Auditrice assidue de C'est bien meilleur le matin, j'ai été quelque peu abasourdie par le contenu du livre
Moi, de
René Homier Roy (RHR) écrit en collaboration avec
Marc-André Lussier et paru en 2018.
Même si c'est bien connu que RHR n'a pas froid aux yeux, certaines citations m'ont poussé à mettre son livre de côté pendant un certain temps. Entre autres à cause de celle-ci : « On dit souvent que les 30 premières pages d'un roman sont habituellement les mieux écrites […], mais si ce que je lis ensuite me paraît plus mou, je ne supporte alors plus longtemps. » (p. 86 et 87)
Après 80 pages, donc, je ne me suis pas fait prier pour le laisser en plan. J'ai étiré mon bras gauche et j'ai attrapé un recueil de textes de Serge Bouchard. de propos présomptueux, ponctués d'icônes qui auraient pu être tues, j'ai plongé dans l'humour, les odeurs d'épinette et le bonheur de l'allégorie. Bien sûr, ces deux auteurs sont incomparables, mais la conjoncture a voulu que le livre de l'anthropologue soit le prochain sur ma liste. Dichotomie.
Mais pour revenir à notre panthéon, j'ai rouvert le
Moi de RHR et je l'ai lu jusqu'au bout. Je n'ai pas détesté en apprendre davantage sur cet homme, entre autres, qu'il ait été réviseur. Pour un homme de lettres, toutefois, je l'ai trouvé redondant d'utiliser le terme orgasme pour déclarer son amour à plus qu'une forme artistique. Un roulement de différents synonymes aurait agrémenté le tout.
Sans être surpris, on peut lire ce commentaire à la page 83 : « Le livre d'
Arlette Cousture [Filles de Caleb] n'était pas très bon, mais
Fernand Dansereau, qui a écrit l'adaptation pour la série télévisée, et
Jean Beaudin, le réalisateur, en ont tiré quelque chose de remarquable en donnant à ce récit un grand souffle romanesque. »
À cela, je ne peux me retenir de répliquer avec cette analogie : le livre de RHR n'est pas très bon, mais une adaptation à la télé pourrait peut-être en tirer quelque chose de remarquable en y donnant à cette histoire un grand souffle romanesque. Que voulez-vous, la porte était ouverte ! La tentation était forte d'adopter le style RHR pour le commenter à mon tour.
Ce néan
moins, même si j'ai trouvé ce livre un peu mou (pour reprendre le vocabulaire de son cru), il ne m'est pas resté en travers de la gorge. C'est bien pour dire que parfois, le mou passe mieux. Si vous aimez l'homme qu'est RHR, vous allez tout de même apprécier.