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EAN : 9782246807346
256 pages
Grasset (01/04/2015)
3.35/5   17 notes
Résumé :
Irlande, début des années 1970. Susan O’Hallrahan, depuis sa petite boutique de confection à Ballinasloe, dans le comté de Galway, ne perçoit plus du tumulte du monde qu’une lointaine rumeur. Depuis la mort de son époux, elle vit seule, bercée par les souvenirs, et elle attend. Elle attend, avec une ferveur mêlée d’appréhension, le retour de son fils, Diarmaid, un garçon étrange, solitaire et ombrageux, parti à Londres en quête d’aventure. Jusqu’au jour où, poussée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce roman est une curiosité. Il n'est pas question de poésie intense, de sensibilité extrême ni de style savamment maîtrisé. On progresse vers quelque chose de flou, c'est une intrigue sans éclat qui retient les ombres du passé.
Et pourtant ce texte rayonne d'une beauté énigmatique. Celle de la relation difficile entre deux êtres, une mère et son fils, que tout rapproche et que tout éloigne, ils sont comme mus par des forces irrépressibles et contradictoires. Peut-être parce que ce sont des vies enfermées dans un passé qu'elles ne savent pas enterrer, et qui se révèlent un peu, modestement, en silence, avec une émotion discrète.
Ca parle de Susan partie avec une folle obstination à la recherche de son fils mais sur la route cette catholique irlandaise va suivre un chemin de croix qu'elle seule, magnifique veuve esseulée habitée par une sincérité et une générosité infinies, pouvait décider d'emprunter. Au contact de personnes paumées et tout aussi vulnérables, et obéissant à d'obscures pulsions, Susan part finalement à la rencontre d'elle-même. Si l'auteur fait triompher son héroïne dans le récit, on espère la voir triompher dans son existence …

Le garçon aux icônes est un roman sur l'âpre beauté des liens du sang. Avec une écriture fugitive mêlant espoir et désenchantement, c'est aussi le roman du temps qui passe, des choses qui ne sont plus mais dont le spectre persiste même si elles n'intéressent plus personne.
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Irlande , comté de Galway, Susan O'Hallrahan, espère le retour de son fils Diarmaid. 1972. La vie s'écoule lentement à Ballinasloe et elle se languit. Elle sait que Diarmaid est un garçon étrange, secret, taciturne mais c'est son Fils .
Desmond Hogan nous brosse le portrait d'une femme exceptionnelle prête à tout pour le bien-être de son fils, prête à tout accepter, à tout comprendre .
Je fais la connaissance de Desmond Hogan avec ce roman publié en 1976 et réédité en 2013. Un auteur semble t'il très mystérieux, un roman surprenant à bien des égards. L'Irlande catholique est toujours dans les profondeurs de la désolation, l'IRA agit, les protestants réagissent. Il n'y a pas de place pour l'amour et la tendresse pour un garçon comme Diarmaid qui finit par partir au loin. Devant un silence qui se prolonge Susan part à sa recherche ..
Un roman particulier au phrasé envoutant. Un roman qui ne se lâche pas. Une tonalité très sombre domine malgré quelques notes de couleur. Un ressenti cependant mitigé pour ma part.
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Le parcours de ce roman est atypique et plutôt étrange. Edité en 1976, tombé dans les limbes, redécouvert et réédité en 2013 puis traduit en français en 2015. L'auteur, Desmond Hogan, est semble-t-il très mystérieux : « On dit qu'il n'a pas d'adresse, pas de téléphone, pas d'ordinateur, on dit qu'il ne communique que par cartes postales. » On sait tout de même qu'il est né en 1950 à Ballinasloe, dans le Comté de Galway dans l'ouest de l'Irlande. le livre débute par une longue préface très intéressante, qui se lit presque comme une fiction.

L'oeuvre de Desmond Hogan compte cinq romans, un récit de voyages, une poignée de nouvelles ; « une oeuvre qui sera bientôt publiée en français dans son intégralité. » La bonne nouvelle ! Car qu'on se le dise : je lirai tout ce que je pourrai trouver de cet auteur.

J'ai dévoré le Garçon aux Icônes. Il se dégage de ce texte quelque chose d'envoûtant, je suis tombée sous le charme en même pas deux pages. Même durant les passages les plus faibles, ce livre se lit à toute allure. Première moitié avalée d'une traite, quasi sans respirer, extraordinaire. Mais deuxième partie plus poussive qui tourne pas mal en rond, comme si l'auteur avait perdu le fil, glissant presque à reculons vers une fable teintée d'onirisme. Honnêtement, dernière page tournée, je ne savais plus trop quoi en penser. Mais j'en voulais encore.

Un style singulier, des descriptions vivantes esquissées en à peine quelques coups de pinceaux légers : « L'autre femme prit la parole en premier. Elle avait le nez pointu comme le bec d'une poule ; rehaussé de lunettes posées de guingois. Sa robe teintée d'une couleur indéterminée, très sombre. ». « Dehors, les réverbères avaient l'air de squelettes. Leurs ampoules, des crânes. »

1972. Susan, couturière, vit dans les souvenirs et l'introspection. Ballottée par sa mémoire, comme si ses attaches à la réalité manquaient de consistance. Une impression d'être en dehors du temps, époques confondues. « Elle attend, avec une ferveur mêlée d'appréhension, le retour de son fils, Diarmaid, un garçon étrange, solitaire et ombrageux, parti à Londres en quête d'aventure. Jusqu'au jour où, poussée par un funeste pressentiment, Susan décide de ne plus attendre et de se lancer à sa recherche. » (extrait du quatrième de couverture)

Cette recherche de Diarmaid, c'est un peu la quête du Graal, ou encore l'Odyssée. « Il est parti hier ». le destin n'en a jamais fini de causer. D'île en île, Eleanor, Michael, Susan, de cités en forteresses, l'Irlande, Londres, York, de passés en souvenirs, l'amoureux, l'amant, la quête de Susan – un personnage aussi délicat que dense – est autant extérieure qu'intérieure.

Mais le fils prodigue reviendra-t-il ? Au fil des pages, j'ai trouvé que Susan prenait de subtiles allures Mariales, Diarmaid déviant quant à lui vers le refus du sacrifice. « L'Irlande, depuis longtemps déjà, l'avait mutilé, déformé, dégoûté. Et sa propre mère le dégoûtait parce qu'elle l'avait rendu doux et aimant. ». L'Irlande et son carcan religieux et social aurait-elle fait sombrer une âme pure du côté obscur ? L'Irlande et la malédiction du conformisme. Ici, Lazare ne revient pas d'entre les morts ; et Jésus finit par se faire la malle avec Judas.

J'ai donc dévoré le garçon aux Icônes et son style brillant m'a emportée loin. Mais je n'utiliserais pas les termes « adoré » ni « coup de coeur », car certains passages poussifs où on s'enlise gâchent quand même un peu le plaisir. J'ai hâte de pouvoir lire d'autres livres de cet auteur ; vraiment hâte. Globalement une merveilleuse pioche pour moi, mais on peut je pense ne pas accrocher.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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À la recherche du fils.
Auteur irlandais qui semble cultiver un grand mystère autour de lui. Ce livre a été édité, semble-t-il, pour la première fois en 1976, puis réédité en 2013. Il a fait l'admiration de plusieurs grandes plumes irlandaises : Colm Toìbin ou Colum McCann, ainsi que Joyce Carol Oates, excusez du peu !
Une excellente préface du traducteur donne le ton de ce livre tentant de percer les zones d'ombres voulues par Desmond Hogan lui-même.
Nous sommes à Ballinascloe, à l'ouest de l'Irlande dans le comté de Galway au début des années mille neuf cent soixante-dix. Susan Hallrahan, depuis le décès de son mari, attend, non plus George, qui ne reviendra pas, mais qui reste très présent dans son souvenir. Non, elle attend son seul fils, Diarmaid, qui fuyant l'Irlande s'est réfugié dans le « Swinnig-London » avec ce que pour Susan cela comporte d'interdits ! Elle revient à ses premières années de mariage, en 193o, époque où les hommes allaient travailler à Londres, Birmingham, bref vers l'Angleterre ennemie héréditaire. Puis George lui annonce son intention de départ pour les États-Unis, terre où il fera fortune ! Cruel destin en 1954 à la naissance de leur seul enfant, il était déjà décédé, lui qui avait fait la guerre, dans un accident d'ascenseur ! Il était représentant de commerce au chômage. Rêves d'opulence envolés, il faut qu'elle gagne sa vie et qu'elle élève seule ce garçon venu au monde sur le tard.
Elle se remémore également l'enfance de Diarmaid, garçon solitaire et silencieux, silence qui allait jusqu'à effrayer sa mère. Il a connu un jeune garçon de son âge, Derek, il s'en était d'après sa mère épris, mais Derek n'avait pas supporté les moqueries dont il était l'objet et s'était suicidé !
Nous passons par à-coup en 1972, maintenant après le père, c'est son fils qu'elle attend, elle trompe son monde en donnant de bonnes nouvelles alors qu'elle n'en reçoit pas !
Mais un jour la missive tant attendue arrive, il rentre à la maison… bientôt.
Les nouvelles du monde sont alarmantes, la situation en Irlande du Nord se dégrade, Belfast est, d'après la radio, à feu et à sang.
Son fils tant attendu arrive enfin, il a changé, elle s'aperçoit qu'elle ne le connait pas, qu'elle ne l'a peut-être jamais connu ou compris. Mince et cheveux longs, visage aminci, elle trouve qu'il ressemble à un Rolling-Stone, son groupe favori.
Quelques temps après le retour de son fils en Angleterre, elle partira à sa recherche, et découvrira l'ambiguïté de leurs relations, elle fera également connaissance de certaines de ses relations, femmes ou hommes, et comprendra que plus rien n'est dorénavant comme avant.
Le monde n'est plus le même et Diarmaid non plus !
Susan Hallrahan est le principal personnage de ce roman, son défunt mari George l'a laissé jeune et peu fortunée pour élever leur fils ; elle travaille comme couturière et est appréciée de son entourage. Son fils, le taiseux Diarmaid Hallrahan, étouffe en Irlande surtout qu'ailleurs un vent de liberté souffle sur la jeunesse.
Puis plein de personnages durant le voyage anglais qui ne sera pas uniquement londonien. Bridget, tante de Susan, malade d'un cancer, des jeunes filles, Eléonore, des jeunes gens, Michael en particulier vivant dans une communauté un peu bohème.
Une construction pleine de retour en arrière, l'auteur prenant un malin plaisir à revenir dans la vie de Mrs Susan Hallrahan. Une plongée dans la vie de Londres des années soixante-dix, ville déjà à la mode !
Il était difficile de ne pas mentionner l'IRA et Bernadette Devlin dans ce livre.
Une très belle écriture très personnelle, encore une belle découverte pour cette fin d'année !
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Un livre etrange mais envoûtant, nous sommes en Irlande avec Susan une veuve mère de Maieiwair, un jeune homme un peu autiste qui fuit ses problèmes. Susan passe son temps à le rechercher mais en réalité elle recherche son passé et espère un autre avenir.
Un livre sur les irlandais, la vie et ses vicissitudes, la quête d'une autre vie.
L'écriture est poétique, on se laisse envoûter même si l'intrigue est mineure.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
« La vie était un sacrifice, un flot, un mélange grégaire d’espoir, de défaite, de désespoir.
Et c’est au fond du désespoir – de même qu’au fond d’une pièce obscure dans une maison de campagne on pouvait tomber sur une vieille et jolie carafe en terre cuite – qu’on pouvait aussi trouver l’espérance. »
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Freedom’s just another word for nothing left to lose.
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Oui, il fait froid en hiver, là où j'habite, et les routes se couvrent de givre, la nuit. Chaque fois qu'on croise un âne,, on jurerait que c'est Jack l'éventreur.
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Imperturbable, elle avait regardé courir une femme qui tenait à la main le pied d'un enfant enserré dans un minuscule soulier. Une image qu'elle n'oublierait pas. En silence, elle avait regardé. Le haut du petit pied était maculé de sang et elle avait songé à Shirley Temple qui chantait "The good ship lollypop".
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Quelque chose en Diarmaid l’effrayait. Son éternel silence. Comme un car rempli d’enfants autistes qu’elle avait vu un jour à Dublin. Un jour de pluie. Il était si noué sur lui-même. Comme une chaussure aux lacets inextricablement serrés.
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