Vous vous souvenez peut-être des films de
Claude Sautet. Ils avaient le don de vous installer dans une ambiance et un milieu familiers. Vincent, François, Paul et les autres, César et Rosalie : des personnages qui ressemblaient aux gens de leur époque. Des êtres traversés d'émotions, pétris de contradictions, bousculés par la vie. Des individus que le réalisateur regardait avec tendresse et dans lesquels on pouvait se reconnaître. Bref, ils nous tendaient un miroir et on aimait à s'y retrouver.
In paradisum, c'est un peu ça. Camille, Céliane, Pauline et Thomas, une fratrie qui fait face à la mort soudaine et violente de ses parents. Les questions qui se posent alors. Et les réponses qu'il est sans doute vain de vouloir chercher.
Sur un peu plus de 400 pages, ce sont leurs vies qu'on voit défiler, avec leurs doutes et leurs interrogations. Ont-ils fait les bons choix ? Parviendront-ils à accomplir leurs projets ? Et surtout à s'accomplir eux-mêmes ? Entre aléas amoureux et revers professionnels, on fait un petit bout de chemin ces quatre personnages qui avaient pu s'éloigner les uns des autres et que le deuil réunit.
La richesse de ce roman réside dans la finesse avec laquelle les protagonistes sont campés. On peut se sentir proche de l'un ou de l'autre, être irrité par leurs réactions ou au contraire éprouver une pointe de compassion à leur égard. Mais avec leurs parcours de vie très différents, ils permettent au lecteur de retrouver une petite part de lui-même en chacun d'eux, comme dans un miroir fragmenté. C'est tendre, parfois cruel, souvent juste. Ces pages ont la saveur douce-amère de la vie.
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