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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a des livres comme celui de Jean Hatzfeld qui vous bouleverse bien au-delà de l‘imaginable, cette plongée au coeur du génocide Rwandais, vous secoue les tripes, vous met le coeur à l‘envers. Comment des hommes, des maris, des pères, des frères sont devenus ces monstres de cruautés du jour au lendemain ?Les Hutus vont pendant plusieurs semaines assassinés méthodiquement plus de 800000 tutsies, avec cet insoutenable rythme calqué sur un journée de travail ordinaire. Hatzfeld donne la parole à dix des leurs, le récit prend toute sa force dans ces aveux, l'horreur au quotidien, l'abominable, cette traque implacable, inhumaine, ou chacun fait « le boulot » sans réfléchir.
Hatzfeld entrecoupe les témoignages de ces assassins pour faire un parallèle avec la Shoah. montrant que les mécanismes pour arriver à une telle tragédie sont malheureusement les mêmes. Il suffit de peu pour réveiller les haines viscérales, amenant à des massacres à jamais marqué du sceau de la honte et de l'abject.
A l'image de l'un des bourreau tentant une explication rationnelle, tout impossible qu'elle est :"Tuer, c'est très décourageant si tu dois prendre toi-même la décision de le faire, même un animal. Mais si tu dois obéir à des consignes des autorités, si tu as été convenablement sensibilisé, si tu te sens poussé et tiré; si tu vois que la tuerie sera totale et sans conséquence néfastes dans l'avenir, tu te sens apaisé et rasséréné. Tu y vas sans plus de gène...."
Tout est dit.

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Personne ne peut ressortir indemne de la lecture d'un tel livre . On est forcément éclaboussé , bouleversé . C'est une descente aux enfers , au plus profond de la férocité , de la sauvagerie , de la monstruosité humaine . Jean Hatzfeld nous y présente tous les éléments nécessaires pour comprendre vraiment le génocide tutsi au Rwanda en 1994 et pour cela mérite amplement son prix "Fémina- Catégorie Essais" .
Rappel des faits : en moins de trois mois , les Hutus massacrèrent 800 000 Tutsis , la plupart du temps en les décapitant à l'arme blanche . L'auteur qui , dans un livre précédent avait recueilli les témoignages des rescapés pleins de honte , s'attache à aller dans une prison interroger cette fois des tueurs sans complexes . Et ce qui frappe le plus , c'est le calme , la franchise , la naïveté même de leurs déclarations . Ils ont fait cela parce qu'ils en avaient reçu l' ordre , que tout le monde s'y était mis à la mort du président hutu et qu'il y avait beaucoup à gagner grâce aux pillages qui allaient avec .
Bien sûr , le livre , par le biais des annexes ( présentation du contexte historique , politique et sociologique ) montre l'importance de la propagande anti-tutsi à la radio , le climat de guerre civile du pays , le départ précipité de tous les blancs , de toutes les autorités morales et donc cette impression de vide et d'impunité totale qui régnait à ce moment .
Mais quand même , pas un mot de repentir chez ces simples paysans , qui pendant cent jours traquaient leurs voisins tutsis pour les trucider à la machette jusqu'au fin fond des marais . Ils faisaient cela méthodiquement comme s'ils avaient eu affaire à du bétail .Un seul regret : n'avoir pas pu mener complètement cette tâche à son terme !!!Le lecteur en a froid dans le dos . D'autant plus que l'auteur fait des rapprochements avec d'autres génocides ( khmer , arménien , gitan et surtout celui des juifs , bien sûr .)
Tous les mécanismes psychologiques de manipulation des masses sont pratiquement les mêmes . Seuls les moyens employés furent différents , industriels d'un côté , artisanaux de l'autre . Au Rwanda , on peut même parler de génocide de proximité . Alors qu'un occidental ne voit pas de différence entre un hutu et un tutsi , eux la font très bien ... et c'est le début du racisme: un peuple est plus grand par la taille , plus fin par les traits du visage , l'un est cultivateur , l'autre éleveur , l'un a le pouvoir , l'autre pas ...etc...Mais cela n'explique pourtant pas la raison profonde d'une telle horreur . Et on est bien obligé d'admettre la part de ténèbres , de sauvagerie inhérente à tout être humain qui fait que dans certaines circonstances , n'importe qui peut devenir pire qu'un loup pour un autre homme . Alors , vigilance . Les génocides ont jalonné l'Histoire du monde , ils peuvent ressurgir à tout moment et c'est CONSTERNANT .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Jean Hatzfeld est journaliste.
Une première expérience à Beyrouth détermine sa vocation de correspondant de guerre. Pendant vingt-deux ans, il traverse ainsi de nombreux conflits, dont ceux du Moyen-Orient, d'Afrique et de Yougoslavie. Reporter au Rwanda peu après le génocide, saisi par l'échec collectif des journalistes face à l'événement et leur incapacité à affronter l'effacement des rescapés, il suspend son activité au sein de sa rédaction quatre années plus tard pour séjourner près de marais et travailler avec des rescapés Tutsis originaires de Nyamata, un village de la région du Bugesera. Il tente de créer un univers du génocide par une autre littérature où emmener le lecteur. Il s'attache, non pas à comprendre, ni à enquêter, mais à construire et monter les récits de ceux qui ont traversé cette expérience de l'extermination. Il poursuit son travail avec un groupe de Hutus ayant participé au génocide sur les mêmes collines, dans le pénitencier de Rilima. de ces entretiens naîtra en 2003 Une Saison de machettes.*

Le génocide des Tutsis est commis dans le cadre d'une guerre civile opposant le gouvernement rwandais Hutu au Front patriotique rwandais (FPR), essentiellement « Tutsi ».
C'est un événement en particulier qui déclenche les massacres préconisés par les autorités : le 6 avril 1994, les présidents rwandais et burundais trouvent la mort dans leur avion abattu par un missile.
D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l'histoire. L'ONU estime qu'environ 800 000 Rwandais, en majorité Tutsis, ont perdu la vie au cours des trois mois pendant lesquels il se déroula.*

*******************

Jean Hatzfeld a recueilli les témoignages d'une bande de copains de la commune de Nyamata, qui se fréquentaient bien avant les massacres, et qu'il visite à la prison de Rimala, où ils ont été incarcérés. Pour la plupart simples cultivateurs (mais le groupe compte aussi un instituteur, un prêtre et un médecin), ils ont participé avec assiduité à la tuerie qui, entre le le 11 avril et le 14 mai 1994 aboutit, pour leur seule commune, à la mort de 50 000 Tutsis, méthodiquement "coupés" à la machette tous les jours de la semaine, de 9h30 à 16h, par ceux qui furent parfois leurs voisins ou des connaissances. La veille du massacre, Tutsis et Hutus chantaient ensemble des cantiques à l'église....

L'auteur entrecoupe la transcription de la parole des meurtriers par de courts chapitres qui nous éclairent sur certains éléments du contexte politique, historique et social, au sein duquel cette folie a pu se produire. Ils permettent entre autres de comprendre que la discrimination rwandaise entre Hutus et Tutsis résulte d'un processus historique complexe, alimenté par des rancoeurs ancestrales et par un pouvoir colonial qui a dans son intérêt entretenu ces dissensions. Il y souligne également que les blancs présents au Rwanda, casques bleus compris, ont pris la fuite dès les prémisses du génocide, et que le monde occidental en général, en détournant le regard, a conforté les bourreaux dans leur sentiment de puissance et d'impunité.

Cependant, malgré toutes les précisions relatives à l'atmosphère l'ayant précédé, en dépit des explications qui entourent la manière dont il a été programmé et celle dont il s'est déroulé, le génocide demeure ce mystère à caractère irrationnel et -heureusement- exceptionnel. Comment concevoir en effet, et a fortiori comment comprendre, que des individus sans histoire se livrent à cet abattage systématique ?

Se retrancher, comme le font quelques-uns, derrière les respect des consignes, ou plaider la discipline collective, semblent des arguments bien légers... D'ailleurs, les assassins eux-mêmes semblent dépassés par cet événement.

"On s'est retrouvé devant le fait accompli".

Est-ce la raison pour laquelle ils s'expriment avec ce détachement si choquant ? le déroulement des journées de tueries est présenté comme celui de banales journées de travail, avec leur organisation méthodique, et l'espèce de routine -macabre- qui peu à peu s'installe. le début des massacres se déroule dans une ambiance bon enfant, conviviale. Les détails pratiques quant à la meilleure façon de "couper" sont livrés avec un prosaïsme glaçant. Jean Hatzfeld écrit lui-même que les témoignages sont déroulés sur un ton monocorde qui le met très mal à l'aise. Il en conclut que l'apparente et étrange insensibilité qui en émane est le résultat d'une réserve vraisemblablement dictée par la prudence ou la perplexité, peut-être aussi par une certaine forme de décence.

Lorsqu'il est question d'évoquer leur "premier tué", certains laissent bien entendre avoir été marqués par le regard de leur victime ou le fait d'avoir assassiné une "maman", mais ils n'en continuent pas moins leur tâche macabre. Pour la rendre plus facile, ils occultent l'humanité des victimes, les éventuels amitiés ou services rendus. Et sauf de très rares exceptions, aucun d'entre eux, parmi les milliers de Hutus que comptaient Nyamata, ne s'est dérobé... quant aux manifestations de pitié, ou à quelque volonté de secourir les victimes, elles se sont comptées sur les doigts d'une main.

Il se produit même pour certains un phénomène d'addiction. le sentiment d'impunité, la richesse à laquelle permettent d'accéder le pillage systématique des biens des victimes, créent une émulation collective, et attise chez les plus cruels la soif de sang et de possession. Il est même certains pères pour enseigner à leurs enfants comment "couper" en les faisant s'entraîner sur de jeunes Tutsis (c'est plus pratique car ils sont de la même taille, comme le fait remarquer un témoin, avec un inconscient et sinistre cynisme).

Comment cela peut-il advenir ?

Certes, ces hommes ont grandi "gavés de formules, éduqués à l'obéissance absolue, à la haine", écoutant des leçons d'histoire et une propagande radiophonique férocement anti-Tutsis, entourés de proches maniant l'idée de leur élimination avec un humour qu'ils appréciaient.

"On prévoyait des massacres ordinaires, comme ceux que l'on connaissait déjà depuis trente ans".

Mais ces hommes ont aussi fréquenté des Tutsis en toute quiétude, et dans une bonne entente. Ils reconnaissent volontiers que les Tutsis qu'ils connaissaient n'étaient blâmables d'aucun mal, ni d'aucun comportement mauvais, mais rendent pourtant les Tutsis en général fautifs de leurs malheurs, ces derniers étant tout relatifs. Les bourreaux interrogés vivaient aussi bien que leurs voisins et futures victimes, et n'avaient subi aucun traumatisme en lien avec leur communauté.

Quasiment tous évoquent le génocide comme un phénomène impossible à appréhender, qui les aurait emportés à leur insu dans son tourbillon, dont ils auraient en quelque sorte été les instruments... Ils évoquent un "agissement surnaturel de gens bien naturels", ou prétendent "ce n'est plus de l'humain".
Ils le considèrent ainsi avec une sorte de détachement, se désimpliquant de ce phénomène, et leur façon d'envisager le retour à leur vie d'avant est très représentatif de ce rejet de toute responsabilité individuelle.

"La source du génocide est enfouie dans les rancunes, sous l'accumulation de mésintelligences dont nous avons hérité la dernière (...) Nous sommes arrivés à l'âge adulte au pire moment de l'histoire du Rwanda."

"On n'étaient pas seulement devenus des criminels ; on était devenus une espèce féroce dans un monde barbare".

A leur sortie de prison, ils ont tous l'intention de retourner sur leurs terres, estimant, pour certains, que quelques bouteilles de bière et quelques brochettes suffiront à les réconcilier avec les rescapés. de même aucun d'entre eux ne semble éprouver de véritables remords. Lorsqu'ils prient, c'est davantage pour leur salut que pour celui de leurs victimes, auxquelles ils accordent bien peu de pensées, forts d'un égocentrisme qui sidère le journaliste.

Jean Hatzfeld pose ainsi la question sans réponse, de la possibilité du génocide en tant qu'idée, et de la capacité de l'homme à le perpétrer, appuyant à la fois sur ce constat de la banalité du mal (on pense, souvent, à Hannah Arendt, d'ailleurs mentionnée par l'auteur) et sur cette particularité d'un phénomène qui survient sans qu'on puisse vraiment le prévoir, des contextes similaires (dictatures avec "bourrages de crânes" montant les communautés les unes contre les autres) n'aboutissant pas forcément à la même conséquence. Comment en vient-on, comme c'est le cas ici, à massacrer au nom d'une idée de l'autre qu'on nous a inculquée, en occultant ce que l'expérience personnelle nous a enseigné ?

Une lecture difficile, qui m'a laissée atterrée et démunie... je me suis souvent demandé si elle pouvait être considérée comme nécessaire. Je n'ai pas de réponse à cette question. La nausée, le désarroi et l'incompréhension provoquée par la banalité avec laquelle ces hommes "ordinaires" parlent de leurs crimes, ont juste laissé un grand vide en moi.


*Les éléments biographiques sur Jean Hatzfeld ainsi que l'incipit de ce billet sur le contexte Rwandais ont pour source d'inspiration Wikipédia.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Lecture indélébile à propos de la guerre du Rwanda dont les images télévisées ont aussi laissé des cicatrices.
Le Rwanda, milieu des années 90, c'est cette guerre fratricide entre tutsis et hutus, une chasse à l'homme et la volonté de justifier un massacre. Hatzfeld, journaliste et écrivain, mène une sorte d'enquête, retrouve des bourreaux en attente de leur procès et leur donne la parole. Ils expliquent sans complexité le passage à l'acte, la haine, l'organisation du génocide. Ce livre est un choc, un écho à l'histoire européenne.
On comprend pourquoi Sebastiáo Salgado, photographe brésilien, a dit, dans le documentaire le sel de la terre de Wim Wenders, qu'après avoir couvert les événements rwandais il se sentait désormais incapable de croire en l'homme.
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Un livre dur parcequ'un recueuil d'entretiens avec des hutus qui se sont livrés au génocide antitstutsien.
L'auteur qui avait déjà écrit un recueil de paroles de rescapés tutsis a réussit à réunir des conditions d'entretien où les tueurs ont pû être honnêtes dans leurs déclarations.

Le ton est tellement détaché, les crimes tellement surnaturels, les tueurs tellement inconscients de la monstruosité de leur acte, ils en parlent avec tellement de naturel: "ils allaient au travail",... que le meutre finit par nous sembler presque aussi banal qu'à eux mêmes.

Effrayant.C'est la photo à la fin, que je n'attendais pas, des tueurs, qui ressemblent à n'importe qui, qui ramène le tout à une dimension tellement humaine et proche de nous, de moi, que s'en est terrifiant.
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Couper ou se faire couper, couper sous l'autorité des interahamwe, de la radio, du pouvoir. Nous avons là une illustration extrême de la soumission à l'autorité et de l'expérience de Milgram. Ce n'est pas une tentative d'explication, ça relève effectivement du surnaturel comme le disent si opportunément les génocidaires.
Je trouve que l'auteur minimise fortement le rôle des occidentaux, le rôle idéologique des Belges dans un premier temps, qui sur des bases anthropométriques ont décrétés les Tutsis (minoritaire, 14%) supérieurs aux Hutus (85%), les Belges se sont reposer (d'après ces critères) sur les Tutsis pour administrer le Rwanda, au détriment des Hutus, dévalorisés, relégués, humiliés, animalisés. Ils ont ainsi divisé deux groupes qui ont une langue et une culture commune depuis des siècles.
Ensuite Français et Américains ont rivalisé pour le contrôle du Congo, la chute de Mobutu (1994 !) à été piloté par ceux-ci via le Rwanda et Kagamé, d'où l'indifférence de la "communauté internationale" habituellement si prompte à intervenir aux quatre coins du monde au nom de la liberté, de l'humanisme et de la démocratie . . .
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Dans ce deuxième volet, Jean Hatzfeld continue son recueil de témoignages mais du côté des tueurs. Il s'est rendu pour cela au pénitencier de Rilima et a rencontré un groupe de prisonniers condamnés pour leur participation au génocide des Tutsis du printemps 1994. Si les paroles des victimes du premier recueil étaient particulièrement troublantes, parce qu'elles dévoilaient cruement les atrocités des massacres, les récits des tueurs glacent le sang par l'insensibilité qui se dégage de leurs discours. Comme dans le premier volet, Jean Hatzfeld intercale son analyse et ses explications avec les témoignages des génocidaires, en essayant de transcrire aussi le ton des paroles reçues, pour que le lecteur soit au plus proche de la réalité qu'a vécu l'auteur. Ce grand souci d'objectivité donne à ce livre une valeur capitale pour qui souhaite comprendre les raisons d'une telle horreur.
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Ce livre fait suite à Dans le nu de la vie. L'auteur traite toujours du même sujet : le génocide rwandais. Cette fois, il décide d'interroger non plus les rescapés mais les bourreaux eux-mêmes. C'est une tâche pour le moins délicate il faut bien le dire et la lecture de ce livre l'est tout autant.
J'ai vraiment beaucoup aimé le premier volet qui m'a permis d'apprendre plein de choses sur l'histoire du Rwanda à la fin du XXème, mais aussi de saisir des parcelles de vies brisées, de personnes qui tentent de vivre malgré tout. Dans ce deuxième tome, je dois dire que j'émets des réserves. La démarche en elle-même est intéressante et c'est vrai qu'il est plus juste d'entendre les deux parties concernées et non pas de se cantonner aux victimes, mais qu'apprend-on finalement ?

J'ai le sentiment d'avoir vu des chapitres se succéder sans être plus avancée dans l'explication. C'est bien simple, il n'y a aucune justification, rien. La question du pourquoi est obsédante et elle reste sans réponse jusqu'à la fin. Peut-être est-ce trop demander, peut-être qu'aucune réponse ne conviendrait, mais là, on ne peut pas se prendre d'empathie pour eux. Pour ce qu'ils ont fait à la base bien évidemment, mais aussi parce qu'ils sont incapables de se faire pardonner, il ne désire pas réellement le pardon, s'ils peuvent l'obtenir c'est tant mieux, mais c'est tout.

Ces tueries apparaissent comme un passage de leur vie à la limite de la fantasmagorie, ça s'est passé sans que l'on sache réellement pourquoi si ce n'est que la faute revient aux autres, toujours. À ceux qui leur ont "ordonné" d'aller tuer leurs voisins, prétextant que la vie leur serait meilleure - forcément quand on vole autrui, on se retrouve plus riche.
J'ai souvent été gêné par tant d'indifférence, par le manque de culpabilité pour certains (tous ?).

À la fermeture du livre j'étais soulagée, je n'avais plus envie d'entendre de telles excuses, de tels propos, je me sentais plus mal encore pour ces rescapés qui ont tant souffert pour des "ordres", des "il fallait faire comme les autres".
Lire ce livre aura été une expérience pour le moins étrange il faut bien le dire, je suis contente de l'avoir lu parce qu'il vient quand même compléter Dans le nu de la vie, mais il est certain que j'en garderai un souvenir plutôt désagréable.

Mon avis en intégralité :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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Éprouvant et sidérant. le premier essai de Hatzfeld, Dans le nu de la vie, qui donnait la parole aux rescapés du génocide rwandais, était déjà très difficile, mais on y trouvait de la poésie et beaucoup d'humanité. Ici, dans Une saison de machettes, c'est au tour des tueurs de témoigner. Autant vous dire qu'il n'y a plus de trace d'humanité. La sauvagerie, la folie et la fureur suintent à chaque page. Et à la fin toujours cette même question : comment est-ce possible ?
Un livre très important et même indispensable selon moi.
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Jean Haltzfeld fait parler les acteurs hutus du génocide du Rwanda en 1994. Durant 33 jours, 50 000 tutsis , sur une population d.environ 59 000, ont été massacres à la machette, tout les jours de la semaine, par de miliciens et voisins hutus.
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