Je n'avais jusqu'ici jamais lu
Michel Houellebecq. Certes, comme tout le monde j'ai entendu parler de cet auteur français (notre contemporain le plus traduit dans le monde), mais j'hésitais à le lire. Honni par les uns et adulé par les autres, j'ai voulu me faire ma propre opinion. Les médias présentent cet écrivain, comme un provocateur qui ose des sujets sensibles et à la plume merveilleuse.
Michel Houellebecq serait donc une sorte de Céline contemporain, dérangeant et extraordinaire à la fois. Les sujets polémiques, les textes provocateurs ne me dérangent absolument pas et j'essaye autant que possible de ne pas m'arrêter à cela. Avec ce livre : «
La possibilité d'une île », je pensais trouver tout ce que je viens d'exprimer. Je pensais réellement lire un grand auteur incompris et maudit, mais je n'ai malheureusement rien trouvé de tout cela. Passons sur l'histoire et venons-en directement à l'écriture. J'ai cru tomber de ma chaise en découvrant une écriture laborieuse digne d'un journal intime d'un adolescent de 12 ans. Certaines phrases, sont vides de sens et dignes d'un magazine de jeunes adolescentes pré pubères à la recherche du grand amour. Des phrases, comme celle-ci : « La vie commence à cinquante ans, c'est vrai ; à ceci près qu'elle se termine à quarante » ou bien celle-là : « Aujourd'hui que tout apparaît, dans la clarté du vide, j'ai la liberté de regarder la neige » abondent. On est vraiment dans le cucul la praline la plus dégoulinante, car oui on peut être cynique et gnangnan. C'est beau, je suis émerveillé comme par le texte d'un boys band. Comment cet écrivain peut-il être comparé à Céline en écrivant ce genre de phrase ? Je me pose vraiment la question et je ne comprends pas que des critiques littéraires réfléchis puissent lire ce livre avec sérieux et aplomb. Nous sommes vraiment ici très loin d'avoir un auteur exceptionnel et au talent indéniable. Les sujets contemporains qu'il semble aborder ont fait peut-être son succès, car pour ce qui est de l'écriture,
Michel Houellebecq est loin du compte. Je pensais trouver de la profondeur et n'ai trouvé que de la vacuité. Certes, l'écriture est intime, mais cela ne fait pas un livre. J'espérais trouver des aphorismes, une richesse narrative, mais pas des phrases faussement complexes. Je n'ai peut-être pas commencé par le livre qu'il fallait, mais je n'irais malheureusement pas plus loin avec cet écrivain. de toute manière, le sujet ici importe peu puisque c'est l'écriture qui est indigeste. La provocation seule ne suffit pas à faire un livre. Je n'ai de plus pas trouvé ce livre provocant. J'ai dû m'arrêter à la page 100, la provocation est peut-être apparue plus tard. Comment les gros lecteurs, ceux qui apprécient la belle écriture, sont-ils tombés dans le panneau
Michel Houellebecq ?
Michel Houellebecq écrit des livres comme maison Phénix construits des maisons, dans le préfabriqué sans style et sans saveur. Nous sommes avec ce dernier plus proche d'un Lévy ou d'un Musso que d'un
Bukowski ou d'un Céline. Certes, contrairement aux deux premiers,
Michel Houellebecq crache son venin et son cynisme, mais rien d'autre ne suit : ni l'élégance des phrases ni l'intelligence du propos des deux derniers.