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Anne-Marie Jaumaud (Illustrateur)
EAN : 9791092610437
l'An Demain éditions (01/05/2020)
4.5/5   3 notes
Résumé :
La sensibilité de Jacques Ibanès le méditerranéen a toujours été irriguée par la poésie des estampes du "Monde flottant" et de celles d'Hokusai en particulier. Passant par toutes les étapes de ce road movie des temps anciens, il s'est non seulement imprégné des cent deux profils de la montagne magique des Japonais au point de nous en livrer, comme en miroir, cent deux séquences, mais il a cheminé aux côtés d'Hokusai, se nourrissant lui-même de la quête et de la sage... >Voir plus
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Que lire après Hokusai s'est remis à dessiner le Mont FujiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans un voyage immobile, Jacques Ibanès nous convie à découvrir la genèse du mont Fuji par Hokusai ce « vieux fou de dessin ».
On connait Hokusai pour ses célèbres estampes, les trente-six vues du mont Fuji, montagne mythique, mais c'est à l'âge de 74 ans qu'il se remet à dessiner le célèbre volcan, créant « Les cent vues du Mont Fuji. »
La verve poétique de Jacques Ibanès s'empare de la naissance de cette oeuvre colossale et maîtrisée pour en décrire chaque moment avec la même sobriété, la même méticulosité que le peintre d'estampe et ainsi « exprimer l'essence des choses ».
Le Mont Fuji, volcan actif et point culminant du Japon, mais aussi symbole religieux, est vénéré par chaque japonais qui, tel « l'innombrable cohorte des voyageurs de l'âme », se doit d'en faire l'ascension une fois dans sa vie.
Pour le vieux peintre, c'était la passion d'une vie

« Hokusai aimait tellement le mont Fuji
Qu'il ressentait dans les fibres profondes
De son être les déflagrations sismiques
Qui l'avaient affecté bien avant sa naissance
Et l'avaient rendu tel qu'il apparaissait
A ses yeux. »

La montagne voit défiler tout un cortège de moines, pèlerins, fonctionnaires, chasseurs et geishas que le poète anime pour nous dans une fresque déroulante et agitée.
Le Fuji, « empereur des cimes » possède aussi son grain de malice lorsqu'il disparait dans les brouillards ou bien s'entoure de brumes comme d'une ceinture.
Selon les saisons, Fuji, « coeur battant du monde » se fait sombre et violent mais il peut se montrer joyeux et « Hokusai danse avec lui »
Le vieux peintre « se font dans le paysage » pour mieux l'approcher, il finit par se confondre avec la montagne vieille, modèle et complice d'une vie entière.

« Il a posé sa pipe et
Avant de se remettre au travail
Il s'étire comme un chat devant la fenêtre
En une longue imploration :
Une oraison au mont Fuji
Qui lui rend son salut »

Dans une géométrie en noir et blanc, les dessins aquarellés d'Anne-Marie Jaumaud viennent souligner, comme un reflet dans le lac Yamanaka , les révélations du poète.
Entrez dans ces estampes grâce à la magie de Jacques Ibanès et découvrez cet univers singulier si éloigné de nos paysages, vous en ressortirez apaisés.

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Conscience plutôt que gloire

La Vague, le mont Fuji, 1830, on n'a rien inventé ..
Les impressionnistes dont Monet n'ont jamais caché leur influence japonisante.
On peut en effet estimer que pour ce qui est de l'art moderne, il faudrait peut-être arrêter de se taper sur le bide et que, dans le même temps, s'il y a une part d'influence dans ce que prend l'autre, il convient de relativiser. Des peintres français et pas seulement ont beaucoup copié des maîtres, ce qui paraît important c'est quand la part de soi-même du peintre est la plus grande, et quand il trouve sa ligne de crête. Se dire, voilà, je suis arrivé à ce que je veux faire, parfois on le découvre même à ses dépens !

Paul Cézanne a peint entre 30 et 40 fois sa montagne Sainte Victoire. Hokusai a peint de nombreuses fois son mont Fuji, printemps été hiver ..

Chez les philosophes on accole bien sur le présentoir : influencé par, a influencé un tel, comme en littérature, l'idée du maître ..
Mais sait-on par exemple qu'à son tour Hukusai a été influencé par des peintres occidentaux et ces mêmes peintres ont été influencés par quelles grandes écoles ?
Chaque artiste a à voir avec sa conscience, indépendamment de ce qu'on peut en penser, il ne saurait se satisfaire d'une trop grande part de l'autre dans la voie qu'il se trace
Tolstoï disait dans une lettre à Jirkévitch venu lui demander ce qu'il pensait de sa poésie :
"Il ne faut écrire que lorsqu'on sent en soi quelque chose d'absolument nouveau, d'important, qu'on voit, mais qui est inintelligible aux autres, et que le besoin d'exprimer cette chose ne vous laisse pas en repos"
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Chacun au Japon se doit d'atteindre
son sommet une fois au moins dans sa vie
jusqu'à toucher le magma pétrifié
au bord du cratère redouté. /…/

On l'aura reconnu, ce « coeur battant du monde », le célèbre Mont Fuji, immortalisé à jamais par les pinceaux d'Hokusai (1760-1849).
Jacques Ibanès, musicien, chanteur, poète, « voyageur de l'âme », nous invite « dans la pointe aiguisée du présent » à suivre les traces du « Vieux Fou de dessin » qui toute sa vie célébra la montagne sacrée sous différentes formes, différents angles, différentes couleurs. Une ascèse pour dire « l'essence des choses ». Un chemin de vie.

Dans ses estampes il était devenu très fort
il donnait à entendre le clapotis
d'ailes des oies qui naviguent
et celui des cigognes à couronne rouge
lors des grandes migrations. /…/

L'espiègle Fuji se mérite. « Monde flottant », il change sans cesse selon l'heure, la saison, la lumière, le point de vue… Nombreux sont ceux qui s'y aventurent : tout un manège de pèlerins, de marchands, de paysans, d'artisans, de fonctionnaires se pressent à ses flancs, soit pour le travail, soit pour la contemplation. Faune et flore elles-mêmes chantent la gloire de la montagne « avec déférence ». C'est que le Fuji, à l'âme facétieuse, en impose. Entre sérénité et dévastation, il aime rappeler à chacun que « tout est illusion ». C'est un mont philosophe, un refuge pour les sanctuaires shintoïstes, un lieu de méditation à la perfection conique idéale.
Couleurs, perspectives, le peintre Hokusai, souligne Jacques Ibanès, restitue la nature du « mont-volcan » par tous les sens, l'ouïe, la vue, le toucher… car il le ressent physiquement comme partie intégrante de lui-même. Il se reconnaît dans « ses crevasses, ses effondrements », l'homme et la montagne ayant fini par se ressembler, se confondre. Mêmes rides, même « fiévreuse intensité », même cérémonial, chacun saluant l'autre au petit matin.
Outre les cinq sens, pour peindre « l'empereur des cimes » et la vie quotidienne qui s'y joue, le sage convoque les quatre éléments : « les pétales de la neige », « les typhons brûlants d'été », « les bourrasques d'hiver », « les déflagrations sismiques »... le Fuji, en soi, est une totalité, une présence, un mythe.
Le grand maître, à l'instar de son mont vénéré, a fini par se voir de partout, tant son influence a été grande sur la peinture orientale et occidentale qu'il a su concilier. (Pensons à Van Gogh, Gauguin, Monet, Sisley… à la passion de l'époque pour le japonisme.) Dès sa publication en 1830, la série d'estampes de paysage intitulée Trente-six Vues du Mont Fuji connut un succès fulgurant.
« Comment oublierait-on Fuji ? » Comment oublierait-on Hokusai qui le magnifia avec humilité jusqu'à la fin de sa vie ? le poète Jacques Ibanès et l'artiste Anne-Marie Jaumaud nous donnent à revivre, dans une alliance très intime, cette « pérennité » à l'oeuvre parmi nous, avec le même souci que le peintre : nous « laisser guider par la déesse / de la beauté et du bonheur ».

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Comment oublierait-on Fuji? Il est partout
tantôt pris au piège dans le filet
que le pêcheur hisse à la force de ses bras
(il a l'impression fugace qu'il l'a mis en cage)

tantôt il se cache derrière
le rideau de pluie
( et les passants s'émerveillent
comme au théâtre)
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Ainsi à force de le dessiner
et de le graver pour l'éternité
c'est comme si Hokusai
était devenu le mont Fuji lui-même
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Video de Jacques Ibanès (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Ibanès
Vidéo de Jacques Ibanès
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