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EAN : 9782809452174
Panini France (04/03/2015)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
An 1453. Depuis plus de mille ans, les imposantes murailles de Constantinople ont protégé la capitale de l'Empire romain d'Orient, le plus éloigné avant-poste du christianisme. Mais désormais, des colonnes interminables de soldats turcs recouvrent la plaine devant elles, leurs imposants canons braqués vers les remparts. C'est la force la plus redoudable que le monde a jamais vue. Aucune armée européenne ne viendra : les derniers croisés ont été mis en pièces par les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un roman historique très classique mais assez solide, dans la lignée des films hollywoodiens en technicolor de la grande époque, qui nous raconte la chute de Constantinople en 1453 à travers plusieurs points de vue qui nous font passer d'un camp à l'autre :
- le POV byzantin est consacré à la princesse Sophie Dragasès, femme forte et cultivée, strong independant woman avant l'heure, qui souhaite échapper à la fatalité du mariage et à la tyrannie de la femme au foyer
-le POV chrétien est consacré au chevalier génois Longo, qui a pris sous son aile le jeune anglais William
Cet ancien janissaire contre son gré (comme tous les janissaires au départ enfants esclaves issus du devshirme) a quitté l'armée turque avec un ami, Ulu leur grand capitaine qui lui doit une vie, et un ennemi juré, le Grand Vizir Halil qui a tué ses parents et qu'il s'est juré de tuer avant de trépasser
- le POV turc est consacré au sultan Mehmet le conquérant, souvent vu par les yeux de son épouse Sitt Hatun
L'auteur nous présent un souverain indécis, qui ambitionne le titre de conquérant mais est raillé de celui d'érudit, qui vit dans l'ombre de son père Mourad qui ne perd pas une occasion de lui rappeler sa médiocrité…


La première partie conte les 5 années qui précèdent le conflit, et la manière dont les personnages principaux et secondaires sont amenés à s'allier ou se combattre sous les murs de Constantinople. Personnellement, je l'ai trouvée selon moi dispensable la vendetta Grimaldi n'existe que pour ramener Longo en Orient, la mission diplomatique byzantine auprès du pape ne débouche sur rien et on se perd en intrigues familiales à la Dallas côté ottoman…
La deuxième partie voit se dérouler le siège proprement dit, et pour un livre justement intitulé "Siege" en VO, le récit est plus riche en intrigues et en romances qu'en actions militaires (ça m'a fait sourire qu'on parle d'attente insoutenable après quelques jours, et de siège interminable après quelques semaine à une époque où un siège pouvait plusieurs mois voire plusieurs années). Car côté romance, nous avons pages mal de pages consacrés à un triangle amoureux entre le chevalier Longo, la princesse Sophie et le mégadux Luc Notaras côté chrétien, et les efforts de Sitt Hatun pour reconquérir son époux malgré les efforts de la favorite Gülbehar côté musulman. Alors que côté action, la guerre navale, la guerre de sape, les duels d'artillerie et les assauts des remparts sont un peu survolés… (Sans parler des tentatives d'assassinat perpétrées pas Carlos de Séville qui n'amènent rien : c'est plutôt raté ce truc là)

Si l'auteur ne résiste pas à l'occasion de s'appesantir sur le us et coutumes du despotisme oriental et des complots de harem entre odalisques, pleins d'esclaves lascives, de loyaux eunuques et de fourbes empoisonneurs…

Mais c'est tout à l'honneur de l'auteur de ne pas céder au manichéisme : il y a moult musulmans parmi les défenseurs de Constantinople et moult chrétiens parmi les assiégeants de Constantinople. de plus, chaque camp est divisé entre traîtres et patriotes. Ah ça, certains puent la mentalité collabos… Nous parmi les assiégés le moine Gennade qui préfère livrer l'Empire byzantin à l'ennemi que d'envisager la possibilité de perdre ses privilèges et qui espère le très honorifique et lucratif poste de Patriarche en échange de sa trahison, bref un immonde crevard prêt à tout et au reste. Nous avons parmi les assiégeants le Grand Vizir Halil, qui en bon descendant de Jaffar ambitionne de se débarrer fils après s'être débarrassé du père pour devenir régent puis sultan à la place du sultan, bref un immonde crevard prêt à tout et au reste. Evidemment qui se ressemblent s'assemblent et les traîtres se sert les coudes !


Les personnages principaux manquent de tessiture pour offrir une véritable plus value au roman par rapport à ses concurrents, et les personnages secondaires manquent presque tout le temps de caractérisation. Ainsi j'ai eu du mal à comprendre pourquoi l'auteur mettait en avant l'expérimenté Tristo et le jeune William Whyte pour ne pas en faire grand-chose au final… Quelques exceptions cependant : l'empereur Constantin, qui bien qu'abandonné de toute la chrétienté ne ménage pas ses efforts pour lutter contre la chute d'un empire qui a duré depuis plus de mille ans ; le mégadux Luc Notaras objet pendant plusieurs chapitres d'un chouette whodunit (trahira ou trahira pas ? ^^) ; le maître empoisonneur Isa d'Attalie qui essaie de sauver sa famille des griffes du Grand Vizir Halil…

L'ensemble reste plaisant et cela se lit bien et vite en raison d'une prose simple mais efficace, qui nous offre quelques descriptions gastronomiques assez savoureuses. Mais au final j'ai préféré le film qui raconte la même histoire vue du côté turc : "Fetih 1453" du réalisateur Faruk Aksoy, sorti en 2012, qui malgré un nationalisme évident offre lui un souffre épique sans pour autant travestir la réalité historique (on retrouve d'ailleurs les mêmes passages, ce qui est normal puisque que les deux oeuvres traitent du même sujet ne puisant aux mêmes sources historiques).
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
- Je n’ai jamais entendu parler de Bastia, dit Sophie. Comment est-ce ?
- C’est une petite ville, perchée sur la côté rocheuse escarpée de la Corse. L’île est contrôlée par un groupe de marchants génois qu’on appelle les Maona, au sein duquel chacune des grandes familles génoises possède un représentant. La Corse appartient aux Génois depuis près de deux siècles, même su ce n’est pas évident. Le peuple y est toujours aussi désireux d'obtenir son indépendance.
Mon père dit que les Corses sont comme des animaux, déclara Giulia. Qu'ils doivent être domestiqués pour qu'on puisse en tirer quoi que ce soit.
Son visage commençait à verdir.
- Il parlerait sans doute différemment si c'était son pays qui était occupé, répondit Sophie. J'admire ces Corses. Il faut beaucoup de courage pour livrer une bataille que tout le monde croit perdue d'avance.
Ou une grande stupidité, médita Léontaris. Je crains parfois que cette mission ne nous fasse passer pour des idiots.
- Au contraire, Léontaris, dit Longo. Un idiot se bat quand il n'a aucune chance. Un homme courageux se bat quand il n'a pas le choix. Non, les idiots sont ceux qui refusent de vous porter assistance. Quant aux Corses, seul le temps nous dira s'ils sont idiots ou non. Pour ma part, je ne peux pas les blâmer de vouloir être libres.
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Gênes et ses édifices entassés les uns contre les autres au-dessus de la baie l'avaient impressionnée, et Venise, cité flottant sur l'eau comme par magie, l'avait laissée sans voix. Mais Rome, qui ressemblait tant à Constantinople, touchait son cœur comme aucune autre. Rome, elle aussi, regorgeait de ruines laissées par des siècles d'empire - les thermes de Caracalla, le Colisée et le forum - mais, contrairement à Constantinople, c'était une ville très animée, de nouveau dynamique après des siècles de déclin. Des édifices récents, dont beaucoup avait été construits avec les pierres mêmes de l’ancienne Rome, se dressaient un peu partout. Le vieux forum romain, désormais un marché quotidien, avait retrouvé une seconde jeunesse. Partout on pouvait voir des signes de prospérité. Constantinople était toujours la capitale de l’Empire romain, mais Rome représentait désormais la gloire de la chrétienté.
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Alors qu'ils scrutaient l'horizon, une fine ligne noire apparut et se répandit rapidement, comme de l'encre renversée sur du parchemin. Bientôt, les collines lointaines furent recouvertes d'une marée de cavaliers qui noircissaient leurs pentes. Les hommes s'étendaient à l'horizon sur des kilomètres.
- Mon Dieu, murmura Constantin. Ils sont si nombreux.
- Ce n'est que l'avant-garde, ajouta Notaras. Le gros de l'armée est encore à quelques jours de marche.
- Alors l'heure est venue, dit Constantin. Dalmata, faites brûler les ponts au-dessus des douves et fermer les portes. Notaras, faites tendre la grande chaîne pour barrer la Corne d'Or. Personne ne quitte la ville sans ma permission. Est-ce bien compris ?
Les deux hommes acquiescèrent et s'éloignèrent à la hâte. Constantin resta sur le mur en compagnie de quelques gardes et de Sophie. En contrebas, on mit le feu au pont qui menait à la Porte de Charisius, et la fumée noire et âcre monta jusqu'à eux, piquant les yeux de la princesse. Au loin, les hommes continuaient à se déverser sur l'horizon.
- Nous sommes en guerre, murmura Constantin. Que Dieu nous garde.
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- Je vous salue, Empereur. Etes-vous venu inspecter les troupes ?
- Non, signor, je suis venu combattre.
- Vous seriez plus en sécurité ailleurs. Les Turcs concentreront leur assaut sur cette portion du mur.
- C’est bien pour cela que je suis ici, répondit fermement Constantin. Su nous pouvons tenir le Mésoteichion, nous pourrons sauver Constantinople.
- Mais si vous mourrez, alors tout sera perdu. Le risque est trop grand.
- Nous devons tout risquer, y compris ma vie, si nous voulons vaincre. Tous les hommes sont-ils présents ?
- Oui, à l’exception d’un ou deux retardataires.
- Bien. Alors faites fermer les portes du rempart intérieur.
- Mais, sire, si nous fermons ces portes, comment pourrons-nous battre en retraite ? Lui demanda Dalmata.
- il n’y aura pas de retraite. Fermez les portes.
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- Faites savoir partout en ville que cette porte sera ouverte pour quiconque souhaite partir.
- Sire, protesta Dalmata. Nos effectifs sont déjà très insuffisants. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre encore des hommes.
- Je ne forcerai pas à combattre ceux qui préfèrent fuir, dit Constantin. Leurs épées ne nous apporteront pas grand-chose, de toute façon. Ouvrez cette porte pour ceux qui veulent se rendre et prions pour que notre peuple fasse le choix de l'honneur et rejette les promesses du sultan. Et qu'on m'apporte mon souper Ici même.
- Ici, sire ?
- La nuit sera longue et je préfère la passer ici plutôt qu'à arpenter les salles de mon palais. Je sais pouvoir compter sur mon peuple pour rester et se battre, mais quiconque souhaite nous quitter devra lever les yeux sur le visage de son empereur en le faisant.
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