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EAN : 9782070416714
336 pages
Gallimard (01/04/2010)
3.11/5   36 notes
Résumé :

" C'est une histoire d'amour, comme la plupart des histoires. Enfin d'une certaine forme d'amour, tout le monde ne s'entend pas sur le mot, n'est-ce pas ? Avec de vrais personnages qui existent et à qui, je crois, il vaudra mieux que je donne de vrais faux noms. Et ça parle aussi d'un lieu que tout le monde connaît et qui fait rêver, Pompéi. Ainsi il est normal que ça commence avec le Vésuve, car peut-être que tout ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Alain Jaubert est écrivain et journaliste après avoir été marin et enseignant. Journaliste scientifique au Nouvel Observateur, critique de musique classique à Libération, producteur et réalisateur de télévision, producteur du magazine Les Arts - France 3 et Océaniques de 1990 à 1993 et auteur-réalisateur de la fameuse, car excellente, série « Palettes » depuis 1988. Une nuit à Pompéi paru en 2008 est son second roman.
Alain, le narrateur, est en Italie au bord du Vésuve contemplant le paysage qui s'étale sous ses yeux quand une image s'impose à son esprit, celle d'une statue l'Aphrodite callipyge. « Je vais essayer de vous raconter une histoire. Une histoire brève et simple » déclare-t-il avant de nous emmener à sa suite, à Naples et Pompéi qu'il connaît parfaitement pour y être venu à de nombreuses reprises depuis son plus jeune âge. D'ailleurs le récit est entrecoupé de retours en arrière nous détaillant ses séjours antérieurs. Cet Alain est certainement un alias même pas caché de l'auteur.
Cette histoire brève et simple donc, c'est une histoire d'amours. Amour pour un pays et une ville remplie d'Histoire, parsemée d'oeuvres d'art et riche en mythologies. Jaubert est très calé sur la question, les mythologies grecques et romaines n'ont aucun secret pour lui, la vie des Romains lui est familière, les arts peints ou sculptés sont sa vie et tout le livre est truffé de ses connaissances érudites qu'il nous distille au fur et à mesure que nous le suivons dans Naples, dans Pompéi ou ses alentours.
Mais ses amours s'entendent aussi dans un sens plus évident, Alain aime les femmes. Par hasard, à l'occasion d'une réception officielle, il va tomber sur une ancienne maîtresse, Marina, actrice de cinéma, qu'il a connue quelques heures il y a de longues années déjà. Une rencontre courte mais torride qui leur a laissé des souvenirs impérissables puisque à peine retrouvés ils ne pensent qu'à remettre le couvert. Parallèlement, il est subjugué par la beauté d'une très jeune femme Anna Maria, guide pour touristes dans les ruines de Pompéi pour payer ses études, qui ne restera pas de marbre devant le fringant sexagénaire.
A partir de là, la température va commencer à monter comme la lave dans le Vésuve, la bête et les deux belles vont se lancer dans une escapade nocturne à l'intérieur de la Pompéi antique et ce n'est pas la nuit tombée qui va éteindre le feu ardent qui consume notre trio, au contraire. L'évocation de la vie sexuelle des Romains à cette époque n'est plus qu'une théorie que nos trois excités vont mettre en pratique sans en perdre une goutte car ils savent que plaisir et amour ne riment pas avec toujours.
Globalement, j'avoue ne pas avoir été passionné par le roman – le récit en lui-même n'a que peu d'intérêt – mais ce n'est pas le propos principal de l'auteur ; par contre l'étalage de sa culture, ce n'est pas péjoratif car il est très bien fait, m'a donné la sensation d'être plus cultivé en sortant de cette lecture. La conception du livre, une histoire d'aujourd'hui en fil rouge, entrecoupée par des chapitres dégageant une sensualité ou un érotisme certain, m'a rappelé des récits comme le Décameron de Boccace ou les Mille et Une Nuits. Un roman moite qui tente de faire revivre un certain art de vivre Romain, « Que celui qui aime se porte bien, que celui qui ne sait pas aimer périsse, et que périsse aussi celui qui empêche d'aimer » comme le proclame un graffiti antique retrouvé sur un mur de la cité enfouie sous les cendres.

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N°364– Aout 2009
UNE NUIT A POMPEI - Alain JAUBERT – Gallimard.

Des la première page, le ton érotique est donné par la description d'une femme nue, même s'il s'agit d'une statue, celle d'Aphrodite callipyge, quand même! Qu'elle se trouve au musée de Naples fait ressurgir des souvenirs intimes au narrateur. D'ailleurs le titre et la ville antique de Pompéi où les moeurs étaient plus que libres ne laissaient que peu de doutes sur le thème du récit. L'exergue non plus d'ailleurs qui reproduit une inscription lue sur les murs de la ville «  Nous habitons ici. Que les dieux nous rendent heureux ». La référence à la nuit et la présence tutélaire du Vésuve ont, elles aussi, une charge sensuelle particulière, la mort qui menace la vie comme le temps émousse le désir et les performances. Après tout, tant mieux me suis-je dit, cela pourra être un moment agréable dans notre époque qui se veut de plus en plus moralisatrice.

Naples sera donc ce fil d'Ariane et l'auteur évoque à la fois son dépucelage, en Italie à l'âge de 18 ans puis, plus tard, alors qu'il est adulte, exactement sexagénaire nous conte des jeux amoureux dans ces ruines romaines en compagnie de deux femmes, une star de cinéma anglaise à peu près du même âge que l'auteur et une archéologue italienne beaucoup plus jeune, spécialiste des graffitis érotiques de l'antiquité romaine. Une nuit d'été, chaude à tous les sens du terme, évidemment! le narrateur n'est pas avare de descriptions évocatrices, celles de la plastique féminine autant que les mosaïques gardées dans des cabinets secrets de la cité pompéienne, cachées à la vue de nos sociétés pudibondes mais où les anciens ne dissimulaient rien de leur appétit pour la vie et pour les plaisirs de l'amour. L'auteur se complaît en descriptions où il est question de la prostitution masculine et féminine, la pédérastie étant une composante de plaisir des Romains et il n'oublie pas non plus les illustrations locales mettant en scène des ménades, satyres et des phones ... avec force détails anatomiques. le tout est parsemé de citations latines assez gaillarde puisées pour la plupart sur les murs de Pompéi. Tout est donc réuni pour construire cette ambiance d'art de vivre à la romaine, de jouir du moment présent, et pas seulement à cause du climat!
Pendant cette nuit unique, les personnages qui ne peuvent évidemment pas se livrer constamment à des jeux sexuels, se racontent des histoires, mais toujours sur le même thème, avec, à la fin, une évocation du Marquis de Sade qui paraît un peu incontournable. L'archéologue donnent des précisions « culturelles »... Mais aussi les deux femmes présentes se livrent-elle à une sorte de concours anatomique ce qui ramène le lecteur à la description de la Vénus Callipyge du début.

Alors, est-ce une évocation du mariage de l'art, de la vie et de l'obscène, de la jeunesse évanouie, de la vieillesse et de ses regrets, un moment libertin ou un hymne à la beauté des femmes, opposition entre notre civilisation plus réservée, plus censurée, mais aussi plus obsédée par le sexe et celle des Romains plus volontiers débridée et libre? Un amour de la vie et une fascination de la mort? Une opposition entre Eros et Thanatos?Est-ce l'illusion prêtée par le roman par rapport à la réalité de l'auteur? L'imagination débordante de ce dernier ou ses propos hâbleurs? le tout ensemble peut-être!

Du style, je dirai simplement qu'il est plaisant à lire, bien écrit ... mais j'ai eu un peu de mal à aller au bout, certains passages étant un peu longs et fastidieux, parce que trop « anecdotiques ».

Hervé GAUTIER – Aout 2009.http://hervegautier.e-monsite.com

Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Une nuit à Pompéi /Alain Jaubert (né en 1940)
Ce beau roman commence par une nième ascension du Vésuve par l'auteur avec des descriptions magnifiques qui donnent l'illusion d'être dans le paysage, un paysage où tout est penté, vertige, pure angoisse pétrifiée ou cristallisée. Une sorte de ventouse à l'envers, vénéneuse, aspirante, un chancre ouvert et stérile.
Alain est un habitué des lieux depuis qu'il a découvert Naples à la veille de ses dix-huit ans, au terme d'une randonnée merveilleuse en auto-stop depuis Paris. C'est à Naples, qu'il visite de fonds en combles, qu'il découvre une autre forme de vertige et d'angoisse et devient un homme, nous contant avec force détails son aventure dans une grotte citadine délicieusement aménagée par la tenancière.
Des années plus tard de retour une nouvelle fois à Naples et Pompéi à l'occasion d'un symposium, il retrouve une femme célèbre, actrice, qu'il a connue dans sa jeunesse. Une certaine Marina. Avec elle et Anna Maria, une jeune et belle guide touristique italienne, la ballade nocturne par une belle nuit d'été à travers les ruines de Pompéi tourne vite à l'errance torride et volcanique par des jeux amoureux inspirés par les fresques murales des atriums en ruine.
Certes anecdotique par rapport à l'ensemble du livre décrivant les nombreuses oeuvres érotiques sculpturales ou picturales du musée de Naples et les graffitis amoureux de la région vésuvienne, cette nuit inoubliable pour nos trois noctambules fait tout de même monter la température jusqu'à l'éruption.
En résumé, un récit bien écrit, très sensuel entrecoupé de récits de voyages et d'aventures souvent cocasses, de descriptions historiques et artistiques intéressantes ainsi que d'anecdotes libertines que chacun des participants à cette bacchanale nocturne arrosée de champagne conte à l'envi entretenant une fièvre et un enivrement certains.
de nos jours, le site de Pompéi est envahi par le tourisme de masse. Il y a quelques décennies, en juillet 1967 exactement, j'ai eu la chance de pouvoir errer au petit matin quasiment seul dans Pompéi. Juste avec deux amis de rencontre et un guide. C'était il y a bien longtemps…
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J'ai suivi le conseil de lecture de mon libraire qui évoquait ce livre en se remémorant la description de la Vénus callipyge dès le début du livre. En fait ce livre peut être considéré comme un vrai guide touristique pour Naples et Pompéi ; de nombreux sites sont décrits de telle manière que j'ai recherché sur internet afin de visualiser les lieux ou les statuts évoqués. Par ailleurs, l'auteur nous entraine dans des aventures tendres ou érotiques dans différents lieux dont Pompéi lors de cette fameuse nuit. L'auteur présente le personnage principal comme un apollon insatiable et ses deux partenaires comme des Aphrodite callipyges. Cliché entre cru et tendre - curieux mélange. L'auteur utilise souvent des mots crus posés là mais sans charme - tout le monde n'est pas Esparbec. le livre est de 2008 et on note quelques décalages qui passent moins bien 15 ans plus tard ; une histoire avec une adolescente, un lupanar de naines. On lit néanmoins ce livre en parcourant et découvrant les rues et les beautés italiennes, ce n'est pas désagréable.
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Une véritable déclaration d'amour à l'Italie!!!On se laisse prendre au jeu de ses descriptions si vivantes de la cote napolitaine,pour les amours libertines, l'art et les paysages italiens…Le Vesuve, théâtre de tant d'Histoire, fait encore rêver, Pompei, ville ensevelie remise à jour, n'a pas encore livrer tous ses secrets.

La visite (pourtant très « hot ») de Pompei de nuit ne gâchera pas les connaisseurs de ce site archéologique fantastique.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Elle est debout devant moi, très nue, très blanche. Elle me tourne le dos. C'est une toute jeune femme à la chevelure frisée et coiffée en longues et savantes torsades. En appui sur sa jambe gauche, la droite un peu levée de façon à créer une légère dissymétrie dans son dos, elle penche la tête sur son épaule droite et tente de jeter un coup d'œil vers ses fesses comme pour vérifier qu'elles sont bien dénudées et tournées vers moi. Et, en effet, elle relève du bras gauche sa grande tunique plissée, découvrant ses jambes, ses cuisses, ses fesses et ses hanches. À la hauteur des reins, deux petites fossettes surmontent l'espèce de vallonnement en fourche qui précède la raie. Chaque fesse se rattache aux chairs de sa hanche par une ondulation délicate puis tombe, bien ronde et pleine, légèrement débordante vers le haut, refermant sa course en se soudant à l'arrière de la cuisse par une nouvelle ondulation. Les deux courbes, bordant et soulignant le bas des fesses, remontent un peu et se rejoignent sous la raie centrale. Dans le creux assez profond ouvert par la jonction de la raie, des anses charnues des fesses et du haut des cuisses, l'ombre est dense. J'aimerais m'approcher, passer la main sur ces chairs lisses et douces, me baisser, embrasser ces reins et ces rondeurs tendres, étreindre ces hanches, regarder de près cette zone creuse et ombreuse, essayer de voir au plus intime de cette région mystérieuse. Interdit de toucher ! Je ne peux aller plus loin. La jeune femme est de marbre et ne répondra ni à mes caresses ni à ma curiosité.
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Il n'y avait plus un endroit au monde où l'on pouvait se retirer dans la solitude et le silence. Le moine méditant assis devant sa cabane à I'écart du monde n 'existait plus que dans les peintures chinoises anciennes. Plus une seule plage déserte, un alpage silencieux, un bosquet printanier enchanté d'oiseaux, une courbe de rivière paisible et bordée d'herbes. Partout on se heurtait à ces touristes imbéciles qui piétinaient, se répandaient, s'interpellaient, riaient trop fort, et même, c'était la folie en Italie depuis peu, laissaient sonner à l'infini leurs téléphones portables pour bien montrer leur opulence. Et pas seulement le bruit, il y avait aussi la vue. Ces gens étaient vêtus comme des explorateurs polaires : blousons, chemisettes, impers, capuches, casquettes dont les couleurs agressives blessaient les yeux. Ces jaunes vifs, ces rouges éclatants, ces verts fluorescents étaient une ignoble injure aux teintes raffinées des paysages. Une sorte de blessure obscène de la nature, de triomphe général du mauvais goût. lmpossible d 'y échapper. Sauf à rester toujours cloitré.
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Reprenons. Ponticus, c’est le type auquel s’adresse Martial. « Parce que tu ne baises jamais mais que ta main gauche est ta concubine / Et que la main amie se met au service de Vénus / Tu crois qu’il n’y a pas de mal à ça ? ». C’est une bonne description de la masturbation. Ca parle d’un homme mais c’est valable pour les deux sexes. La main amie, amica manus, la main gauche pour les Romains, c’était celle qui devait servir à cette opération. La masturbation n’était pas bien vue. D’ailleurs, Martial ajoute : Scelus est, mihi credes… « C’est un crime, crois moi… » Mais lui, Martial, il n’y croit qu’à demi. Il devait faire comme tous les garçons…
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On n’entend plus que les sanglots de la femme, lointains, étouffés, mais toujours aussi désespérés. Et les musiques entrecroisées de la pluie, balcons, gouttières, trottoirs, reprennent le dessus, mêlées au rythme paisible des vagues buttant contre les rochers du front de mer, dans la cruelle indifférence de la matière.
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C’est dans son temple [Artémis d’Éphèse] qu’un jour un certain Héraclite était venu déposer son livre obscur. On ne peut entrer deux fois dans le même fleuve … Je me suis cherché moi-même… Le temps est un enfant qui joue au dés… Si toutes les choses devenaient fumée, c’est par les narines que nous les connaîtrions… L’harmonie invisible vaut mieux que celle qui est visible… (…) La Nature aime à se cacher...
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