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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rien que le titre de cette oeuvre de Sébastien Japrisot de 1986 mérite déjà 5 étoiles.
Comme beaucoup d'entre vous, je présume, j'ai passé des heures mémorables à lire des histoires et voir des films inspirés par Jean-Baptiste Rossi, de son vrai nom, né à Marseille en 1931 et mort à Vichy en 2003.
En haut de la liste figurent "L'été meurtrier" et sa version filmée avec une inoubliable Isabelle Adjani.

Cet ouvrage-ci de Japrisot je me le suis commandé séduit par le titre et en hommage à un de mes grands favoris.

Le livre démarre à 20h15 et se termine à 21h10. Entre ces deux moments, 8 récits nous sont contés de femmes qui ont traversé la vie de l'homme qui est en train de mourir sur une plage abandonnée d'un coup de fusil en pleine poitrine. En somme, un recueil original de nouvelles liées entre elles sur quelque 411 pages.

Le premier récit porte comme titre le prénom de l'héroïne "Emma". Une jeune dessinatrice de publicité qui épouse à 18 ans bêtement son chef, un quarantenaire déplaisant. En route pour la côte en voyage de noces, leur véhicule, une ambulance d'avant-guerre aménagée et peinte en "jaune artistique", surnommée "nid d'amour", est détournée par un bel évadé de prison, Vincent, avec Emma à bord.
La course contre la montre de ce couple insolite pour échapper à la police se lit comme un conte noir haletant pour finir dans le drame.
Un Japrisot du genre "La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil".

Dans les 2ème et 3ème conte nous faisons la connaissance de Bélinda et Zozo. Bélinda, Georgette de son vrai nom, a été trouvé comme bébé dans une cabane de plage à côté de sa mère morte.
Un début difficile pour un parcours problématique, comme la star du bordel "La Reine de Coeur", où elle a le malheur de tomber folle amoureuse du séduisant Tony, Antoine De son vrai nom. Un amour qui finit plutôt mal...
Zozo, en fait Zusanne, est la noire de service au lupanar de Bélinda, car "il y a plus de bordels en Charente que de filles au Sénégal". La pauvre doit ainsi appliquer tous les jours une mixture au brou de noix pour avoir l'allure exotique souhaitée. Son sort dramatique c'est le bellâtre Francis.

4) Caroline, 25 ans, veuve depuis 4 ans est directrice d'école et enseignante, surnommée "Gambettes" par ses élèves. Rentrant des courses, elle trouve l'évadé de la citadelle chez elle et bientôt sa maison encerclée par les forces de l'ordre sous la conduite du capitaine Malignaud, surnommé Malignoble par l'évadé, qui se fait appeler Eddy maintenant.
Caroline + Zozo + Eddy + Malignoble et ses hommes + la moitié du bled en spectateurs + un coup de feu.....

La numéro 5 "Frou-Frou", de son vrai nom Germaine, est une actrice de cinéma qui se considère "nulle" comme actrice, mais a reçu 2 oscars : un pour "Lips" et un pour "Legs". Une carrière de rêves après avoir tourné en France 4 ou 5 bouche-programmes en noir et blanc, de vrais barbituriques. Pour se reposer, elle fait une croisière sur un yacht privé et lorsque son "Pandora" accoste au bout d'une presqu'île entre Oléron et Royan, voilà que surgit tout à coup de la mer un bel homme. Vous l'avez deviné, il s'agit bel et bien de notre fameux évadé, qui se nomme Fred, de Frédéric, pour l'occasion...
Dans cette histoire l'auteur se moque du monde du cinéma et d'Hollywood, et je dois dire que j'ai été fort surpris de découvrir que Sébastien Japrisot avait un tel sens de la dérision et d'humour.

Yoko, de père japonais, directeur du port de Yokohama, et de mère chilienne, une chanteuse de Talcahuano, part en Australie pour apprendre la langue anglaise et ensuite en France, où elle rencontre l'inévitable Fred-Eddy-Tony-Vincent...

Chers amis, il va bientôt être 21h10 et je vous laisse avec les 2 dernières dames, Toledo et Marie-Martine, parce que le blessé sur la plage de Saint-Julien de l'Océan souffre et me fait trop pitié.
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Et voilà un « Japrisot » que je ne connaissais pas encore. Quel plaisir ! Et plaisir supplémentaire de découvrir un style nouveau, différent, un exercice de style devrais-je dire.
Le héros principal., Vincent, séducteur un peu marginal et rebelle va nous accompagner tout au long des chapitres. Des chapitres bien différents les uns des autres puisqu'ils consistent chacun en un témoignage d'une des femmes l'ayant fréquenté dans les dernières années.
Tous ces récits sont écrits dans des styles différents avec des dialogues et des phrases correspondant au caractère et à l'extraction sociale de chacune des vces femmes. Il y a des prostituées, une institutrice, une avocate, une actrice, une chercheuse japonaise, etc...). Il faut lire par exemple le témoignage de Yoko, avec son Français hésitant et mal construit pour mesurer le talent de l'auteur.
Ces témoignages se contredisent parfois, se confirment ou s'infirment. Qui dit la vérité ? le lecteur est tenu en haleine jusqu'au dernier chapitre.

Belle performance, vraiment agréable à lire, et qui a bien égayé une partie des vacances.
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Est-ce un nouveau Don Juan ? Semblable au séducteur mythique ? Ou un Bel-Ami à la Maupassant ? le tour de passe-passe intervient à la toute fin avec un retournement de situation – que je ne dévoilerai pas – qui atteste, s'il en est encore besoin, de l'un des fantasmes masculins projeté sur des fantasmes féminins sur lesquels fantasment les hommes.
Quoi qu'il en soit, le roman choral (écrit dans des styles respectant (avec talent) le caractère et l'origine sociale de chacune des femmes) enchaîne les épisodes de ce roman feuilleton avec aisance et vigueur (parfois quelques longueurs), si bien que le lecteur et surtout la lectrice (peut-être ?) aimerait savoir le vrai fond de l'histoire.... Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/05/30/sebastien-japrisot-la-passion-des-femmes/

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Regardant les critiques déjà faites sur ce roman pour m'en faire une idée, je suis étonnée par les critiques peu enthousiastes.
J'ai pour ma part beaucoup apprécié ce roman choral, plein de rebondissements, d'amour, d'aventures. Sébastien Japrisot jongle avec ses personnages, des femmes aux physiques et tempéraments très divers, aux parlers truculents, aux récits qui s'entrecroisent, se confirment ou se démentent, le tout dans une construction d'équilibriste. Très bonne lecture de détente, avec un héros que l'on voudrait tout à la fois gifler et embrasser !
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C'est un roman original, où les multiples voix des femmes nous décrivent un homme bien particulier. Animé de cette passion des femmes, il fuit, il aime, il survit... Et chacune d'entre elles le voit d'un oeil différent et nous le montre sous un autre jour.
On cherche à chaque changement de narratrice à comprendre par où le personnage va revenir, quelle identité il se donnera cette fois-ci...
Bel exercice de style pour la narration et récit qui interroge sur l'image qu'on donne aux autres, avec notamment ces retours d'une narratrice sur la précédente, plus ou moins tendres et lucides.
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Commentaire écrit en deux fois : la première où j'abandonnai définitivement le livre ; la seconde où, sans beaucoup de suite dans les idées, je le repris.
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Premier temps :

A un peu plus du mitan du livre, j'abandonne !

Certes, "La passion des femmes" c'est du vrai Japrisot : bien écrit, bien agencé.

Mais Japrisot aime trop les puzzles.

Le lecteur ne doute pas que les histoires individuelles de toutes ces femmes (pas moins de huit), d'apparence incohérente, ne finissent par faire un tout et expliquer la mort du jeune homme sur la plage.

Mais c'est long, trop long. Il aurait fallu (à mon humble avis), moins de narratrices : cela aurait rendu l'intrigue plus percutante. On se noit dans tous ces récits de vie, je me suis surprise à sauter des lignes, puis des paragraphes entiers, ce qui est toujours mauvais signe...

Et puis quoi ? Nul doute que l'auteur retombera sur ses pieds avec son fantastique sens de l'équilibre de grand trapéziste. Et que dans dix jours je me demanderai, le doigt sur la joue : "Comment ça s'est terminé, déjà ?"

"L'été meurtrier" est d'une autre trempe, "Piège pour Cendrillon" aussi. Ou alors c'est que je me suis lassée.

Pourtant, on reconnaît encore la pâte du bon thriller : les amateurs du genre peuvent l'aimer, et puis, comme toujours, il y a une sacrée bonne dose d'atmosphère et de tableau de société : j'en ai sans doute lu trop d'un coup.

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Second temps :

Allons, bon, après avoir bâclé ce commentaire, prise de remords, j'ai continué le roman et vraiment on peut le dire : la fin est GÉNIALE. Il est génial.

Et n'a rien à voir avec ce que je subodorais : un dénouement tiré par les cheveux réconciliant poussivement les contradictions des récits successifs.

Et pour cause : il n'y a rien à réconcilier.

Et contrairement à ce que j'affirmai plus haut dans ma totale ignorance de l'ensemble, je n'oublierai pas de sitôt le dénouement.

Quel jugement téméraire fut le mien ! J'en rougis.

De vraies longueurs, alors, ou une impatience de ma part ? je ne saurais dire, car ça dépend de tant de choses : état d'esprit, circonstances, lectures trop répétées du même auteur en un laps de temps trop bref.... Je penche pour la dernière hypothèse, et là-dessus, je me suis bien fait avoir, car Jean-Baptiste Rossi a plus d'un tour dans son sac et a changé son modus operandi habituel avec "La passion des femmes".

Donc les longueurs étaient mises là sciemment et faisaient partie de la conception de l'oeuvre même : elles en étaient la pâte, le négatif et le produit contrastant.

Pour éclairer mon commentaire (ou l'obscurcir encore un peu, c'est selon), je reproduis la citation mise en exergue de son roman par l'auteur, extraite de "Alice au pays des merveilles" (Lewis Carroll) - et je change ma notation qui passe ainsi de deux à quatre.

"Et s'il cessait de penser à vous, où pensez-vous que vous seriez ?
- Là où je suis en ce moment, bien sûr, dit Alice.
- Pas du tout ! répliqua Tweedledee avec dédain. Vous ne seriez nulle part, car vous n'êtes rien qu'une espèce de chose dans son rêve."
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Très original objet au carrefour du roman noir et de la littérature érotique, "La passion des femmes" est assez fascinant. Remarquablement écrit et délicieusement fantasque, des femmes prennent une à une la parole de façon, je dois le concéder, étonnamment authentique, et chacune à leur manière. Tous les récits y sont également captivants, voire envoûtants. le tout forme un voyage d'aventure prenant aux multiples mystères et aux odeurs sensuelles de passion déraisonnée sur fond de crimes multiples et de démêlés légaux. Une lecture surprenante et agréable !
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Une longue histoire rocambolesque et aventureuse, racontée par les témoignages des femmes ayant croisé le personnage principal.
Différents syles littéraires se mêlent au gré des personnages narrateurs, allant jusqu'au pénible (à lire) chapitre de la jeune Japonaise qui est écrit dans un français très approximatif.
L'épilogue est très déroutant et carrément superflu.
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