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EAN : 9782812615658
294 pages
Editions du Rouergue (07/03/2018)
3.73/5   84 notes
Résumé :
Qui est vraiment Alexis Fjærsten, cette belle jeune femme qui a établi son camp de base à Metz, tombant immédiatement dans le coeur d'Anton ? Pourquoi tue-t-elle sauvagement un inconnu qui lui fait du charme ? Qui lui fait peur au point qu'elle est prête à s'enfuir jusqu'au bout du monde ?

Dans un premier roman intense, gorgé d'alcool, de rock et de poésie, Valentine Imhof nous emporte sur les pas d'une héroïne qui s'est placée sous la protection de L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Va où le vent te mène, va où le vent t'amène, oublie les maux qui t'enchaînent, petit plagiat revisité de paroles interprétées par Angelo Branduardi et tiré d'une playlist personnelle pas du tout raccord avec celle de Valentine Imhof présentée à la fin de son roman, Par les rafales.

Présentation de la protagoniste: Alex pour les uns ou Sacha pour les autres mais Alexis Fjaersten sur les papiers, 25 ans, étudiante en lettres et musique, journaliste free lance, père norvégien, mère française, domiciliée à Metz et recherchée. Un beau brin de fille libre à qui l'avenir sourit ou souriait.

L'ouragan dévastateur va se déchaîner dans les bayous de Louisiane proches de la Nouvelle-Orléans alors qu'Alex s'apprête à réaliser une série de portraits de musiciens de rue. Un « hurican » violent, sauvage dont le passage meurtrier la marque de stigmates indélébiles et de séquelles psychologiques profondes. Déboussolée, traumatisée, peut-être traquée, elle prend la fuite. de retour en France, elle trouve une planque, un minuscule appartement et en fait « son camp de base ». Alex ou Sacha, papillon brisé dans son envol, à nouveau chrysalide tisse un cocon protecteur au gré de rencontres amoureuses et amicales. Blessée elle trouve un moment d'accalmie en se réconfortant dans la culture de son enfance norvégienne dont l' univers mythologique la fascine, un baume pour son âme. Prisonnière de sa fuite en avant, Alex « l'inconnue de la chambre 107 » va vite devenir une énigme à déchiffrer aussi bien pour ses proches que pour la police.

Dans ce récit Valentine Imhof aborde avec sensibilité les troubles de stress post-traumatique, la folie paranoïaque, les fragilités d'une jeune femme solitaire, égarée, en état d'urgence, clouée dans une reviviscence répétitive des événements, mue désormais par la haine, la rage, la peur et la souffrance. Une figure féminine forte, brillante mais borderline, incontrôlable à l'image de Marianne dans Meurtres pour rédemption de Karine Giebel ou de Lizbeth Salander dans Millénium de Stieg Larsson.


Un road-trip halluciné et envoûtant, une enquête en filigrane, qui m'ont introduit dans les bars des bouts du monde (petit clin d'oeil à la compilation d'Elise Dürr) de Terre Neuve aux îles Shetland en passant par Gand ou Anvers, jamais très loin des brumes ou des embruns souvent à la merci de violents coups de vent.

Un roman noir, rock, sombre, violent très addictif à la construction originale, des chapitres qui débutent comme des dépêches d'une agence de presse, date, heure, lieu souvent précédés d'extraits littéraires collant aux états d'âme d'Alex, donnant des indices sur les abîmes qu'elle traverse, les étapes de sa cavale.
Une écriture brute, ciselée, réaliste permet au lecteur de s'immerger très vite dans les diverses ambiances grâce aux extraits musicaux suggérés, aux odeurs prégnantes, aux senteurs traversées et aux arômes développés.

Intriguée par le cursus de Valentine Imhof, auteure française originaire de Nancy installée à Saint-Pierre et Miquelon, j'ai eu envie de découvrir son univers. Présente à Toulouse Polars du Sud, j'ai choisi de lire son premier roman, Par les rafales, une très bonne pioche.

Une rencontre réussie, une nouvelle auteure à suivre. Par les Rafales un roman noir animé d'un souffle puissant.
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Un premier roman au style percutant et recherché, rythmé par la musique présente tout au long de la cavale et dont la playlist est fournie en rappel à la fin de livre.

Alex est un personnage libre, une héroïne baroudeuse, rock'n roll, destroy, qui vit comme elle donne des coups et de l'amour. Elle se décrit elle-même chtarbée, branque, avec un pète au casque.

Un genre de récit à part, sorte de road movie cinématographique, original et sympathique.
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Une pinte glacée à la main, tu te fraies un passage dans la foule à coups d'épaule pour t'approcher de la scène. Un groupe enchaine des morceaux de rock alternatif à plein volume. L'ambiance est survoltée. Odeurs de sueur, de bière éventée et de vieux cuir. Saisi par le rythme, gagné par un début d'ivresse, tu attends de finir ton verre pour te joindre au pogo. Cette atmosphère, tu la connais sûrement, tu l'apprécies peut-être, imprègne le roman de Valentine Imhof.

Alex, la protagoniste de « Par les rafales » est un être anéanti. Partie étudier aux Etats-Unis, elle décide de visiter la Louisiane. Déçue par le carnaval de la Nouvelle-Orléans qu'elle juge factice et trop touristique, elle sillonne les campagnes inondées de l'Etat en quête d'authenticité. Alors qu'elle se rend à une fête paroissiale perdue dans un bayou, elle se trompe de direction et fait une mauvaise rencontre. Tout bascule. La jeune femme est désormais meurtrie et traumatisée. Animée d'une rage meurtrière, elle fuit sans trouver de répit à travers le monde, pourchassée par des démons qu'elle a fait siens.

A travers le portrait de cette héroïne déjantée, l'auteure nous offre une immersion dans un monde cauchemardesque aux nombreuses influences : rock, alcool, mythologie, poésie, tatouages et voyages… La musique est omniprésente dans le récit et donne un écho à l'état d'esprit des personnages. Les titres évoqués sont repris dans une playlist en fin d'ouvrage de très bon goût : Tom Waits, The Jefferson Airplanes, Nick Cave, J.J. Cale, etc. le roman est imprégné de la mythologie nordique ; la protagoniste mêle notamment sa destinée à celle de Loki, le dieu destructeur, dont elle s'est fait tatouer le nom sur la nuque. Les références littéraires sont nombreuses et comme pour la musique, très bien choisies. Autre thème, celui du voyage. Et j'ai adoré le récit des virées à Gand, les bars undeground, les verres de oude jenevers, la bruine pisseuse, les pavés glissants… J'ai également aimé l'ambiance des îles perdues au coeur de l'océan, l'odeur de tourbe, les embruns, la minéralité et enfin la solitude et le sentiment d'être hors du monde qui ont des vertus salutaires.

Pour conclure, je me permets de paraphraser la présentation de l'éditeur : Valentine Imhof nous livre un premier roman incandescent, gorgé d'alcool, de rock et de littérature. Une très belle découverte.

Je remercie les Éditions du Rouergue pour cet envoi dans le cadre d'une Masse critique.
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Valentine Imhof nous propose cette histoire d'une jeune femme aux plusieurs visages, Alex Fjaersten. Qui est-elle vraiment Alex, journaliste free-lance de 25 ans dont Anton, qui l'attend désespérément au Donjon - un bar de Metz- est tombé fou amoureux ? Car Alex a la bougeotte comme il si elle fuyait quelque chose ou quelqu'un. Tantôt à Metz, à Gand ou au nord des Ecosse dans les Shetland. La réponse est peut être à trouver dans son voyage un an plus tôt aux Etats Unis et notamment lors de son passage en Louisiane où elle a fait une très mauvaise rencontre qui va forger son destin et ses futures actions.
En tout cas, Alex était bien présente le soir du Up Helly AA en Ecosse, cette fête annuelle qui honore la culture viking où un drakkar plus vrai que nature finit carbonisé. Ce soir-là, un homme est mort assassiné. C'est la détective Kelly McLeish qui est chargée de cette enquête difficile. En effet, vu le nombre de touristes présents sur l'île, les recherches sont fastidieuses mais Kelly est entêtée et ne lâchera pas le morceau avant d'avoir abouti, histoire de faire la pige à ses collègues masculins.

Le rythme du roman tente de suivre le rythme effréné des pérégrinations d'Alex, en mouvement permanent. Quitte à laisser sur le carreau son amoureux dans ce bar rock de Metz.. Alex n'est en effet pas la femme d'un seule homme, elle trop éprise de liberté et de nouvelles découvertes. Liberté ? Son parcours ressemble de plus en plus à une fuite en avant. Et gare à celui qui serait trop entreprenant car Alex est une lionne qui sait mordre à mort. On lui a fait trop mal pour qu'elle se laisse faire sans réagir. Mais ses actes extrêmes ne sont pas sans conséquence, car les polices européennes sont à ses trousses..

J'ai rapidement très vite pensé à “Thelma et Louise”en lisant ce livre. Certes en plus noir et plus rock'n'roll mais le tempo comme l'un des éléments déclencheur sont dentiques , quant à la fin…
C'est très bien écrit, brut de pomme et sans filtre et cela rend d'autant plus difficile de lâcher Alex dans son parcours sauvage et chaotique.


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Il suffit parfois d'un petit rien pour qu'une vie bascule...

Pour Alex, étudiante-pigiste passionnée de musique et de culture, ce sera une erreur d'itinéraire au coeur d'un bayou proche de la Nouvelle Orléans où elle s'aventure en quête d'un peu d'authenticité, pour fuir la carte postale qu'est désormais devenu le carnaval. Un mauvais choix de chemin, une intrusion involontaire en propriété privée, un fermier et son fils avides de sanction comme de chair fraîche : une orgie sexuelle contrainte et violente va laisser Alex à moitié morte dans la boue et la faire basculer dans l'errance. Avec un incessant goût de vase dans la bouche qui ne la quittera plus...

Après s'être vengée du père, Alex est désormais persuadée que le fils ne la lâchera pas, où qu'elle aille. de Metz à Nancy, de Gand à Anvers en passant par les Iles Shetland et Terre Neuve, elle fuit et tente sans grand succès de se réparer. le corps, autant qu'il en soit possible, sous le dermographe lumineux de Bernd ; le coeur à petites doses, avec le patient Anton ; l'âme qui reste son bien le plus précieux, à l'aide de ses racines nordiques et du Dieu Loki qui lui donne esprit de vengeance et rage destructrice.

Le meurtres se succèdent, les flics s'activent, l'espace se restreint. Il faudrait maintenant plus qu'un petit rien pour que la vie d'Alex rebascule du bon côté de la force, que ce perpétuel goût de vase la quitte. À moins qu'une rafale...

Pour son premier roman, Valentine Imhof réussit avec Par les rafales, un polar original et nerveux, aux variations de rythme maîtrisées et guidées par les notes d'une playlist rock/punk/grunge/spleen qui colle parfaitement aux états d'âme successifs d'Alex et des autres. L'écriture est alternativement choc et hard comme un shot de Screech, puis posée et apaisante comme un dernier genièvre bu avant la fermeture du rade. Saisi dès le début, le lecteur entre rapidement en empathie avec Alex, reléguant presque le coeur de l'intrigue en sujet annexe.

Un livre prometteur, qui fait guetter le prochain avec intérêt !
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Elle s’imagine déjà roulant dans le ventre des vagues.
Un goût de caillou et d’iode dans la bouche. Encore un pas en arrière. Une ultime impulsion de tout son corps. Elle se libère, enfin, et boit l’air goulûment. Elle ferme ses yeux noirs et s’abandonne, gracile, dans les bras du vent et l’infinie douceur de l’oubli.
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La boutique est plongée dans la pénombre, tous les stores en sont baissés et seul le haut de sa cuisse est éclairé. Alex s’imagine dans le scriptorium d’une abbaye cistercienne. Elle a la vision d’un beau clair-obscur. Un tableau de Georges de La Tour comme Saint Jérôme étudiant, Saint Ambroise taillant sa plume ou encore Saint Sébastien soigné par Irène, à la torche, dans lequel elle tiendrait le rôle du martyre. Elle observe Bernd en moine copiste attentif, concentré à l’extrême derrière ses petites lunettes d’écaille.
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Tout au bout du long étal, elle aperçoit un bac en bois, immense, rempli d’anguilles vivantes, de toutes tailles.

Et sa flânerie s’arrête net. Interrompue par cette vision cauchemardesque et fascinante d’une hydre à mille têtes et d’un amas de corps dont les entrelacs se nouent et se dénouent sans cesse, s’enchevêtrent en un écheveau labyrinthique et inextricable. Elle se penche au-dessus de la masse mouvante, fluide et compacte. Sensation de vertige. Elle se voit tomber dans la cuve. Et les créatures serpentines la recouvrent et s’insinuent en elle, la bouffent de l’intérieur, ressortent de son ventre et y replongent. Elle disparaît peu à peu dans la multitude de leurs bouches voraces, elle y est absorbée, digérée.
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(...) elle sait que son rêve de vie normale, c’est du bluff, c’est du pipeau, c’est tout bidon. Ils l’ont amochée pour de bon, c’est sans espoir de réparation. Elle est définitivement disjonctée, déménagée, déraillée, chtarbée, déjantée, fêlée, barge, dingue, louf, branque, toquée, tordue, secouée, siphonnée, cinoque, tapée, fondue, timbrée, azimutée, baisée de la tête, complètement jetée, percutée, marteau, ravagée, elle a perdu les pédales, elle a un pète au casque. Et sa rage, sa haine, toute cette colère sulfurique qu’elle nourrit, irriguent alors son corps d’une adrénaline concentrée(...).
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Le fait que ce minuscule agrume, insignifiant, renferme sous sa peau épaisse la connexion du Bien et du Mal, semble étrange à Alex. Ou peut être pas tant que ça, après tout, puisqu’il combine l’acidité et l’amertume, et que ce sont sans doute les goûts que laisse une trop grande lucidité sur le monde et sur les hommes. L’ignorance est indéniablement plus douce, et prend donc plus facilement l’apparence d’une pomme ou bien d’une figue.
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Videos de Valentine Imhof (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valentine Imhof
le blues des phalènes de Valentine Imhof aux éditions du Rouergue https://www.lagriffenoire.com/1101325-romans-le-blues-des-phalenes.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionsdurouergue
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