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EAN : 9782742711499
180 pages
Actes Sud (04/06/1999)
4/5   1 notes
Résumé :
Marita est une ouvrière agricole, dépossédée de tout, même du fruit de ses entrailles; son fils, parti bon gré, mal gré libérer le Zimbawe du joug de l'apartheid. Petite Mère Courage, elle traverse charniers, brousse, villes, affronte mari, patron, policiers, guérilleros pour le retrouver. C'est Janifa, la fiancée du disparu qui chante la quête de Marita. Ce roman est un poème épique, un chant de libération à plusieurs voix, avec son chœur d'esclaves, ses percussion... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Marita cherche son fils unique, qui s'est enfui, qui a voulu probablement rejoindre la grande ville et peut-être oeuvré à l'indépendance de son pays, le Zimbabwe. Et elle est prête à tout pour le retrouver, même se rendre jusque dans cette fameuse cité dont elle entend parler. Mais avant, elle doit recueillir quelques témoignanges et les fonds nécessaires à son entreprise. C'est le point de départ de la trame narrative du roman Ossuaire. Mais cette trame se mêle et s'entremêle, un peu dans le désordre (j'ai perdu le fil un instant et je ne savais plus où j'en étais dans cette histoire) au gré des différents points de vue, des différents narrateurs, de leur interprétation des événements, etc. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, c'est seulement que ça peut devenir déboussolant au début alors il faut rester vigilent.

C'est que le lecteur a rarement le témoignage direct de Marita, plus souvent qu'autrement les pensées des autres personnages qui croisent sa route, et leurs propres préoccupations. Par exemple, la jeune Janifa à qui son fils a adressé une lettre avant de partir, le cuisinier Chisaga qui pourrait lui procurer l'argent nécessaire à son voyage (à un certain prix !), etc. Et ces personnages interagissent avec d'autres, comme le patron de la plantation où ils travaillent tous, Manyepo. Ce que j'aime de ces gens-là, c'est leurs préoccupations très terre-à-terre. Pas la dernière émission de téléréalité qui fait fureur, pas l'achat du dernier modèle de téléphone mobile, pas les frivolités ni les mélodrames insignifiants. Ces gens-là travaillent avec acharnement pour une misérable pitance, ils n'ont pas de temps à perdre avec des problèmes somme toute peu important. Ils n'ont peut-être pas une vie enviable selon nos standards occidentaux mais j'envie leur simplicité (ne serait-ce qu'un seul instant). Ceci dit, je ne souhaite pas enjoliver cette situation. Tous ces personnages, en particulier Marita, survivent. Ils mènent une vie de misère et de souffrance dans ce Zimbabwe à peine sorti de la colonisation.

Cette simplicité sur laquelle j'écrivais plus tôt, elle se traduit dans l'écriture. J'écris cela sans mesquinerie ni condescendance. L'auteur Chenjerai Hove utilise une plume économe mais ô combien riche et poétique. Souvent, les sages Africains manient la langue orale comme peu savent le faire et cela se transpose à l'écrit. Ça me rappelle Ahmadou Kouroumé, Mariama Bâ et plusieurs autres. Bon, peut-être que je me goure, surtout que la Côte d'Ivoire et le Sénégal ne sont pas le Zimbabwe, d'une extrême à l'autre de cet immense continent. Mais ce qui unit ces écritures, c'est cette sagesse ancestrale, qui permet toujours à n'importe quel homme ou femme de lancer un proverbe, des paroles sensées mais sans prétention, qu'on peut appliquer à toute situation. Philosophie de la vie et style littéraire se mélangent pour former un roman unique.
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Au centre du récit, Marita, pauvre ouvrière agricole. Petit à petit nous découvrons sa misérable vie, dans un récit fait à plusieurs voix, et surtout par Janifa, un flirt du fils de Marita, que cette dernière a en quelque sorte choisie comme fille adoptive. La vie de Marita fut très dure, elle n'a pu longtemps avoir d'enfant et fut pour cette raison maltraitée par son mari et tout le village. le couple s'est retrouvé travailler sur une exploitation agricole dans des conditions très dures, et leur fils unique s'est enfui un jour pour se battre pour l'indépendance du pays. Et un jour, Marita décide de partir à la recherche de ce fils chéri, un voyage dont elle ne reviendra pas.

Un livre plein de souffrances et de douleurs, avant tout celles des femmes, infiniment victimes, en tant que Noires, en tant que femmes victimes des hommes, en tant que pauvresses soumises aux gens détenteurs du pouvoir. le langage de Chenjerai Hove est toujours très poétique, et sa façon de tisser les différents chants qui composent son récit en maintient l'intérêt durant tout le roman. Un chant funèbre à la mémoire de toutes les souffrances endurées, de toutes les vies qui n'ont pas pu aller à leur terme et à leur épanouissement à cause de différentes violences subies. Poignant.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Tu disais qu'un oiseau pouvait voler très haut dans le ciel, mais que son coeur demeurait avec ses petits dans le nid. Mais je ne sais pas : suis-je l'un des petits auxquels tu penseras quand tu voleras dans le ciel?
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En terre étrangère, un fils de chef n'est qu'un inconnu, un roturier. C'est tout.
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La pauvreté, c'est pire que la guerre, à ce qu'on dit. On peut arrêter une guerre en parlant. On ne peut pas arrêter la pauvreté en parlant.
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On ne peut pas reprocher à l'arbre ses épines. L'arbre est comme il est, à nous d'y grimper si nous voulons les fruits.
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Gifler un homme devant sa femme et ses enfants, Manyepo, ne savez-vous pas que ça revient à le tuer?
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