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EAN : 9782070372966
448 pages
Gallimard (18/06/1981)
4.14/5   570 notes
Résumé :
" J'ai dit d'accord. Je suis facilement d'accord sur les choses. Enfin, je l'étais avec Elle. Une fois, je lui ai donné une gifle et, une fois, je l'ai battue. Et puis, je disais d'accord. Je ne comprends même plus ce que je raconte. Il n'y a qu'à mes frères que je sais parler, surtout le cadet, Michel. On l'appelle Mickey. Il charrie du bois sur un vieux Renault. Il va trop vite, il est con comme un verre à dents. "

Ce roman a été adapté au cinéma d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
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"Souviens-toi, ça parlait de la Picardie
Et des roses qu'on trouve là-bas"....

Le rythme lancinant de la ritournelle d'un orgue de Barbarie, porteur de mort, sera le fil conducteur de ce thriller psychologique excellent,tout en atmosphère oppressante, moite et délétère.

Chaque partie du livre, à la manière d'une comparution en justice, donne la parole aux différents protagonistes du drame qui se jouera.

Le personnage esssentiel reste pour moi inséparable de l'image d'Isabelle Adjani, vénéneuse et enfantine, sensuelle et naïve, dans la chaleur de l'été, cette "Elle"du roman, dont le principal narrateur tombe éperdument amoureux.

A ses risques et périls car elle va l'entraîner dans une danse macabre, au son des "Roses de Picardie",où désir de vengeance, haine et quête d'identité vont se mêler. L'auteur maîtrise parfaitement le suspens et nous distille petit à petit des indices jusqu'à la révélation finale, plutôt inattendue.

Mais le charme indéniable, la force envoûtante de ce livre dépasse le cadre d'une énigme à résoudre. C'est "Elle" qui nous fascine, tout à tour femme fatale et enfant désarmée et désarmante, prise dans les filets d'un terrible secret, qui, une fois révėlé , créera chez cet être fragile une folie obsessionnelle dont elle ne se remettra jamais.

"Je serai le juge et je serai le jury
dit Fury, le rusé compère.
J'instruirai seul toute l'affaire
et je vous condamnerait à mort."

Cette citation d"Alice au pays des merveilles ", mise en exergue par l'auteur, résume en effet parfaitement l'intrigue...
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J'avais envie de chaleur, eh bien j'ai été servie ! Sous la chaleur caniculaire de l'été 1976, dans les Alpes de Haute-Provence, un drame se prépare. Ce drame couve depuis des années.
Je vais dire plutôt qu'une vengeance se prépare. Une vengeance machiavélique, qui ne sera pas sans conséquence sur l'esprit de ceux qui en sont les protagonistes.

« L'été meurtrier » est le seul roman de Japrisot que je n'avais pas lu. J'avais oublié combien j'aimais cet auteur, combien il entortille dans ses filets ses victimes que nous sommes, nous les lecteurs.
Il nous enserre, nous ensorcèle, pour semer en nous le soupçon et les pires pensées.
J'adore !

Et puis j'avais en tête Isabelle Adjani et Alain Souchon, Suzanne Flon aussi …
Je n'ai jamais vu le film, mais je savais qu'il existait, donc je suis allée voir la distribution. Et maintenant, j'ai une folle envie de le regarder, de détester Adjani sous ses airs de jeune fille capricieuse voulant le monde à ses pieds mais ô combien mal dans sa peau et malheureuse, d'Alain Souchon gentil, un peu benêt (quoique…), de Suzanne Flon fine psychologue. J'ai envie de m'énerver et de trépigner, de transpirer sous le soleil de plomb, d'être engluée dans cette ambiance à la fois crispante et pathétique.

Quel été !
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J'étais persuadée d'avoir vu le film, mais très vite j'ai compris que non : j'ai dû confondre (avec quel film ?) ou vu seulement la bande-annonce avec Souchon et Adjani. Une intrigue pareille, ça ne s'oublie pas !
Le récit est pris en charge par quatre personnages, façon roman choral, dans six parties : le bourreau (Pin-Pon), la victime (Elle), le témoin (la tante Cognata), l'acte d'accusation (la mère d'Elle), la sentence (Elle) et l'exécution (Pin-Pon). Chaque personnage a son propre parler, et aucun d'eux n'a la parole facile, leur langue est plate, banale ou crue, maladroite, leur vocabulaire assez pauvre, ce qui rend la lecture assez éprouvante et peu fluide. Par contre cette écriture participe totalement à la psychologie des personnages. Ce sont des gens ordinaires pris dans une histoire de vengeance qui les dépasse. Et quelle histoire ! La lecture est en même temps peu agréable et captivante, car l'auteur a construit son intrigue de façon machiavélique. Il est difficile de ne pas être happé par cette histoire de vengeance et de blessures causées par des non-dits. Chaque révélation est soigneusement placée, l'auteur sème ses petits cailloux pour nous mener à l'inéluctable. En prime l'atmosphère d'un bourg rural en Haute-Provence à l'été 1976 (année de sécheresse) est très bien rendue, jusque dans les détails du quotidien et de la vie de village.
Une lecture qui met mal à l'aise, entre le pauvre Pin-Pon qui se démène sans réaliser qu'il est pris dans une toile d'araignée machiavélique et Elle, déterminée, difficile à cerner, à la fois délurée et très fragile. Une lecture qui ne laisse le lecteur ni indemne ni indifférent.
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L'été meurtrier, un souvenir cinématographique qui trottine dés que j'attend Souchon, Adjani, et le bobine se rembobine. Lire le livre après le film, je n'aime pas trop en général, mais le temps a passé, le film s'est estompé, une envie qui était dans ma pal.
J'ai trouvé la plume de Japrisot toujours aussi délicieuse, et loin des autres auteurs du genre policier que je n'apprécie pas plus que ça.
Le film certes danse sous mes yeux durant la lecture, mais la lecture nous fait découvrir la profondeur du personnage d'Eliane, toute sa souffrance psychologique, toute la stratégie qu'elle a dû déployer pour arriver à ses fins. Et Pin-Pon qui se démène avec une équation à trois inconnues.
C'est une lecture splendide pour la plume, la construction du roman, la psychologie du personnage, le ton, l'ambiance, l'humour et l'amour.
J'ai adoré retrouvé Elle, et j'ai mieux compris sa folie galopante.
Le seul regret c'est de ne pas l'avoir lu plus tôt.
Maintenant, je n'ai qu'une envie : revoir le film avec ce que je sais et ce que l'on ne comprend pas toujours en filigrane de l'écran. Toute la subtilité de l'enjeu, la richesse du personnage, même si le film est très fidèle au livre, il y a forcément quelques petites choses qui nous échappent.
Un conseil si vous avez aimé le film, vous ne pourrez qu'adorer le livre, alors n'attendez plus.
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Pour moi, l'Eté meurtrier, c'est avant tout le film de Jean Becker. Une Adjani qui vous fait devenir le loup de Tex Avery, un Souchon trop gentil, une histoire de vengeance. Des souvenirs vagues d'un film que je ne suis même pas sûr d'avoir vu en entier (trop jeune sans doute), un de ces films de vacances, un film à voir garé sur le parking d'un cinéma drive-in, avec du pop-corn entre les sièges.

Moi qui avais posé comme règle établie que je préférais forcément lire les livres avant de voir les adaptations ciné, je prends un plaisir particulier ces dernières années à lire des livres dont j'ai vu l'adaptation au ciné bien avant. Un plaisir différent, tout dans la redécouverte des intrigues avec les trous que le temps y a creusé... ou ceux que l'adaptation n'a pas pu combler, pour éviter un film de cinq heures.

J'ai trouvé beaucoup de qualités à cet Eté meurtrier version roman. de l'humour ,beaucoup, plus que dans le film de mon souvenir. Un talent certain dans l'organisation du récit, dans l'incarnation des personnages en narrateurs successifs. Un vrai plaisir de lecteur à se retrouver bien balladé, perdu, et un suspense haletant du final qui fourmille de révélations alors qu'on pensait avoir déjà tout compris.

Voir ses romans adaptés au cinéma est-il un gage de qualité d'écriture ? Je ne sais pas si la réponse à cette question peut être définitive. En tout cas, elle est une réalité pour Sébastien Japrisot.
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Ma soeur déteste la petite. Elle ne la trouve pas franche et elle lui reproche ses allures délurées. Surtout, elle lui reproche de lui prendre son Florimond. Elle dit : "S'ils se marient, où ira l'argent? Il devra partager avec elle." Moi, je lui réponds : "C'est une bonne petite. Toi, il y a trente ans que tu cries pour me parler, alors que tu sais très bien que je n'entends rien. Elle, au moins, elle ne crie pas, elle parle lentement et je comprends tout. Ou alors, si c'est trop compliqué, elle prend la peine d'aller chercher du papier, un crayon et elle me l'écrit."
Si on voyait la tête de ma soeur, c'est terrible. On dirait que tout son sang est retourné à l'intérieur. Et puis, elle crie de plus belle, bien sûr, mais je ne comprends rien. Alors, elle va au tiroir du buffet, elle ramène elle aussi une feuille de papier, un crayon et elle m'écrit pour se venger : Tu sais comment elle t'appelle? Je réponds : "Elle m'appelle la Sono Cassée, elle me l'a dit. " Et je ris, je ris.
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J'ai allumé l'intérieur de la voiture pour voir son visage. Elle a eu un recul, parce qu'elle ne s'y attendait pas. C'était un visage défait mais merveilleux, un visage d'après pluie. Le rimmel, le rouge à lèvres, tout était parti. Il ne restait que la douceur, et un peu de chagrin ou de crainte ou de Dieu sait quoi au bord des lèvres, mais la douceur était terrible, elle était comme un entêtement de gosse au fond du regard.
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Elle disait toujours une seule chose à la fois, comme ça lui venait : un coup de marteau à vous casser la tête. C'était même sa principale qualité, on n'avait pas besoin de recoller les morceaux pour chercher des sous-entendus, on pouvait tranquillement crever dans son coin. Quant à la richesse de son vocabulaire, ce n'était pas seulement qu'elle se bouchait les oreilles à l'école - elle a fait trois fois le cours moyen de deuxième année, à la fin c'est eux qui ont cédé, ils n'en ont plus voulu -, c'est qu'elle n'avait rien à dire, sinon qu'elle avait faim, ou froid, ou envie de faire pipi au milieu du film, et tout le monde le savait sur trois rangées de fauteuil.
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La tante dit: "qu'est-ce qu'il y a? Vous n'êtes pas contents après la petite ?". Sa soeur lui tapote la main pour qu'elle se calme et personne ne dit rien. Je pense trois dixièmes à ma maman, trois dixièmes à mon papa. J'avale ma soupe. Je suis plus têtue que le monde entier contre moi. Fin de l'épisode. Je persiste et je signe: Eliane Montecciari.
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Elle a ri, elle aussi, et elle a dit, en s'adressant à moi plus qu'aux autres, parce qu'elle me regardait, une chose qui m'est restée gravée dans la tête pour toujours. Elle a dit : "La petite ne sait même pas ce que les mots signifient. Elle emploie n'importe lesquels pour dire qu'elle existe, comme quelqu'un qui tape sur un piano sans connaître les notes, au moins ça fait du bruit."
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