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Patrice Locmant (Éditeur scientifique)
EAN : 9782745308696
280 pages
Honore Champion (01/01/2003)
4.15/5   10 notes
Résumé :
Le Drageoir aux épices est la rencontre inattendue du sonnet classique, de la chanson populaire et de la comptine, de poèmes en prose fantasques, de nouvelles aux descriptions colorées et de tableaux de genre inspirés. Cette œuvre, écrite par Joris-Karl Huysmans à l’âge de 23 ans, se situe au carrefour des esthétiques romantique, naturaliste et décadente. Ce premier recueil est aujourd’hui considéré comme le noyau fondateur de l’œuvre hétéroclite de celui qui se déf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sonnet, poème en prose, chanson populaire, comptine, description, chronique sociale… Entre naturalisme, romantisme, décadentisme et symbolisme, l'auteur explore les champs de la littérature et l'on trouve dans ce recueil tout ce qui constitue l'oeuvre de Huysmans, de ses évolutions passées à celles à venir. Chaque texte est une friandise à la saveur nouvelle.

Il est beaucoup question des femmes : amantes adorées, prostituées sordides et jeunes filles indécises composent un portrait de la femme à l'époque de l'auteur. Qui dit femme dit amour et jalousie. « Mille petits riens se dressent devant moi ; le doute, l'implacable doute me torture. Il fait froid, eh ! qu'importent le froid, le vent, la neige, quand on aime ? Oui, mais elle ne m'aime pas. » (p. 22) Avec quel plaisir l'auteur se moque des images d'Épinal ! Ah oui, parlons-en de la rose bergère et du joli vacher quand il faut patauger dans la boue pour rassembler les bêtes !

Féru de peintures, l'auteur cite les maîtres flamands et leur rend hommage autant que possible. Il a aussi d'autres modèles, comme François Villon, premier poète maudit. « Meurs donc, larron ; crève donc dans ta fosse, souteneur de gouges ; tu n'en seras pas moins immortel, poète grandement fangeux, ciseleur inimitable du vers, joailler non pareil de la ballade. » (p. 52) Avec son lexique toujours riche et inventif, Joris-Karl Huysmans peint des natures mortes et des natures vivantes. le texte sur le hareng saur est une merveille : on voit le poisson briller sous nos yeux. Et sous la plume de l'écrivain, Paris et Bruxelles se dressent devant nous, superbes, crasseuses et sublimes.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je crois te voir, ô Villon, l’hiver, alors que le glas fourre d’hermine les toits des maisons, errer dans les rues de Paris, famélique, hagard, grelottant, en arrêt devant les marchands de beuverie, caressant, de convoiteux regards, la panse monacale des bouteilles.
Je crois te voir, exténué de fatigue, las de misère, te tapir dans un des repaires de la cour des Miracles, pour échapper aux archers du guet, et là, seul dans un coin, ouvrir, loin de tous, le merveilleux écrin de ton génie.
Quel magique ruissellement de pierres ! Quel étrange fourmillement de feux ! Quelles étonnantes cassures d’étoffes rudes et rousses ! Quelles folles striures de couleurs vives et mornes !

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Sur François Villon :

« Meurs donc, larron ; crève donc dans ta fosse, souteneur de gouges ; tu n’en seras pas moins immortel, poète grandement fangeux, ciseleur inimitable du vers, joailler non pareil de la ballade. » (p. 52)
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O toi dont l'oeil est noir, les tresses noires, les chairs blondes, écoute-moi, ô ma folâtre louve !

J'aime tes yeux fantasques, tes yeux qui se retroussent sur les tempes ; j'aime ta bouche rouge comme une baie de sorbier, tes joues rondes et jaunes ; j'aime tes pieds tors, ta gorge roide, tes grands ongles lancéolés, brillants comme des valves de nacre.

J'aime, ô mignarde louve, ton énervant nonchaloir, ton sourire alangui, ton attitude indolente, tes gestes mièvres.

J'aime, ô louve câline, les miaulements de ta voix, j'aime ses tons ululants et rauques, mais j'aime par-dessus tout, j'aime à en mourir, ton nez, ton petit nez qui s'échappe des vagues de ta chevelure, comme une rose jaune éclose dans un feuillage noir.
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La chambre était tendue de satin rose broché de ramages cramoisis, les rideaux tombaient amplement des fenêtres, cassant sur un tapis à fleurs de pourpre leurs grands plis de velours grenat. Aux murs étaient appendus des sanguines de Boucher et des plats ronds en cuivre fleuronnés et niellés par un artiste de la Renaissance.
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« Mille petits riens se dressent devant moi ; le doute, l’implacable doute me torture. Il fait froid, eh ! qu’importent le froid, le vent, la neige, quand on aime ? Oui, mais elle ne m’aime pas. » (p. 22)
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