Parasite Kiseiju, tome 2

Dans le tome 1, on avait laissé Shin'ichi aux prises avec le féroce "Monsieur X"... qui découvrait à ses dépens qu'il avait deux adversaires contre lui!
Le combat se termine assez vite, le mangaka ne s'éternise pas là-dessus. "Tamiya Yoko" s'éclipse ensuite tout aussi vite de l'action: après une nouvelle entrevue qui menaçait de virer au combat, à la crainte de Migy, elle se ravise et décide de le laisser tranquille. Tandis que Shin'ichi se retrouve mêlé à des bagarres lycéennes, un nouvel arc débute avec le voyage des parents de Shin'Ichi: avec tous ces parasites, est-ce bien prudent?.... Surtout que ceux-ci semblent avoir compris que les disparitions inexpliquées attirent moins l'attention que les boucheries sanguinaires du début...

Un second tome tout aussi intense et surprenant que le premier! Un excellent manga qui met en scène un adolescent lambda plutôt crédible, qui cherche désespérément à se rassurer sur la supériorité morale de la nature humaine, en défendant un de ses camarades de classe malgré sa faible force physique... Migy est parfait : curieux, pas amical pour un sou et toujours aussi pragmatique quant à ses rapports avec son hôte. Tamiya Yoko, fascinante de cruauté et de réflexion semble plus mature et agressive ( mais pas plus que nécessaire) que Migy. Sa disparition, due à une grossesse célibataire, montre bien le poids des convenances dans le Japon des années 90... Oui, car on est dans les années 90, sans internet ni téléphone portable, les personnages utilisent des cabines téléphoniques et ont des chemises aux motifs assez croquignolets... Mais on ne rigole pas, et Shin'ichi va être à deux doigts (à une main droite?) de mourir pour avoir pété un câble devant un ennemi très différent des précédents... Dès le second tome! on sent qu'on n'est pas dans une série qui cherche à étirer l'histoire...

En plus d'une énorme culpabilité et d'un chagrin terrible, il hérite de petites mutations "amusantes" dont on verra très vite les effets...
Iwwaki maîtrise son art de mangaka: Il sait maîtriser ses effets de narration, que ce soit pour exprimer la brusque terreur d'une lycéenne un peu racaille, la surprise de Shini'ichi devant l'arrivée chez lui d'un ennemi, et son accablement devant la triste réalité, ou le cliffhanger de ce qui arrive pendant la promenade de ses parents... Les yeux de Tamiya Yoko rappellent un peu le graphisme de Go Nagai dans Devilman, ainsi que le thème de l'infiltration des démons/monstres dans la société. Par contre on est clairement dans un trait de dessin réaliste, pas de grands yeux, un recours assez sobre aux trames, et un ancrage dans la vie quotidienne très bien pensé pour faire d'autant plus contraste avec l'horreur (même si ce tome est légèrement moins gore que le précédent) amenée par les parasites.

Bien, bien dessinée, bien menée (originale, surprenante sans être incohérente), une série à suivre ; qui en plus ne fait que 10 tomes, vous ne vous ruinerez pas! un indispensable pour ceux qui s'intéressent aux thèmes abordés dedans.

L'intrigue se corse naturellement mais de manière décisive. La mère de Shin'Ichi sera complètement parasitée lors d'un événement aussi fortuit qu'un accident. le mystère plane : tout le monde croit à sa disparition et à sa mort mais, parce qu'elle est retournée à la maison pour affronter directement le parasite de son fils, Shin'Ichi comprend ce qu'il s'est véritablement passé. Au cours de cet affrontement ambivalent, Shin'Ichi aurait pu mourir si son parasite n'avait pas tenté de le sauver. Cet acte aussi généreux que peut l'être tout comportement parasitaire aura des conséquences que nous ne pourrons mesurer qu'en lisant les autres épisodes de cette série aussi délirante que glauque.

Un tome dans lequel apparaissent d'autres parasites autour du personnage principal.
La menace qui se fait sur les humains apparaît plus clair.
L'orientation du protagoniste est aussi évoquée.

Un tome comme le précédent qui alterne entre scènes réalistes et moments d'horreurs. Une intrigue prenante.