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Max Stadler (Traducteur)Lucile Clauss (Traducteur)
EAN : 9782268068138
318 pages
Le Serpent à plumes (04/06/2009)
4.02/5   25 notes
Résumé :

Tangevik, une petite ville balnéaire sur la côte suédoise. Ulrika y passait ses étés avec sa meilleure amie Anne-Marie, jusqu'à ce soir de la Saint-Jean où tout bascula. La soeur adoptive d'Anne-Marie, petite fille sauvage et étrangement silencieuse, disparut subitement de la plage. Cette disparition mit en lumière les secrets et les failles des membres de la famille d'Anne-Marie. Vingt-quatre ans après ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une histoire dans laquelle je suis entrée avec réticence. D'ailleurs, les premières pages ne m'ont pas vraiment emballée et je me suis demandée si j'allais continuer.
Et puis, petit à petit, j'ai été complètement séduite.
Dans son enfance, Ulrika passe ses vacances sur la côte suédoise et se lie d'amitié avec Anne-Marie, la fille de leurs voisins.
Elle qui est fille unique est passionnée par cette famille de quatre enfants qui vient d'adopter Maja, une petite indienne. Les réactions de la petite Maja sont vraiment étranges.
Et puis, d'autres chapitres intitulés Kristina nous racontent l'histoire de cette étrange fille inadaptée à la société, qui vit seule dans une maison isolée de la côte.
Le rapport entre les deux est mystérieux.
L'écriture est belle, l'histoire aussi, et j'ai passé un excellent moment avec Ulrika et Kristina.
Un livre qui montre comment l'enfance nous structure et ses souvenirs nous poursuivent.
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Ulrika, la quarantaine passée, possède un travail passionnant. Elle est ethnologue et s'intéresse particulièrement aux enlèvements d'humains par des fées et des trolls. Celui que connût la petite Maja n'a rien à envier aux légendes que donne notre héroïne dans ses conférences. Plus de vingt ans ont passé et Ulrika est loin de l'avoir oublié !

C'était le premier été qu'elle passait dans la maison de la famille Gattmann, en compagnie de sa chère Anne-Marie et de ses frères et soeurs. Un nouveau membre fait irruption dans le cocon familial, au grand damne d'Ulrika : les parents d'Anne-Marie viennent d'adopter une petite fille en Inde. Maja a trois ans, la peau et les cheveux d'un noir d'ébène. Une vraie petite poupée, qui au fil du temps, laisse de plus en plus perplexe son entourage.

Maja ne parle pas, ne rit pas, ne joue pas et reste insensible à toute démonstration de tendresse. Elle reste en fait impassible à tout. Mme Gattmann s'évertue en vain à la cajoler, la fillette se laisse aller sur ses genoux comme un poids mort.

Le plus intriguant est que Maja comprend tout. Lorsqu'une escapade se prépare, elle se présente sans rien dire, toute prête, jusqu'à ce que les adultes l'emmènent avec elle.

Alors qu'Anne-Marie, son frère Jens, Ulrika et d'autres jeunes de la famille Gattmann sont prêts à partir fêter Midsommar sur une petite île, Maja pique une vraie petite crise de nerfs pour les accompagner. Ce qu'ils acceptent, à contrecoeur.

Les jeunes arrosent dignement cette sorte de fête de la Saint-Jean suédoise … et Maja disparaît. Laissée sans surveillance, la petite de trois ans s'est volatilisée. La famille Gattmann, choquée, abattue se laisse complètement aller : le père boit, la mère passe ses journées à pleurer et Anne-Marie, qui s'en veut terriblement, passe ses journées enfermée dans le noir, à dormir ou lire des comics.

Puis, soudainement, on retrouve Maja, perchée sur une falaise inaccessible.

Maja est ramenée parmi les siens, inchangée, toujours aussi muette. Elle n'est ni blessée, ni même sale. Malgré cette réapparition miraculeuse, le climat sinistre qui hante la famille Gattmann ne s'améliore que très peu. Pire, les membres de la famille semblent se méfier de la fillette et l'évitent comme s'ils la craignaient… Chacun va alors peu à peu faire sa propre vie, comme s'il n'était rien arrivé à Maja.

Le lecteur découvre au fil de l'histoire des éléments qui le renseignent sur ce qu'a pu vivre Maja pendant ses quelques mois où elle a disparu.

La plage nous fait alors le portrait d'une curieuse femme : Kristina. Elle n'a d'humain que l'apparence et se comporte comme un petit animal sauvage. Elle se sent d'ailleurs beaucoup plus proche de la nature que de ses semblables et vit coupée du monde, récoltant des coquillages ou autres trésors dont elle fait des oeuvres d'art.

Sans tout vous révéler, elle va rencontrer en la personne de Maja une âme soeur. Les deux vivront alors en harmonie dans leur monde gouverné par l'instinct et les escapades dans les fjords.

C'est cette relation mystique qui est la clé de la disparition de Maja… Ses proches arriveront-ils à faire le lien ? A vous de le découvrir en lisant La plage !
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La lecture a un impact sur la vie des personnes, mais la vie des personnes a un impact sur leur lecture. Ainsi ceux d'entre nous, qui, enfants, retrouvaient, le temps des vacances, leur camarade d'été sur leur plage favorite vont lire le roman de Marie Hermanson différemment, ils vont le lire en convoquant leurs souvenirs. le style de l'auteur coule naturel et charmeur le long des chapitres. On y rencontre Ulrika et son amie d'été Anne-Marie, à Tangevik sur la côte suédoise. Elles s'amusent, elles sont inséparables. Un drame survient. Est-ce que cette amitié y survivra? L'auteure excelle aussi bien à retranscrire les scènes de joie que les scènes de tristesse, et toujours avec beaucoup de délicatesse. Par exemple après le drame, elle écrit, parlant de la maison de vacances de la famille d'Anne-Marie: « Les habitants se promenaient dans un crépuscule jaune sirupeux, glissaient les uns devant les autres sans se parler comme des poissons dans un aquarium trouble. »


On fait aussi la connaissance de Kristina. Kristina la pauvre, la vie ne l'a pas gâtée. Son séjour en hôpital psychiatrique l'a remise sur pied. Mais elle reste solitaire. D'ailleurs elle a choisi de vivre dans une cabane isolée sur l'île de Kalvö dans le Bohuslan. Elle a gardé de son passé la capacité à se transformer en renard, en aigle ou en tigre et de voir avec leurs yeux. « Et au bout d'un moment, elle constata à son grand étonnement et à sa joie qu'elle portait également en elle l'esprit du chevreuil. » Elle se met à fabriquer des objets faits de matériaux ramassés sur l'île: branches, ailes d'oiseaux, oeufs, têtes d'animal, pinces de crabe, coquillages…. « Elle assemblait les legs de la nature, ramenait les morts au royaume des vivants. » Et un jour, elle achète un kayak. À partir de ce jour, quand le temps le permet, elle fait un tour quotidien en mer, et a l'habitude de se rendre sur l'île aux mouettes. Et puis, l'incroyable arrive. C'est une très belle histoire qui m'a profondément ému.
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Tous les étés, Ulrika et ses parents passent les vacances dans une petite station balnéaire sur la côte suédoise. Tous les étés, la petite fille puis l'adolescente, y retrouve son « amie d'été », la plus proche et la plus chère à son coeur, Anne-Marie Gattman, une enfant longue et dégingandée, blonde comme les blés, brillante et séduisante. Dès leur première rencontre, Ulrika, petite brune un peu boulotte tombe sous le charme d'Anne-Marie et de sa famille. Il faut dire que les parents de sa copine sont des personnes relativement célèbres dans le milieu intellectuel suédois, auteurs, l'un et l'autre, d'articles et d'essais reconnus. Vingt-quatre ans plus tard, elle revient sur les lieux de son enfance, accompagnée de ses deux enfants. La villa des Gattman est toujours là, inchangée, même salon au canapé rayé, rocking chair blanc et coussin au tissus oriental, même jardin rocailleux… Ils descendent tous les trois sur la plage aux coquillages si chère à son enfance, et là c'est tout son passé qui lui saute au visage, ce fameux été 1972 où tout s'est arrêté, le dernier qu'elle partagea avec les Gattman. Cet été-là, Maya, la petite soeur adoptive d'Anne-Marie a mystérieusement disparu sur la plage, laissant la famille exsangue, dévastée. Très étrangement, et comme si le destin les y conduisait, les deux garçons découvrent un tunnel creusé dans les anfractuosités des rochers, et tout au bout, une tête de squelette…
(....)
Un très beau livre sur le souvenir, comme un regard jeté par-dessus l'épaule sur ces années d'enfance enfouies sous le sable, sans nostalgie ni complaisance, mais avec minutie et perspicacité, sur la différence aussi et l'impossibilité de communiquer, de franchir la fragile paroi qui protège et isole à tout jamais.
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Un jour, lors d'une promenade avec ses deux enfants sur la plage de son enfance, Ulrika fait une découverte macabre : une tête de squelette. La jeune femme se remémore les étés d'autrefois et notamment la camarade de jeu qu'elle retrouvait chaque été. Belle et intelligente, du moins aux yeux d'Ulrika, Anne-Marie possédait une famille fascinante. Un été (le dernier qu'elle passera en leur compagnie), la famille tant admirée explosera suite à la disparition mystérieuse de leur petite fille adoptive…

Kristina est une jeune femme "sauvage" qui ne supporte pas la présence des humains. Elle ne trouvera une certaine sérénité que lorsqu'elle vivra seule, dans une cabane de bord de mer, occupant ses journées à se promener en Kayak le long des plages, s'arrêtant dans des criques isolées pour y chercher des trésors marins (galets, plumes…).

Alternativement, les histoires d'Ulrika et de Kristina nous sont contées. Peu à peu nous entrevoyons le lien qui peut unir les deux personnages, sans comprendre jusqu'à la fin, toutefois, ce qui a pu se passer réellement.
Une ambiance de bord de mer, du suspense, des souvenirs d'enfance qui refont surface, ce livre avait tout pour me plaire et je l'ai dévoré. le personnage de Kristina m'a émue, son univers envoûtée. J'ai retrouvé chez Ulrika des souvenirs d'adolescence similaires aux miens. Je me suis fondue avec délice dans l'ambiance à la fois vivifiante et feutrée de l'histoire (étrange, d'ailleurs, comme mélange…). C'est ma lecture de vacances préférée cette année.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mes sentiments pour Anne-Marie ressemblaient beaucoup à ceux d’une amoureuse. Mais à la différence d’autres états amoureux, celui-ci ne s’effaçait pas. […] Chaque été, j’étais tout aussi excitée de la revoir. La première heure toujours angoissante, lorsque je la retrouvais changée, une autre Anne-Marie. Une nouvelle coupe de cheveux, un nouveau vêtement, une expression à la mode à Stockholm que je ne l’avais jamais entendue prononcer, tout ça était menaçant. Et puis l’instant de la libération, une blague, un souvenir commun, un éclat de rire qui renouait le lien qui nous unissait. Il y a des gens qui possèdent la clé de notre âme. Qui peuvent ouvrir des pièces que nous avons toujours eues en nous, mais auxquelles nous n’avons jamais accédé. Nous entretenons une relation particulière avec ces personnes et lorsqu’elles sont du bon sexe et du bon âge, nous tombons amoureux. Dans d’autres cas, nous sommes comme ensorcelés, dépendants, peu importe les mots que l’on choisit pour décrire cet état. Anne-Marie était une sorte de clé pour moi, la première que j’aie jamais connue. C’est pour cela qu’elle était aussi importante pour moi. Je devinais que cette fascination n’était sans doute pas réciproque, et j’avais l’angoisse permanente qu’Anne-Marie puisse disparaître. Et voilà qu’elle avait une petite soeur indienne de seize mois.
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Je pense que Maja est comme ce genre de reflet noir. Normalement, les hommes sont toujours une fenêtre à travers laquelle on voit un autre monde. Mais Maja est une surface sombre et lisse, tout ce qu'on voit en elle est le reflet de soi-même. Si on lui demande quelque chose, elle nous renvoie la même question. Tu viens de te rendre compte à quel point c'est désagréable. Et quand on la prend dans ses bras, on ne ressent pas de douceur ni de point commun, juste son propre désir. Quand on se fâche contre elle, on est confronté à sa propre rage et à son impuissance.
Quand on voit Maja, on ne voit que le reflet de soi-même, pas clair comme dans un miroir normal, mais sombre, flou, une image fantomatique. C'est une expérience effrayante qui ne laisse personne indifférent.
Je crois que c'est exactement ça qui est arrivé à notre famille. Chacun s'est regardé dans le miroir noir. Et chacun a réagi de manière différente.
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Il y a des gens qui possèdent la clé de notre âme. Qui peuvent ouvrir des pièces que nous avons toujours eues en nous, mais auxquelles nous n’avons jamais accédé. Nous entretenons une relation particulière avec ces personnes et lorsqu’elles sont du bon sexe et du bon âge, nous tombons amoureux. Dans d’autres cas, nous sommes comme ensorcelés, dépendants, peu importe les mots qu’on choisit pour décrire cet état. Anne-Marie était une sorte de clé pour moi, la première que j’ai jamais connue. C’est pour cela qu’elle était si importante pour moi.
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« Le mensonge dans les interrogatoires de police. » Il doit y avoir d’innombrables mensonges dans leurs archives. Quelle mine de récits abracadabrants et d’inventions délirantes, où la créativité humaine s’exprime dans toute sa splendeur! Comment ment-on? Tout le monde veut passer pour innocent, mais comment faire? Doit-on se rétrécir ou se grandir? Doit-on enjoliver des détails insignifiants et crédibles ou doit-on au contraire être aussi bref et général que possible pour ne pas s’embrouiller? Y a-t-il des histoires qui reviennent inlassablement, comme une sorte de mensonge standard, bien connu de la police? Est-ce que ces mensonges standard sont transmis ou naissent-ils spontanément?
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Vidéo de Marie Hermanson
Bande annonce de la série suédoise Himmelsdalen, adaptation du roman de Marie Hermanson, paru en français sous le titre Zone B.
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