Deuxième tome de la trilogie Carnivia, de
Jonathan Holt, Incarcération fait suite à Abomination que j'ai lu en 2014. On y retrouve le carabinier Katarina Tapo et le lieutenant Holly Bolland aux prises avec une nouvelle enquête. le premier opus révélait déjà de sombres secrets sur l'implication de l'Amérique dans la guerre de Bosnie. Il semble que l'auteur revienne ici à un thème qui lui est cher, l'armée américaine et l'Église étant à nouveau au coeur de l'intrigue.
Ce qui m'avait intriguée quand j'ai commencé Abomination, c'était Carnivia, ce réseau social qui est une extraordinaire reconstitution virtuelle de la ville de Venise et où l'anonymat des utilisateurs est garanti. Et je me souviens que j'avais été un peu déçue qu'il n'occupe pas une place plus importante au sein de l'intrigue. Un reproche que l'on peut également faire à ce second volume, Carnivia n'étant qu'un outil de communication pour les ravisseurs de la jeune Mia. Alors oui, le thème de la protection des utilisateurs, et donc aussi d'éventuels terroristes, est bien soulevé mais il y avait tellement plus à imaginer !
Non, l'auteur s'attache plutôt au passé, en particulier au combat des Etats-Unis contre le communisme d'après-guerre, ainsi que ses implications en Italie, y compris au sein de l'Église. Si l'intrigue semble, de prime abord, assez simpliste - l'enlèvement d'une ado par des terroristes aux motivations politiques - elle s'avère finalement bien plus complexe. Voire même un peu trop, dans le sens où, même une fois la dernière page refermée, tout cela me paraît encore un brin confus. A vouloir trop en faire,
Jonathan Holt nous perd un peu en cours de route. La preuve en est ce pseudo épilogue où l'un des personnages est obligé de se faire lui-même expliquer tous les tenants et les aboutissants du complot !
Du côté des personnages en revanche, j'étais ravie de retrouver Kat. C'est une jeune femme qui s'assume pleinement et elle est prête à tout pour être reconnue dans son travail. Holly est un peu plus effacée ici - jusqu'au final où elle reprend toute sa place - mais ses relations avec Daniele Barbo, le fondateur de Carnivia, évoluent, tout comme celles de Kat avec son supérieur Aldo Piola, lui-même étant très présent dans ce deuxième tome. Ils forment un quatuor attachant et intéressant à suivre.
Au final, mon ressenti sur cette suite est assez semblable à celui que j'avais eu sur le premier tome. C'est un roman qui se lit bien mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Les personnages sont plaisants à suivre mais l'intrigue est à nouveau un peu trop tarabiscotée pour qu'on y croit pleinement. Une lecture d'été qu'on oubliera dès la rentrée, d'autant plus qu'il semble que le troisième tome n'ait, à ce jour, jamais été traduit.
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