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EAN : 9782070771905
448 pages
Gallimard (20/08/2004)
3.87/5   23 notes
Résumé :
Un jeune marin à peine sorti d'une adolescence rêveuse fait escale à Valparaiso vers la fin des années 50. En une nuit, le jeune homme va faire, dans ce port mythique, l'épreuve physique, concrète, violente, de tous les clichés romanesques soudain concentrés là : les filles, la drogue, l'errance, et surtout l'alcool, absorbé jusqu'à l'anéantissement de la pensée. Une sorte d'épreuve initiatique à quoi va s'ajouter la découverte d'un étrange pouvoir, celui de rencont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est Hugues Aufray qui chantait "Sous les feux ou les vents de glace, D'Istanbul jusqu'à Valparaiso, J'ai fait le tour de la terre"…
Dans ce livre d'Alain Jaubert, il est énormément question du Chili et particulièrement de Valparaiso, premier grand port après le Cap Horn. Mais aussi d'histoires de mer, de rencontres, de femmes, de ports, de bateaux à voile, d'échouages, de naufrageurs, d'armateurs, de maisons closes, de repas, de bars, de jazz… Bref, de la vie à terre pour la marin enfin à quai…
Mais avant tout, c'est l'histoire romancée/rêvée/réelle d'un jeune pilotin bouclant son premier tour du monde fin 1958 sur un bateau nommé le Léopard…

http://www.urbanbike.com/index.php/site/val-paradis-alain-jaubert/
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lecture à haute voix p.129 naufrage cap horn
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« - C’était dur ?
- Dur ? Plus que dur ! Infernal ! Vous ne pouvez pas imaginer le passage du cap avec ces voiliers. Lourds, lourds d’abord. Et avec de ces surfaces de voiles, une folie ! Vous dépassez les quarantièmes, déjà pas de la rigolade. Sans cesse sur le qui-vive. Les jours et les nuits agités. Vous plongez dans les cinquantièmes, entre la Patagonie et les Malouines. Pas question de prendre le détroit de Magellan : dans ses étranglements, on n’aurait pas pu manœuvrer de pareils monstres à voiles. Alors on plongeait droit au sud et on allait embouquer le détroit de Le Maire entre l’île des Etats et la point de la Terre de Feu. Ou bien, si la situation était trop dure, on laissait les Etats sur tribord, on les doublait et on venait prendre un cap sud-sud-ouest vers l’archipel Wollaston, vous savez, là où il y a notre fameuse île de Horn. Evidemment, après, quand la vapeur est arrivée et a remplacé la voile, on pouvait prendre le détroit. Il y avait parfois des vents vicieux, avec des sautes à vous drosser droit dans les falaises, Magellan par endroits c’est aussi étroit que le goulet de Brest, mais enfin avec les moteurs, on pouvait résister et c’était quand même six ou huit cents milles en moins. Et puis, il y a eu Panama et on n’avait même plus du tout besoin de passer pare le Horn ni même par le détroit. Eh bien, la voile, ça a pourtant duré encore vingt ans après l’ouverture du canal. Forcément, le vent, c’était gratuit !
Gratuit, mais mortel ! Par exemple, vous êtes tribord amures dans une bonne petite brise de noroît. Vous voyez le rocher pointu, il est là, à six ou sept milles peut-être, en face de vous, il n’y a aucun doute c’est lui. Noir, nu gluant, sinistre. Beau ciel, bonne visibilité. De la plaisance presque. Le Pacifique juste après. L’affaire d’une ou deux heures de mer encore. Vous vous attendez à passer ça les doits dans le nez, tranquille, élégance et tout le reste…
Soudain un tout petit grain. Un grain de rien. Mais, bizarre, il dure. Et le vent a tourné au sud ! Il faut virer lof pour lof. Et le grain se métamorphose en dix minutes en une mignonne petite tempête. Les lames déferlent, vous arrachent quelques bricoles sur le pont, noient la chaudière et le fourneau du cuistot par exemple. Vous fuyez. Ça dure quatre jours. Vous mangez froid. Quand, à la faveur d’une accalmie, vous pouvez faire le point, non seulement le rocher n’est plus visible, mais vous découvrez que vous êtes parti dans les soixantièmes et que vous êtes revenu juste au sud des Malouines. Vous n’en croyez par vos yeux. Vous refaites cinq fois les calculs. Mais c’est vrai. Vous continuez au sud mais alors avec cette idée qu’après tout vous pouvez toujours vous avancer assez loin vers l’ouest pour pénétrer dans le Pacifique. Vous prenez un cap ouest-nord-ouest puis plein ouest. Ça dure deux, trois, quatre, cinq, huit jours. Et toujours agité. Vous êtes maintenant bien au delà du méridien 75. Vous avez donc largement dépassé l’Amérique. Il va falloir remonter vers le Chili.
Et puis, un beau matin, soudain, en dix minutes, vous êtes pris dans un vent inverse, furieux. Par une habile manœuvre, vous sauvez vos voiles et vos mâts, et en voiture ! Est, puis sud, puis est à nouveau, enfin nord-est, pendant une semaine, et plein est pendant deux ou trois jours. Eh bien, le rocher noir que vous aviez sur l’avant à tribord trois semaines plus tôt, le voilà qui vous nargue à l’avant sur bâbord. Une immense boucle pour rien. Et vous êtes en train de repasser dans l’Atlantique ! Vous allez virer et faire encore le zouave pendant une ou deux semaines, des zigzags jusqu’à ce que le manège infernal vous libère et que vous vous trouviez un jour enfin à tirer des bords au-dessus du 55e parallèle, prêt à remonter sur Valparaiso. On en a vu qui restaient deux mois autour du Horn sans parvenir à sortir de ces vents tournants. » p119
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Cette pointe de l'Amérique porte des noms qui en disent long. L'île Désolation, l'île Échouée, l'île Furie, l'île Cachée, l'île Araignée, l'île Veuve, l'île du Diable, […] et encore la baie inutile, la baie de l'attente, la baie de la Dislocation, le golf des Peines, la pointe de la Rescousse, le mont Rouge, le mont Noir, le mont Obscur, le mont Brisé, la plage de la Discorde, Port Miséricorde, Port Refuge, Port Famine et aussi les roches Furies, le cap Rugueux, le récif Périlleux, le banc Serpent, le chenal des Déserteurs, la pointe du Naufrage, j'en oublie, on n'en finirait pas…
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« Elle rit, elle rit, elle n’arrête pas de rire ! Je découvre tout à la fois, la draperie rose aux plis délicats, les couleurs surprenantes d’anémone et d’oursin, toute la dentelle fabuleuse et colorée de son antre secret offert à mes seuls yeux. Actinie divine aux fronces superbes et délicates. Paroi de nacre, coquillage inconnu. Satiné et doux comme de la loutre. Fragile. Tunnel, chairs, jaune, rose, mauve, sang, gris perle. Pour la première fois de ma vie.» p276
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« Le calme de l’océan cache toujours, dans les recoins de l’horizon ouvert et limpide, un minuscule mais sombre nuage annonciateur du plus effroyable des cyclones. Le soir même, ou le lendemain, ou le surlendemain, l’ouragan va fondre sur le petit navire et l’écraser. Nous y pensons souvent. Nous savons que, chaque jour, nous jouons notre vie. Ou nous jouons à le croire. Nous l’oublions aussi. » p50
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