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Marcel Duhamel (Traducteur)
EAN : 9782070361519
188 pages
Gallimard (12/07/1972)
3.58/5   437 notes
Résumé :
"C'était l'heure du déjeuner et ils se trouvaient tous assis sous le double auvent de toile verte de la tente-salle à manger, faisant comme s'il ne s'était rien passé.
"Voulez-vous de la limonade, ou un citron pressé? demanda Macomber.
- Je prendrai un gimlet, lui répondit Robert Wilson.
- Moi aussi, je prendrai un gimlet. J'ai besoin de quelque chose, dit la femme de Macomber.
- Je suppose que c'est ce qu'il y a de mieux à faire, convint... >Voir plus
Que lire après Les neiges du Kilimandjaro, suivi de Dix indiensVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 437 notes
Douze nouvelles, pour retrouver Ernest Hemingway quitté depuis quelque quarante ans!
Douze récits d'amour, de mort, de chasse, de pêche... D'espoir et de nostalgie, de même. du tragique, aussi.
Un plaisir retrouvé pour Horusfonck, dans ces voyages en Afrique, en Europe et aussi en Amérique du nord: Des trains qu'on attend, un homme qui reste, un enfant malade, une peur qui s'en va... Hemingway est divers et raconte avec ce sens aigu du détail et de l'observation (la détonation d'un gros fusil ou un buffet de gare, par exemple).
Je sors de chez Ernest Hemingway avec des images neuves et quelque chose qui me poigne mais sans excès.
Je rend aussi hommage à Marcel Duhamel, le père de la Série Noire, qui traduisit magnifiquement ces douze récits.
.. Et je n'attendrai certes pas quarante autres années pour me replonger dans le monde d'Ernest Hemingway!
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Les Neiges du Kilimandjaro est en fait un recueil de 12 nouvelles, extraites du recueil La 5ème colonne, et les premières 49 histoires. Hemingway raconte au fusain, esquissant à peine des tranches de vie, quelques respirations d'une vie désenchantée, morceaux de vie brute, mégots brûlés et jetés prématurément.

Les Neiges du Kilimandjaro. Elle, riche, forte, gazelle immortelle… lui, Harry, écrivain accro à l'alcool et au plaisir de tuer, poursuivi par la mélancolie de souvenirs échoués. Là-haut, juste sous les neiges du Kilimandjaro, Harry va s'éteindre, bouffé par l'infection, sous le rire des hyènes et sa pauvre moustiquaire.
Dix indiens. Dialogue d'un père à son fils… ces sales indiens qui vont de saouler le dimanche… surtout Prudie… Si, p'pa, c'est sa bonne amie à Nick… ce soir-là, Nick « resta longtemps éveillé avant de se rappeler qu'il avait le coeur brisé ».
La Capitale du monde. Paco, pauvre garçon de l'estramadure travaillant dur à Madrid, un matador brisé par la peur, et un picador alcoolique et lubrique, se retrouvent a la taberna pour un assaut d'amertume, et une farce de la vie qui va bien mal finir…
Hommage à la Suisse. Café de la gare. Les trains ont du retard, et les clients se croisent, comme dans une blague de bar. M. Wheleer tente d'acheter la serveuse… qui le ferait pour moins mais pas d'endroit où aller… tandis que M. Wheleer s'en va frustré par… le retard de son train et un excès de pourboire… Mr Johnson tente d'exorciser sans succès son divorce, tandis que Mr Harris évoque la lointaine arabie.
L'heure triomphale de Francis Macomber. Mme Macomber se retrouve fort mal à l'aise tandis que son mari, au retour de la chasse au lion, vante sa femme devant Mr Wilson. Puis Mr Macomber repart à la chasse, coaché par Mr Wilson, tueur professionnel. Tout à sa joie d'apprivoiser sa peur, le riche Mister Macomber ne va pas voir venir l'accident, tandis que Mme Macomber, qui n'aime pas la chasse, va pourtant remporter son trophée…
Le vieil homme près du pont…deux chèvres, un chat, trois couples de pigeons, toute une vie brisée par l'artillerie au passage de l'Ebre…
C'est aujourd'hui vendredi. Trois légionnaires, légèrement noirs… quel faisan, ce jésus christ ; il a pas voulu descendre de la croix. C'était pas dans son rôle.
La Lumière du Monde. Alice était la plus grosse putain que j'aie jamais vue… mais, après qu'elle eût raconté son amour du grand Steeve Ketchel, « elle avait à peu près le plus joli visage que j'eusse jamais vu. Une jolie tête, une peau douce et soyeuse, et une voix charmante. Et elle était gentille comme tout, et vraiment bonne fille ».
La Fin de quelque chose. Horton's Bay, ville forestière. La scierie est fermée ; Partie de pêche avec Bill et Marjorie. Mais… « j'ai l'impression que je n'ai plus rien en dedans de moi, que tout s'en est allé au diable. Je ne sais pas, Marge, je ne sais pas quoi dire ». Il regardait son dos. Et l'Amour, ce n'est pas agréable ? Non, répondit Nick. Je vais prendre la barque, tu n'auras qu'à contourner la point à pied.
Une Journée d'attente. le petit Schaltz, 9 ans, a 102 de fièvre… va-t-il mourir ?...
Là-haut dans le Michigan. Retour de chasse. Liz aime beaucoup Jim, le fantasme… ce soir-là , l'alcool aidant, leur amour sera consommé, sur les planches froides, dures et pleines d'échardes de l'embarcadère.
Trois jours de tourmente. Bill et Nick partagent un whisky bien tourbé. Baseball, littérature, paternels, la pêche et les hommes mariés… et le regret d'une femme aimée… J'ai vu un coq de bruyère ce matin. Peut-être qu'on lui fera son affaire. On ne peut pas tirer avec un vent pareil… dehors, maintenant, l'histoire de Marge devenait beaucoup moins tragique. Ce n'était même plus important. le vent balayait tout.
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En anglais dans le texte. Malgré quelques difficultés inhérentes à mon niveau dans cette langue j'ai tout de même été saisi par la brutalité de certaines scènes.
Dans ces nouvelles parues en 1939, Hemingway n'emploie pas de pincettes pour évoquer la guerre 14-18 ou la guerre d'Espagne. Et c'est tant mieux. Ici ce n'est pas le patriotisme qui est au premier plan mais le réalisme, un peu comme quand il décrit dans l'arène, le cheval éventré par le taureau.
Hemingway sur tous les fronts, chasseur en Afrique, spectateur de corridas, macho tombeur de ces dames, alcoolique assumé, c'est le côté viril du personnage.
Mais on découvre aussi, des effets plus subtils, des sentiments! Comme ce soldat qui revient dans son village du Kansas un an après la fin de la guerre, comme un vaincu, incapable d'aller vers celle qu'il aime.
Un détail ou plutôt 18 détails m'ont laissé perplexe. En effet, ce recueil de nouvelles présente de curieuses introductions à chaque histoire. Comme des flashes de guerres ou de corrida- peut-être des cauchemars de l'auteur- mais qui n'ont rien avoir avec ce qu'ils sont censés présenter. Ce qui vous fera 36 histoires à la place des 18 nouvelles présentes. Il faut voir le bon côté des choses.

Après avoir fait la connaissance du célèbre écrivain par ses nouvelles, tout ceci m'incite à me procurer ses romans.
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En voilà un livre rempli de testostérone! En dix nouvelles, tous les tourments de l'homme, le vrai, sont là: la témérité face à la lâcheté, les femmes à dominer pour ne pas l'être par elles, les faiblesses à cacher, absolument, au risque de mourir mais dans la dignité.
Ca chasse les lions et les rhinocéros, ça joue à la corrida, ça fait la guerre et ça fume le cigare...
Les nouvelles sont des petits morceaux de vie sans forcément de chute, pour certaines, mais qui dépeignent ces relations de l'homme aux autres hommes ou aux femmes, souvent vues soit comme dangereuses soit faibles.
La nouvelle qui m'a le plus plu est L'heure triomphale de Francis Macomber - la plus longue du recueil je pense - où le destin de Macomber se joue entre la peur d'affronter le lion sur lequel ils ont tiré et la peur - et la honte - de perdre l'estime et l'amour de Margaret, qui vient de le tromper avec plus fort que lui: Wilson, leur guide, tout plein de muscles.
Bien sûr c'est Hemingway, et cette peinture de la condition masculine est évoquée avec subtilité et une certaine ironie. C'est un bon reflet d'une époque à laquelle lui-même a été soumis. Mais les nouvelles sont inégales et certaines me sont restées relativement indifférentes, elles m'ont fait penser à des esquisses, des tentatives plutôt qu'à des récits finis.
Bref, je préfère les romans.

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Je retrouve avec plaisir l'intensité des nouvelles d'Hemingway, ambiance pesante des dialogues genre films années 50.

Certaines se déroulent en Afrique, chasseur bouffé par la gangrène, son épouse espérant le secours d'un avion, ou à la chasse au fauve, l'épouse Macomber déçue et cocufiant son couard de mari, d'autres dans les forêts du grand nord, souvenirs douloureux d'amourettes indiennes, de rupture, et d'autres encore à Madrid, parmi les toreros 'has been'.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Elle apparut à ce moment, traversant le terrain découvert en direction du camp. Elle avait mis des bottes jodhpurs et portait elle-même sa carabine. Les deux boys la suivaient, portant une gazelle sur une perche. Elle était encore belle femme, se disait-il, et elle avait un corps agréable. Elle apréciait beaucoup le lit et s'y montrait très douée; pas jolie, mais il aimait son visage; elle lisait énormément, aimait l'équitation et la chasse, et, il fallait bien l'avouer, buvait trop. Son mari était mort alors qu'elle était relativement jeune, et pendant un temps elle s'était consacrée à ses deux enfants qui venaient d'atteindre leur majorité et qui n'avaient nul besoin d'elle et étaient gênés de la sentir là entre son écurie, ses livres et ses bouteilles. Elle aimait à lire le soir avant le dîner et buvait du scotch à l'eau de Seltz tout en lisant. Quand venait l'heure de dîner elle était déjà passablement ivre, et après une bouteille de vin au repas elle était habituellement assez ivre pour dormir.
Cela datait d'avant les amants. Dès qu'elle avait commencé à prendre des amants, elle avait bu beaucoup moins, car elle n'avait plus besoin de boire pour dormir. Mais les amants l'assommaient. Elle avait été la femme d'un homme avec lequel elle ne s'était jamais ennuyée et ces gens-là l'ennuyaient terriblement.
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- [...] Je n'avais pas l'intention d'en venir là, et maintenant, je suis complètement dingue et aussi cruel que je peux l'être avec toi. Ne fais attention à ce que je dis, ma chérie, je t'aime vraiment. Tu sais que je t'aime. Je n'ai jamais aimé personne comme je t'aime.
Il s'enfonça dans le mensonge habituel qui lui rapportait sa pitance quotidienne.
- Comme tu es gentil avec moi !
- Garce ! fit-il. La Farce de la Garce. C'est de la poésie. Je suis plein de poésie maintenant. De pourriture et de poésie. De poésie pourrie.
- Cesse, Harry ! Quel besoin as-tu de te transformer en démon, maintenant ?
- Je n'aime pas laisser des choses, dit l'homme. Je n'aime pas laisser des choses derrière moi.

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Et là, devant eux, tout ce qu'il pouvait voir, vaste comme le monde, immense, haut et incroyablement blanc dans le soleil, c'était le sommet carré du Kilimandjaro. Et alors il comprit que c'était là qu'il allait.
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La pluie tellement drue qu'on eût cru voler à travers une cascade, et puis ils en sortirent et Compie tourna la tête et sourit en montrant quelque chose du doigt et là, devant eux, tout ce qu'il pouvait voir, vaste comme le monde, immense, haut et incroyablement blanc dans le soleil, c'était le sommet carré du Kilimandjaro. Et alors il compris que c'était là qu'il allait
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On s'abstenait de penser et tout était magnifique. On était cuirassé à l'intérieur de manière à ne pas flancher de ce côté-là, comme la plupart des autres l'avaient fait, et l'on se donnait l'attitude du monsieur qui se moque éperdument de ce qu'il faisait autrefois, maintenant qu'on était incapable de le faire. Mais, au fond de soi, on se disait qu'un jour on écrirait sur ces gens; sur les grosses fortunes, qu'on n'était pas un des leurs, mais bien un espion chez eux, qu'on lâcherait tout cela pour l'écrire, et que, pour une fois, ce serait écrit par quelqu'un qui connaîtrait son sujet. Mais jamais il ne le ferait, parce que chaque jour passé sans écrire, dans le confort, à être cela qu'il méprisait, émoussait ses facultés et affaiblissait sa volonté de travail, si bien qu'en fin de compte il ne travaillait pas du tout. Les gens qu'il connaissait à présent se sentaient infiniment plus à l'aise lorsqu'il ne travaillait pas. (p.19)
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