AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782207304532
160 pages
Denoël (22/01/1988)
3.61/5   23 notes
Résumé :
Désormais il est possible de vivre jusqu’à quatre-vingt-dix ans passé sans contracter la moindre maladie. Promenez-vous les pieds nus dans la rue et vous verrez rapidement une nouvelle couche de peau apparaître sur vos talons. C’est d’abord une fine pellicule qui ressemble à la surface du lait bouilli. La chose grossit vite et c’est bientôt une pâte élastique et molle que le promeneur traîne derrière lui. Ce tégument inesthétique et gluant fait parfois trébucher cel... >Voir plus
Que lire après Le château d'encreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le château d'encre, c'est une maison dans laquelle la nuit ne se dissipe jamais. C'est là où vivent un jeune garçon, sa grande soeur et leur mère. le garçon regarde le monde à travers la lucarne du grenier, un monde qui s'est adonné à une étrange pratique. Les gens se déplacent désormais avec leur ombre, créature flasque, greffée à leur talon qu'ils traînent derrière eux et dans laquelle leur corps rejette tous les microbes, virus et autres toxines. Impossible de résumer mieux un livre totalement inénarrable à la construction aussi poétique que mystérieuse. Est-ce là une fable platonicienne sur notre rapport au monde ? Une autobiographie déguisée ?
Quoiqu'il en soit, le château d'encre est peut-être à la fois une des oeuvres les plus méconnues de Brussolo mais également, délicieux paradoxe pour un écrivain populaire, une des ses plus belles ! D'entrée de jeu on sait que l'on est dans la veine poétique et fabulatrice du « Syndrome du scaphandrier » ou de « Mange-monde », avec un zeste de « Ma vie chez les morts » pour l'admirable description des rapports complexes entre une mère et son fils. C'est un récit avant tout amusant, tant il ressemble à une accumulation d'idées absurdes s'appelant les unes les autres, mais aussi extrêmement émouvant dans la description de la vie quotidienne de cette famille pas comme les autres, dans l'évocation du temps qui passe et de la perte de l'innocence de l'enfance. le château d'encre est un livre de rage aussi tant la violence interne du personnage principal est grande, un livre de désespoir tant sa situation, son rapport au monde, semble le vouer à une damnation irrémédiable. On referme le livre troublé, sentant qu'on vient d'achever un livre rare, fragile, qui nous a fait toucher du bout des doigts une bien étrange métaphysique de l'absurde.
Commenter  J’apprécie          61
Le début du roman me laissait espérer un Brussolo poétique et sombre, comme L'épave ou Hurlemort. Un peu déçue, j'ai constaté qu'il y avait une rupture brutale dans la façon d'écrire au bout de quelques pages : le début du roman raconte un retour vers des lieux d'enfance, on plonge ensuite dans le récit des souvenirs. Et plus que du Brussolo darkopoétique, on a du Brussolo très bizarrodélirant, comme avec Rinocérox,Opération serrures carnivores ou La fenêtre jaune.
Le narrateur nous raconte ce qu'était sa vie quand il vivait dans "le château d'encre" : c'est ainsi qu'il a surnommé sa maison.
Quand il était enfant, les gens se faisaient greffer des colonies parasites qui "aspiraient" les maladies, créant des sortes d'outres obscures, comme des ombres, qui les suivaient dans leurs déplacements, attachées à leurs talons. La soeur du narrateur, Dorine, tient un salon d'esthétique pour ombres : elle les repasse, les raccommode, les arrange. Sa mère, elle, est couturière funéraire : elle coud un linceul aux trépassés avec leur "ombre".
Le narrateur, enfant, assiste à tout cela avec circonspection : ces ombres le dégoûtent. Lui vit dans l'obscurité du château d'encre, sans jamais s'exposer à l'extérieur. La maison elle-même est un personnage à part entière.
J'ai aimé la façon dont l'auteur nous fait pénétrer l'univers particulier de cette famille de parias, de "sans ombres", dont le travail est justement de prendre soin des ombres.
Par contre je n'ai pas apprécié le personnage du narrateur, que j'ai trouvé capricieux, immature et peu ambitieux. Il détient un pouvoir dont il ne fait rien, finalement.
J'ai trouvé plutôt sympa ce roman, même si j'ai eu un peu de mal à avancer dans ma lecture : sympa par son originalité incontestable, mais le sujet ne m'a pas vraiment plu.
Commenter  J’apprécie          10
Encore une récit métaphorique pour cet auteur aussi prolixe que (là, c'est juste mon avis) talentueux.

Talentueux car il réussit encore une fois à construire et narrer une histoire sans excès de style et de passages inutiles à contrario de tous ces auteurs qui confondent bavardage inutile et style littéraire. Et son message passe, inexorablement. Aucune défense n'est efficace. Toute résistance est vaine. Quand Brussolo s'exprime, on saisit le message.

Encore une fois, il nous entraîne dans une de ses histoires aussi savoureuses au premier degré, qu'au deuxième et même troisième. Il en a le secret. Il nous réitère son savoir-faire à chaque fois, et, comme à chaque fois, je savoure.

Ici encore, il m'est difficile d'en expliquer plus sans risquer le spoil... Alors, chers babelionautes... il ne vous restera qu'à vous faire votre propre opinion...
Commenter  J’apprécie          30
C'est un bon Brussolo celui-là! On sait tous les fantasmes des hommes sur leur ombre ... Brussolo y ajoute l'ombre thérapeutique qui prend en charge les maladie de son géniteur , et à son habitude il bâtit une société et ses usages à partir de ce postulat . Et il y ajoute un enfant deus ex machina comme facteur potentiel de catastrophe!
Commenter  J’apprécie          21
Un jeune garçon vit avec sa mère et sa soeur dans une étrange demeure. Ils exercent une drôle d'activité : eux-mêmes dépourvus d'ombre, ils prennent soin de celles de leurs voisins.
Un roman clairement fantastique qui débute avec une noire et inquiétante poésie. Malheureusement, au fil des pages, on a l'impression que l'écrivain tire et étire le fil de son inspiration sans réelles lignes directrices. le récit perd en cohérence et en tension. Une belle idée, comme toujours chez Brussolo, mais un peu gâchée.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un bûcher ronflait dans le ventre de la maison, mes soutiers y jetaient tout ce qui est susceptible de produire une fumée opaque et indélébile : vieux pneus, mais aussi tableaux noirs, parapluies de notaires, vêtements de deuils, corbeaux empaillés, drapeaux d'anarchie... Cet holocauste levait vers le ciel des volutes d'une noirceur intense. Des lunettes de conducteur de locomotive sur les yeux, j'assistais à la propagation des nuées. Je me prenais à souhaiter que ce surcroît d'opacité aille porter secours à l'armée des ténèbres en déroute, que ces renforts inespérés lui permettent de tenir tête au jour naissant et de regagner du terrain pied à pied.
Commenter  J’apprécie          20
Si un jour on me cherche noise,je cesserai de ressusciter les morts pour faire se lever la tempête! L'ombre m'obéit parfaitement à présent , et il me serait ex-trê-me-ment facile de la lâcher sur la ville comme une tornade purificatrice!
Commenter  J’apprécie          20
Chaque fois que j'essaye de "la" situer, les mêmes mots me montent aux lèvres : "La maison se dressait à la sortie de la nuit..."
Je regarde couler le flot sombre du fleuve. Au-dessus des berges s'élève le château d'encre.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Serge Brussolo (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Brussolo
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !
autres livres classés : parasitesVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (53) Voir plus



Quiz Voir plus

Peggy Sue et les fantômes

Quel est le nom de famille de Peggy Sue ?

Fairway
Trueway
Fairpath
Farewell

10 questions
26 lecteurs ont répondu
Thème : Peggy Sue et les Fantômes, tome 1 : Le Jour du chien bleu de Serge BrussoloCréer un quiz sur ce livre

{* *}