AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 18 notes
5
4 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'ai découvert avec enthousiasme Marianne Jaeglé avec son texte « C'est Vincent qu'on assassine », et ce deuxième recueil, bien que très différent est une lecture captivante, nous faisant voyager allègrement entre les Arts, peinture, photographie, Musique et Littérature…et à travers les époques.
Des préférences pour « les instants de vie » de Harper Lee et de Colette, où on apprend à quel point celle-ci adorait son père, qui lui rendait bien, et dont le rêve de toute sa vie fut d'écrire , mais malheureusement sans succès ! Sa talentueuse fille aura réalisé son Rêve, au-delà de ses espérances.. !..

Dans la « Note au lecteur » , Marianne Jaeglé s'est inspiré du texte d'Antonio Tabucchi, « Rêves de rêves » où il rend hommage aux créateurs qu'il admire en imaginant leurs songes.

« Les oeuvres que nous aimons nous aident à vivre. Elles sont une lumière, une consolation, un encouragement, la preuve que nous ne sommes pas si seuls que nous le pensons parfois ; elles révèlent que d'autres ont vécu ce que nous vivons (…) (p. 187)

A son tour, elle a eu envie de rendre hommage à « ceux dont les oeuvres (l')accompagnent depuis toujours, comme de précieuses et secrètes amitiés »…
Parmi celles-ci : Basho (1644-1694), le Caravage (v. 1571-1610), Théophile Gautier Verrochio (1435-1488), Felix Mendelsohn (1809-1847), Primo Levi, Chaplin, Joanne Rowling, dite J.K. Rowling (1965),Malaparte, Colette, Michel-Ange, Dostoïevski, Albrecht Dürer (1471-1528), Homère, Romain Gary, Irène Némirovsky, Lee Miller, Harper Lee, Picasso, Leonard de Vinci, Paul Claudel.

J'ai retrouvé avec autant de plaisir son écriture fluide, poétique, pleine de sensibilité et d'empathie envers « ses personnages »…dans ce volume : ses artistes préférés, ainsi que de fines analyses et observations sur l'Acte créateur !

« Harper Lee--Mais comment se fait-il que depuis elle n'arrive plus à écrire ?
(...) Elle en a vu, à New-York, de ces écrivains devenus aigris et blessés après un échec qui les ferme au reste du monde. Elle en a vu aussi que le succès a rendus incroyablement avides et enflés d'orgueil, seulement capables de ressasser ce qui les a un instant rendus célèbres.
Pour elle, c'est autre chose qui s'est produit. Une voix en elle s'est tue, ni plus ni moins. C'est comme si en mettant dans le livre à la fois son enfance, l'amour pour son père, le souvenir de Truman [Capote ], le portrait de cette Amérique blanche si hypocrite et si violente sous ses dehors policés, elle avait tout donné et qu'il ne lui était rien resté à dire.
Ou peut-être a-t-elle peur désormais de demeurer en deçà d'elle-même et de l'-Oiseau moqueur- en écrivant autre chose ?
Est-il possible de vivre sans écrire ? de continuer d'exister sans créer ? (p. 162)”

Je me permets une petite parenthèse et anecdote personnelles...Cette lecture m'a enchantée, j'ai envie de l'offrir et de la transmettre. Elle va donc aller rejoindre une autre maison amie: celle d'une libraire que j'ai le Bonheur de retrouver à Paris, après plusieurs années…Un livre fait pour elle, aimant aussi les arts et la littérature… nous avons travaillé un moment en choeur à la librairie du Musée d'Orsay… et détail amusant et significatif : cette amie libraire, a choisi pour deux de ses trois enfants, deux prénoms bien significatifs :Leonardo, Vincent… !

Commenter  J’apprécie          383
Dans le merveilleux Vincent qu'on assassine, Marianne Jaeglé faisait une démonstration époustouflante de son talent à entrer dans la tête de son sujet, à s'emparer de ses pensées et à les donner à ressentir à son lecteur, transporté et captivé. Van Gogh prenait vie, ses souffrances étaient les miennes, je voyais les couleurs qu'il percevait, j'entendais les sons qui le hantaient, je vivais ma lecture par tous les sens. Dans ce nouveau livre, elle choisit le format court, celui qui permet de capter très précisément un moment essentiel, un point de bascule. Elle nous offre vingt-et-un instantanés qui sont autant de plongées dans l'esprit de personnages qui ont marqué L Histoire et le monde de l'Art. Écrivains, poètes, peintres, sculpteurs, photographes... saisis dans l'instant qui les révèle, ou au contraire souligne le mystère de la création, en explore les contours pour mieux en éclairer la beauté faite de complexité. C'est fin et d'une impeccable précision.

J'ai beaucoup apprécié d'abord l'éclectisme des portraits qui permet d'explorer plusieurs époques et plusieurs arts, de Chaplin à Homère, de J.K. Rolling à Malaparte, de Picasso à de Vinci en passant par Lee Miller, Irène Némirowsky ou Colette. En quelques pages, moins de dix en général, l'auteure nous projette dans un décor, un esprit, un contexte historique avec une facilité déconcertante. Pour certains, c'est une découverte totale (Matsuo Munefusa pour ce qui me concerne), pour d'autres cela permet de donner un contour à un nom lu ici ou là. Mais pour la plupart, déjà souvent croisés grâce à leurs oeuvres ou à d'autres écrits, c'est l'impression d'entrer dans leur intimité. Chacun réagira donc en fonction de son degré de connaissance des uns et des autres ce qui promet des lectures très personnelles. Chacun sera plus ou moins sensible selon ses affinités. J'ai été très touchée par l'instant dans la vie de Colette et cette expérience singulière des premiers cahiers, "s'asseoir, tremper la plume dans le liquide à l'odeur amère, tracer patiemment une lettre après l'autre, comme on coud, comme on jardine, comme on prépare des confitures et qu'on fait grandir des enfants, sans impatience, elle sait qu'il suffit de s'y mettre, jour après jour, et de ne pas hésiter à raturer". J'ai été émue comme à chaque fois que je croise le visage de Lee Miller, foudroyée par cet instant terrible en compagnie de Curzio Malaparte déjà croisé dans de nombreux romans et qu'il va bien falloir que je me décide à lire un jour. Primo Levi m'a serré le coeur, j'ai eu envie de gifler Félix Mendelssohn, Picasso m'a fait sourire jaune et j'ai bien noté que Leonardo (da Vinci) bénéficiait d'un traitement de faveur en squattant un autre instant en plus du sien. "Quelque-chose de ce qu'il a créé survivra-t-il après sa mort prochaine ?" se demande-t-il tandis qu'il chemine vers la Loire où l'attend François Ier, trois tableaux pour tout bagage, dont le portrait d'une jeune femme au sourire mystérieux. Impossible de tous les citer, à chacun de picorer ces instants et de les savourer.

Car on peut les apprécier sur le moment, pour la précision de la langue, la justesse de la captation et de la restitution, et y revenir à l'occasion, au gré de nos parcours respectifs le long des chemins sinueux de l'art et de la littérature, pour éclairer une rencontre. Ces instants seront comme des échos à nos explorations, donnant envie de découvrir ou de redécouvrir certaines oeuvres, certains artistes derrière les oeuvres. Magnifique perspective.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          170
2016, je venais d'achever "Vincent qu'on assassine" de Marianne Jaeglé, roman véritablement envoûtant. Tellement captivant que son souvenir, cinq ans après, est toujours intact. Je termine la lecture d'un nouvel ouvrage de l'auteure "Un instant dans la vie de Léonard de Vinci et autres histoires", de la même manière, j'en ressors éblouie.

Il s'agit là d'un recueil de vingt-et-une nouvelles, vingt-et-un instants dans la vie d'artistes qu'ils soient peintres, sculpteurs, musiciens ou écrivains. Un voyage dans le temps et l'espace qui nous raconte le moment fatidique, le petit déclic, la décision qui fit naître l'oeuvre. L'écriture de Marianne Jaeglé est toujours d'une grande beauté, travaillée à l'extrême et pourtant si simple, la simplicité des grands. Elle est poétique, juste, alerte et chaque fois adaptée au personnage, son environnement à la fois géographique et temporel. Car, et c'est ce que j'ai particulièrement aimé, je me répète, nous voyageons de l'Antiquité avec Homère à notre époque. Si avec ce dernier, sa plume se fait facétieuse – elle a tout de même l'audace assumée de le traiter d'imposteur – elle est autrement plus intime, émouvante, quand il s'agit de Primo Lévi "Et cette peur qu'il a maintenant, de dormir, et de retourner là-bas, dans ce lieu qui absorbe et détruit tout le reste. Sa peur d'en être avalé. Auschwitz est ce gouffre gris…Primo ferme les yeux… Une marche après l'autre il entreprend de descendre l'escalier." La même tristesse anime sa main quand elle aborde un pan de la vie d'Irène Némirowsky, mais se fait plus joyeuse pour raconter l'instant où J.K. Rowling somnole dans le train qui la ramène de Manchester à Londres et a l'intuition de son fameux Harry Potter qu'elle écrira quelques années plus tard.

Et Léonard de Vinci, me direz-vous ? C'est vrai que le personnage fait le titre du recueil. Nous le suivons, dans la dernière nouvelle, sur les routes de France lorsqu'il quitte l'Italie pour se rendre à Amboise. Pourtant, nous en entendons parler avant par la bouche d'Andrea del Verrocchio, le maître que Leonardo finit par dépasser. A ce sujet, j'ai presque regretté que ce passage ne fût pas le premier. Léonard de Vinci eût été ainsi l'Alpha et l'Omega.

Il est évident que je ne peux décortiquer chacun de ces "instants de vie " je vous laisse le plaisir de les savourer. Savourer chaque mot, chaque moment, les picorer, les relire à l'envi dans l'ordre ou le désordre. L'auteur nous offre, en effet, une jolie boîte remplie de petits bonbons sucrés, acidulés, parfois amers mais toujours délicieux. Petites gourmandises supplémentaires, les explications données par l'auteur sur chacun des personnages abordés.

Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          120
J'ai découvert Marianne Jaeglé avec son inoubliable "Vincent qu'on assassine" sur les deux dernières années de la vie de van Gogh.

"Un instant dans la vie de Léonard de Vinci" est un recueil constitué de nouvelles consacrées à de grands artistes, écrivains, musiciens, photographes, sculpteurs, peintres... Vingt et une nouvelles de quelques pages. Pour chacune d'elles Marianne Jaéglé part d'un détail, d'un instant de vie décisif dans la vie de l'artiste.

Elle nous offre un voyage dans le temps qui nous mène d'Homère à l'époque contemporaine, un voyage au travers de plusieurs arts aux côtés de Charlie Chaplin, Claudel, Malaparte, Colette, Dostoïveski, le Caravage, Picasso... un choix très éclectique qui contribue au charme de l'ouvrage.

L'écriture est élégante, précise, la plume s'adapte avec finesse à chaque récit. Un recueil dans lequel je me replongerai avec délice au gré de mes rencontres avec certains de ces artistes au fil de mes lectures.


Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          60
Marianne Jaeglé a convoqué quelques figures du monde de l'art, de Homère à Harper Lee s'il vous plait, pour faire revivre un court instant de leur vie. Court mais immortel. Un peu comme si elle avait repris un carnet de bal et aurait souhaité refaire quelques pas auprès de ces très riches heures de l'humanité…

L'autrice a voulu rendre hommage à ces artistes qui l'accompagnent au fil des jours en recréant ce qu'ils ont vécu à un moment de leur vie, un fait parfois connu, parfois méconnu, parfois oublié. Avec une délicatesse exquise telle cette note en fin d'ouvrage où elle clame si véridiquement que « les oeuvres que nous aimons nous aident à vivre ».

Selon son propre carnet de rencontres artistiques à travers la littérature, la peinture, la sculpture, la photographie, le cinéma, des nouvelles vont davantage charmer, donner l'envie de relire un roman, revoir une photo. Et même de relire quelques passages du présent ouvrage pour saluer la grandeur du passé avec l'élégance d'une plume scripturale d'aujourd'hui.

Mais quels sont ces personnages qui continuent de vivre au-delà de leur tombe ? Théophile Gautier, Felix Mendelssohn, Charlie Chaplin, Curzio Malaparte, Colette, Fiodor Dostoïveski, Homère, Romain Gary, Lee Miller, Harper Lee, Pablo Picasso… pour ne citer que quelques noms de cette vaste galerie qui se termine en apothéose avec le maître de Florence et d'Amboise.

Un écrivain amoureux d'une danseuse, une soeur vivant dans l'ombre de son frère compositeur, un concours de Charlot, l'atrocité d'une guerre, des écrits retrouvés qui donneront naissance aux belles lettres féminines, une peine de mort qui ne sera pas capitale, un aède à peut-être la cécité métaphorique, des photos compromettantes, la baignoire d'Hitler, la ségrégation aux Etats-Unis, un peintre répondant à une question d'un dignitaire nazi… des rushes portés avec une virtuosité confondante comme si les mots étaient à la fois une caméra, un pinceau, une partition pour se fondre ensemble dans un immense tableau dans cette pinacothèque de l'humanité artistique.
Lien : https://squirelito.blogspot...
Commenter  J’apprécie          60
Mais déjà tellement séduit après les cinq premiers .textes..il est remarquable que soit ainsi posé en quelques lignes le décor,les personnages...et que l on vive ainsi la situation jusqu a son dénouement...souvent une très belle chute
..merci donc à Marianne Jaegle de sa connaissance approfondie de chaque artiste pour nous en faire vivre un instant passionnant
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre nous laisse la sensation d'une
belle promenade nous permettant, l'espace d'un instant, de côtoyer l'existence de personnages célèbres. L'auteur dont l'écriture est un plaisir, nous fait partager un moment important, voir décisif de la vie de chacune de ces personnes, le plus souvent des artistes, et nous donne la sensation de partager leurs réflexions. Nous comprenons ainsi pourquoi Andrea del Verrochio a abandonné la peinture, le talent de son élève ayant largement dépassé le sien, ou, comment Paul Claudel a choisi de privilégier sa carrière et la « réputation » de sa famille par rapport à la liberté de sa soeur Camille, internée de force sur ordre de sa mère.
Grâce à ces anecdotes touchantes, certaines connues et d'autres moins, et à l'aide de son imagination et de son talent d'écriture, Marianne Jaeglé nous offre le bonheur de partager « un instant dans la vie » d'êtres d'exception.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3688 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}