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3,58

sur 439 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En anglais dans le texte. Malgré quelques difficultés inhérentes à mon niveau dans cette langue j'ai tout de même été saisi par la brutalité de certaines scènes.
Dans ces nouvelles parues en 1939, Hemingway n'emploie pas de pincettes pour évoquer la guerre 14-18 ou la guerre d'Espagne. Et c'est tant mieux. Ici ce n'est pas le patriotisme qui est au premier plan mais le réalisme, un peu comme quand il décrit dans l'arène, le cheval éventré par le taureau.
Hemingway sur tous les fronts, chasseur en Afrique, spectateur de corridas, macho tombeur de ces dames, alcoolique assumé, c'est le côté viril du personnage.
Mais on découvre aussi, des effets plus subtils, des sentiments! Comme ce soldat qui revient dans son village du Kansas un an après la fin de la guerre, comme un vaincu, incapable d'aller vers celle qu'il aime.
Un détail ou plutôt 18 détails m'ont laissé perplexe. En effet, ce recueil de nouvelles présente de curieuses introductions à chaque histoire. Comme des flashes de guerres ou de corrida- peut-être des cauchemars de l'auteur- mais qui n'ont rien avoir avec ce qu'ils sont censés présenter. Ce qui vous fera 36 histoires à la place des 18 nouvelles présentes. Il faut voir le bon côté des choses.

Après avoir fait la connaissance du célèbre écrivain par ses nouvelles, tout ceci m'incite à me procurer ses romans.
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Ce recueil comporte 12 nouvelles. Certaines m'ont beaucoup intéressée, mais je suis passée complètement à côté de quelques-unes.
Voici donc mon ressenti sur chacune d'entre elles.

"Les neiges du Kilimandjaro"
Nouvelle éponyme du recueil, elle met en scène un homme atteint par la gangrène qui, conscient de vivre ses dernières heures, flotte entre réalité et souvenirs. Il fait le bilan de sa vie amoureuse, de son talent d'écrivain qu'il n'a pas su exploiter autant qu'il l'aurait pu, et de ses petites compromissions.
Le récit est évidemment haché, c'est le principe, mais pas compliqué à suivre. Il est touchant sans être bouleversant à cause de la personnalité farouche du narrateur, qui ne passe rien à personne, à commencer par lui même. La fin en revanche est d'une rare poésie.

"Dix indiens"
J'ai dû relire cette nouvelle deux fois : trop de personnages en trop peu de temps pour mon petit cerveau ! Mais une fois compris qui est qui, elle révèle à la fois la cruauté et l'inconstance dont peuvent faire preuve certains Hommes. D'autant plus intéressant que Nick, héros de cette nouvelle, est un personnage récurrent dans et l'alter ego d'Hemingway.

"La capitale du monde"
C'est presque le négatif des "Neiges du Kilimandjaro" : un homme meurt, mais si jeune et si vite qu'il n'a ni eu le temps de perdre ses illusions, ni celui de flotter au gré de ses souvenirs. Une mort aussi stupide que celle de la première nouvelle (il y en a tant), mais l'histoire varie sur la totalité des paramètres. Intéressant !

"Hommage à la Suisse"
Je ne suis pas sûre d'avoir compris cette nouvelle. Trois temps, trois hommes qui attendent un train en retard (première incohérence : un train en retard en Suisse !), une situation qui se répète, une discussion avec une serveuse... Et l'aiguillage s'emballe, les rails changent de direction. Jusque là, l'exercice de style était amusant. Mais la discussion entre les deux membres de la National Geographic Society confine à l'absurde. Est-ce voulu ? Quoi qu'il en soit, je n'ai pas vu le rapport avec le début.

"L'heure triomphale de Francis Macomber"
Titre ironique s'il en est. Un safari tourne mal : un homme rate son lion et fuit comme un lapin. le souci : sa femme a été témoin de la scène et ne compte pas le laisser s'en tirer à si bon compte. Rancoeur et amertume affleurent sans que l'on ne sache rien de leur histoire passée. La vision du couple est affreuse, mais terriblement réjouissante à lire.
Inévitablement, la vision du safari et des africains a pris un coup de vieux. Mais cette histoire "à chute" m'a bien plu et m'a fait penser au recueil "Bizarre bizarre" de Roald Dahl.

"Le vieil homme près du pont"
Deux réalités s'entrechoquent : celle du narrateur, soldat qui surveille l'avancée des fascistes, et celle d'un vieil homme qui a du quitter son foyer et ses bêtes pour échapper à l'artillerie. Cette mini nouvelle de trois pages montre bien la différence de perception entre le militaire et le civil.
Rationalité contre affectif. L'un pense "ennemi", "surveillance", "aviation" pendant que l'autre ne songe qu'aux animaux qu'il a abandonnés, incapable de s'en éloigner d'avantage. Fuir, pour aller où, quand son pays est en guerre ?

"C'est aujourd'hui vendredi" et les légionnaires fêtent ça par un happy hour tout ce qu'il y a d'anachronique. Ils commentent la crucifixion du jour : celle de Jésus Christ.
"Premier légionnaire : Moi, je trouve qu'il a bien tenu le coup aujourd'hui, là-bas.
Troisième légionnaire : Il a été bien."
Une farce écrite sous la forme d'une pièce de théâtre.

"La lumière du monde"
Scène de bar, avec les habitués, les petits malins et les prostituées.
Ça parle pour tuer le temps, à moins que ce ne soit pour révéler une personnalité, un souvenir précieux. Qui s'en soucie ? Car personne ne sera en mesure de l'apprécier à sa juste valeur...

"La fin de quelque chose"
Un couple va pêcher. Tout se déroule à merveille, ils ont leurs habitudes... Jusqu'à ce que quelque chose se grippe. Est-ce volontaire ? Préfère-t-il son ami à sa chérie ? Nick, de retour après "Dix indiens" avec une autre bonne amie, a un comportement pour le moins ambigu.

"Une journée d'attente"
Cette nouvelle exprime très bien les incompréhensions qui peuvent survenir lors de discussions avec un enfant. Un petit garçon, malade, se persuade qu'il va mourir car il a 102 degrés de fièvre et que ses camarades lui ont dit qu'au delà de 44 on mourait.

"Là-haut dans le Michigan"
La jeune Liz s'est amourachée du bourru Jim. de retour d'un séjour de chasse, celui-ci l'emmène "faire un tour". Étonnant comme Liz rêve de Jim (essentiellement lorsqu'il n'est pas là) sans avoir aucune idée de ce qu'il se passera ensuite. La voilà voulant passer à l'acte, mais craignant de le faire, endolorie mais attentive. Aujourd'hui, ses émotions mêlées seraient à charge contre Jim (qui manque pour sa part de l'attention la plus élémentaire envers sa compagne, il faut bien l'admettre).

"Trois jours de tourmente"
Cette dernière nouvelle fait directement suite à "La fin de quelque chose", même si on ne sera pas plus fixé sur les objectifs de Nick. S'est-il laissé influencer par Bill ? Voulait-il vraiment rompre avec Marjorie ? Ces relations sont dignes d'une téléréalité, alcool compris. Seul intermède : la discussion des deux garçons sur leurs lectures, assez savoureuses et cette opinion originale sur l'alcoolisme : "le père préfère que je ne boive que ce qui est débouché !
- Je comprends, fit Nick.
- Il dit que de déboucher les bouteilles, c'est ça qui fait des ivrognes.
- C'est vrai, dit Nick. Il était impressionné. Il n'avait jamais pensé à cela ! Il avait toujours cru que c'était de boire en Suisse qui faisait les ivrognes." (p.181)
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Pour aller à la rencontre d'Hemingway, j'ai eu envie de découvrir ces douze célèbres nouvelles écrites en 1936, sur l'Afrique mais pas seulement...

Les personnages sont forts, souvent désabusés et cyniques, un poil misogynes parfois, mais toujours subtils, avec une vraie finesse psychologique.

J'ai surtout aimé les deux récits africains qui se font écho, repensé à Karen Blixen...
Il raconte l'essence même de l'Afrique de cette époque coloniale.
Les campements, les boys, le feu, les grondements des hyènes la nuit, les zèbres dans les brumes de chaleurs, la chasse au lion, la peur, la savane...
C'est au plus près du réel, le style est efficace, incisif, mordant comme les crocs d'un fauve. Et il sait de quoi il parle ce vieux Ernest!

Les autres nouvelles, l'histoire du petit toréro à Madrid, les amitiés adolescentes dans l'Amérique rurale sont belles et tragiques aussi.

Chaque histoire s'envole, on parle absurdité de la vie, illusions perdues, regrets, jalousie, vanité...
Il y a toujours de belles métaphores sur la vie, l'amour, la mort(la fin de la première nouvelle est magnifique) et une vraie dimension philosophique.
Dans toutes, on trouve un sens caché, au-delà des mots, comme un souffle de vie suspendu dans l'air, qui mêle sentiments et nature sauvage.


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Ce recueil de nouvelles est un éventail du talent d'Hemingway, et de ses passions. La corrida avec les toréadors et autres picadors dans " La capitale du monde ", l'Afrique et la chasse avec " les neiges du Kilimandjaro " et " L'heure triomphale de Francis Macomber " l'alcool, les femmes, l'écriture, Paris, l'Amérique, la découverte des peuples, les interrogations sur Dieu, sur Jésus, sur la vieillesse et la solitude avec " le vieil homme sur le pont ". En quelques mots, il décrivait un personnage où un paysage et ensuite, il avait l'incroyable faculté de les mettre en situation en leur donnant des dialogues à la fois savoureux comme dans " C'est aujourd'hui vendredi " ou bien tendus dans " Trois jours de tourmente ". C'est un vrai plaisir de lecture de ce replonger dans l'univers de ce grand écrivain.
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Harry et Helen sont les héros de la première des 12 nouvelles de ce recueil. Ils sont vvenus en Afrique pour la chasse, enfin surtout Harry , pathétique alcoolo qui ne sait pas quoi faire pour passer le temps. Il va se retrouver perdu là où son argent ne pourra rien pour lui et devant la mort imminente il revisitera sa vie.
Plusieurs courtes nouvelles sont excellentes notamment celle intitulée L'heure triomphale de Francis Macomber.
Toutes ces nouvelles sont extraites du recueil La Cinquième Colonne
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Pourquoi est-ce que j'ai voulu lire ce livre ? Tous simplement parce que voilà maintenant 3 ans que je vis dans Boulevard qui porte son nom et je me suis dis que c'était l'occasion de connaître l'auteur.
Ce livre contient plusieurs nouvelles de l'auteur Ernest Hemingway. Les neiges du Kilimandjaro est le titre d'une de ces nouvelles. On en retrouve onze autres.
Ces nouvelles nous permet de connaître le talent de l'auteur dans les récits narratifs.
Celle que j'ai préférée est L'heure triomphale de Francis Macomber. Les descriptions sont simples et assez détailler pour être captivé.



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Ce recueil de douze nouvelles ressemble à une série de séquence cinématographiques avec des scènes des plus banales (C'est aujourd'hui vendredi, Hommage à la Suisse) aux plus pittoresques (chasse au lion dans L'heure triomphale de Francis Macomber), des scènes entre le rêve et la réalité, des scènes souvent intemporelles, des scènes qui nous transportent toujours dans un univers que nous imaginons, des scènes qui nous font voyager au travers de personnages et de paysages.
Quelques unes des nouvelles sont sans importance. On ne retient pas grand chose ou peut-être quelques phrases du style : « chacun doit avoir la vocation de ce qu'il entreprend », « les chats savent se débrouiller tout seuls ».
Avec les deux premières nouvelles, on s'attend à de grandes aventures, une ascension trépidante du Kilimandjaro. Non, ce n'est pas du Frison Roche !
Avec La capitale du monde, on vit la passion et la peur cachée des toréros : tout un monde … que l'on retrouve dans l'Heure triomphale de Francis Macomber, récit poignant d'un safari au Kénya avec (aussi inutile qu'elle soit !) une chasse au lion mémorable. On retrouve aussi une vision assez noire du triomphe.
Mais la violence peut laisser place au calme et à l'ennui comme dans La fin de quelque chose où le temps ne presse pas et l'ennui est enviable, ou comme dans Trois jours de tourmente où le temps hivernal est propice aux discussions tous azimuts, au coin du feu, et arrosées de petits whiskies.
Mes préférées : l'Heure triomphale de Francis Macomber, Trois jours de tourmente
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Hemingway nous décris brillamment dans ces courtes nouvelles des personnages d'une profondeur étonnante. Il n'a pas son pareil pour nous les faire connaître en quelques pages bien mieux que d'autres n'y arrivent dans tout un Da Vinci Code.

Ces douze nouvelles nous font donc voyager à travers le monde pour nous faire découvrir des tranches de vie avec une concision et un réalisme qui m'obligent à admirer un peu plus cet auteur à chaque lecture.
Lien : http://www.amazon.fr/review/..
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Excellent.
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