Tout ce qui arrive, arrive pour le mieux. Votre vie eût été appauvrie sans toutes les choses qui vous sont arrivées. Aussi tout doit être accepté, le bon et le mauvais. En fait, vous n'avez pas le choix.
Quand une chose arrive, acceptez-la d'abord. C'est la vérité. C'est arrivé. Pouvez-vous la refuser et dire que ce n'est pas arrivé ? Non. Après avoir pleuré et vous êtes lamenté, vous allez l'accepter en tout état de cause. Pourquoi ne pas l'accepter dès le début ? Dites « oui » à tout.
Il ne faut tolérer ni que le passé vous domine, ni que le miroitement du futur influence le présent, la réalité. C'est seulement quand le passé et le futur sont éliminés que vous pouvez effectivement vivre dans le présent. Le présent seul est réel.
Expérimentez tout ce qui vient, parce que c'est la vie. Ne fuyez pas la vie.
Se faire du souci vous ôte de l'énergie et vous rend inefficace. (...) Les gens se font du souci par habitude. Ils ont développé une tendance à se tourmenter, car cela leur permet d'échapper à l'action.
Le passé reste le passé tant qu'il n'a pas été satisfait et qu'il reste refoulé. « Le passé est là ». Qu'est-ce que cela montre ? Pourquoi est-il là ? Parce qu'il est refusé.
Il n'y a pas d'autre esclavage dans la vie que celui du passé. Celui qui est libre du passé, est libre (...). Pourquoi ? Parce que seul le passé est la cause du futur. Le futur n'est rien d'autre que la prolongation du passé. C'est le passé insatisfait qui cherche sa prolongation dans le futur.
Aussi longtemps que ne surgit pas dans le coeur de quelqu'un un sentiment pour les autres, rien, bien sûr, n'est possible. Et pourtant c'est un fait : l'autre existe.
Lin-tsi, un des grands maîtres du Zen, aimait raconter : « Dans ma jeunesse, j'étais féru de canotage. J'avais une petite barque et je me promenais seul sur le lac. Une nuit, j'étais assis dans mon canot, les yeux clos, en train de méditer. Une barque vide qui dérivait vint heurter la mienne. Je crus que quelqu'un avait voulu m'accoster. La colère monta en moi, j'ouvris les yeux et m'apprêtais à invectiver celui qui m'avait abordé. Je vis alors que cette barque était vide. N'ayant personne sur qui déverser ma colère, je refermai les yeux et, dans le silence de la nuit, j'atteignis un certain point à l'intérieur de moi-même. C'est ainsi que cette barque vide me servit de révélation, de gourou. Et aujourd'hui encore, si quelqu'un sur un esquif m'aborde et m'insulte, je ris et me dis que sa barque aussi est vide. Je ferme les yeux et me retire à l'intérieur. »
Jetez un regard en arrière. L'ego avait promis beaucoup de choses, et rien ne s'est accompli à travers lui. Les promesses n'ont pas été tenues... Aujourd'hui, vos espoirs se rapportent à la vieillesse... C'est dans la vieillesse que le miracle est censé devoir se produire, et c'est ainsi que vous mourez insatisfait. Le miracle ne se produira pas parce qu'il n'advient jamais dans un climat d'espoir et comme un effet de l'espoir. Il peut se produire à l'instant même, et seulement ainsi. Mais cela exige une lucidité très intense qui vous amène à balancer par-dessus bord promesses, espoirs, rêves et autres programmes pour l'avenir, de manière à pouvoir jeter ici et maintenant un regard direct sur ce que vous êtes.
Si vous descendez un seau dans un puits à sec, il ne ramènera rien. Si vous le descendez dans un puits plein d'eau, il ramènera de l'eau, mais celle-ci provient du puits. Le seau n'est qu'un instrument pour l'en extraire. Lorsque quelqu'un vous insulte, c'est comme s'il faisait descendre en vous un seau, et ce seau remontera empli de colère, de haine, de violence, de tout ce qui se trouve en vous.
Notre époque est certainement l'une des plus impatientes que le monde ait connues. Chacun est impatient, chacun est par trop conscient du temps, et tous voudraient pouvoir accomplir immédiatement ce qu'ils ont à faire. Mais il ne peut en être ainsi.
La querelle brahmanes-bouddhistes à propos du Soi
Emission Sagesses Bouddhistes du Dimanche 26 juillet 2009