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EAN : 9782916136325
48 pages
Les éditions du Sonneur (16/11/2010)
4.23/5   11 notes
Résumé :
En novembre 1848, Victor Hugo monte à la tribune de l'Assemblée constituante pour dénoncer une réduction de budget qui menace les lettres, les arts et les sciences.
Point d'économie sur l'intelligence, tel est le leitmotiv de son discours. Car brader la culture, c'est saboter la gloire de la nation, anéantir l'édifice social, avilir le peuple. Or seul "l'encouragement enthousiaste d'un grand gouvernement" peut lutter contre ces dangers, aujourd'hui comme hie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cela faisait un moment que je rêvais "d'entendre" la voix du député Hugo en situation, afin d'ancrer ce monument littéraire sacré dans une réalité plus tangible.
Aussi ai-je sauté sur cet élégant opuscule qui reproduit et contextualise deux discours du grand Victor en faveur de la culture prononcés en 1848 et 1849. J'ouvre le livre, je ferme les yeux, et je me transporte dans l'hémicycle...
C'est amusant, Hugo le grand tonitrue moins que ce j'avais imaginé, la silhouette est moins puissante, le verbe moins définitif.
Et pourtant les formules tranchantes sont là : "Le pays garde la gloire, et refuse le pain." " Vous avez cru faire une économie d'argent, c'est une économie de gloire que vous faites."
Le texte n'est pas majeur, mais le "vivre" en le lisant fait apparaître un Hugo humanisé par le réel : je n'ai pas perdu ma journée.
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Je l'avoue, c'est le titre qui m'a interpelé à la caisse de la librairie. du coup, sans vraiment lire la 4è de couv, il a atterri dans la pilette. Et pas bien épais, lu à l'arrivée à la maison (oui, vous saurez tout !)
Ce discours date de 1848 et il sonnerait bien encore maintenant dans la bouche d'Aurélie Filipetti (il parle même des ancêtres des intermittents !) Car oui, depuis toujours, il a fallut défendre la culture, la recherche, les institutions d'enseignement, bibliothèques et autres lieux de l'art. Ici, ce n'est pas pour rappeler que la culture rapporte plus que d'autres secteurs plus protégés. Non, il est rappelé ici que cela oeuvre pour la gloire de la France (nous sommes au 19è) et surtout que la culture lutte contre les obscurantismes et développe l'esprit critique. Que les biens moraux (il est aussi question de la religion) et immatériels sont aussi importants que les biens matériels.
A bon entendeur...
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Comme beaucoup le savent, Victor Hugo était aussi un homme politique.
Alors qu'il siégeait à l'assemblée, il monte à la tribune pour dénoncer une réduction de budget qui menace la culture.
Nous sommes en 1848, année charnière du régime politique français à l'heure de la révolution industrielle.
Je ne me permettrai pas de paraphraser la vingtaine de pages que compte ce texte. Je vous engage à le lire et à méditer sur l'actualité qu'il représente presque deux siècles plus tard.
« La culture coûte cher ? Essayez l'ignorance » (Abraham Lincoln)
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Pour commencer, honte à moi mais je ne savais pas ou plus que Victor Hugo avait été un élu (et plusieurs fois de surcroît !)

A la lecture de ce texte, j'imagine Monsieur Victor Hugo marchant jusqu'au parloir, puis déclamant. Ça devait être quelque chose quand même d'avoir l'honneur de l'écouter ! Quelle leçon ! Bon bref, je m'égare... Venons-en au texte.

Eh bien ! Quel discours ! Pas étonnant qu'il ait été ré-édité ; l'ensemble du texte pourrait être une accumulation de citations à recopier !

C'est très actuel, avec les mêmes besoins d'économies, les mêmes débats en fait. Victor Hugo parle de l'"Excès des tendances matérielles" ! Vous vous rendez compte ? C'est écrit en 1848 !! Que dirait ce cher Victor aujourd'hui ?

Il fait de l'humour, il flatte, il démontre habilement ; il utilise maintes stratégies de l'éloquence. Un argumentaire implacable. C'est beau ! Reste pour moi à aller voir s'il a effectivement fait mouche à l'époque...

~ Challenge multidéfis 20 : livre politique, engagé, militant
~ Challenge solidaire classiques 2020
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Il est toujours intéressant d'observer une époque du point de vue de l'éducation, de la culture, des arts. Et voir comment ces richesses étaient traitées :qu'en était-il à une époque donnée ? qu'en est-il à notre époque ? et comparer ce qui se disait (dit), ce qui se faisait (fait).

Cela soulève des questions... quel est le but que l'on donne à l'éducation ? pourquoi éduquer, à quoi éduquer, quels sont les moyens utilisés pour éduquer ? comment est perçue l'éducation, à quoi doit elle former ? Quant aux arts, à la littérature, quelle est la richesse d'une époque déterminée qui va perdurer au fil du temps ?

Le discours d'Hugo retranscrit dans ce livret commence avec un point crucial : il ne faut pas, en politique, chercher à économiser de l'argent à n'importe quel prix (en l'occurrence, il s'agissait d'économiser de l'argent en retirant des moyens financiers à des institutions chargées de transmettre la culture et le savoir). L'auteur confronte en quelque sorte le coût financier de la politique au coût intellectuel de la population, en disant que sauver le premier ne peut se faire au détriment des connaissances et de la culture de la population. Paradoxalement, une telle République agirait directement et de manière durable contre le peuple.

Il en ressort que le remède à tout problème rencontré au sein de la société, et qui sera décidé au sein de l'Assemblée, doit toujours viser un objectif : celui de mener une "politique intelligente", c'est-à-dire en poursuivant effectivement le bien de la population. Et il rappelle pertinemment, que ce bien ne doit pas être cantonné au bien-être matériel. Non : le bien-être doit aussi (voire surtout) être religieux et intellectuel. En effet, alors que le bien-être matériel ne pourra jamais être atteint par tous, le bien-être recherché dans le religieux et l'intellectuel est, lui, possible. Cependant, cela implique des coûts. Mais ces coûts sont nécessaires. Car ils contribuent directement à l'enseignement des arts, des lettres, des science et ainsi à diffuser la culture qui doit sensibiliser et éveiller la population au beau, au juste et au vrai. Or c'est cette connaissance du beau, du juste et du vrai qui permet d'immuniser la population contre l'ignorance.

D'où l'importance d'épargner les institutions et les établissements qui servent à transmettre le savoir et la culture (universités, conservatoire, théâtres, grandes écoles...) quant à la diminution des financements. Tous ces établissements indispensables pour combattre l'ignorance, ne peuvent pas être les premières touchées par les besoins de la République en matière de finances, car ces économies se feraient alors au détriment du peuple, de l'intellectuel du peuple.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Eh ! quel est, en effet, j'en appelle à vos consciences, j'en appelle à vos sentiments à tous, quel est le plus grand péril de la situation actuelle ? L'ignorance. L'ignorance encore plus que la misère.
L'ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C'est à la faveur de l'ignorance que certaines doctrines fatales passent de l'esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau confus des multitudes. [...] Et c'est dans pareil moment, devant un pareil danger, qu'on songerait à attaquer, à mutiler, à ébranler toutes ses institutions qui ont pour but spécial de poursuivre, de combattre, de détruire l'ignorance !
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Ce système d'économies ébranle d'un seul coup tout cet ensemble d'institutions civilisatrices qui est, pour ainsi dire, la base du développement de la pensée française.
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Il importe, messieurs, de remédier au mal ; il faut redresser, pour ainsi dire, l'esprit de l'homme ; il faut, et c'est là la grande mission, la mission spéciale du ministère de l'Instruction publique, il faut relever l'esprit de l'homme, le tourner vers Dieu, vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, vers le désintéressé et le grand. C'est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l'homme avec lui-même, et par conséquent la paix de l'homme avec la société.
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On pourvoit à l'éclairage des villes, on allume tous les soirs, et on fait très bien, des réverbères dans les carrefours, dans les places publiques : quand donc comprendra-t-on que la nuit peut se faire aussi dans le monde moral, et qu'il faut allumer des flambeaux pour les esprits?
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Un mal moral, un mal moral profond nous travaille et nous tourmente. Ce mal moral, cela est étrange à dire, n'est autre chose que l'excès des tendances matérielles.
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