorisés.
Ce modèle de société sous surveillance permanente résulte d'une révolution survenue en 2029 lors de la « Revenge Week », semaine du Talion durant laquelle toutes les victimes de crimes prescrits ou impunis s'étaient faits justice eux-mêmes.
Dans cette ère de la Transpa rance qui n'a fait que succéder à la religion du selfie, à la sacralisation du moi, à la dictature du paraître et à la petite musique solo du « on ne s'occupe pas assez de soi » alors que l'on ne fait plus que cela, la disparition inexplicable d'une famille dans un quartier ultra sécurisé va rappeler que derrière les apparences d'une société parfaite, bien peignée qui sait recevoir à défaut de savoir donner, la nature humaine porte toujours le gène de la violence, quelques atomes de fureurs et des cellules dormantes de pulsions invisibles. Un peu longue cette phrase, vous pouvez souffler.
Le roman de Lilia Hassaine avait donc tout pour me passionner mais je n'ai pas trouvé l'histoire à la hauteur du propos. Les quelques pages contextuelles qui décrivent le basculement de la société dans le règne de la transparence sont plus intéressantes que l'intrigue banale et bancale qui décore le récit pendant 200 pages. J'ai presque eu l'impression que le roman commençait à la fin de l'histoire, que je suivais une course après la ligne d'arrivée, quand les athlètes en sueur n'ont plus rien à donner à part leur odeur. le devenir de cette famille m'a autant passionné que la météo de la semaine dernière.
C'est vraiment dommage car le style épuré et froid comme le salon d'une maison témoin, parfait pour épater des convives lors d'un diner, mais débarrassé de toute forme de vie, colle très bien à la description d'une époque aseptisée.
Une approche plus américaine du récit, qui raconte plus qu'elle ne suggère, aurait à mon sens offert davantage de saveur à cette dystopie du lendemain qui déchante. Je le dis rarement et pas trop fort, mais je pense qu'il manque une bonne centaine de pages à ce roman pour répondre à l'ambition du propos. Les limites du pouvoir de suggestion.
« Panorama » propose un joli point de vue. Il lui manque juste la vision périphérique d'une Lionel Shriver ou d'une Emily St.John Mandel.
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A la frontière entre utopie et dystopie c'est un roman plaisant à l'idée intéressante et écrit sous la forme d'un thriller dont l'enquête tient en haleine.

En 2049, dans un monde pourtant placé sous haute surveillance Hélène, Gardienne de protection, est appelée sur une enquête qui déstabilise la communauté : un couple, les Royer-Dumas et leur jeune garçon a disparu dans un monde ou crimes et disparitions ne sont plus censés exister.

Les investigations permettront de remonter 20 ans auparavant aux premières heures de la nouvelle Révolution française la « Revenge Week » qui installa en France un climat insurrectionnel par lequel « les victimes punissent les bourreaux ».
Beaucoup se feront justice eux-mêmes et c'est dans ce contexte glaçant que le mouvement de « la Transparence citoyenne » voit le jour.
Comme bien des violences se perpétuent entre les murs, la pierre a été remplacé par le verre donnant naissance à des habitations vitrées où chacun vit sous le regard de l'autre renonçant à son intimité dans un souci de pacification. le regard du Big Brother orwellien ici est celui de tout un chacun mais c'est un regard consenti. D'autres quartiers vivent de manière marginale loin de la transparence refusant surveillance et sécurité.

La narratrice livre une observation clinique de ce monde aseptisé où la transparence est poussée à l'extrême et la surprotection prime sur les libertés entraînant clivage et déshumanisation.
« il suffit d'une alarme pour qu'ils se réveillent tous, observant par les vitres, la sauvagerie des hommes, curieux du moindre évènement, d'une dispute conjugale, ou d'une arrestation».

En fouillant dans la vie, l'appartement et le voisinage des Royer-Dumas, en investiguant dans les zones de non-droit en marge des quartiers transparents, la narratrice se remémore son passé, livre ses déboires amoureux et ses réflexions sur ce monde qui accorde peu de place à l'intimité et au secret.

Avec peu d'indices l'enquête piétine et ce n'est qu'un an plus tard qu'une vérité surprenante éclatera …Révélant que finalement cette « transparence » communautaire ne peut rien contre l'opacité des individus.
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Imaginez une ville où les maisons ont des grandes baies vitrées donnant accès à votre intimité. Votre vie exposée à tout le voisinage. C'est ce que raconte Lilia Hassaine dans cette dystopie un brin dérangeante.
« La transparence a de bons côtés
Elle nous a rendus plus attentifs aux autres. Face à la solitude, la tristesse, la maladie, il y aura toujours un voisin pour sonner chez vous »
Oui mais voilà, ce monde transparent qui prône la sécurité et la bienveillance n'est pas sans risques. On s'épie et on se sait épié, pas toujours facile à vire. Bien sûr, ce modèle de transparence s'adresse à une élite qui a les moyens. Les autres, marginaux et rebelle, vivent aux Grillons.
« Les habitants vivent dans des barres d'immeubles surpeuplés, ou dans des pavillons aux murs et cloisons en béton. Ils vivent hors de la Transparence, par manque de moyens pour certains, par volonté pour d'autres, et ils en ont le droit. »
Dans ce monde coupé en deux, ce sont les citoyens qui jugent les crimes et les délits de leur quartier, encore un effet de la Transparence.
Mais si le crime a disparu, cet équilibre va être remis en cause par la disparition d'une famille. Hélène, qui n'est plus policière mais gardienne de protection, va enquêter sur cette disparition mystérieuse. Elle-même vit dans une maison transparente, avec, comme avantage, d'avoir remis son mari volage dans le droit chemin. Pourtant, ils n'ont plus rien à se dire et la relation devient toxique. Il finira par la quitter pour une instagrammeuse. Pourtant, Hélène est toujours amoureuse de son mari infidèle et leur relation ambivalente n'est pas convaincante.
A travers l'enquête, Lilia Hassaine cherche à nous démontrer la menace sur les libertés individuelles et sur la vie privée dans ce monde de transparence. Elle fait le parallèle avec les réseaux sociaux où s'exposent nos vies privées.
L'idée est fort alléchante, sauf que, après un début prometteur, on s'enlise dans les lieux communs et les stéréotypes. Je m'attendais à une analyse plus approfondie d'une société du paraitre où le vivre ensemble proscrit le droit à l'intimité.
Et que dire des personnages ? Ils semblent s'ennuyer…et nous avec !


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“Celui dont la maison est de verre doit se garder de jeter des pierres aux autres.” C'est ce qu'affirme Courteline et c'est la désormais la loi adoptée par la majorité de cette société française de 2049 qui a aboli les institutions pour parvenir à la démocratie au sens littéral du terme puisque l'on aura plus recours à des représentants, mais que c'est bien la société qui se fera juge de toute infraction au code de civilité, chaque individu sera témoin de la vie des autres puisque chacun devra s'établir dans une maison de verre et pourra surveiller les actions d'autrui. le grand maître sera le dossier de la transparence, lisible par tous, qui indiquera les faits et gestes des citoyens.

Une telle société est-elle possible ? Si chacun peut trouver des éléments de réponse, je trouve regrettable que ce roman ne se consacre pas totalement à cette réflexion. Bien sûr, on s'apercevra que la transparence peut certainement limiter les méfaits, mais pas les éradiquer, pour preuve, ce double crime perpétré un assassin qui ne devrait pas recevoir ce qualificatif et qui s'expose à un jugement exempt de toute impartialité puisque la loi écrite et ratifiée n'existe plus et qu'elle est remplacée par le jugement populaire.

C'est la raison pour laquelle je me sens mitigée : on se retrouve face à une dystopie qui un peu plus creusée, pouvait aboutir à un descriptif beaucoup plus détaillé de cette nouvelle société, mais l'autrice a préféré parachuter quelques faits montrant les travers de ce monde transparent : personnes qui vivent comme dans une télé-réalité, dictature des réseaux sociaux et perte de l'intimité des individus. Il y avait de quoi bâtir un roman entièrement basé sur ces faits et dénicher tous les travers d'un tel fonctionnement, avec des personnages refusant cette transparence et agissant activement comme le fait George Orwell dans son roman 1984, et il y en a dans le roman, mais montre-t-ils vraiment une résistance active ?

Le choix de Lilia Hassaine porte sur une enquête menée par le personnage principal, Hélène qui semble avoir des difficultés pour affirmer sa personnalité, peut-être parce qu'elle subit le regard de l'autre, parce que la transparence transforme les individus en esclaves de cette société désormais aux aguets des moindres faits et geste de l'autre, parce que la communication n'est plus vraie… Parce qu'officiellement Hélène accepte ce fonctionnement. Toutefois, il faut lire entre les lignes, elle expose sa vie, se raconte, donne peu son avis et reste souvent dans le descriptif, mais est-elle si transparente ?

Je sens à l'écriture de cette chronique qu'il ne faut pas nécessairement tenir compte de mon avis parce que personnellement, j'aime les thrillers et l'action, les récits au rythme soutenu, les rebondissements multiples, les scènes effroyables qui font que le roman vous capte.

Ce n'est pas le cas dans ce roman qui cependant, si on aime les récits qui véhiculent un sujet épineux transmis par la mémoire du personnage principal sous forme d'exposé en laissant le lecteur être le seul juge avoir eu connaissance des aspects de cette société, on peut vraiment apprécier cette dystopie.

J'ai tout de même passé un bon moment de lecture, particulièrement dans la deuxième partie, dans laquelle, après une sorte d'enlisement de l'enquête, des éléments viennent s'ajouter pour aboutir au dénouement.
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Lilia Hassaine situe l'intrigue de « Panorama » en 2050, dans une France qui a fait la révolution de la Transparence, en 2029. Une révolution initiée par un influenceur célèbre qui a porté plainte contre son oncle qui l'a violé lorsqu'il était enfant, et demande le droit de se faire justice, les faits étant prescrits. Une affaire qui semble banale, mais va conduire au procès de la Justice, puis à la « Revenge Week », une semaine au cours de laquelle les victimes se vengeront des exactions commises par leurs bourreaux.

C'est l'avocate de l'influenceur, qui lance le mouvement « Transparence citoyenne » et obtient que ceux qui se font fait justice soient graciés, à condition que les violences cessent. Pour atteindre cet objectif, l'idée lumineuse selon laquelle on ne commet pas de crimes lorsqu'on se sait observé s'impose et conduit à ériger la Transparence en règle absolue. Un jeune architecte est ainsi chargé de conceptualiser et de réaliser un urbanisme adapté à ce nouveau dogme. Les maisons, les appartements, les écoles, les hôpitaux, les prisons, les commerces seront à présent construits en verre. Et la nuit, des lumières rouges éclaireront l'intérieur des maisons.

« La Transparence est un « pacte citoyen fondé sur la bienveillance partagée et la responsabilité individuelle », d'après le Préambule de la Constitution de 2030. »

Dans ce nouveau monde où chacun observe les faits et gestes de son voisin, la criminalité a disparu. Dans les quartiers huppés, tout n'est que « luxe, calme et sécurité ». Des verres opaques permettent de prendre sa douche dans une relative intimité (seul le visage reste visible). L'acte d'amour peut-être réalisé après que les deux amants ont exprimé leur consentement en déclenchant la fermeture de leur lit-sarcophage.

Une fissure apparaît dans le meilleur des mondes, lorsque la famille Royer-Dumas, qui habite un quartier ultra-sécurisé, disparaît : David, Rose et leur jeune fils Milo s'évaporent sans laisser de traces. Hélène, une ancienne commissaire, devenue gardienne de protection depuis que la violence a été éradiquée par la transparence, reprend du service pour tenter de résoudre ce qui évoque un mystère absurde.

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« Panorama » est une contre-utopie qui interroge les limites d'une société où l'intimité a été sacrifiée sur l'autel du culte de la transparence. Une société dévoilée à travers le regard d'Hélène qui a repris son rôle d'enquêtrice pour tenter de résoudre le mystère de la disparition de la famille Royer-Dumas.

« Les réseaux sociaux ont connu leur apogée au moment de la révolte de 2029. L'avenir était alors au métavers, on nous promettait que l'homme du futur s'échapperait du monde matériel grâce à des casques de réalité virtuelle. Personne n'avait anticipé le scénario inverse : une société où, sans casque ni lunettes connectés, on jouerait chaque jour à être l'avatar de soi-même. »

L'idée-force du roman est simple : elle repose sur le constat que nous vivons déjà dans un monde fasciné par la transparence et pousse les curseurs à leur maximum pour nous emmener dans une « démocratie » d'un nouveau genre. La verticalité a cédé la place à l'horizontalité, une forme d'autogestion citoyenne a pris le pouvoir, l'avis des jeunes gens est devenu parole d'Évangile, la duplicité, la tromperie, la violence ont été éradiquées.

L'auteure a identifié plusieurs travers très actuels : fascination pour l'exhibition de soi, amplifiée et véhiculée par les réseaux sociaux, critique permanente d'une justice dysfonctionnelle, crédit accordé à une jeunesse en colère incarnée par Greta Thunberg, etc. L'univers dystopique de l'ouvrage permet de questionner notre société hypnotisée par la possibilité d'un monde qui aurait fait fi de toute opacité. le « Panorama » dressé par le roman est peut-être en réalité celui de notre époque.

Le nouveau roman de Lilia Hassaine évoque « 1984 » de George Orwell, qui avait imaginé un monde cauchemardesque où chacun était en permanence observé par un télécran, un univers régi par la célèbre maxime : « Big Brother is watching you ». L'auteure reprend en réalité l'idée géniale d'Evgueni Zamiatine, qui imaginait en 1920, dans son roman « Nous autres », une société entièrement transparente, prenant la forme d'une Cité de verre.

Tandis que Zamiatine s'attachait à dénoncer les dérives du léninisme et qu'Orwell dévoilait l'horreur du stalinisme, « Panorama » dresse une critique acerbe des menaces qui planent sur notre démocratie.

L'enquête policière n'est que le prétexte de la mise à nu de l'hypocrisie de cette société de la transparence absolue, qui dissimule des zones d'ombre inavouables derrière le modèle de vertu qu'elle prétend incarner.

Le roman séduit par l'ironie qui sous-tend la contre-utopie imaginée par l'auteure. Comme Orwell et Zamiatine, l'auteure porte avant tout un regard critique sur notre présent, en imaginant le futur terrifiant qui pourrait advenir. Un présent qui nie toute négativité et a érigé le culte du positif en nouvelle religion.

« Plus personne, dans notre société qui « aime », dans notre société qui « like », ne peut comprendre l'argentique. À moins de transformer les « négatifs » en « positifs ». »

Malgré une ambition qu'il faut saluer, « Panorama » n'atteint pas les sommets que le début de l'intrigue laisse entrevoir. La Cité de verre ne surprend pas le lecteur du chef-d'oeuvre de Zamiatine. L'intrigue policière est parfois cousue de fil blanc. L'ouvrage manque enfin d'un véritable souffle romanesque et évoque une dénonciation par trop « transparente » des maux de l'époque.

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Eh oui .......

J'ai enfin lu une rentrée littéraire ( sortez les parapluies ).

Après cette lecture , mon ressenti est vraiment partagé ,et je suis pleinement en accord avec les critiques de Aquillon 62 et de Sofiert qui sont pourtant diamétralement opposées, je vais donc situé ma note au milieu .

Les questions que je me pose en refermant ce livre sont les suivantes :

1- Est-ce la société que nous voulons ?
2- Est-ce de la S.F ou déjà notre quotidien?
3- Ce livre est-il une arnaque intellectuelle?

Si vous avez les réponses n'hésitez pas ,je suis preneur
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Je quitte avec regret mes amies les vaches de « Chaleur humaine » pour me projeter dans une cité futuriste placée sous le signe de la transparence.

Octobre 2029
« le site du ministère de la Justice est piraté et renommé « ministère de l'Injustice ».
« le hashtag « Revenge Week » – semaine de la vengeance – devient viral. Un climat insurrectionnel s'installe en France. Les victimes punissent leur bourreau. »

Pour endiguer la crise, les crimes commis au nom de la légitime vengeance sont graciés, et pour agir en amont, le pacte de la transparence est inscrit dans la Constitution.

« La Transparence est un « pacte citoyen fondé sur la bienveillance partagée et la responsabilité individuelle », d'après le préambule de la Constitution de 2030. »

On part du principe que les crimes sont commis à l'abri des regards, d'où la nécessité de construire des « maisons-vivariums » translucides où la vigilance est exercée par les voisins.

Vingt-ans plus tard, la ville se divise en quartiers, voire ghettos pour les « blancs friqués » (Paxton), pour la classe moyenne (Bentham), pour les pauvres (Les Grillons), pour les plaisirs et les célibataires (Chareau), pour les femmes, les religieux, les lesbiens, les gay, les personnes âgées… La « transparence », réservée aux quartiers modernes, n'est pas une obligation.

L'ordre semble avoir été rétabli dans la cité jusqu'à la disparition inexplicable d'une famille de Paxton (Miguel, le père, Rose, la mère et Milo, le fils). Hélène Dubern va mener l'enquête. C'est le fil rouge de Panorama.

Panorama est un genre hybride, trop proche de nous pour être de la science-fiction, plutôt une caricature futuriste de la virtualisation de notre société avec en filigrane l'identité numérique.

Quelles sont les motivations de Lilia Hassaine ?
Elle dresse un constat froid, clinique d'une société aseptisée où il n'y a plus de sentiments, plus de petits potins, plus d'intrigues crapuleuses… qui signe la perte de l'individualité.
Je n'aime pas ces romans où l'auteur reste en-dehors de son récit. J'aime quand il se mouille ! Et puis, ça manque vraiment d'humour !

Panorama est un édifice cérébral tiré au cordeau, plein de brio mais qui tombe mal pour moi après « Chaleur humaine ». Mon coeur de midinette latine en a déjà pris un coup avec « Rocky, dernier rivage » et « Les terres animales » - c'est la dystopie de trop.
Je suis déjà assez malheureuse avec la virtualisation de notre monde actuel et préfère pratiquer la politique de l'autruche pour l'avenir.
La lecture est pour moi un moyen d'évasion.
Je tiens quand même à souligner que j'ai lu Panorama d'une traite.
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L'idée de départ est bonne.
Au nom de la transparence, les habitations deviennent des bulles en verre à travers lesquelles chacun peut vérifier ce qui se passe chez ses voisins.
La criminalité est en chute, c'est donc un séisme lorsqu'une famille entière disparaît. Racontée par la policière chargée de l'enquête, cette histoire égrène les éléments de l'univers de cette dystopie plus ou moins originale.
Malheureusement, le style n'est pas au rendez-vous, c'est très plat. J'ai eu l'impression que l'autrice avait fait la liste des éléments de son univers et avait tâché de broder une histoire qui les incorpore. Il manque malheureusement un certain savoir-faire pour que la recette charme les gourmets.
Une déception.
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Ce qui m'intéresse dans la dystopie, c'est qu'elle oblige son auteur à construire une histoire qui soit la plus crédible possible, malgré l'inconnu. Il n'y a pas d'échappatoire.
Dans le futur inventé par Lilia Hassaine, la transparence est de rigueur. Les citoyens modèle habitent des vivariums, des maisons de verre « XPUR » exposées aux regards de tous. On s'observe, on se contrôle, on se félicite de n'avoir rien à cacher. C'est à ce prix que la démocratie triomphe et que le crime pourra disparaître, quitte à produire des effets pervers (« L'utopie d'une société sans secrets nous condamne au mensonge »).
Une minorité résiste, préfère les ilots perdus des banlieues (une version revisitée de nos cités contemporaines) aux résidences aseptisées et surveillées, version paroxysmique d'un jeu de TV réalité. Ces rebelles lisent, écrivent, font du rêve et de l'imagination une règle de vie (« le poétiquement correct ») et de l'imperfection un principe d'humanité.
La commissaire Hélène mène l'enquête. Pour quelle raison la famille Royer-Dumas a-t-elle disparu du paisible quartier de Paxton ? L'énigme et sa résolution, assez pauvres, ne font pas l'intérêt du livre, à mon sens.
La dystopie envisage l'apocalypse et tout autant que le poison, elle fournit l'antidote. L'auteure a de belles intuitions comme les versions modérées des livres (p50), le rôle salvateur de la photographie argentique (p98), les nouvelles bulles qui se forment autour d'adolescents toujours plus amorphes (pages 162 et 188) ou le triomphe létal du conformisme et du rigorisme (p168).
Un roman d'anticipation qui fait écho à l'inégalée série « Black Mirror » mais qui n'a jamais le charme d'un livre de la référence absolue : l'insuffisamment célébré René Barjavel.
Bilan : 🌹
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J'ai vu pas mal de bons avis concernant ce récit, j'ai donc décidé de me lancé dans la lecture de celui-ci, j'ai été un peu désarçonné car si je m'attendais bien à un roman dystopique au vu de la quatrième de couverture, je m'attendais moins a y trouver un côté enquête dans celui-ci.

Nos personnages vivent dans des habitations désormais entièrement transparent ou même le contenu de leur frigo est visible depuis l'extérieur.

Tout débute d'ailleurs ici par la disparition d'une famille et justement le fait de s'interroger sur le fait que cela ne devrai pas être possible au vu de la configuration des habitations.

J'ai aimé la plume de l'auteur car souvent dans ce type de récit la plume est plutôt froide ici je n'ai pas trouvé cela et au contraire j'ai même trouvé l'écriture acerbe et piquante.

Nous sommes donc dans un monde nouveau mais il y a également ce côté suspense qui fait que nous avons envie de reprendre ce récit pour en savoir plus à ce sujet.

J'ai aimé découvrir cette ville si particulière de Paxton, cependant le petit bémol que je puisse faire à ce roman est sa durée, en moins de 300 pages il est difficile de totalement s'immerge dans ce récit et de s'attacher aux personnes.

Je pense que cela est une volonté de la part de l'auteur à ce sujet pour garder le côté dystopie mais du coup j'ai eu l'impression de rester un peut sur ma faim concernant ce récit.

Une jolie découverte mais je ne suis pas certaine de garder ce récit dans ma mémoire durant un long moment.
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