Giovanni Battista Montini a traversé le XXe siècle et fut, selon l’opinion communément admise, le premier pape « moderne ». C’est lui qui ose sortir des frontières d’Italie et inaugure les voyages pontificaux aux effets pastoraux indéniables. Passionné d’art contemporain, il est aussi fidèle au journal télévisé, tous les soirs, pour prendre les nouvelles du monde. Enfin, c’est le pape de son temps : « Paul VI sentait, s’angoissait, souffrait, comme les modernes », dit de lui le philosophe Jean Guitton. (…) S’il fallait ne retenir qu’une seule idée de ce pape moderne, c’est bien l’esprit de réconciliation de l’Eglise avec le monde. Ce qui ne veut pas dire pour autant que le christianisme n’ait plus rien à dire à l’humanité, mais le ton a changé : « Paul VI a aimé son temps : loin de le bouder, il en perçoit la grandeur, il en pressent les richesses éventuelles ; son testament en célèbre la beauté et la magnificence », expliquait l’historien René Rémond.
Christophe Henning - Petite vie de Jean-Paul 1er