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François de Mecquenem (Traducteur)
EAN : 9782070382415
256 pages
Gallimard (03/04/1990)
3.98/5   24 notes
Résumé :
Qu’elle est belle! Du satin, blanc comme la neige fraichement tombée. Un voile de tulle, léger comme un brouillard. Un bouquet de fleurs d’oranger, un diadème de perles…
Qui pourra deviner que cette radieuse et sereine jeune fille qui s’avance vers l’autel va vivre auprès de celui qu’elle a choisi des jours de cauchemar, où l’amour fera bientôt place au doute, à l’angoisse, à l’horreur ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Peut-on aimer un bouquin à l'action aussi trépidante que l'encéphalogramme d'un zombie de base lobotomisé à secret story ? C'est un gros oui affirmatif !

New-York, début XXe...Prescott Marshall est jeune, plutôt pas mal de sa personne mais pas vraiment crédible en sosie de Crésus. Qu'à cela ne tienne, Marjorie Worth est jeune, plutôt pas mal de sa personne et blindée. Ni une ni deux, le temps d'une courette expédiée à la va-vite et les voilà unis pour le meilleur et pour le pire. Pas de bol pour Marj, Prescott, devant l'hôtel, ne retint que le pire...

Que dire sans trop en dévoiler. Prescott / Raskolnikov même combat, avec, toutefois, une idée de repentance beaucoup moins ancrée chez le premier.
Irish magnifie la violence latente, celle que l'on ne voit pas, celle qui vous ronge de l'intérieur, allant presque jusqu'à confiner à la folie.

Instantané d'un couple corrodé par le doute, miné par la psychose galopante du pater familias aux dépens de sa femme, victime expiatoire collatérale.

Une écriture fascinante, un canevas au déroulé implacable, J'ai Vu Rouge est de ces bouquins qui vous laissent coi quoi, incitant le lecteur comblé à finalement déclamer " les bras m'en tombent ! ".
Un souci du détail poussé à l'extrême pour cet auteur mort de la gangrène en 1968 !

4.5/5


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Tous les bons romans noirs ont en eux quelque chose d' Irish…
Irish, c'est un ton, un décor, une ambiance à la fois du quotidien et du souterrain, du menaçant. Les romans ou nouvelles sont souvent à la première personne, ce qui accroche le lecteur par le bras, et ne le lâche pas. Bien sûr, depuis les années 40 et 50, on a fait mieux en matière de suspense et d'angoisse. Mais ce ton désabusé, distancié, mais aussi désespéré, je ne l'ai jamais vraiment retrouvé.Irish est un écrivain dont l'atmosphère romanesque colle à la fois avec les tableaux de Hopper et avec les couvertures de pulp fictions.Quelque chose de l'angoisse et de la déprime urbaine, avec des personnages pris dans un engrenage parfois sophistiqué, parfois tristement banal. C'est une écriture de la solitude.
Il y a quelque chose d'Irish chez Japrisot, chez le jeune auteur de Avant d'aller dormir, à un bien moindre degré chez Douglas Kennedy (je parle de celui de bonne facture, les 4 ou 5 premiers romans) et H Coben, qui sont pourtant des maîtres en leur genre. Irish, c'est une vision littéraire d'une certaine Amérique, ou de l'Amérique, au ras du pavé.
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"J'ai vu rouge" est un roman plutôt surprenant.Surprenant et pas mal cruel.

Tout commence un soir de 1910. Prescott Marshall attend celle qu'il espère épouser un jour, une jeune femme répondant au nom de Marjorie Worth. Malheureusement pour lui, Marjorie ne viendra pas. Son oncle et sa tante ont été retrouvés morts, alors qu'ils effectuaient une croisière. La jeune femme ne se sent vraiment pas la force de laisser sa mère seule face à cette épreuve.

Marshall, qui s'apprêtait à lui faire sa déclaration justement ce soir-là, commet la maladresse de se laisser guider par sa déception et s'enivre plus que de raison. Sa route croisera celle de Leona Harris, avec qui il aura une aventure d'un soir. Grossière erreur de sa part, car la jeune femme a de la suite dans les idées. Ses chantages et ses harcèlements finiront par pousser Marshall au pire, transformant sa vie, mais aussi celle de Marjorie, en véritable enfer.

L'histoire nous fait plonge dans la paranoïa et les terreurs de Marshall. Souvent, je me suis retrouvé à ne pas savoir sur quel pied danser. Croire aux soupçons de Marshall ? Décider qu'il ne s'agit là que de fantasmes ? L'auteur joue beaucoup dessus, si bien qu'à de nombreuses reprises il parvient à piéger le lecteur, ce de façon particulièrement habile.

Quant à ses personnages, il est loin de les ménager et n'hésite pas à les conduire jusqu'à une situation de non-retour assez délirante. Si bien qu'il n'est pas difficile de plaindre et Marshall, qui espérait qu'un avenir radieux s'ouvrait devant lui, et Marjorie, qui ignorait jusqu'où la conduirait ce mariage tant désiré.

Un roman noir, donc, aussi prenant que stressant.
Lien : http://monsieurblop.wordpres..
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Un suspense qui se lit sans ennui, un récit bien mené et dont la fin est inattendue…avec un style agréable, un excellent moment de lecture dans ce genre…
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Elle n’aurait jamais dû venir si près.

Il ne se rendit aucunement compte de ce qui arriva. Toute la haine, toutes les angoisses, tous les tourments accumulés durant ces six dernières semaines, explosèrent en un éclair éblouissant. Il ne se rendit compte de rien, il ne sut rien de ce que son corps put faire à ce moment-là. Il entendit un cri étouffé, qui lui sembla provenir de l’autre côté d’un épais rideau, et ce fut tout.

Le rideau s’estompa. Elle le regardait au travers. De nouveau, il put la voir.

Ils étaient cramponnés l’un à l’autre, soudés par une double prise de bras. Il lui serrait la gorge à pleines mains. Ses deux pouces s’enfonçaient dans la partie sensible du cou. Il sentait la chair s’affaisser sous leur pression, céder, tandis que l’armature solide sous-jacente, le tuyau creux, cartilagineux, résistait. Ce tuyau sur lequel il pesait de toutes ses forces pour le faire craquer et l’aplatir.
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Crois-tu que ce soit cela que j’attendais du mariage ? Je ne parle pas de l’argent, je me moque de ne pas en avoir. Je n’en ai pas souffert un seul jour, depuis que nous sommes mariés ! Mais il devrait y avoir entre nous au moins des racines, des bases. Nous devrions être en train de construire quelque chose et je devrais sentir que je t’y aide. C’est la seule idée qui pourrait m’aider à supporter toutes ces journées tristes et solitaires. Mais dès que je réussis à démarrer tant soit peu, tu viens par derrière et tu démolis tout ce que j’ai fait, et toutes mes tristes journées sont perdues. Voilà maintenant que tu veux m’emmener ailleurs, pour que j’y reconstruise quelque chose, qu’ensuite tu détruiras. Et je n’ai rien. Rien. Tu ne me laisses rien !…
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Elle avait à peine quinze ans que je l’aimais déjà. Je l’ai aimée dès que l’on peut aimer. Je ne parviens pas à concevoir que les mots Marjorie et amour soient deux mots différents. Dans mon cœur, ils se sont toujours confondus.

« Je l’aimais depuis nos premiers jeux d’enfants, et ces petites danses guindées, que nous dansions dans les bras l’un de l’autre. Elle était si jolie alors, avec son ruban rose dans les cheveux et la ceinture assortie ! Comment a-t-elle pu se transformer en cette chose, là-haut ? Est-ce toujours cela, le destin des jeunes filles ? Est-ce à cela que doivent s’attendre les petits garçons qui les aiment ?

« Je l’aimais trop, voilà toute l’histoire. Mon histoire à moi.
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Jamais la vue d’un être humain ne lui avait causé autant de joie que l’apparition de cet homme. Oui, même la présence de Marjorie, durant ces années où il l’avait si tendrement chérie, ne lui avait jamais procuré un sentiment d’une force pareille. L’instinct de vivre est plus fort que celui d’aimer.
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C’est sa beauté qui l’avait attiré, alors qu’elle dansait un tango au thé du Plaza, vêtue d’une longue robe fendue. C’est cette beauté qui l’avait incité à se renseigner sur elle et à se dire : « Approchons-nous. Il faut absolument que je lui sois présenté. » De fait, elle était ravissante. Brune, extrêmement séduisante, grande et gracieuse au possible. La mode était charmante cette année-là, créée pour elle, semblait-il. Une des dernières années, du reste, où la mode féminine fut encore ce que l’on appelle habillée.
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