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sur 314 notes
Entre 1982 et 1988, la famille d'Ivan Jablonka a exploré l'Europe du Sud, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient à bord d'un camping-car, un combi Volkswagen Transporter T3 Joker Westfalia de couleur beige durant leurs vacances d'été.
Sept étés merveilleux à une époque où il n'y avait pas Internet, les téléphones portables, les Nintendos ou autres écrans pour captiver les enfants au détriment du paysage. Sept étés merveilleux où l'auteur a connu la liberté de s'arrêter où bon leur semblait, d'organiser leurs journées comme ils le voulaient, de s'amuser, de nager, de visiter ou non les monuments, de bouder, bref, de profiter d'heures pleines sans contraintes. Sept étés merveilleux qui lui permettront plus tard de prendre conscience que ces voyages ont été ses humanités et qu'ils ont fait de lui l'être cultivé et instruit qu'il est.
Je n'ai pas parcouru l'Europe du sud, encore moins l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Je n'ai pas campé avec mes parents pour la bonne raison que même avant leur divorce, mes parents ne passaient pas leurs vacances ensemble, alors camper ! Par contre, je me souviens de l'été 1981, des six semaines passées en Italie et surtout du voyage de retour en 4L en une journée (Florence-Joigny dans l'Yonne en une seule étape) avec à l'arrière ma soeur qui passait ses cassettes d'Yves Duteil à fond. Et pour ne pas être en reste, je chantais Malicorne ou Anne Sylvestre. « En camping-car » m'a rappelé ces instants bénis de mon enfance et de mon adolescence, et dans une moindre mesure, cette sensation de liberté. Pas d'heures, pas d'obligations, pas de devoirs, juste la possibilité d'infinis. J'ai bien conscience que ma critique est très subjective mais l'ouvrage de Jablonka m'a fait penser à « Je me souviens » de Georges Pérec où, derrière les souvenirs personnels de l'auteur, se cachent les nôtres. On ressent la même chose en lisant « En camping-car ». Ce qui explique pourquoi j'ai pris du plaisir à le lire. Pourquoi lit-on ? Pour se retrouver parfois, ce fut le cas avec cet ouvrage. Je remercie les éditions Seuil et le magazine Elle de m'avoir fait ce plaisir.

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Durant une dizaine d'années, j'ai été adepte du camping-car. Mon père avait eu la lubie d'en acheter un à la soixantaine et nous en avons largement profité avant qu'il ne se décide à le revendre.
Aussi ce récit empreint d'une certaine nostalgie m'a beaucoup parlé et m'a remémoré les souvenirs de nos voyages avec nos enfants et l'un ou l'autre de leurs copains comme la fois où les petits faisaient des parties endiablées de Uno alors que nous faisions une halte à Avignon.
- « Allez, les enfants, préparez-vous, on va visiter le Palais des Papes ».
- « ça pue le Palais des papes ».
Et ils sont restés dans le camping-car à jouer aux cartes !

Ivan Jablonca décrit bien cette ambiance particulière où se mêlent simplicité, liberté et relation à la nature, dans la lignée de la contre-culture post-soixantehuitarde quand d'autres y voient un marché, une mode, une nouvelle forme d'asservissement de bobos friqués ou de retraités pantouflards qui sortent la parabole, les boules de pétanque et déplient les fauteuils en arrivant sur le spot.

Le combi VW de la famille Jablonka a parcouru l'Europe et l'on voit à quel point cela fut important pour l'auteur dans sa construction et dans son ouverture au monde. L'enfant qu'il était consignait ses expériences dans des carnets de voyage dont il se sert abondamment dans cet essai. Il y associe des réflexions philosophique, politiques ou sociologiques qui permettent de nourrir notre propre réflexion sur ce phénomène de société.

« Ce mélange de luxe et de populaire, ces vacances entre confort et aventure, loin d'une propriété qu'on n'a pas, mais dont on ne voudrait pas de toute façon, convenaient bien au couple d'origine modeste à trajectoire sociale ascendante que formaient mes parents ».

Lecture intéressante.

Challenge Multi-Défis 2023
Challenge Riquiqui 2023.
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On se prend à envier cet Européen pour qui les plus grandes oeuvres d'art de l'Antiquité et leur charge culturelle sont à un jet de pierre de sa résidence à Paris.
Ivan Jablonka, historien, ne nous sert pas un ouvrage banal sur des périples touristiques de masse mais une analyse sociologique et familiale de ses vacances estivales avec sa famille, sur les routes des plus beaux endroits du continent européen, à une époque, hélas révolue, où le camping sauvage était permis et toléré.
Parsemé de références historiques et d'anecdotes personnelles reliées au voyage, ce récit n'exsude pas de nostalgie mais plutôt la pleine conscience d'un homme qui ignorait être heureux et libre lorsque, enfant, il se promenait en sécurité dans le camping-car familial. J'ai bien aimé!
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Avec une famille adepte du camping-car, Ivan Jablonka a connu des « road trip » proches de la nature./en osmose avec la nature.
Après avoir brossé un bref portrait de ses parents, l'auteur revisite les vacances estivales de son enfance tout en portant, avec le recul, un regard de sociologue sur ce mode de vie. Récit irrigué par le journal qu'il tenait,des photos, mais aussi par les réminiscences de leurs compagnons de route.

L'écrivain voyageur commence par nous faire visiter tous les recoins de ce nouveau combi avant de nous embarquer sur les routes d'Europe et des États-Unis. Habitée par un esprit communautaire , sa famille part toujours avec d'autres couples avec enfants. Parmi eux, un expert «  ès spots » qui sait débusquer le coin idyllique, sauvage, «  hors des sentiers battus ».

Il fait défiler ses souvenirs , s'étonnant du vide avant sa sixième année.
Pour garder des traces de ses périples, il a pris goût à réaliser des « scrapbooks » de voyage où il thésaurise tout ce qu'il collecte ( tessons d'amphores). Comme Jean Chalon , il ramasse des écorces d'arbres.
Le romancier détaille leur quotidien : les mères ne sont pas exemptées des «  tâches ancillaires », les hommes à la vaisselle, et la liberté totale pour les kids qui ne manquent pas d'imagination pour inventer des jeux, des mots.
Le mode d'ordre du père ? «  Soyez heureux ». Ce qui n'empêche pas «  petit Ivan » de «  mougliter » ( s 'ennuyer), de renoncer à des visites.

Ivan Jablonka nous frustre quand , par exemple, il évoque la traversée de la Grèce, car aucune couleur locale nous parvient. Par contre en « gamin-Poséidon », il nous immerge dans le monde sous-marin, nous fait partager leurs jeux aquatiques. Toutefois, sa mère l'a initié à la culture grecque,aux légendes et le chapitre consacré au voyage dans l'Antiquité suscite l'intérêt.

L'auteur convoque un chapelet de faits marquants : en Sicile, l'ascension de l'Etna.En Turquie, une séance au hammam. Il se souvient comme Perec de toutes les sources d'émerveillement qui ont contribué à son épanouissement.
D'aucuns peuvent envier cette liberté de stationner où l'on souhaite maintenant que la réglementation en vigueur en France est tout autre. Et de déplorer,avec nostalgie, les plages privées, les interdictions .

L'historien brosse une fresque de l'époque, encore habitée par le courant hippie et décline la genèse de cet engouement pour le combi, ajoute des informations sur l'usine Volkswagen, en pleine expansion, boostée par les ventes.
Cette rétrospective de ses étés baignés de lumière met en évidence le bagage culturel que l'écrivain a engrangé, le réconciliant avec l'étude du grec que sa mère lui a imposé en 4ème. Il rend hommage à ses parents, rappelant leur « background » : «  l'humanité blessée » pour son père, « les humanités triomphantes » pour sa mère. N'est-il pas devenu un « European gentleman » ?
C'est pétri de gratitude, pour lui avoir offert ces « bourlingages » initiatiques, qu'il analyse avec acuité comment cette école de vie l' a forgé, lui a ouvert l'horizon, lui a permis de résister aux attaques des camarades.

Ivan Jablonka signe une ode à la liberté, une odyssée ensoleillée. Ce voyage
immobile pour le lecteur, à bord du « bus » est enrichissant pour le lecteur sédentaire, et réveillera chez le globe trotter l'envie de prendre la route sur les traces de l'auteur, d'y débusquer «  des spots » ! ( mot dont il fait un emploi abusif!). Une carte insérée dans le livre aurait été bienvenue.

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Ivan JABLONKA nous invite à bord du camping de son enfance sous prétexte de mener une étude sociologique et philosophique dont le sujet est sa famille et leurs vacances. Malheureusement je suis restée sur le bord de la route. Je me suis profondément ennuyée au cours de ce périple: énumération ds villes visitées, des monuments historiques et des différents modèles de camping car existant à l'époque. J'avoue que cet inventaire ne m'a pas fait rêver. J'ai eu l'impression de regarder les photos de vacances de parfaits inconnus.
J'ai craint la panne sèche, mais motivée j'ai fait le plein de chocolat et avalé les derniers kilomètres poussivement.
Malgré mes efforts je suis restée insensible à ce récit, déroutée par ces souvenirs d'enfance racontés sans gaîté et décortiqués de manière presque chirurgicale. Une analyse très sérieuse et parfois trop intellectualisée. L'enfance à cette spontanéité qui la caractérise et qui est complètement absente du livre.
J'ai trouvé certaines analyses plutôt tirées par les cheveux. Par exemple je ne suis pas convaincue par le parallèle établie entre la judéité et le fait de partir en vacances en camping car. J'ai bien compris le raisonnement mais il me laisse sceptique. Pour moi le combi Volkswagen a plus une connotation baba cool, hippie, et peace and love, du moins à l'époque.
Au delà des réflexions très intellectualisées on ressent une profonde blessure dans cette famille, une souffrance, mais la réflexion menée écarte complètement les sentiments et les ressentis pour mieux se concentrer sur le rationnel et l'analyse.
Heureusement le style est plaisant mais à l'arrivée le voyage est un peu fade et je n'ai trouvé aucun intérêt à cette virée en camping car.
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L'auteur raconte ses vacances en camping-car avec ses parents et des amis. Il fait une sorte d'histoire sociale de ce moyen de transport et même une socio-histoire de son enfance. C'était un style de vie, par toujours bien compris par les autres. Une famille récemment montée dans l'échelle sociale, le père d'Ivan étant ingénieur et sa mère professeur de lettres classiques. C'était donc une famille à la fois bourgeoise par sa vision du monde, mais encore très prolétaire dans son comportement. Dès lors, c'est un livre qui me paraît aussi particulier que le phénomène social décrit.

Ivan Jablonka est actuellement un historien dont j'apprécie les travaux. Il a une écriture très différente de celle habituelle en sciences humaines. Il a un style littéraire, avec un sérieux très universitaire. Son ouvrage sur L'histoire est une littérature contemporaine (Seuil, 2014, et en poche aux éditions Points, 2017) fut un livre très rafraîchissant. Il y aborde la question de la relation entre histoire et littérature. Il y a un style universitaire de base : des phrases courtes, un mélange subtil de mots simples et compliqués, une sorte de "froideur" (je n'ai pas d'autres mots pour décrire mon impression).

Ivan Jablonka a un style très plaisant, qui change. Dans En camping-car, il écrit à la première personne, s'intègre dans le récit, tout en proposant une analyse socio-historique très intéressante. Par exemple, pourquoi un ingénieur français qui a travaillé aux Etats-Unis, dont les parents ont été déportés et assassinés par les nazis, a-t-il choisi comme camping-car un combi Volkswagen, marque de Ferdinand Porsche (qui a collaboré activement avec Hitler) ? Ce récit s'intéresse donc à la signification de tel ou tel comportement dans une histoire familiale. Il aborde aussi la question du temps qui passe et des sources. Car il s'appuie à la fois sur ses carnets de voyage de l'époque et sur les témoignages de son père et amis. En cela, c'est un récit qui peut intéresser le sociologue ou l'historien.

Jablonka remet sa propre enfance dans le contexte des années 70 et 80, en s'appuyant sur les sources qu'il a conservé et sur les témoignages des proches, tout en se racontant lui-même. C'est une forme d'autobiographie que je trouve très originale, car Jablonka écrit à la première personne - ce qui donne au récit un côté très personnel - tout en se détachant de son objet en essayant de l'analyser avec le regard de l'enfant devenu adulte et, surtout, devenu parent à son tour. Il ajoute la touche de l'historien, et cela donne à ce texte un réel charme.

La particularité de ce récit - pour moi du moins - m'empêche de le résumer et de l'analyser correctement. Sa lecture est toute fraîche dans mon esprit. Je crois que c'est un livre à lire tout simplement. Dès lors, je suis vraiment désolé. Si ce résumé n'est pas très clair, ni très avenant, c'est que j'aurais raté mon objectif : vous inciter à le lire car il est bien écrit, agréable et instructif.
Lien : http://le-cours-du-temps.ove..
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Je déteste les camping-cars, ils se trouvent toujours devant moi sur une route de Lozère ou d'ailleurs et roulent à 30 à l'heure dans le meilleur des cas quand ce n'est pas 10 quand Christian a vu un beau paysage et qu'il veut que Françoise en profite aussi... Donc, à priori, le titre de cet ouvrage n'était pas pour moi... Et pourtant...
Ivan Jablonka évoque ses vacances avec ses parents et des amis à eux durant les années 80. Embarqués dans des combis Volkswagen, ils ont sillonné divers pays méditerranéens, alliant culture et liberté.
Ce qui peut apparaître comme juste un récit de souvenirs d'enfance dans un milieu relativement privilégié ( mère prof d'histoire, père ingénieur ), ce qu'il est bien sûr, devient en fait sous la plume de l'auteur une introspection intime sur ses rapports avec son père mais aussi une étude autant sociologique qu'historique sur les vacances en général et cette décennie, la dernière, qui permettait encore de vivre un semblant de liberté lorsque l'été fut venu.
Dans un langage simple et direct, Ivan Jablonka nous ouvre autant les portes coulissantes du combi que celles de sa mémoire, un intime, qui au fur et à mesure des pages, va tendre vers l'universel. le lecteur gambade avec lui sur les rochers ou dans la mer mais regarde et essaie aussi de comprendre ce père qui veut à tout prix que ses enfants soient heureux. Abordant un récit de l'intime par le biais des vacances et d'un moyen de transport qui à l'époque signifiait "liberté", pas loin dans le regard, par cette descente au plus profond de lui-même d'une Annie Ernaux, " En camping-car " devient une lettre d'amour à son père, un hymne nostalgique à une époque révolue, la parfaite photographie d'un type de vacances à jamais perdu.
On oscille constamment entre le prosaïque et l'analyse, entre la mer, le vent, la route et la précision sociologique. Ivan Jablonka caresse la partie intelligente du lecteur, lui donnant autant à comprendre qu'à réfléchir mais il ne laisse pas de côté la partie sensible, qui vibrera indubitablement devant les paragraphes consacrés à cet amour paternel. ( " J'ai eu l'enfance que mon père a voulue pour moi, ..., j'ai été heureux à travers le bonheur qu'il m'organisait, si bien qu'à la fin je ne sais plus qui, de nous deux, a vécu mon enfance. " )
Ni roman, ni réelle autobiographie, "En camping-car" gambade sereinement dans les terrains joyeux de l'enfance et des vacances inorganisées. Il sent bon la liberté, l'intelligence et la tendresse, trois valeurs essentielles dans lesquelles on plongera avec autant de plaisir que dans une mer bleu-électrique chauffée par le soleil
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Je n'ai pas compris l'intérêt.
Alors certes les souvenirs de vacances de l'auteur sont fort sympathiques, mais cela mérite-t'il un livre ?
Les analyses sociologiques de fin de livre sont un peu vite traitées, et ne sont certainement pas assez développer pour que j'en profite : j'ai eu l'impression de conclusion sorties du chapeau.
Mais les analyses pseudo psychologiques m'ont laissées de marbre : "nous avons passé nos vacances en camping car parce que nous sommes juifs et que mes grands paternels ont été exterminés dans les camps de concentration". Certes ce n'est pas dit comme ça, mais c'est ce que j'ai retenue du propos. Et je dois avouer que la relation entre les deux évènements me dépasse un peu.
C'était une lecture proposé par mon club de lecture, je n'aurais jamais ouvert ce livre sans cela.
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J'aime bien Ivan Jablonka. Déjà il a mon âge (si si, ça compte !), et puis un homme qui se questionne sur sa masculinité et la place qu'elle lui apporte dans notre société, ça me parle aussi.
Cette fois-ci Ivan nous plonge dans ses souvenirs personnels avec « En camping-car », sorti en 2018. Il nous raconte ses vacances magiques passées avec ses parents, sa frangine et des amis aux quatre coins de l'Europe, dans ce fameux combi Wolfwagen si emblématique. Il nous décrit ainsi chacun de ces voyages et les souvenirs qu'il en a gardés, en les mettant ensuite en parallèle avec sa vie actuelle et son analyse de petit-fils de déportés. C'est en fait un élément capital dans sa construction d'adulte, qui a même influencé les vacances dont il a bénéficié et forcément la personne qu'il est devenu.
J'ai beaucoup aimé, déjà parce que c'est autobiographique, et puis aussi parce que ce livre m'a fait voyager, tout en me faisant réfléchir : cette époque je l'ai moi aussi vécue au même âge, je peux donc confronter son ressenti avec le mien. Bref, très chouette.
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Un livre vite lu dans lequel l'auteur YVAN JABLONKA
nous raconte ses vacances dans les années 80 en combi VW avec ses parents à qui il rend un hommage très émouvant sur la quête du bonheur et de la liberté.
Un récit intelligent qui exalte le simple souvenir de vacances en philosophie de vie.
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