Lorsque j'ai commencé le livre, j'ai d'abord eu la crainte qu'il ne ressemble trop au précédent "
Des gens très biens" mais très vite , le décor planté (nous sommes sur une île en Bretagne), les personnages campés ( une tribu particulière, les Diskredapl) , on retrouve avec grand plaisir le style inimitable d'
Alexandre Jardin.
L'auteur nous plante le décor et nous explique ce qui l'a amené à écrire ce livre. Après la parution "
Des gens très biens", il s'est rendu compte que les gens lui livraient facilement leurs secrets, qu'ils pensaient qu'il pouvait tout entendre. Il a fait la rencontre d'une personne qui joue franc jeu, qui dit les choses et ne cache pas la vérité, parle et vit sans angle mort. Il s'est inspiré de l'histoire de sa famille pour essayer de prouver qu'il était possible de vivre sans angle mort.
La vérité , il est vrai n'est pas toujours bonne à dire où à entendre mais lorsqu'il n'y a pas de non dit, pas de secret dans le placard, n'est-il pas plus facile de vivre??
Ce livre drôle, grave par moment nous amène dans tous les cas au questionnement. Est-il bon de tout dire, quelles sont les limites, "Quand on veut dire le vrai, ne change ton pas de mensonge ?"
Est-on prêt à voir la vérité qui parfois nous brûle tellement les yeux qu'on ne la voit pas ? Est-on gardien de secrets dans certains cas , où en sommes tous prisonnier.
En fin de livre, Jardin nous démontre qu'il est possible d'appliquer cela au quotidien, comme l'héroïne de son roman qui écrit son journal en partie double.
Sur les pages de droite : la vérité qu'il montre en société : comme sa feuille d'impôt, sa photo de lui habillé, son passeport,sa tête de vie..
Sur les pages de gauche : raconte sa vérité sans comédie, sa vérité : une photo de son corps nu avec ses 10 kilos de trop comme il dit, sa tête de mort, sa main gauche qui dit la vérité.
"extrait journal de bord de ma lucidité écrit Norma - Ce journal est écrit en deux parties. Sur les pages de gauche, ma chère famille, vous trouverez ce que j'ai été en vérité, et sur celles de droite le rôle social que j'ai souvent joué. A gauche l"être, à droite, la chronique des reniements et de mes lâchetés. Adroite, je mens, à gauche je m'avoue. Un jour viendra je l'espère, où les miens n'écriront plus que sur les pages de gauche"
Je vous invite à partager un petit morceau de vie et une veillée de Noël avec les Diskredapl, je suis convaincue que vous prendrez beaucoup de plaisir , et vous interrogerez aussi sur le poids des secrets. Un vrai petit régal .
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